vendredi 5 juillet 2019

Le Verdouble ou un dimanche au bord de l'eau

C'est canicule, tout le monde le sait, les médias nous poursuivent de leurs recommandations de fin du monde et les journalistes ont des mines déconfites de grand deuil. C'est canicule et quoi de plus normal qu'un phénomène naturel et récurrent, datant de bien avant "le réchauffement climatique", expression que j'exècre à cause de tout ce qu'on loge derrière elle.

Le Verdouble à Paziols, Aude
La Nature est comme nous, un être vivant.
Oui c'est canicule et alors ? La vie s'arrête ? Elle se suspend à certains moments du jour et ceci, chaque individu le gère personnellement. Regardons nos animaux domestiques...Faisons comme eux. Quand on le peut bien sûr.

Passé ce préambule, même si j'aime la canicule (pendant mon enfance je sortais aux heures brûlantes et allais me coucher sous les ceps de vigne, ou crapahuter ou me baigner à la proche rivière), elle m'affecte un peu tout de même. Alors, en ce dimanche, sont-ce les réminiscences inconscientes d'enfance qui me poussent vers la rivière ? J'imagine, à fortiori. Ce n'est pourtant pas la rivière de mon enfance que je vais chercher mais loin de chez moi, aux confins du département voisin, là où me pousse un je ne sais quoi, je vais voir le Verdouble .

Le Verdouble (Paziols , Aude)

Je traverse un paysage de vignes d'un beau vert bien vif, et très vite, des taches brunes vont ponctuer le vignoble, témoins désolants de la brûlure du soleil.







Je contemple depuis les hauteurs brûlantes de la route qui traverse le massif calcaire; un petit air adoucit un peu l'ardeur du jour : il me tarde de trouver un endroit frais. Le premier est joli mais déjà peuplé, trop à mon goût, enserré entre deux murs de pierre grise, le Verdouble entre dans un parcours en roche.

Verdouble en falaises (Paziols)
Sous le grand soleil

Ma carte IGN va me permettre de trouver un lieu paisible, un peu plus en amont. Il n'y a personne, je m'installe en bordure de vigne, à l'ombre et je prends mon repas de midi, c'est l'heure, largement.







Seule et tranquille, je pars ensuite au bord de la rivière voisine qui s'étire entre deux rives boisées, la rive droite montre des falaises dissimulées dans les arbres. Deux phénomènes géologiques sont intéressants : les falaises sont faites de conglomérats, cailloux ronds et roulés cimentés naturellement entre eux. D'autre part, le socle rocheux du lit est brutalement cassé et l'eau depuis la nuit des temps s'est élancée dans cette brèche, a buté sur les falaises et a formé un "gourg", petit gouffre dont on ne voit pas le fond. Ce petit gouffre d'une belle couleur verte est peuplé de poissons dont deux grosses carpes qui croisent, semblables à deux sous marins. Brrr. Me baignerai-je avec ça ??


Le gourg










Les rives , cavités

Rapidement arrivent des voisins, on se partage l'ombre et le soleil dans la bonne entente et ainsi, rassurée par leur présence je navigue dans ces eaux troubles, mais les monstres marins sont aux abris.

Je passe une après midi délicieuse, entre bains d'ombre, de soleil ou d'eau. Je me promène au fil de l'eau, je vais explorer les cavités, je lis, j'écris, la détente comme je ne me l'accorde jamais.
J'écoute la musique de l'eau je laisse filer le temps, comment filent les libellules qui se posent parfois sur les fleurs. J'observe les végétaux, dont certains sont inconnus et je m'imprègne du seul parfum des lieux : la menthe.
Sérénité et fraîcheur

Plus tard, je découvrirai une magnifique aire de pique nique en bord d'eau mais le monde me fait fuir.
Paziols somnole au grand soleil d'été, entre collines et Verdouble, sous ses toits de tuiles rousses
Paziols (517 habitants, 140 m d'altitude) est un village des Corbières, entouré de vignobles.



Paziols 11

Paziols 11

 Le Verdouble : "Rivulo vernodupli" puis "verno dubrum", la rivières des aulnes, né quelque part, vers Cubières (11) a un cours de 46 km avant de rejoindre l' Agly à Estagel (66) et ne traverse vraiment que trois villages, Padern, Paziols et Tautavel. Son cours, assez sinueux, présente trois passages accidentés : près de Duilhac, en dessous de l'imposant château de Peyreperthuse , au Moulin de Ribaute, où il devient un petit canyon avec vasques, cascades et gourgs, à découvrir "hors saison", puis au Grau de Padern où un moulin et une forge cohabitaient et enfin vers Tautavel, le magnifique site des Gouleyrous, point d'orgue d'un parcours entamé en aval de Paziols, dans les reliefs calcaires. Tous ses sites sont à découvrir hors saison mais pour la baignade l'été est privilégié..si on aime le monde.

Entre Paziols et Tautavel, le Verdouble en son décor calcaire

 Au zoom

Zoom sur les murailles

Escalade au dessus du Verdouble , 2016, Gouleyrous

Gouleyrous, Tautavel, 2016


Padern et le Verdouble; Noël 2017


Padern, le Grau

Nina contemple la Forge du Grau



Le Grau de Padern et les échelles de mesure des crues
qui escaladent la falaise

J'ai lu quelque part que ce facétieux Verdouble qui peu devenir furieux en temps de crue, sait aussi s'enfouir dans les sables et re surgir quand bon lui semble; des petits ravins desséchés venus des collines calcaires le rejoignent et savent se fâcher, la vie ordinaire sous les cieux violents du midi.

Alors j'ai fait de cette tranquille après midi d'été un moment de frais dépaysement sans prétention alors que chez moi je me fusse ennuyée, je déteste les dimanche à la maison.




4 commentaires:

  1. c'est très joli j'ai découvert cette année avec ma princesse les gorges du gouleyrous, un endroit magique mais je vois qu'il n'en manque pas, nous apprécions ces endroits lorsque que nous pouvons communiquer avec la nature. Bises

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    1. J'ai hâte de découvrir le site majeur du Verdouble, le Moulin de Ribaute, en dessous de Peyreperthuse (Duilhac) je pense que ce sera magnifique; bises

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  2. Quel joli reportage rafraîchissant avec de belles photos pour nous faire envie.

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    1. Et celui ci à la portée de tout le monde, pas comme mes pics habituels

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