mercredi 30 janvier 2019

Les Ponts naturels de Minerve (Hérault)

Une petite balade pluvieuse et froide, m'emmena , dimanche, à Minerve, petite cité du sud ouest de l'Hérault, à quelques 120 km de chez moi.


Vue d'ensemble de Minerve

Minerve en Hérault (34)

Minerve, capitale du Minervois et cité dédiée à Minerve compte près de 3000 ans d' Histoire puisque une occupation préhistorique a laissé quelques traces récemment découvertes.sa plus grande page d'Histoire s'écrivit lors de la Croisade des Albigeois: après un très long siège, les habitants, privés d'eau, préférèrent mourir sur le bûcher que de renier leur foi. Une stèle en leur mémoire est érigée dans le village.
Minerve à elle seule mérite voyage et visite, à pied puisqu'on n'entre pas dans le village en voiture. Haut perchée, à la confluence de deux rivières, La Cesse et le Briant, elle forme un éperon comme la proue d'un navire fendant l'eau, de très haut toutefois. Minerve, 300 000 visiteurs / an mérite la visite hors saison , dans ses rues pavées et pentues, cependant privées de vie. L'été y est éclatant, par son incandescence et la vie qu'il ramène en ces murs. J'ai la chance de pouvoir y aller à n'importe quel moment, même sous la pluie !

Confluence de la Cesse à droite et du Briant à gauche

Minerve est bâtie sur un éperon rocheux, en plein causse : paysage calcaire de garrigues, dans lequel s'enfoncent des gorges, dorment des grottes habitées à la préhistoire, s'érigent deux oppidums et des dolmens. Garrigue morte qui fut si vivante. Cernée du beau vignoble minervois.

Minerve et ses vignes

"Au milieu coule une rivière", La Cesse, enfin presque car c'est en périphérie. Coule est beaucoup dire, car si elle coule très fort et très haut en temps de crue, elle préfère s'enfouir sous terre et ressortir quand bon lui semble, trait commun à nombre de rivières des Causses, dont La Vis qui m'y fait beaucoup penser pendant que je baguenaude dans son lit.
Un lit facilement "carrossable" (enfin il semble) à pied et qui révèle des trésors : grottes, 4 anciens moulins, une balme  et même des falaises d'escalade. Des sentiers de part en part ou des chemins permettent l'accès en nombreux lieux. (Ce sera un thème de balades dans mon avenir !).

Vue du lit sec, sous pluie battante

Le lit asséché et ses berges
La particularité de cette Cesse, hormis son lit sec, ses gorges, sont ses deux ponts naturels, ou arches, tous deux situés au plus près de Minerve. Le Pont Petit et le  Pont Grand.

Le Pont Petit vu du sentier

Il pleut par averses, je pose mon camion et Nina en bord de route et je cherche l'accès à une des arches, nommée "le Pont-Petit". Mon oeil exercé de randonneuse me permet vite de trouver le sentier car rien n'est indiqué sûrement par mesure de sécurité, je comprendrai vite. Un sentier étroit et dégagé au milieu des buissons descend rapidement vers la  rivière et soudain, à mes pieds, au bas d'une petite falaise, une jolie étendue d'eau transparente gronde, alors que je ne vois pas une goutte d'eau dans le lit de la rivière. Je longe cette falaise par une esquisse de sentier glissant taillé dans le roc et j'atteins ainsi le lit parfaitement sec. Je n'ai pas encore compris que la rivière vient de voir le jour à mes pieds , sous la falaise, par une exsurgence bruyante et quelque peu agitée, l'eau exprime sa puissance dans cette expulsion jaillie des entrailles du sol. Les scientifiques la nomment source.

"La source", résurgence ou exsurgence ?
Me voici dans le lit sec de la Cesse alors que la trace de la dernière crue est bien au dessus de ma tête.
Une rive très tourmentée creusée de grottes et d'anfractuosités m'impressionne assez : je suis davantage faite pour les hauteurs. Ce relief s'il m'enchante, m'oppresse, tout autant que celui de la Vis que j'avais parcourue à pied dans tous les sens.


Les berges de la Cesse, caverneuses

Hauteur sous plafond
A côté de moi un énorme tronc amené par une crue

Je me dirige à l'entrée du Pont-Petit, 126 m de long et 15 m de hauteur moyenne. Pour avancer en cet antre, je suis obligée de quitter mes pantalons et l'eau est vraiment glacée; elle vient de sourdre de terre. A la Vis, la température de 10 ° est constante, après la résurgence. Ici sans doute aussi.
 C'est impressionnant, je ne fais pas long feu dans cette eau glacée. En été on peut traverser à pied sec, mais le charme c'est l'eau.
Vue d'ensemble du Pont Petit ; au-dessus passe une route menant au parking

L'intérieur du Pont Petit

Un aspect de la voûte

Une ancienne étude fort intéressante ( lien en fin d'article) évoque l'hypothèse d'un "recoupement karstique de méandre".

 La route épouse le méandre tandis que l'autre route passe au-dessus
du Pont Petit
Je remonte sur la route afin de trouver l'accès du second tunnel, le Pont-Grand, tout proche.


Le Pont Grand, plus proche de Minerve

Le bain forcé ne me tente pas


 Rien sinon revenir à Minerve. Au jugé je trace mon chemin, à pied, dans un champ d'oliviers, puis un petit ravin au socle de pierre et j'arrive à La Cesse que je dois franchir par une passerelle rustique faite de trois troncs branlants. Je ne réfléchis pas, je fonce, seul moyen de ne pas plonger!


Entrée du tunnel du Pont Grand

Même chose

 Me voici à l'entrée du Pont-Grand, 228 m de long, de 6 à 28 m de haut; celui ci fait un coude et de prime abord, il est impossible de voir la sortie. Même séance de déshabillage et je m'enfonce dans cet antre mais je n'irai pas très loin. Trop d'eau. Encore plus impressionnant que le précédent!


Intérieur du Pont Grand (vue prise depuis l'amont)
 Je n'entends que des oiseaux qui nichent  dans ce plafond étonnamment sculpté. Il parle d'eaux tourbillonnant dans la nuit des temps, avant que la rivière ne s'enfonce dégageant au fur et à mesure plafond et murs. Tiens j'imagine fort bien la source faisant ce travail, elle qui sort de sous terre en puissance. Dans quelques millénaires peut être y verra t'on, bien au-dessus de son niveau ce style de dessin.
Etrange plafond

Je quitte "mon" tunnel, car celui-ci est défini par les scientifiques par "tunnel" et non méandre coupé.
J'essaie de regagner la proche sortie (à 230 m) du Pont-Petit mais là aussi la quantité d'eau me barre la route. Il y a eu une crue récente, je patauge dans la glaise. Et sous la pluie qui se remet à tomber de bon coeur, je retraverse le pont de branchages et je file bon train au camion, toujours en mode discrétion;  je reviendrai demain.

Le lendemain sous un ciel plus clément, je termine mon approche par une visite à la sortie des 228 m du Pont Grand. Là il y a un accès, par Minerve et pas de déshabillage!

La sortie du Pont Grand ( Le viaduc fut construit au début 20 eme lorsqu'une ligne de chemin de fer devant relier
Paris à Barcelone était prévue passant par Minerve)

Intérieur du Pont Grand (vue depuis l'aval)

La sortie du Pont Grand est assez basse

De là, la Cesse continue son cours, bien plus paisible, vers l' Aude dont elle est affluent au terme de ses 56 km. Elle cesse d'être seule, mêlant ses eaux à celle du Briant, un affluent qui promet une belle balade découverte dans son cours accidenté, où une jolie randonnée est proposée. Affaire à suivre donc.


Confluence:  gauche, la Cesse, à droite le Briant

Pour en savoir plus sur ces ponts naturels : cliquer ici 

Pour lire mon article sur la Vis dans mon blog,  (Hérault et Cirque de Navacelles) cliquez ici


jeudi 24 janvier 2019

Les granites du Canigou

Après "le marbre d'Uchentein" (clic)en Ariège, me voilà penchée si j'ose dire sur les granites haut perchés (2300 m) du Canigou, à propos de cette photo qui surprit mes visiteurs sur mon blog et ma page Facebook. Il est vrai que ceci a de quoi surprendre bien qu'il n'y ait rien que de plus naturel de rencontrer ces reliefs là.


Environs du Pic de Gallinasse, altitude 2300
Massif du Canigou

La visiteuse des montagnes que je suis adore ce livre de la nature, immense et coloré qu'est le paysage ambiant. La roche étant un de mes terrains de prédilection, je lui accorde un regard particulier.
Mais là, me retournant et voyant ceci je ne pus m'empêcher de dire : "Waouhh !!"
Une forteresse naturelle, loin des temples incas ou des pyramides égyptiennes et pourtant paraissant maçonnée sur un impressionnant à pic.
                                                              ...................................

Ce qui attisa ma curiosité et m'invita à voyager sur un célèbre moteur de recherche qui, en vrac, me livra quelques pistes de réflexion.
D'abord cette morphologie du sol est banale. Très banale. Que ce fut dans le Massif du Canigou ou ailleurs, le granite, très vieille roche magmatique, se décline sous forme de boules, dalles ou aiguilles.
Au départ, le granite est une roche volcanique qui forme l'essentiel (75%) de la croûte terrestre. Riche en quartz, mica, feldspath et autres minéraux, sous forme de petits grains, il est très utilisé en construction ou en décoration sous le nom de granit. Il peut contenir aussi d'autres minéraux dont le zircon et le grenat. Il existe plus de 500 variétés de granite. Celui du Canigou, pâle est nommé leucogranite.


Granit du Sidobre Tarn, été 2015 (archives perso)
Granit Sidobre (web)

Ces granites originels sont enfouis dans le sol et portent le nom de "plutons". Mais ils sont soumis à l'érosion, qui agit selon leur composition.  Certains composants dont la silice étant plus friables que d'autres, ils contiennent des éléments naturels qui se délitent, aidés en cela par des fractures ou failles rectilignes.




L'eau, le gel, et même les végétaux, s'introduisent dans ces failles, délitent les éléments fragiles et créent des vides, des fractures, les diaclases , plus ou moins larges. tandis que les éléments arrachés gisent au sol sous forme de sables, les arènes granitiques. Ainsi des blocs plus ou moins gros , plus ou moins réguliers, voient le jour. Verticaux ou horizontaux. En montagne le facteur gel et dégel successifs amplifient la formation de blocs et autres aspects.
Pourtant le granite existe sous forme de boules :  le Sidobre (Tarn), le chaos de Targasonne( Pyrénées Orientales) en sont les exemples les plus proches et les plus frappants.




Granites du Sidobre en forme de boules (07/2015)

Sidobre juill 2015

Sidobre juill 2015


Chaos de Targasonne Ph Josy Calvet Muxart

Chaos de Targasonne
Ph Josy Calvet Muxart
Secteur des Cincreus, Ph Ludovic Peytavi
On voit bien les blocs de granite fracturés et, au sol, les débris, comme taillés par la main humaine

Dans les Alpes et ailleurs, il se décline sous forme de grandes dalles, aiguilles, fissurées qui font le bonheur des grands grimpeurs.

Image internet : les aiguilles de Drus, Alpes



Alex Honnold escalade au Capitan , Yosemite, USA
En solo (soit sans assurage) sur granites

Modestement celui du Canigou, rencontré l'autre jour, est cependant saisissant.


Le Canigou a une grande histoire géologique : il y a 550 millions d'années, un socle granitique en marque l'origine. Qui se plissa; se souleva, au fil du temps, puis s'arasa et fut recouvert par la mer.
 Jusqu'à sa vraie naissance, celle des Pyrénées, voici 45 Millions d'années. Où il atteignit jusqu'à 3000 m d'altitude avant que de se soumettre à l'érosion du climat tropical humide (et oui on trouve des fossiles de gazelles, léopards, singes et autres animaux des régions chaudes) puis aux glaciations voilà 200 000 ans. Un des glaciers arrivait à Valmanya et de nombreuses moraines parsèment le Massif (Estables, Parcigoule, Conques, Tres Vents).

Mais ..le Canigou n'en a pas fini : il se soulève de 1 mm à 1.4 mm par an, s'érode aussi de 0.2 à 0.3 mm par an.

Le Canigou n'est pas fait que de granites et souvent, en marchant on voit des ruptures géologiques brutales ; ainsi au gîte de Batère, on passe directement du schiste au granite avant que de retrouver le schiste plein de fer puis les quartz immaculés des crêtes. Toute une histoire en couleurs et textures.
Qui attend que j'aille à sa rencontre au fil du temps...

Quartz laiteux mêle au granite, Portelle dels Tres Vents aout 2013

Environs du  Roc Nègre Août 2013

Même lieu, dalles (minéral non identifié)


NB : le granite fut longtemps exploité et de nombreuses carrières sont encore visibles loin des sommets.

vendredi 18 janvier 2019

Pics de Gallinasse (2461 m) et de Cincreus (2266 m), Massif du Canigou

De ma rando de dimanche (billet précédent), m'étaient restés un manque, une curiosité , les pics de Cincreus et Gallinasse que j'avais vus là haut. Le vent m'avait empêchée d'aller plus haut mais bizarrement, c'était devenu une obsession, au détriment de mon angoisse que ma curiosité avait évincée.
le Massif du Canigou vu de chez moi, ce jour 18 janvier
Zoom sur le Gallinasse
Pour ce faire il me fallait une bonne fenêtre météo : mardi eut été un jour idéal mais le temps de me décider, j'optai pour mercredi et je n'ai pas eu à le regretter. Des entrées maritimes, phénomène courant ici, étaient annoncées ce qui signifie la plaine sous la grisaille et les montagnes au bon grand soleil. Je suis partie plus tôt, ma route allait être la même, plus encombrée en ce petit matin de semaine. Le ciel était sombre, sans étoiles et je grimpai allègrement vers Batère dans un petit matin glacé d'humidité. Dès avant Corsavy, dernier village, la brume céda le pas aux montagnes bien dégagées, promettant d'être belles. Je m'élevai rapidement au dessus d'une mer de nuages, c'était simplement grandiose.


Au dessus de Corsavy

Parking La Descarga 1393 m

Le Pic Neulos (Albères), 1257 m
un vaisseau fantôme
8 h 30, les mains raides de froid, je démarre alors qu'un soleil éclaire de rouge la montagne. Et j'avance, me délestant vite de la veste, je suis en tee shirt. Pas un bruit, pas un soufle d'air, un chaud soleil et des oiseaux de printemps qui s'égosillent dans les sapins, c'est magique.
Le sentier se décline un peu plus vite que dimanche bien que je me sente un peu fatiguée. Alors que j'atteins le col de la Cirera 1731 m, un grand feu de bois s'allume dans la vallée, c'est la saison des écobuages maîtrisés, il y avait déjà une voiture de pompiers sur la route.


Col de la Cirera 1731 m

Versant nord : autre vaisseau fantôme 

Versant sud, brume et fumée mêlées
Pendant que j'entreprends la montée vers le Pel de Ca, le feu grandit, m'envoie ses parfums de sous bois, côté sud tandis que côté nord un autre feu étale ses fumées rousses sur la brume blanche.


Montée vers Pel de Ca

Je suis à l'aise, sans angoisse sinon la crainte de voir la brume monter et envahir les sommets. Je trace un cap à la boussole, ce sera cap 60 si je n'y vois plus rien. De toute façon, sentier ou pas c'est du très pentu ! Je retrouve avec plaisir cette grimpe à 35 °, la neige en plaques et la glace sont toujours là, je les évite avec soin.

Pente raide et mer de nuages : c'est irréel
Je fatigue un peu pourtant! 10 h 43, J'arrive au col 2108 m mais avec la brume qui recouvre la plaine et la mer, il n'y a plus ce magnifique panorama, contraste entre cette montagne si élevée et la mer toujours présente. Je domine une autre mer, boursouflée de vagues grises d'où émergent de beaux navires bleus, avec un phare qui me servira d'amer : le Neulos; 1257 m.



L'homme de pierre

En tête à tête avec moi

A partir de là commence ma "terra incognita", le Gallinasse est en ligne de mire, pas un instant il ne disparaîtra de ma vue. Un petit en cas et me voilà repartie, sur un parcours que je vais adorer et qui a des airs de faux plat. ça monte dans les rochers, exempts de neige,  et jusqu'à la crête, des pierres plantées peintes en rouge, alternant avec des cairns indiquent le meilleur chemin, mais sur ce terrain on a le choix du parcours. Par moments les parfums du feu arrivent à mes narines, il en sera ainsi jusqu'à la crête.


Montée vers le Gallinasse (à droite) dans un désert minéral

Pierres plantées

J'aime beaucoup ce parcours; bien sûr la vue sur la plaine et la mer serait superbe mais cette mer de nuages donne une atmosphère irréelle que je savoure avec bonheur. Tout est silence. Pas d'oiseaux, rien que mes pas et les cailloux que je heurte de mes bâtons. Il fait chaud, comme en été.
Un peu avant la crête, j'entrevois deux petits fragments de mon prochain décor; ces esquisses qui restent un mystère, dans un parcours que je ne connais pas attisent toujours la curiosité mais cette fois ce sera grandiose!

Que me réserve le décor que j'entrevois derrière la crête ?

 La vallée profonde d'une rivière, le Riuferrer, née dans une vallée suspendue de la réunion de plusieurs torrents, envoie depuis 800 m en contrebas et à pic un mugissement soutenu. Le bruit de l'eau est vraiment, dans un décor minéral, le retour à la vie. Mais quel à pic ! Je fais quelques pas sur ma gauche pour aller saluer le Pic de Cincreus, les 5 croix qui devaient être de bois, jadis, ont disparu.depuis longtemps sans doute. Seul en reste le nom, en souvenir. Ce pic sans envergure est une magnifique proue de navire ouvrant sur une mer gris perle d'où émergent des sommets catalans. Le plafond demeure inchangé: 1200 m.
En fond la vallée du Riuferrer


Cirque du Riuferrer et à gauche Pic de Tres Vents
Pic des Cincreus









Je tourne résolument le dos et je file cap au nord vers le Gallinasse, il n'y a pas beaucoup de trajet, pas beaucoup de dénivelé mais ma fatigue est bien installée et me rend la montée difficile; heureusement le panorama est sublime , la crête plaisante et une harde d'isards trace son chemin sans lever un regard vers moi, les impolis !







La neige fait son apparition par plaques bien gelées que je contourne au mieux sauf la dernière: celle ci je la franchis en faisant bien attention: glisser ne m'inspire en rien! Je ne sors pas l'appareillage du sac toutefois et à midi sonnantes, je touche le grand cairn sommital.








Moment de félicité car le panorama est grandiose, j'ai pu parvenir sans cette angoisse du Canigou qui semble être restée sous la mer de nuages et je vais rester une demi heure au sommet, moment de solitude et de félicité. Un petit en cas mais surtout je visite les lieux, le parcours continue vers le Roc Nègre

En mode panorama




J'étudie les lieux avec la carte, j'essaie de nommer mes voisins quelque peu échevelés, je fais des projets d'avenir, je me verrais bien, un jour d'été, continuant vers le Roc Nègre, quelques 3 km plus loin et seulement 253 m de dénivelé supplémentaire. Mais...il y a ce petit "hôtel" bien particulier, monoplace et peu adapté aux claustrophobes !


Le petit orri
Je photographie les sommets environnants, j'engrange des images et des émotions, dans cette si parfaite solitude qui me convient tellement. Et je mesure encore une fois le contraste qu'offre cette montagne dont les sommets à plus de 2700 m sont nombreux, alors que juste en dessous on voit un village, Valmanya, aux toits de tuiles, ce qui est plutôt rare en montagne, avec, en général,  des longues vallées d'approche et des toits d'ardoise. Mais ce massif est une muraille érigée sur la plaine!

Pic du Canigou 2784 m



Plaque à vent dans les Tres Vents

Et toujours le Neulos en bas près de ma maison, 1257 m

Montserrat près de Barcelone

Valmanya au zoom

Ensuite, à 12 h 30 sonnantes, je reprends le chemin à l'envers. Une variante terriblement longue est possible, dans les bois : même pas envie d'y songer !! Mon parcours aérien est si beau !

Je franchis le névé cette fois avec des talonnettes crampons peu efficaces mais sécurisantes et je suis au plus près le sentier, plus confortable que les rochers. Je pense à mon pied ...Et au long parcours. Je marche vite et bien  toutefois. La fumée s'est étendue, caresse mes narines à 2200 m d'altitude, parfum de la montagne original
Au balcon

L'immeuble est très haut : vallée du Riuferrer en bas, là bas

Sur l'altiplano : descente
La fumée odorante offre des voilages soyeux aux montagnes, c'est magnifique.
Au passage pentu et glissant,  la forêt m'entendra vitupérer sur une erreur de trajectoire me transformant un instant en sanglier furieux mais cela fait partie des moments souriants !



Descente (suite) dans la pente soutenue qui rejoint la forêt 


2 h 15 plus tard, sans le moindre arrêt , je rejoins mon kangoo au grand soleil...d'été évidemment !
Sans avoir rencontré personne...évidemment !
Mais que j'ai adoré cette randonnée!!




En chiffres :
Distance : 10.2 km
Temps de marche pour le sommet : 3 h 15 (360 m / h en moyenne)
Dénivelé positif cumulé (D+): 1100 m
Temps de marche total : 5 h 30