lundi 8 octobre 2018

Une Pedraforca miniature

Ceci en référence à mon précédent article où je suis allée user mes souliers sur la vraie Pedraforca,(clic ) là bas, en Catalunya.


Celle ci est bien plus près de chez moi, entre Lesquerde et Maury,  45 km au lieu de 195, ça change ! Le décor est différent, la matière calcaire à peu près la même mais surtout la taille est ridicule à côté de l'autre. 380 m d'altitude au lieu de 2507 m et 45 m de dénivelé au lieu de...1300 m !
Toutefois faut se méfier du ridicule : on dit que le ridicule ne tue pas mais avec son côté miniature fortement escarpée, elle peut être très dangereuse. C'est pourquoi je suis juste allée y frotter un peu mes pieds. En attendant mieux, car je n'y ai pas dit mon dernier mot.

Mon projet était très simple : "aller décrocher un coeur en plein ciel".

Un coeur en plein ciel
Le dernier jour du mois de juin, j'étais allée frotter mes semelles et mes mains à cette arête calcaire qui abrite une arche visible depuis la grand route et semblait-il inaccessible à cause de cet épais maquis méditerranéen qui fait de ces massifs calcaires un fouillis de végétation basse, piquante, lacérante et inextricable. J'étais parvenue non sans peine à l'arche (clic)et, de retour sur la piste, j'avais découvert une autre arche qui ouvrait sur le ciel bleu un petit coeur de ciel. Quelques repérages m'avaient laissé croire qu'elle était d'accès relativement facile et c'est ainsi qu'en ce dimanche désoeuvré je décide d'aller dégourdir mes pattes quelque peu rouillées, reste corrosif de la vraie Pedraforca de dimanche dernier.

Le début de l'arête et cette grosse molaire fourchue

Me voici donc sous un étincelant ciel d'automne balayé de forte tramontane (aïe..) au pied du mur.
Car c'est un mur que je longe après avoir quitté le parking et grimpé un sentier assez incongru dans ce site où nul ne va jamais. Je comprends vite, le mur est équipé de voies d'escalade. Une belle muraille de calcaire pâle et fauve contre laquelle je progresse facilement jusqu'à un terminus, le sentier ne va pas plus loin: moi non plus c'est l'inextricable maquis. Abrité du vent, car face sud, le sentier est calme.

Falaises d'escalade




Tronc de genévrier

et sa tête

Chêne vert
 Si mes souvenirs sont bons, c'est par là que devrait se situer le départ de ma voie vers le petit coeur en plein ciel. Vu du chemin c'était un compte, vu d'ici, change la musique. Je n'avais pas regardé le départ de la voie, juste le chemin du ciel.


Face sud : le petit coeur
Dans la réalité la pente est plus soutenue donc le "petit coeur" plus inaccessible

 Le départ est un petit mur que je grimpe en pas de II facile à monter, facile à descendre. Sitôt franchi, deux jolis passages en III m'accueillent, j'ai le choix, un sur ma droite et un sur ma gauche. Même pas la peine...je redescends. Seule...je ne me hasarde pas.

Je redescends de mon II
non pas le 2 eme étage !
Je reviens sur mes pas après avoir en vain cherché un sentier et ainsi je décide d'aller voir cette miniature de Pedraforca qui est le point de départ de cette longue ligne de crêtes percée de ces 2 arches. une crête de 1.5 km de long.

ça glisse, ça roule

Me voilà donc perchée au pied du petit massif, tout en haut des éboulis si semblables à ceux de la tartera de la grande soeur catalane mais enfouis dans la broussaille des 300 m d'altitude.
Le chemin qui conduit à cette petite "enforcadura", le col en forme de fourche séparant les deux dents  est passablement secoué par les rafales de vent, accrues par l'effet de foehn généré par le col. ça je m'y attendais.

Le col (l'enforcadura)
Quelques pas de II que j'aurais pu éviter en suivant un petit couloir me font progresser de quelques mètres, le col est vite atteint.

Au col : personne à gauche, personne à droite


Et vite déserté : le vent y est violent, mon équilibre inexistant, c'est à demi accroupie que je jette un oeil par la fenêtre, vers le somptueux paysage de vignobles 220 m plus bas, et vers la poursuite d'un éventuel chemin vers les crêtes : merci, j'ai vu, je reviendrai mais je ne suis pas sûre d'aller bien loin.

Coté nord : le vignoble de Maury

Côté sud
Toutefois tant que mon terminus ne sera pas atteint, ma curiosité sera piquée. En guise de piqûres celles que m'infligent aux mains ces agressifs végétaux ne sont pas amusantes. Toutefois, pour sourire un peu à mes mésaventures, rien ne vaudra, un peu plus tard,  le  minuscule buisson épineux sur lequel je m'assiérai pour photographier cela . Et les monumentaux jurons dont retentira un instant le maquis !

La photo douloureuse
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Plus tard....
Une balade dans ces lieux que j'aime tant me conduit, en voiture, sur l'autre côté de cette montagnette, le chemin du retour. La tramontane a chargé le ciel de nuées empoussiérées et le décor, un peu mâtiné de cet automne tout neuf, apparaît dans sa splendeur.
Que je vous laisse goûter...un vin tout neuf s'y prépare dans les chais...









Tout là haut, en plein ciel, un petit coeur continue à veiller....

Face nord : le petit coeur



4 commentaires:

  1. Une grande similitude avec la majestueuse Pedraforca Espagnole si ce n’est l’altitude... Tes belles photos font illusion on pourrait s’y méprendre ! Ce joli cœur est donc toujours un cœur à prendre, la prochaine ascension sera la bonne, rien ne te résiste... Les calcaires blancs sont très beaux, j’adore.
    Bises Amèdine.

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    1. Un coeur à prendre, un coeur insaisissable comme tous les jolis coeurs...lol...Un coeur qui ne me fera pas , sans doute, jouer les filles de l'air, mais je retenterai la chose, j'ai ma petite idée. Ce sera difficile et amusant à la fois. Il est des âges où il faut renoncer aux coeurs à prendre sera la conclusion de l'histoire...

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  2. j'espère que tu n'as pas eu besoin de te faire enlever les épines de ce buisson épineux Amédine ;) joli décors ces vignes Christelle L.

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    1. Tu me fais rire : heureusement non car je conduis assise et à 45 km de chez moi, j'aurais du trouver un candidat à la retiraison d'épines...MDR.

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