En contrebas de la route qui mène de Py à Sahore, il y a une maison ruinée de l'autre côté de la rivière La Rotja mais aucun pont n'y mène; pas même une passerelle. Cette maison originale, car elle a un toit d'ardoises, n'est même pas visible en roulant; il faut s'arrêter au bon endroit et alors, si on est un peu observateur, on peut voir qu'elle est surmontée d'un étrange sentier en zigzags qui s'enroule autour d'une falaise, un vrai serpent de pierres qui semble se perdre sur une pente invraisemblable, pierreuse à souhait, ingrate: où va t'il donc ?
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" La maison de Charlotte" |
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Le chemin accroché à la falaise |
Il y a longtemps que cela m'intrigue, et je décide d'y aller. Un mur qui court en rive gauche de la Rotja me laisse à croire qu'un chemin y conduit par cette rive. Je réussis à trouver une passerelle semi ruinée, je traverse, je longe La Rotja et en guise de chemin, c'est un canal ruiné. Qui va me donner du fil à retordre. Ruiné, effondré, embroussaillé, je joue du sécateur et de l'équilibre mais ce chemin d'eau me conduit à la prise d'eau tranchée dans une roche lisse venue du ciel semble t'il.
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La traversée de la Rotja |
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L'assise du canal et ses murs |
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Le canal est effondré ici |
Hors de question de revenir sur mes pas, je traverse la Rotja glacée puis un champ mouillé et me voilà sur la route. Je marche un moment, je longe une ferme d'élevage et ensuite, je plonge dans le haut talus qui mène à la Rotja, bien en contrebas, dont je remonte les prairies de la rive droite. Une bâtisse ancienne et quelque peu abîmée est blottie dans l'ombre détrempée, la maison de Charlotte est en face, altière, montrant son ventre ouvert tout blanc. Il n'y a plus qu'à reprendre un bain de pieds glacé et grimper jusqu'à la maison éventrée. Une belle bâtisse assurément, un étage d'habitation et l'écurie en rez de chaussée. Une autre pièce en rez de chaussée a englouti poutres et chevrons. Près de cette maison se trouve un bâtiment dont il ne reste que des murs, une étable peut être.
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La maison de Charlotte vue de la route au zoom |
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Un lierre curieux |
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L'écurie |
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La maison s'appuie sur un drôle de rocher |
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Etagères |
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Très haute cette maison |
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Les ardoises; pourtant ici tous les toits sont en tuiles |
Cette maison doit son nom à une des habitantes de cette maison.
Des petites parcelles en terrasse bordent la maison, longeant la rivière, en cherchant bien j'y trouverais un canal, je pense.
Mais je cherche le sentier car, en marchant sur la route, j'ai pu avoir enfin une petite idée : sur cette rive gauche, une colline montre d'anciennes terrasses, montant très haut, étayées par des murs, en aval de "chez Charlotte" : et si ce sentier reptilien y conduisait ?
Pas facile à voir le départ du sentier à partir de la ruine, c'est ma mémoire visuelle qui va me guider. Les arbres morts et ceux vivants sont un écran. La falaise, un repère.
Et je trouve le départ du chemin car ce n'est pas un sentier mais un chemin, étroit : les mulets ou les chevaux devaient pouvoir s'y loger.
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Le départ du chemin à droite de la maison |
Le chemin, aujourd'hui, sur site, est infâme. Encombré de rocs, d'éboulis, d'arbres, il est moins carrossable que si on escaladait la falaise !!
Un aperçu du chemin :
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Et un autre aspect : très encombré |
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Un aspect du chemin |
Un aperçu du site :
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Et le sentier qui y est accroché : des murs |
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La falaise |
Un aperçu des murs :
Mais je poursuis mon avancée hésitante, les pieds trébuchent à chaque pas. Un gros éboulis m'oblige à escalader et pourtant on devine bien son assise, quelques marches taillées dans le roc, les deux "parapets " qui l'enserrent, on se doit surtout d'admirer le travail colossal qui fut entrepris pour bâtir ce serpent de pierres accroché à la falaise. Le point de vue sur la vallée, les ruines, la rivière, la route est lisible grâce à la chute des feuilles, l'automne est presque en hiver, déjà.
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Les lacets du chemin en zigzag |
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Le chemin et sa trajectoire |
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Le chemin est envahi de gros arbres Donc désaffecté depuis longtemps |
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Quelques marches sont taillées dans les virages serrés |
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Point de vue : la vallée de la Rotja et la route |
En haut de la falaise, le chemin semble disparaître, quelqu'un me dira plus tard "je n'ai pas su le trouver", mais savoir que la colline en terrasses est sur la droite est une aide précieuse car la cohérence du terrain y conduit, à flanc d'une forte pente usée par le temps, érodée, lessivée. Le GPS est inutile, le sentier n'existe pas sur la carte. Seule mon intuition...et puis un muret rescapé dans cette pente me dit "c'est bien là" .
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Le chemin traverse horizontalement toute cette pente, en hauteur : c'est très croulant |
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Parcours en sous bois |
Et au bout de 200 m je parviens à la colline, ses murs, ses étages et son point de vue superbe ; non je n'irai pas en haut, le terrain est ingrat et ce n'est pas le but . Je voulais juste rencontrer ce chemin que j'avais entrevu voilà un an.
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La colline vue de la route (plan large; en 1er plan le site d'élevage bovin) |
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La colline autrefois cultivée, point final du "chemin de Charlotte" |
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Arrivée du chemin à la colline |
Il ne me restait plus qu'à revenir sur mes pas, toujours émerveillée, et m'offrir un dernier bain de pieds, toujours très glacé !
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La Rotja glacée |
En chiffres : balade de 7 km (mais éprouvante physiquement)
Situation :
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En jaune les villages de Sahorre et Py En rouge, le site |
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Le site |
Un plaisir de te lire❣️
RépondreSupprimerGrand merci !
SupprimerJoli ! J'adorais les "vagues traces", au grand dam de mes compagnons de randonnée - qui en redemandaient quand même ! - mais en prenant de l'âge je deviens timorée et connaissant un peu le secteur je n'oserais m'y aventurer... Je me contente donc de savourer vos récits avec gourmandise. Merci !
RépondreSupprimerJ'ai pris de l'âge rassurez vous et peut être plus que vous, mes pas sont moins sûrs, mais ma curiosité est la plus forte. Au prochain récit qui sera dans le secteur et corsé lui aussi
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