mercredi 17 décembre 2014

Mon petit village du grand sud

Je n'ai jamais présenté mon village sur ce blog et pourtant il le vaut bien.

Massif du Canigou

Autre saison



Ce n'est pas mon village natal, mais c'est le berceau de toute une branche de ma famille.
Je m'y suis établie définitivement il y a 33 ans. Dans une maison bâtie sur la cave à vins de mon grand père maternel. Donc sur mes racines.

Le village a une situation assez privilégiée : à 20 km de la mer, 15 km de l' Espagne, 80 km des premières pistes de ski, 17 km du chef lieu : Perpignan.
Il est en catalogne française, la langue maternelle d'autrefois était le Catalan, bien plus que le français.
Dans le département 66 : les Pyrénées Orientales.


L'Espagne au sud, derrière ces montagnes


Le village; au fond, la Méditerranée.

C'est un village de 1000 habitants, au milieu des vignes et des bois, à 150 m d'altitude : on voit la mer, les montagnes et surtout le splendide Massif du Canigou.

Mon village a évolué ces dernières années avec un afflux massif de population et de nombreux lotissements se sont construits. Par contre la vigne qui était la seule culture a reculé. Beaucoup reculé.
Non pas à cause de l'agrandissement du village mais à cause des crises viticoles qui se sont succédées par intervalles depuis 1985.




Au 19 ème siècle la surface agricole était répartie entre céréales (blé, seigle), oliviers et vignes en faible quantité.
C'est l'arrivée du chemin de fer en 1853 qui a favorisé l'expansion de la vigne par le biais de l'exportation du vin. De quelques dizaines d'hectares, la vigne a atteint en 1914 le maximum de 700 hectares. Actuellement nous sommes aux environs de 200 hectares, une grande quantité s'est arrachée en 2006.



Ces vignes arrachées n'ont pas été replantées : que peut il pousser sur des terres ne bénéficiant pas d'arrosage ? Et puis les viticulteurs ont pris leur retraite et très peu subsistent. Ce qui a généré une immense perte d'emplois..Comme dans tout le département, logé à la même enseigne.
Rien ne peut pousser sur ces terres arides; même les oliviers ou amandiers demandent de l'eau pour produire correctement.. Sinon ils végètent et sont concurrencés par des pays européens du Sud  ou des pays plus lointains.


Cette année, cependant, une entreprise a lancé un pari un peu fou : des viticulteurs ont prêté leurs terres en friche et des céréales ont été semées. Du blé dur, un mélange de seigle...que se passera t'il sans arrosage? On en reparlera.
Cette photo (ci-dessous) est provisoire : elle a été faite au même endroit , l'angle et l'éclairage sont différents mais quand le blé sera plus haut, je la referai. Une vision du paysage totalement différente


Le paysage change et je commence à découvrir ce que je m'amusais à imaginer parfois : la campagne du 19 eme siècle, verte en hiver, et des blés qui dansent sous la féroce tramontane. ! Je vais observer cela avec beaucoup de curiosité.
Chez nous la campagne est nue en hiver et verte l'été; un basculement à l'opposé s'ébauche.Dont je suis curieuse...
C'est dans ce village que je cultive mes vignes, avec des décors comme cela sous les yeux...
Dans mon blog, en 2013, j'ai offert à mes premiers lecteurs une vingtaine de "balades en vignes" (cf les archives) où l'on a pu me suivre pas à pas dans les travaux viticoles. Et dans ce décor vivant et coloré.

Le village en lui même est bâti sur une colline et si le coeur du village compte encore quelques demeures du 17 ème siècle, c'est surtout fin19 ème et début 20ème siècle qu'il a pris un essor. Avec l'arrivée du vin qui a modifié la structure agraire certes mais aussi la physionomie du village.
En effet, il a fallu des maisons vigneronnes avec une étable pour les chevaux, un grenier pour le fourrage des animaux et une cave pour élaborer le vin.
Je vous propose donc un petit voyage en architecture...
Voici la maison vigneronne traditionnelle, avec son logement au 1er, ses greniers sous le toit et son étable en rez de chaussée



Dans un prochain billet je vous présenterai l'architecture traditionnelle catalane
Dont voici les composants : pierre, brique (les "cayrous") et les tessons.
Pas seulement décoratifs...



Ci dessous c'est une des typiques "grandes" caves à vin modernes qui ont vu le jour avant ou après la Grande Guerre.









Le village comptait alors quelques grands domaines aux piliers monumentaux ouvrant sur l'ensemble maison, écuries, caves, citerne etc... Une grande ferme dans le village.


 ( Ces images sont extraites de la partie illustration des conférences que je faisais sur l'architecture catalane).

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Voilà, juste un début, le décor planté avant de se promener pas à pas dans les rues écrasées de soleil ou battues de la tramontane où je vous conduirai bientôt...si vous le voulez bien...



12 commentaires:

  1. A bientôt pour la suite de la visite :-)

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  2. C'est un très beau début et j'ai hâte de voir la suite.
    Un coup de cœur pour ta photo des vignes dorées sur le bleu des montagnes.
    C'est joli comme expression "la respiration des caves".
    Bisous Lison.
    Câlins à la Tribu du Sujet.

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    1. ce n'est pas un village qui a un caractère particulier : ce sont les détails qu'il faut aller chercher. Tu aimes cette expression ? ça me plait...Et oui, caves et vins sont vivants Bisous

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  3. Bonjour Lison,
    encore une fois "touché". J'ai de suite comparé ta maison à celle de ma naissance (que je n'ai revue qu'en 1981, 40 ans après). Exactement pareille, même dimension, grange au rez-de-chaussée, logement au 1er et grenier au dessus, juste 2 balcons au lieu de 3 fenêtres. Seulement voilà, Celleneuve était trop près de Montpellier (4km) et est maintenant englobée dans la ville. Les vignes s'éloignent aussi ; il m'en reste encore une, en friche.
    Merci Lison, bises à ta maitresse.

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    1. Et bien, Pierre ! tant mieux si "ça vous parle" selon l'expression à la mode . Celleneuve...et oui, c'est le drame de ces villages de caractère absorbés par les villes. je ne verrai pas Tresserre absorbé je suis à 17 km de la ville. Mais un jour, peut être....De toute façon, déjà absorbé par les lotissements, le village de mes 30 ans a perdu son âme. je me suis installée définitivement ici en 1981. Ces maisons étaient typiques au midi viticole. Selon la taille des propriétés les caves étaient plus vastes et les portes plus hautes pour accueillir des grands foudres (Aude, Hérault). et votre vigne, elle n'est pas englobée par les maisons ? Bises Pierre, du bout du monde..Il y a un lieu dans l'Hérault, près de St G le Désert nommé "le bout du monde". J'y allais quand je faisais mes études en fac à Montpellier, en....1969

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  4. Magnifique, ton village que je ne connais pas et pourtant on ne peut pas dire que je sois étrangère à cette région...
    Une pensée émue en voyant "notre" Canigou.
    Bises, Lison, très bonne journée !

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    1. Norma si tu as une page F Book et que tu vas sur la mienne, tu verras souvent le Canigou dans tous ses états. Quant à mon village sans grand caractère, j'espère que tu le verras aussi ..."pour de vrai". Bisous

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  5. Você já nos levou por muitos lugares bonitos, fico contente de finalmente conhecer um pouco sobre sua aldeia, obrigada por nos mostrar.
    beijos
    Adri

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    1. Adri, a minha aldeia nao e muito bela mais gosto muito dela. As aldeias que mostro no meu blog sao muito mais lindas , tipicas . A minha é no meu coraçao... Beijinhos...da aldeia

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  6. Bien sûr qu'on veut la suite, c'est très agréable de faire la connaissance de ton village, Lison. :-)
    Par contre, je vais partir quelques jours, je viendrai donc lire la suite plus tard.
    A bientôt, Lison. Gros bisous.

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    1. Passe de bonnes fêtes et on se retrouve ensuite, chez toi et chez moi, en blogs bien sûr. Gros bisous

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