Tout a commencé là, à Port Vendres, dans une aube bleutée émergeant d'une nuit paisible sur le port. Avec Mathurin, grand chat voyageur fatigué qui a veillé au départ des barques de pêche dans la nuit. Nous partons sur la route minuscule du Cap Béar espérant un lever de soleil somptueux sur les flots, mais une grande barre de nuages mettra la barre fort haut pour le soleil qui devra la franchir en jouant à saute mouton. N'empêche, c'est beau. Mathu promène son nez à ras du sol dans le parfum invisible mais très présent des herbes séchées; c'est superbe. Face à Port Vendres.
Mathurin face à Port Vendres |
Autres monstres marins |
Barrière d'or |
D'or et de cuivre : la Grande Bleue |
Un peu plus tard, sans chat, je reprends la route direction une autre extrémité du département, là où Aude et Pyrénées Orientales se rejoignent, les Gorges de Galamus. Et leurs eaux douces.
Un phénomène géologique courant dans les pays calcaires, unique quand on l'a chez soi. Et il est chez nous, l'Aude s'arrête juste avant. Elle nous prête la rivière Agly pour ce canyon. Des parois de 500 m, une largeur de quelques mètres à peine, 1.5 km de long, des roches pâles et une eau verte...attention il sait se fâcher aussi. Un petit Verdon !
L'été c'est le paradis des sports d'eau, parcours d'initiation dès 6 ans, avec moniteurs. C'est pourquoi j'ai pris rendez vous.
Depuis la route en corniche |
Aucun sentier pédestre ne parcourt le canyon, on en a les plus belles vues de puis la route.
Ah la route !
Creusée fin 19 eme siècle, mise en service en 1892, ce furent des hommes pendus au bout de cordes et munis de pics et barres à mine qui ouvrirent la voie. Drôles de pionniers volants qui voulaient ouvrir une voie d'échange entre St Paul de Fenouillet et Cubières sur Cinoble, entre deux régions.
Cette route interdite à moults véhicules est réglementée l'été avec des feux et la parcourir au moins une fois donne un petit frisson. A noter qu'une petite navette électrique permet de faire le trajet pour un euro. Sinon, c'est à pied et sans danger aucun. C'est magnifique.
La partie supérieure des gorges permet aux familles et amateurs de baignade de "s'éclater" dans bassins et cascades. Les téméraires descendent à pied jusqu'à la sortie. Equipés de préférence.
Et bien moi, en attendant de vous emmener en canyoning (à pied) je vais vous faire descendre au coeur de la gorge et pourquoi pas remonter un peu le fil de l'eau.
Tous descendent et bien moi je vais remonter !
Au coeur de la falaise depuis la nuit des temps voici l'habitat d'un ermite dans une grotte qui s'est transformée en ermitage au 15 eme siècle: St Antoine de Galamus. Original et utile puisqu'il guérit en l'an 1782 les habitants de la région de la "sudette". Vous ne connaissez pas ? Moi non plus mais j'ai trouvé sur Wikipédia: fort instructif et original ce mal. Après la Révolution l'ermitage fut déserté et en 1821, visité par le peintre allemand Melling: voici son regard.
Galamus en 1821 vu par Antoine Ignace Melling |
L'ermitage fut réhabilité en 1843.
Il est très visité en été.
Ermitage St Antoine accroché à sa muraille |
L'accès est facile par un joli sentier mais juste avant, ce panneau m'invite...à descendre (je ne comprends pas l'allemand pas vrai ?).
Tout au fond coule l' Agly |
Magnifique, vertigineux et étroit |
C'est raide et plus encore, un vrai couloir, 43°, en 60 m on descend 40 m de dénivelé. Pour finir dans l'eau ou presque des marches sont taillées dans le rocher et d'un saut on évite l'eau.
Je suis au fond, c'est la fraîcheur, la couleur, le calme, pas le silence certes. Deux jeunes gens paressent sur les rocs, je m'éloigne un peu pour découvrir.
Vers l'aval : interdit |
Vers l'aval on ne passe pas sinon à la nage. Vers l'amont ? Ah...les jambes me démangent...Je n'ai qu'une demi tenue de bain, je ne peux donc me mouiller trop haut. Sotte que je suis, le maillot dort au parking.
J'enfile des chaussons je protège ma main récemment opérée et, dans l'eau, je remonte sur quelques dizaines de mètres.
Tout au bout mon terminus |
Le chant de l'eau |
C'est somptueux, le haut est sans fin, l'eau transparente est fraîche sans trop, les roches ne glissent pas trop, je me contorsionne pour éviter l'eau aux épaules et un gros rocher lisse nanti d'un trou d'eau trop profond barre ma route. Dommage.
Je ferai le chemin deux fois : j'ai une lourde responsabilité à la 2 nde je transporte mon APN, souvenons nous, le précédent a péri noyé dans la neige !
Tout est bien qui finit bien, c'est un début à tout et je vous convie début août au chemin à l'envers sur 1. 5 km, avec un appareil photo protégé !
La route de l'eau |
Muraille |
Le figuier |
Le laurier sauce |
Pendant un grand moment je suis seule au fond et j'écoute. J'écoute l'eau mais aussi les rossignols dont les chants se répercutent dans les parois de roche grise et puis les milliers de cigales, jusque là elles sont! Les arbres et les végétaux se contorsionnent, à flanc de falaise, cherchant le jour et la lumière, cherchant l'eau : figuiers, saules, buis, chênes verts et sabines, une variété terriblement toxique, voire mortelle de genévrier.
Lorsque je quitte mon perchoir aquatique c'est pour arpenter l'aérien, la petite route et voici un avant goût de début août ...mais ce qui m'intrigue c'est la partie cachée, sous la route et les falaises...
C'est limite... |
Ah je crois qu'on va bien se marrer ....
Et j'ai lu que dans ce parcours étrange se trouvent de non moins étranges sources d'eau chaudes...assurément peu fréquentées...
Ah ! Que c'est beau, somptueux comme tu le dis ! C'est vrai que c'est bien tentant ce canyoning... Ça me fait bien envie... Très belles photos qui vont peut-être finir par me convaincre....
RépondreSupprimerTon histoire d'eau est aussi belle, dans un autre genre, que l'autre histoire d'o !
Bises Amédine et merci pour cette belle histoire.
Mais je sais que vous viendrez ! On sera plusieurs avec un ado au moins. Et deux de mes jeunes amis montagnards. Alors ...c'est ouvert aux enfants de 6 ans et aux handicapés : qu'est ce qui peut nous retenir ? Et puis il y a des contournements si on ne veut pas sauter à l'eau. Bisous, je viendrai m'entraîner sur le bateau
SupprimerPeu de personnes s'y risquent 😉Mais qu'est-ce que c'est beau, merci pour les belles photos
RépondreSupprimerTu verras quand je ferai la séance, les vues seront belles! Bisous...même tes petites Opale et Sonye auront envie d'aller pêcher...
SupprimerC est vrai qu Elles Sont Belles Les gorges de Galamus il Y avait dans Le Temps Le Musée des Minéraux juste avant Cubieres sur Cinoble :) Calinous aux Minous Bisous à Vous Amédine Pensées pour Lison :)
RépondreSupprimerPeut être existe t'il encore ? Il y a aussi le vieux moulin que je veux vpoir, à l'entrée des gorges. Bisous
Supprimermerci pour cette visite enchanteresse, je ne connais que la partie visible de la route et pourtant je suis allée dans ces gorges un nombre de fois incalculable
RépondreSupprimerUn petit pas de plus, une petite descente et c'est l'enchantement d'en bas. Le sentier interdit n'est autre que le sentier de remontée des canyonneurs arrivés au bout de leur parcours. Alors les descendeurs pourraient les gêner, peut être ou bien des visiteurs imprudents se casser la figure car il est très ardu.
SupprimerC'est vraiment comme tu le dis, SOMPTUEUX ! Gros bisous - Chantaloup
RépondreSupprimerEt bien que deviens tu ??? Comme moi sur/occupée?? Hihi c'est la retraite ma belle..bisous
SupprimerCC... Une merveille de la Nature, ces Gorges !!!
RépondreSupprimerJ'adore cet Hermitage perdu au milieu de nulle part.
Sublimissime découvertes.
Beau dimanche, Bisous, Câlins @ tes Félins
Merci Miss Parker, cela reste une affaire à suivre au fil de l'eau...
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