Je lui avais promis, le 17 juillet 2014 : "je reviendrai". A qui ?
A la Serra du Cadi, Catalunya, et c'est chose faite en ce 31 juillet 2017.
Au Canal Cristall plus précisément.
Un couloir.
Une grande partie de mon trajet |
A vous, lecteurs, je vous promets un voyage "comme si vous y étiez"....
Estana : le décor du village |
Une beauté sauvage, grandiose, plein les yeux puisqu'on ne voit qu'elle.
Me voici installée pour la nuit, à ses pieds: un vent du sud un peu fou ne me change en rien de celui qui sévit chez moi, la poussière même est au rendez vous.
Et mon décor: la Serra a toujours un éclat métallique |
Pourtant c'est un matin calme qui m'éveille, au son de grosses gouttes de pluie : tout ce chemin pour rien ?? Déception. Mais le soleil jaillit, la pluie s'en va et à 7 h 10 je démarre pour une journée pas ordinaire.
Départ |
Tout commence par une "balade" en forêt, de 350 m de dénivelé que je parcours en 45 minutes de marche . La balade "grand mère", premier tiers du parcours. Pas monotone toutefois. Le sentier est plaisant, rocailleux au début, passant en forêt au milieu de terres d'un rouge intense, où se rencontre un mince filon d'un vert émeraude, des argiles compressées du plus bel effet. Le rouge domine plus loin dans des "poudingues" comme à Montserrat, des galets roulés par l'eau et liés entre eux par un ciment fait de grés. C'est très résistant !
A partir de là le sentier devient un véritable chemin de corniche, construit par l'homme dans un versant boisé de conifères à la pente plus qu'impressionnante: ne fussent les arbres on pourrait avoir le vertige. C'est là que je peux enfin entrevoir la verticalité de ce qui m'attend.
Entre les arbres...ça se précise |
Je n'entends que la musique du silence et la respiration de la forêt. Parfois un souffle d'air s'enroule dans les sapins comme une écharpe qui s'envole. Et c'est le silence à nouveau. Grandiose. Je suis bien.
Prat de Cadi que j'atteins à 7 h 55 est une vaste prairie d'altitude (1825 m), un Eden avant le parcours sportif. Le panorama y est exceptionnel ! En toutes saisons...
Je traverse rapidement et prudemment, surveillant du coin de l'oeil les locataires : les vaches.
31 juillet 2017 |
27 avril 2014 |
A l'abreuvoir, libre heureusement, commence la seconde partie du trajet : le cône de déjection ou d'éboulis.
C'est un long cordon de rochers arrachés à la montagne qui s'étale en éventail sur une distance de plus de 600 m et un dénivelé de 300 m. La pente est proche de 30° . On peut remonter le cône directement dans les éboulis, des cairns indiquent le meilleur chemin , très agressif pour les articulations, alors qu'un sentier ombragé, suivant de très près la rive du cône, permet de monter sans souffrir : j'ai bien le temps de souffrir !
Les cônes de déjection celui du milieu m'attend |
Le cône de déjection, un long fleuve tranquille |
Décor du sol..la mort aussi... |
Il fait chaud, soif, je bois beaucoup et je parle à mon père. Je m'interroge en marchant : "que garde t'on des morts" ? Des images, animées ou figées, des souvenirs, mais on perd le son de leur voix, leur odeur. Qu'ils soient humains, nos morts, ou animaux, il en va de même. Je garde le toucher de mes chats, j'ai perdu leur odeur, leur voix. Ces réflexions me font passer le temps...
Altitude 2200 m le dernier des sapins martyrisés au pied de la montagne donne le départ pour le paysage lunaire. Martyrisés car écrasés, ébranchés, tordus, couchés par la neige ou les rocs mais vaillants à se maintenir en vie : des forces de la nature.
Bientôt le couloir |
Le belvédère : à mes pieds un couloir, au fond Prat de Cadi,à 300 m de D- |
Prête !! |
y a du piquantau sol ! |
Le gardien taciturne |
Enfin j'entre dans le ventre de la montagne. Je lève la tête, l'accueil n'est pas chaleureux: le gardien de pierre fait une sale tête en me voyant !
Devant moi n'est pas plus accueillant un névé comme recouvert des écailles brunes d'un saurien préhistorique. Oui l'accueil est franchement hostile !
Le saurien préhistorique |
C'est le troisième tiers du parcours, lui aussi divisé en trois parties.
Le mur |
D'abord, un sentier escarpé et glissant, habillé de quelques fleurs austères et épineuses m'amène au pied du mur. C'est un mur gris et rocheux qu'il faut gravir, le passage s'y devine en plus de quelques marques jaunes, c'est facile. Il ne faut pas avoir le vertige mais ceux qui l'ont ne seraient jamais parvenus jusqu'ici donc la question ne se pose pas. Je monte avec aisance, à ma gauche le mur est profondément entaillé par le ruisseau où chante un filet d'eau et où s'amoncellent des débris du névé.
Vastes dalles polies |
Le névé et sa rimaye |
Le mur s'incline ensuite en dalles et rochers faciles à franchir et j'arrive au névé qui était si périlleux en 2014. Cette fois, j'avais pris le piolet mais des randonneurs m'ont renseignée, le piolet n'avait pas raison d'être. Le névé est toujours là, bien diminué, écailleux, hostile, épais de plus de 1.50 m en son centre, je le longe par la rimaye, bien étroite mais sans danger.
Vu d'en haut on dirait un immense cétacé échoué. Brrr...
Comme un cétacé échoué, il fait un pont . En fond, Prat de Cadi |
Là commence la seconde partie du couloir, encore carrossable . Les bâtons sont rangés dans le sac depuis longtemps ils sont inutiles dans ce relief. Le petit bruit d'eau a disparu c'est grand silence...
Ce couloir a une pente de plus de 40° ce qui est conséquent. Dans le couloir, plus ou moins large on trouve des rochers bien ancrés dans le sol, un sentier et des éboulis plus ou moins gros. Le sentier, je l'évite c'est chutes et glissades garanties. Je marche autant que possible sur les rocs en m'agrippant soit aux rochers ancrés soit aux parois du couloir; je monte en côté droit, le sentier est à gauche.
La montée est longue et éprouvante. Presque à quatre pattes vu ma taille et l'inclinaison. Mais je lis un livre de lecture écrit il y a plus de 60 millions d'années et racontant la vie depuis plusieurs centaines de millions d'années : oui je lis l'histoire géologique de cette montagne. Quand une vaste mer intérieure abritait poissons et crustacés, puis cette mer se ferma, s'assécha, poissons et crustacés périrent, ensevelis par les sédiments . Les crustacés sont sous mes doigts, sous mes yeux, de beaux fossiles noirs dans le calcaire gris.
Fossiles |
Roches marines et sédimentaires |
La formation des Pyrénées souleva ce paysage et donna à cette montagne cet aspect étonnant : vertical côté nord, en pente douce côté sud. Mais la face nord est un livre géologique aux pages ouvertes ; et en couleurs !
Vu d'en haut on perçoit ce gigantesque soulèvement, face nord |
C'est ce livre que je feuillette sans savoir le lire, nez au sol, dans les fossiles , et que j'agrippe de mes pieds et de mes mains. Ce sont ces dalles polies par les glaciers, presque luisantes que je foule.
Vers l'amont... |
Vers l'aval |
Estana "mon" village étape |
Estana |
La 3 eme partie du couloir commence, la plus difficile. La pente se redresse, les éboulis sont tous derrière moi, il ne reste que les rochers ancrés et de menus cailloux sur de la terre. ça glisse au possible, mon allure est lente, mes gestes mesurés et tous calculés, mes appuis recherchés et ma fatigue bien présente. Plus tard je comprendrai...je n'ai que très peu mangé je suis "à sec".
Quant à ma main, pas bien remise de son opération, elle n'est pas à la fête !!
Là je fatigue !!Normal je n'ai presque rien mangé ! J'ai oublié... |
Cette partie est longue et pénible. L'entonnoir s'est élargi, la sortie en corniche s'approche, je la négocie par le sentier et enfin je franchis le final par une séance d'escalade, juste pour le fun...comme en 14 ! En 1 h 32 j'ai gravi le couloir, ses 380 m de dénivelé et ses 45 ° de pente.
Partie finale : ça s'élargit mais ça glisse un max ! Quelques touffes de gispet. Vue vers l'amont |
Même lieu : vers l'aval |
Ma tête émerge sous le poteau ! |
Alors je débouche "à l'air libre"après 3 h 40 de marche et je redescends vite de quelques pas : un vent fou venu du sud m'accueille et me gèle sur place, je dois au plus vite me vêtir, je suis en nage . Je profite de cet abri pour reprendre quelques forces. J'ai accompli mon périple, le reste sera cerise sur le gâteau.
Pente douce vers le sud |
Basculement brutal au nord |
Le reste je le parcourrai en crêtes, (Le "quatrième tiers" du voyage) vers l'est cette fois, (en 2014 vers l'ouest) je suivrai la crête au plus près et avec prudence, le vent est fort. Le paysage vu d'en haut est somptueux, je vois le décor de ma chambre sous un autre angle . Je dévore ce décor dans ses moindres recoins et détails. De grandes failles montrent ce qui "prochainement" dégringolera dans le vide, ce n'est pas pour aujourd'hui.
Fissure profonde |
Faille |
Je cherche des sentiers inexistants, des chemins pour parcourir ces cirques et couloirs: hors neige c'est impossible. Le "Salt del Sastre" 2591 m . Qu'est il arrivé à ce malheureux tailleur pour qu'il laissât ainsi à la postérité le souvenir de sa chute dans le vide?
Notion de pente !! |
Sur les crêtes et ma destination finale Le Pic de Costa Cabirolera 2605 m, un éperon |
Plongée dans le vide |
Le vaste cirque glaciaire du canal d'Estana, qui me fascine depuis le premier jour semble bien avoir une sortie (difficile) mais en bas il est si ardu et rocheux, un mur, qu'il ne semble avoir d'accès qu'en escalade. Portes ouvertes aussitôt fermées qu'est cette montagne. Au pied de laquelle s'étalent en éventail de grandes coulées d'éboulis. Un livre de lecture géologique en couleurs ...De retour, j'ai essayé de comprendre...trop scientifique...
Salt del Sastre 2591 m et cirque d' Estana |
Cirque d'Estana : d'où en sort on ?? |
Sous le vent aigre, 45 mn plus tard, je parviens au Pic de Costa Cabirolera, 2605 m dont je ferai mon terminus. (4 h 30 de marche au total) . De là je pourrais faire un autre chemin pour rentrer, mais très long.
Des humains ? mais je n'en ai rencontré qu'un, sur ce plateau. Des animaux ? A part un vautour et des corbeaux....
De ce pic, la Pedraforca, autre montagne mythique est face à moi, elle m'attend elle aussi. Je ne m'en lasse pas.
Derrière moi La Pedraforca et sa face nord |
Le chemin de retour que j'aurais pu prendre et festons de Serra |
Je négocie le retour je le sais long, la descente du couloir sera difficile. Et lente. Mais elle me fait envie.
C'est sans appréhension que je "me jette" dans le vide . Et me déshabille aussitôt, quel four ! Une petite plaque apposée sur la paroi, presque invisible attire mon attention. Plus tard je saurai que ce randonneur, venu d'un village voisin, est arrivé en haut, a bu et est tombé mort d'une crise cardiaque. Brrr
Plongée dans le "Canal Cristall" : la corniche |
"Profitez de la vie, je l'ai fait" Gérard 22 août 2010 |
Difficile à la montée et périlleux à la descente. Une main ancrée aux rochers, l'autre au bâton, je navigue cette fois de l'autre côté, je louvoie, je marche de face, en crabe ou à reculons mais je descends.
Je dois aller chercher les rochers stables ; une vraie gymnastique et pas une seule chute !!
J'attends avec impatience les gros éboulis puis les grandes dalles. Au fur et à mesure que je perds de l'altitude, le couloir se rétrécit et les éléments qui l'encombre grossissent. Normalité géographique et géologique....et confortable ...
Ma route de glisse et de rocs |
Parfois je descends en marche arrière Le plus dur c'est de traverser en biais |
Polissage par les glaciers |
Voici les grandes dalles lisses et polies par les glaciers des temps lointains , autre histoire, celle du climat et des grandes glaciations du quaternaire...près de nous n'est ce pas ?
Les oiseaux aussi sont là. Dès lors, le couloir s'ouvre à la vie. On mesure à quel point l'eau est source de vie dans cet univers hostile, austère, nu et minéral. Un filet d'eau et l'air même est changé .
Je fais un détour avec une pointe d'angoisse, juste pour ce frisson là, sous la nageoire caudale du blanc cétacé je me dois d'y rester quelques secondes, le temps du déclencheur.
Sous la queue du cétacé : pont de neige |
Une goutte tombe dans le noir |
Autre gardien de pierre |
Je quitte en une petite glissade le ventre de la montagne qui m'a expulsée sur le sentier.
Je peux rentrer, je suis riche d'une somptueuse journée.
Un vieillard rabougri |
Fleur de roche |
Bouquet garni |
Chemin à l'envers : la forêt surchauffée n'est qu'un sentier de parfums.
Je quitte le ventre de la montagne |
Le fleuve immobile d'éboulis |
Version printemps :Avril 2014 |
L'abreuvoir dont je rêve pour délasser mes pieds pue la vache , et bien tant pis, je puerai ! Je me rafraîchis de pieds en cap, j'évite de boire. J'ai emmené beaucoup d'eau je n'ai pas économisé et il m'en reste.
Que ça fait du bien ! au diable l'odeur ! |
A Prat de Cadi je décide de faire une halte repos et contemplation. Une vache meugle longuement, style jungle, et le troupeau s'avance vers moi. trois animaux se campent devant moi, bien au dessus de ma tête, cornus à souhait, curieux au possible, proches à me toucher mais l'un d'eux est un solide mâle, alors , avec des gestes mesurés et efficaces, je remballe mon matériel: il ne faudrait pas finir là encornée ou piétinée !!
Je m'éloigne et je comprends : ils cherchent des restes, ils attendaient une friandise !
Les visiteurs |
Euh !!!je dis Lui : "Meuh" |
D'autres ingrédients m'attendent dans un moment et me motivent, à "Cal Basté", une institution au village d' Estana !
Mais d'abord je dois me délester de cette odeur de vache !
Avant de dévorer du Sanglier
"Cal Basté"...
Bien mérité !!
En chiffres :
Dénivelé positif : 1262 m
Distance : 13.5 km
Temps de marche: 8 h 45
Route : 280 km AR
Pour mémoire : ma première expédition (clic)au Canal Cristall
bonjour
RépondreSupprimerA. merci pour cette balade et ces belles photos,ici l on gere comme c est le mieux ,mais les degres y sont.
3 jours dans le verdon la semaine dernier et depuis la maison il n y a que au cabanon qu il fait a peu pres frais et encore le soir.
bon a bientôt pas d autres souhaits autres que tu puisse longtemps te regaler.
bises
andre et renee
Sympa de me suivre : le sentier Vidal sera je pense tout simple à côté de ça, dans le Verdon, je le prévois avant la fin août.Le côté "claustrophobie" sera plus compliqué qu'au Cristall . On gérera. Gros bisous à vous deux! Amédine
SupprimerMagnifique ! Entraînement intensif pour la rando de Sorède... Cette Serra del Cadi est majestueuse, Amédine tu m'as sortie de mon anxiété mon père est tombé du haut de l'escalier cette après-midi il est aux urgences et je suis sans nouvelles.... Je me suis régalée de te lire. Câlins à tes chats.
RépondreSupprimerAh oui intensif mais la rando de Sorède que je conterai fut une belle "bavante" : ces Albères se méritent aussi et peuvent être un bel entraînement pour le Cristall ; réciprocité. Depuis ton message j'ai eu des nouvelles pour ton père et j'en reprendrai; gros bisous
SupprimerBonjour Amédine, comme d'habitude de belles photos et une belle randonnée. Mais ce que j'aime le plus, c'est le texte ; serait-ce de l'impressionnisme ? : Le "floc floc" des gouttes d'eau emplit le silence... un sentier de parfum... l'abreuvoir dont je rêve... je suis moi-même un morceau de la montagne... Et j'en passe, un régal de lecture.
RépondreSupprimerMerci Pierre, vois tu je vis intensément et j'essaie d'apporter aux photos un plus qui évoque les sensations. Texte et image doivent se compléter pour aider le lecteur. Et puis je l'ai tellement ressenti tout cela ...
SupprimerAmédine Votre Courage est Récompensé pour Notre Plus Grand Plaisir aussi Merci de Nous en faire Profiter :) Elles Sont Belles Nos Pyrénées :) Parfois Je pense que Les Jours qui passent Nous Rapprochent de Nos Êtres Chers Je Veux Le Croire Il ne peut en être autrement :) Calinous aux Minous Bisous à Vous Pensées pour Lison :)
RépondreSupprimerClaudie si vous me suiviez sur facebook vous verriez ce jour quelques images des Garrotxes et Cabrils...J'ai pensé à vous c'est grâce à cabrils que nous nous sommes connues. je vous embrasse
SupprimerAmédine oui Je vais aller Vous Voir sur Facebook C est Vrai C est Joseph Sacré Joseph qui Nous a fait Nous Rencontrer Lol :)
SupprimerAu moins je sais que cette randonnée n'est pas pour moi, j'aurai bien le vertige rien qu'à regarder les photos ! C'est dommage elle est magnifique cette montagne, somptueuse, et tu la fais si bien vivre , ressentir que je me suis surprise à retenir mon souffle dans la descente et relâchement pour admirer les vaches ! Bises
RépondreSupprimerMerci Lison pour cette topo qui m'a inspiré et dont le texte m'a beaucoup amusé !
RépondreSupprimerJe suis donc parti ce we pour l'aventure... avec le Pedraforca samedi avec en bonus El Calderer et dimanche la montée par le Cristall (pas si aisé sans crampons ni piolet !), une visite au Vulturo et la redescente par un canal juste avant le Vulturo (j'avais laissé le sac à un petit col)dont je n'ai pas encore trouvé le nom s'il en a...
superbe tout du long !!
merci...
Patrick
Donc encore enneigé ce Cristall, comme à ma 1ere expédition où j'avais eu peur sans crampons ni piolet. C'est un lieu magique qui ne laisse pas indifférent. J'aurais bien d'autres projets là bas mais c'est un peu plus compliqué; j'ai un topo en catalan. Ton canal avant le vOlturo, ce pourrait être Barridana mais il est après sinon il y a l'Orri Vell ou El Canalo. J'utilise cet excellent site de cartographie Vissir: lien http://srv.icgc.cat/vissir/index.html?zoom=6¢erRnd=true...Merci de ta visite sur mon blog et de ton com' au passage. Si tu as besoin de renseignements tu remets un com et je te donnerai mon gmail
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