Saint Pierre des Tripiers : voilà un nom qui prête à sourire, et je n'ai pas trouvé l'explication; un jour lointain oui, mais je ne la retrouve plus. Alors ça ajoute du mystère au lieu.
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Situation de St Pierre des Tripiers |
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Le Causse Méjean, situation en Massif Central |
Imaginez l'extrémité d'un vaste plateau battu des vents, le Causse Méjean; c'est le plus haut de tous les Causses, avec une altitude moyenne de plus de 900 m, couvert de forêts de pins malheureusement décimées par la chenille processionnaire. Des champs, des troupeaux, une végétation arbustive et épineuse, et un sous sol calcaire sur au moins 650 m de profondeur (jusqu'à 1500 m), où vivent cachés des avens , des grottes, des cours d'eau souterrains sans doute aussi. Une étude hydrogéologique y est engagée sur 4 ans. Un Causse est un mystère, toujours. Un lieu fascinant. Méjean ou Méjan signifie "du milieu".
Donc
St Pierre des Tripiers est entre Tarn et Jonte (rivières), sur le Causse, à 990 m d'altitude. Quelques traces de la neige de la nuit ourlent le bord de route, l'air est vif et frais, malgré le soleil. St Pierre comporte quelques maisons et gîtes, une jolie église , vestige d'un prieuré qui a donné au Moyen Age naissance au village. 80 habitants peuplent ce village où les maisons sont disséminées. Face à l'église, un joli puits montre un mécanisme compliqué, témoin de la difficulté d'autrefois à s'approvisionner en eau. Le village doit à la pierre grise son unité architecturale.
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Le puits de St Pierre |
Saint Pierre , hors de ses murs, a quelques particularités, dont
une route minuscule pour y accéder, mais ce n'est certes pas l'accès principal, fort heureusement.
J'ai évoqué cette route dans
un article(clic) consacré à mon goût des routes minuscules. Celle ci est marquée sur les cartes en rouge et blanc ce qui signifie particulièrement difficile.
Je ne pensais jamais m'y confronter à nouveau, elle m'avait impressionnée fortement. Mais là je suis "gonflée à bloc", et en "heures creuses" soit 13 h, je m'élance, au Truel, village en bord de Jonte, sur le mince ruban pentu, comme on se jette à l'eau. C'est parti pour 3,5 km sportifs .
Immédiatement je me sens à l'aise: aucune appréhension. Je prends cette fois, largement le temps de faire de courtes haltes pour la photo et aussi pour savourer. A flanc de corniche, très étroite, je n'y croiserais même pas un vélo ! Coincée entre falaise et abîme, j'ai du mal à m'extraire de mon camion pour prendre des photos. Cependant de nombreux emplacements sont prévus pour les croisements et, comble du luxe, une barrière de protection a été apposée. Je monte lentement, les yeux sur la route, sur les lointains, et comme Soeur Anne je ne vois rien venir. Soudain je me trouve nez à nez avec une grosse voiture, genre SUV. Eut elle été genre Smart, cela n'eut rien changé! Je recule jusqu'à un des emplacements où mon gros gabarit se loge tout juste et je récolte un joli sourire et un merci heureux du chauffeur : c'est déjà ça, j'aurais aussi bien pu me faire admonester !
6 virages en épingles serrées ornent le parcours et un somptueux décor lui confère ce petit supplément d'âme...
En images :
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Le Truel , départ de la route |
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Pas très large .. |
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Sur certains tronçons aucun emplacement possible pour se croiser |
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Pas facile de s'extraire ! |
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Plus large que le camion, dirait-on |
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Le décor, vu de loin et le virage concernant les photos ci-dessous |
L'arrivée sur le Causse et son décor désertique donne l'impression de se trouver soudain sur une autoroute...St Pierre est à deux pas.
Saint Pierre disais je a une autre originalité :
ses Arcs (sans flèches, quoique...)
A quelques centaines de mètres de la route, par une piste de terre que l'on parcourt à pied, se trouve une dépression de terrain qui va s'inclinant vers la Jonte, parcourue par le sentier de rando, le GR 6.
Le sentier ombragé, s'enfonce dans les pins encore verts, parmi les buis et les genévriers. Quelques plaques de neige gisent sur la mousse, c'est beau. Au milieu de formations géologiques dues à l'érosion, faites de baumes (grottes), pitons et arcs, surtout des arcs. Le sentier, balisé de bleu amène le curieux dans des lieux déserts où l'on ne peut s'égarer toutefois, à la rencontre de formations aussi curieuses que fascinantes . C'est si sauvage que l'on pourrait s'attendre à voir surgir les animaux de la jungle et des singes se balançant aux lianes. Ou des indiens avec leurs flèches! Mais seuls quelques touristes curieux font entendre leurs voix dans les bois.
En images :
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Arc naturel en roche |
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Une baume : abri sous roche |
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Intérieur de la grotte de l' Homme Mort |
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La poule, dans la forêt de résineux |
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Une baume semi aménagée (murs au devant) |
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Une enfilade d'arcs |
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Le plus beau ! |
Toutefois, le lieu le plus surprenant est l'ancien village de résiniers.
J'ai eu la chance de rencontrer un jeune scientifique qui unit son smartphone à ma curiosité et son entêtement au mien pour trouver le village des résiniers, mal signalé et fort éloigné.
Du plus lointain des âges puisque cela existait dans l'Antiquité, se trouvaient des "villages" temporaires ou permanents de résiniers.
La région était fort boisée en pins et les bûcherons oeuvraient à longueur de temps, déplaçant leurs chantiers, suivis par les résiniers qui ramassaient les déchets de bois et en extrayaient la résine par procédé de cuisson dans des urnes, afin de fabriquer la poix.
Entre autres utilisations cette poix servait à colmater les navires mais surtout était à usage viticole pour étanchéiser jarres, tonneaux et donner, parait il aussi, meilleur goût au vin. Euh....
Un excellent document en cliquant ici , pour en savoir plus.
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Ancien village de résiniers Des fouilles attestent d'urnes, charbons de bois et autres vestiges en maint endroit du Causse. |
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Habitat de résinier abri sous roche |
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Le même ; intérieur |
Forte de cette superbe balade de 5 km environ, et surtout de la lecture du document, je pense un jour revenir "Sur les traces des résiniers et de la poix" à travers les Causse Méjean et de Sauveterre, ce sera sans doute une riche balade !
Dont je vous ferai profiter si vous le voulez bien...Ah j'en ai des choses à voir...
super bien ton récit , j'ai eu la trouille de ma vie sur cette petite route . quel souvenir amusant ! on s'en souvient encore avec ma fille . très jolie région , je ne connais cette histoire de résiniers , en effet c'est à voir . et curieux ; bisous
RépondreSupprimerUne route qui marque donc...MDR et puis ce nom de Tripiers... Quant aux résiniers c'est du sérieux ça !! Une belle tranche d'histoire
SupprimerUn paysage féerique, ces arches ou ponts naturels sont magnifiques, les rochers ont des formes tourmentées que l’on peut interpréter à notre guise, c’est un décor de théâtre ! On peut dire merci à l’érosion qui nous façonne de telles sculptures.
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas l’histoire des résiniers, c’est très intéressant, avec toi on apprend toujours quelque chose. Leur vie devait être rude... et en plus un habitat spartiate...
Caresses à tes félins et merci pour ce récit bien mené. Bisous.
Il y a un site appelé Montpellier le Vieux, un autre, Nîmes le Vieux, tous reliefs ruiniformes. Quant aux résiniers cette fabuleuse histoire m'intéresse. Alors j'irai fureter ! Sans oublier de randonner. J'ai déjà étudié une splendide via Ferrata dans le coin (avec moniteur toutefois) Si j'y survis je pourrai être fort contente de moi. Mais je crois que je peux la faire. Allez bisous; pas de projets immédiats...la météo n'est ce pas...
SupprimerQuand j’ai vu tes photos ça m’a tout de suite rappelé Montpellier le vieux, je ne connais pas Nîmes le vieux.
SupprimerUne via Ferrata dans cette région ça doit être très fun... tu vas te régaler, tu en es capable, pas d’inquiétude à avoir.
On voulait faire la tour de quėroig avec toi si tu avais été disponible, mais vu le mauvais temps annoncé ça sera pour plus tard.
Nous allons chercher les chicoufs samedi pour les garder pendant les vacances. On ne s’ennuie jamais...
Oui on fera Querroig, avec grand plaisir.Surtout vous retrouver. Après les chicoufs ! Avec ce mauvais temps je suis fort perturbée dans les travaux de vignes qui ne se font pas en temps opportun. Pénible
SupprimerMerci du partage de cette magnifique balade !
RépondreSupprimerJe ne me lasse pas de te suivre dans tes périples.
J'attends avec impatience le récit de Mathurin sur ton... votre périple précédent, LOL !
Douce fin de semaine, bisous, sans oublier les câlins à tes Félins
Le récit sera plus varié, il parlera de l' Aveyron et puis il n'a pas randonné, c'est plus soft...mais épicé, tu verras !Bisous...
SupprimerA l'impossible nul n'est tenu dit un fameux adage. Sauf toi Lison qui prend une route "impossible" et nous entraîne ainsi vers des paysages si pittoresques. On ne peut que te dire merci pour toutes ces photos de tous ces coins si inédits car probablement n'irons-nous jamais nous perdre par là-bas. Aurons-nous comme toi les tripes pour aller à ce Saint-Pierre des Tripiers ? Pas si sûr ! Bises. Gilbert
RépondreSupprimerJ'attends de trouver la route encore plus impossible, avec ou sans tripes et Tripiers. Soyons fous...ça me permet de voir que j'ai gardé mon grain de folie et que l'âge ne l'altère pas. Pas encore bien qu'on puisse penser le contraire. Bon allez je perdrai encore mes lecteurs dans des lieux pittoresques ou je les perdrai tout court s'ils se lassent. Bises
SupprimerBien longtemps qu'il n'y a pas eu un article ... sur les minets de la maison ... j'espère qu'ils vont tous bien.
RépondreSupprimeril est en cours d'écriture par Mathurin sur son dernier voyage en Aveyron et Lozère, mais le scribe (moi) est peu disponible en ce moment, du travail ...Bisous, vous allez vous régaler de sa plume, demain sans doute
SupprimerBonjour Amédine, je découvre grâce à toi, Saint-Pierre-des-Tripiers. En fait je n'avais pas parcouru la Jonte aussi loin. Mes souvenirs remontent à la surface ; en 1962, avec mon ami Jean-Pierre, nous avions redescendu le Tarn depuis Ispagnac jusqu'à Ste-Énimie. Cela en Lambretta et camping et quelques belles aventures au passage. Demain, si internet fonctionne, je ferai la lecture de l'article suivant à mes chats, je crois qu'il apprécieront surtout la pâté de lièvre.... Bises
RépondreSupprimerJe ris de te lire...les petits sous entendus que mes images réveillent à tes souvenirs...Oui il y a de belles et bonnes choses dans cette région, Mathu peut en attester. le vin sur la table est de Millau. bises
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