vendredi 16 août 2024

Aragon (Espagne) : les Escales, Pierrelys aragonais (1er: les escaliers)

 Amis lecteurs vous m'avez suivie dans le Défilé et les falaises de la Pierrelys, où j'ai beaucoup joué à la corde ces derniers temps. Et bien ici, dans ce défilé (ou "congost") des Escales (escaliers), le nom seul vous dira avec quoi je me suis amusée : des marches d'escaliers, par centaines, voire par milliers. 



Et pas que : des vires (oui pas des virées, des vires étroites) en falaise, des tunnels et là ce seront non pas des cordes mais des câbles, chaînes et autres fils de fer. La seule corde fut la mienne qui resta au fond du sac.

Vertigineusement perchée j'ai rôdé en l'air et d'autres virées (et pas vires cette fois) m'attendent là bas.

Les ingrédients de la Pierrelys s'y retrouvent : falaises calcaires impressionnantes, sentiers escarpés, chemins de chasseurs, grottes, points de vue fabuleux, falaises d'escalade, une rivière, une route, un village abandonné, des cultures perdues et un petit village, Sopeira, aussi sympathique que St Martin Lys ou Cavirac. 


Sopeira




Le pont médiéval et l'entrée des gorges

Le relief en rive droite

Le relief



Tunnels (il y en a 15)



La route passe là dedans

Le relief en rive gauche


Erosion très particulière


Couloir (de randonnée, mais oui !)

L'originalité, ou la différence avec Pierrelys consiste en la couleur rouge des falaises, le partage du défilé entre Catalogne et Aragon et le barrage qui a donné son nom au site. 125 m de haut ce barrage, retenant 400 hectares d'eaux bleues et vertes où l'on fait du kayac, du ski nautique et autres activités nautiques. Pas de rafting comme à la Pierrelys. Le parcours en gorges est très court.


Activités nautiques

Un très ancien chemin passait autrefois dans la gorge, car il n'y avait pas de route, il reste des vestiges et un joli pont médiéval bien restauré. Qui fut en partie dévoré par la centrale électrique. 

Comme à Cavirac j'ai établi mon QG en bord d'eau et, parlant la langue du coin, j'ai posé des questions qui m'ont conduite à de belles découvertes de lieux où "personne ne va", ma préférence à moi. On a bien voulu faire confiance en mes talents d'aventurière car c'était quand même "chaud". En plus de la chaleur éprouvante du site en cet été torride.


Mon logement, mieux qu'à l'hôtel


Une bonne bière au bar du village ou un plat de jambon serrano/pan tomac comblaient mes dépenses énergétiques .

Je vais donc vous faire découvrir ce site d'exception qui a un caractère météo particulier : les falaises de calcaire rouge emmagasinent la chaleur du soleil et tous les jours de toute l'année, un système de pressions se crée dans le défilé, entre minuit et 10 h du matin : un vent se lève, balaye les falaises, récupère la chaleur et la distribue en aval ce qui explique la présence d'oliviers et autres fruitiers, ceci indépendamment du barrage car lorsqu'on voit la taille des oliviers...à plus de 700m d'altitude.

Le barrage fut achevé en 1955. Il engloutit une partie d'un village, des fermes et les ruines d'un monastère qui parviennent encore à émerger en basses eaux.

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Alors, allons nous balader au rythme fou de secteurs un peu fous.

Tout a commencé en 2014: passant par ici j'ai été frappée par un escalier taillé dans la falaise, en zigzags, du haut en bas du barrage. Je n'avais depuis qu'une idée, gravir et descendre ce tortillon semblable à un serpent et effarant de verticalité. Je n'osais pas mais j'y pensais toujours.



Décidée, cette fois,  je suis partie étudier l'accès. Il est très simple, du haut du barrage une porte y conduit ; elle est solidement cadenassée. D'autres escaliers sont visibles dont l'un, moderne, tout aussi inaccessible, a remplacé un ancien très curieux taillé lui aussi dans le roc. Je retrouve son accès en enjambant des balustrades en bord de route et je disparais discrètement dans la pente raide, sur des marches d'escalier abandonnées depuis longtemps, envahies d'herbes folles, surmontées d'une balustrade verte. 239 marches me conduiront à de petites guérites abandonnées, où se trouvaient, semble t'il, des points de relevés sismiques. Il y en a trois, dont une desservie par de drôles de marches en métal, sur vide et en qui je n'ai pas confiance. Deux autres sont sur la rive en face, tous nantis d'échelons escarpés. 

Je peux examiner à loisir mon "tortillon d'escalier en falaise" accessible d'en bas. Et bien on ira en bas le chercher, c'est simple.

Pour l'heure je visite les guérites et c'est marrant, outre le fait que ça pique et ça gratte, je grimpe, je descends, j'évolue dans rocs et pente, personne ne me voit et je compte les marches.

Ce parcours vaut par les points de vue sur le barrage, les plissés de la falaise, les autres escaliers et le grondement des camions dans la succession de 15 tunnels sur la route en contrehaut.

En images : 

1 ) Rive droite

Une des guérites






Ancien escalier





Enfoui dans les herbes


Malmené par le temps





Vertige s'abstenir




Il y en a d'autres :celui en service actuellement qui longe le mur (en rouge ph ci-dessous)et l'ancien, un véritable monument, taillé dans la falaise et dont quelques marches se devinent encore, j'ai le souvenir d'y être allée. Il y a très longtemps.
En jaune les tourelles de surveillance désaffectées. 


Jaune, les tourelles, blanc, ancien escalier, rouge, escalier usuel



On voit sur la gauche l'ancien escalier



L'ancien escalier : photo prise en 2014



L'ancien escalier et, en dessous, le nouveau (ph 2014)

A mon prochain passage, j'irai le voir de plus près. Ce serpentin taillé dans la falaise m'intrigue.


2 )  rive gauche

Haut perchés les postes d'observation  et accessibles avec des rampes d'escaliers


Parlons en de la rive gauche : 

Il n'est pas très fréquenté




Décoration



C'est juste l'accès au site



il va où ? 



Et puis il y a les autres, que je n'ai pas visités. 

Ainsi celui-ci, difficile d'accès, désaffecté et même ruiné, un danger !



Lui et son double

Il se perd dans les buissons

























Cependant le clou du spectacle est celui pour lequel je suis venue ici : ce colimaçon à la droite du barrage. De la route comme du fond de la vallée on ne voit que lui !

Le clou du spectacle

 Quand le barrage se construisit, au tout début des années 1950, les ouvriers taillèrent un serpentin dans la roche, sur une hauteur de 125 m, et habillèrent ce serpentin de marches en briques, "collées" au ciment sur le plan incliné. Ces marches existent toujours en très grande partie, sinon il reste le socle de béton. Sur le haut une balustrade en briques protège du vide, sa solidité est très contestable ; y en avait il sur toute la longueur ? Cet escalier donna le nom au barrage "Presa de Escales".



Le départ, que l'on atteint par le fond de la vallée est amusant, relativement facile, escarpé et aérien, voire vertigineux mais très ludique. Il n'est pas interdit, il sert aux grimpeurs puisque ces immenses falaises sont emplies de voies d'escalade. Des câbles ou fils de fer servent de main courante, leur solidité paraît assez aléatoire !

Allez, c'est parti ! Pour 800 marches aller et 800 retour !

Au départ



L'escalier



Quelques marches en bon état



Solide ? 








La muraille de Chine aragonaise



                                                                                  
Vu d'en face

Graphisme







Avec marches



Ou sans marches 







Je vous assure, on souffle !




No vertigo




Avec la balustrade


La balustrade




Terminus dans le tunnel, la porte est au bout



Point de vue sur la vallée



Et sur le mur du barrage



il n'y a plus qu'à ...redescendre les 800 marches !




Et aller se rafraîchir, ce que j'ai fait !










7 commentaires:

  1. Rien qu'a voir tes photos, j'ai le vertige. Même bien payé je ne pourrais mettre un pied là-bas.
    Sinon du bon Amedine, photos et texte qui lui aussi me met le tournis.
    Bravo Amedine, pero fes apulit.
    GV

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    1. J'ai rencontré un habitant du coin qui m'a dit "même 5 marches tu ne m'aurais pas fais monter !". Contre le vertige on ne lutte pas, mais je pense que tu m'aurais suivie, voire précédée, je t'assure, sans vertige, c'est facile et fabuleux. Bon il te reste la lecture !

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  2. Il est bien attirant cet escalier hors du commun. De belles photos de roches rougeâtres et un beau congost, un paysage comme je les aime. Merci pour ce reportage qui interpelle, une évasion pour moi qui garde les chicoufs….

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    1. Il y en a un encore mieux dans le secteur mais touristique et sécurisé celui là. J'irai le visiter. Très vertigineux je crois. El congost de Mont Rebei

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    2. Des amis l’ont fait c’est facile et très beau nous ont-t-ils dit. J’ai vu des photos, on a prévu d’y aller un jour…

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    3. Faites le vous allez vous régaler, en plus les vues sur le barrage sont originales. Et c'est déjà du sport de compter les marches !!

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