La Sierra, c'est la Sierra del Cadi, celle pour qui je nourris une particulière affection.
Que j'ai approchée, apprivoisée, osé escalader, et que surtout j'admire dans son ensemble.
Quoi de mieux qu'être face à Elle pour la contempler.
Ce n'était pas le but premier de ce lundi 24 novembre.Puisque je comptais gravir la Tossa Plana, mon dernier 2900m et plus.
Cependant le temps annoncé était maussade : ce qui me valut la visite de Vic, précédemment contée et la balade avec "Lison aux sports d'hiver" contée aussi.
En ce dimanche 23, j'arrive en un des 4 villages que je vous invite à découvrir, Lles de Cerdanya.
Mon point d'ancrage pour la Tossa Plana.
Je connais ce village, j'y ai dormi un soir d'hiver particulièrement glacé et je l'ai aimé. Malgré cela.
Lles fait face à la Sierra, au milieu des teintes encore automnales mais en ce soir maussade je ne vois rien : la nuit est tombée à mon arrivée.
Je campe au pied de la jolie église qui ne sonne pas les heures nocturnes -hélas- mais je peux me régaler à une scène de plus en plus rare : la rentrée du bétail
Le décor de mon hôtel |
Au pied du lit |
Dans un joyeux tintement de cloches qui n'inquiète pas Lison malgré son désamour des vaches.
La pluie a battu ma chambre toute la nuit, dans un désordre de feuilles mortes : la Tossa Plana s'éloignait irrémédiablement au fil du temps.
Aussi le matin je visite Lles comme je le ferai au fil du jour pour ses voisins.
Allez, on y va! Je ne m'attarderai pas sur l'aspect des rues classiques du village de montagne, je choisis les insolites détails d'ici.
Lles a un souci d'authenticité et il affiche un musée de plein air en toute innocence. Ni vols ni vandalisme ne vivent en ces contrées.
La Sierra est enturbannée de brume mais majestueuse au dessus des toits où se lit la violence du vent, parfois..
Quant à la roche, elle affleure tant qu'elle servit de support aux demeures. Drôle de mariage très solide.
J'assiste à l'étonnante scène qui pourrait se nommer : " Les vaches à l'heure du smartphone "!
La jeune vachère pianote sur son smart...et les vaches attendent.
puis sur un ordre bref, tout le monde se remet en marche jusqu'au prochain message.
On stoppe à nouveau: placides et patientes, ces dames pendant que la jeune fille pianote. Et ainsi de suite.
Les fermes de village sont closes de vastes portails, fait caractéristique des 2 Cerdagnes, la française comme l'espagnole.
Mais si l'on peut pénétrer dans une de ces cours fermées, on découvre la maison de maître, la cour et les granges qui s'ordonnent autour.
Comme ici : c'est une ferme ancienne rénovée et joliment ornée ; tout raconte le goût et l'art des propriétaires. Des éleveurs.
Le soin particulier mis à l'agencement du quotidien: les piquets de clôture comme le bois de chauffage sont rangés au "cordeau". De même que les bottes de foin.
La maîtresse des lieux qui s'occupe de son clapier (une lapine, le mâle et 11 petits) me laisse visiter à souhait ce musée vivant.
La femelle et ses lapereaux cachés |
Un soin particulier |
Piquets de clôture |
L'ordonnance du bois de chauffage |
Et le musée des outils |
Chaque outil a une histoire dont certaines me sont contées |
Ceci sert à faire vomir une vache qui ne peut digérer |
Ceci est un "collier à loups" |
Et puis le village s'orne de ferrures de portes fabriquées au 19 eme siècle : nombreuses sont datées.
2nde moitié du XIX ème Siècle |
Quelques unes des petites merveilles discrètes de LLes face à la Sierra....
Travesseres |
Travesseres est un petit village proche, fondu dans un décor automnal.
Très joli.
Orné des mêmes ferrures
Et d'un décor identique.
Le Canal Cristall que j'ai gravi en juillet |
Au milieu des prés |
Quant à Aransa, il est relié à Lles par une piste (que nous avons un peu parcourue avec Lison) qui unit les deux petites sations de ski très sobres et familiales.
Un décor d'un autre monde loin de la brillance, du clinquant. la nature à l'état premier.
Aransa compte une dizaine d'habitants à la morte saison et presque autant de gîtes, restaurants ou auberges.
Le village a un autre aspect, moins rural, moins paysan, plus axé résidences secondaires. Moins authentique à mon goût bien que de pierre et sans prétention. Il y manque ce que j'aime nommer "le petit supplément d'âme".
Aransa |
Lui aussi a ses pommes oubliées, mouillées de pluie
Ses noms de maisons re-gravés : CAN signifie "chez" en catalan, mais CAL est plus typique de ces localités. Pour dire la même chose...Avec plus de familiarité : c'est "chez le..."
"Chez le Grégoire" |
Oui, tous ces villages ont l'âme ancrée au passé, mais non, pas exactement, juste au présent qui pour nous "les gens d'en bas " a déjà un relent de passé. Ne nous y trompons pas, ce côté désuet, c'est l'âme profonde de ce pays.
Jamais je n'aurai autant approché et compris l'âme, l'identité profonde de cette Catalogne que je n'aimais pas voici longtemps et dans laquelle je me plais à m'enfouir au cours de mes petits mais intenses voyages.
Ecole |
Il suffit d'une rose trémière oubliée, d'une école de village désuète et si vivante, d'une jonchée de feuilles mêlées aux petites pommes acides, il suffit de ces étroites routes dans un décor de feu, il suffit de tout et de rien pour m'ancrer ici. Pour que je m'y sente si bien. Indépendamment de l'appel des sommets.
Oui, cette Catalogne dont je parle la langue, celle d'ici et non mon catalan "roussillonnais", cette catalogne qui m'a apprivoisée et non le contraire, je me prends à l'aimer très fort.
Parce qu'elle a des racines.
Je pars pour Aristot, le dernier de mes villages. Je le conterai sur mon autre blog.
Il m'a prise sous son charme et c'est là que j'ai compris cette âme Catalane.
Aristot |
Que dire ? Merci pour ce beau et vivant reportage. Bisous.
RépondreSupprimermerci pour ce com qui me va droit au coeur car j'essaie de rendre mes billets vivants. Selon mon ressenti. Bisous
SupprimerJe viens d'aller voir Aristot et je me suis régalée. Mais ce village me plait beaucoup aussi et, comme j'aime tous les outils anciens, je suis aux anges. C'est une très belle collection de ferrures.
RépondreSupprimerEt puis j'ai aussi une affection pour cette vie rurale et ces musées qui la font revivre.
Ces pommes servent-elles à faire le cidre catalan ?
Tes photos sont belles et dans tes commentaires, on sent l'attachement à cette région et à ta Sierra.
Gros bisous Lison.
Caresses à toute la Tribu de Sujet.
Belle soirée
J'aurais pu poser la question pour les pommes. Mais je ne crois pas, c'était des pommiers esseulés au bord de la route. Je suis amoureuse par nature des choses simples et authentiques; je peux aimer une ville aussi quand il y a quelque chose qui reflète l'authenticité de la passion : Barcelone et Gaudi.Bisous Mireille, je ne te cache pas que j'ai pensé à toi dans ces villages et en particulier à Aristot qui te fait penser à l' Italie sans doute. Tu vois, c'est l'âme du blog, cela...
SupprimerOui, Lison, on sent dans tes mots et de la façon dont tu en parles, que tu l'aimes très fort cette Catalogne. Merci pour ce très beau reportage. Bonne soirée, et de gros bisous.
RépondreSupprimerc'est très intéressant, merci bisous Lison
RépondreSupprimerAdorei as imagens!
RépondreSupprimerÉ um lugar adorável!
beijos
Adri