vendredi 3 mai 2019

Maury -66-,un coeur de pierre: partie 1 , la reconnaissance du chemin

Mercredi 1 er mai, Fête du Travail. Levée à 5 heures, une matinée de travail bien remplie, un bon repas et, malgré la fatigue, l'envie d'aller me frotter à une crête au dessus de Maury est la plus forte. 11 mois auparavant, en sortant d'un restaurant, dans la brume bleue de la chaleur de juin, une fenêtre dans la crête en face avait attiré mon attention. J'avais scruté le paysage et seul un couloir me semblait permettre d'y aller. Cette montagnette se nomme l'Alvese de la Coumo del Rey et culmine à 554 m.


L'arche dans le cercle. Le coeur ? ce sera plus tard

Mais en été on ne part pas randonner dans ces lieux brûlants et desséchés.
Me voici donc en ce 1er mai, sur la route, 45 km que je consacre à lutter contre le sommeil.
C'est éprouvant.
Je me réveille un peu au contact de la piste qui, de médiocre, devient mauvaise puis épouvantable. Le kangoo s'accroche, enjambe des ravinements, évite des roches, ouf, un endroit pour le demi tour, enfin!
Vignes sur schistes, départ de la piste


Là haut ? Les antennes 


Evidemment, après cela la piste est excellente...
Une arche là haut, je la connais !

Et celle où je suis déjà allée, pas facile d'accès

Je pars à pied : un petit sac à dos, 1 litre d'eau et une corde...sait on jamais ?
Il fait chaud, j'ai oublié mon short et je rase les bords, à la recherche d'ombre. Maury est à 159 m d'altitude, le kangoo à 289 m. Maury est dans une vallée, celle du...Maury, enserrée entre deux crêtes calcaires, mais la vallée, plantée de vignes est résolument schisteuse. Les crêtes calcaires, entre 900 et 550 m, selon la rive veillent sur le vignoble. Ces crêtes sont issues d'anciens fonds marins soulevés par les Pyrénées. Ce socle calcaire est très vieux  puisqu'il est compris entre  - 600 MA (millions d'années) et - 100 MA


Morphologie des lieux, la vallée du Maury, couloir de schistes entre 2 rangs calcaires
La transition entre les deux mondes, celui du schiste et celui du calcaire  est brutale.


Maury dans son écrin



Quéribus veille depuis 11 siècles

Je marche sur une piste incandescente, bordée de fleurs, on est en mai, la garrigue éclate de couleurs avant de sécher. Au dessus de moi, une mâchoire grise et striée de dents est un site inaccessible.
Il serait vain de vouloir s'y aventurer ce jour, avec la chaleur, et la fatigue en prime.
Le silence n'existe pas; la sourde rumeur de la grand'route est omniprésente.

Les antennes se rapprochent : les éboulis visibles sont le seul accès  aux crêtes


Grimper des éboulis puis des parois en dalles ou en murs est au dessus de mes forces. Aussi tentants soient-ils...je poursuis ma piste jusqu'aux antennes, mais si le départ de l'arête en est proche, il est inaccessible. Pas de sentier, de la végétation agressive.

Chemin en dalles et murs

Chemin en éboulis : le choix

Je reviens donc sur mes pas, et là, levant la tête, je suis gratifiée d'un cadeau du ciel : l'arche est devenue coeur, 10 pas en avant ou en arrière changent la donne...




Je m'arrache à la fascination (et à l'ombre des pins) et je poursuis la piste jusqu'au croisement avec celle qui grimpe, je sais où elle va. Elle longe toute l'arête et me conduit à un petit col, le Col de Laben (de l'aven?) à 390 m. Un col où mes roues m'avaient conduite l'an passé .


Fragment d'arête (on, distingue un gros oiseau perché)

Ciste cotonneux

Chemin de terre et de thym

Chemin de pierre
Au col se trouve une citerne semi enterrée, ici tout est en défense contre les incendies , pistes et citernes. Le sud c'est cela.


En 1er plan la citerne, au loin les festivités mais cellers ci sont évitées par un sentier

A ce col se dessine un sentier que j'emprunte allègrement, toute fatigue soudain disparue.

La vraie arête commence là bas (tout à gauche et elle se poursuit en extrême gauche)


C'est un sentier de chasseurs, étroit bordé de plate formes de surveillance, les postes de chasse. Je le suis jusqu'à son terminus, à quelques centaines de mètres, battant les buissons de mon bâton, un intempestif serpent pouvant se loger, à l'affût, le chasseur étant lui et le gibier moi.

Non ce n'est pas l'agence postale du coin !
 Un petit tour d'horizon ?
Bugarach

Bugarach, autrement

La Serre de Vingrau, en fond, autre lieu qui m'est cher

Mon voisin d'en face au zoom

Lesquerde niché dans son décor



Maury

Mon perchoir
 Je sais que j'ai trouvé mon chemin d'accès pour le coeur de pierre, le reste sera formalité, mais un autre jour. Il y a plusieurs possibilités : l'arête qui se dessine et dont je commence l'ascension, au plus près du vide mais aussi, à l'arrière, une zone pierreuse et escarpée pouvant servir d'évitement.

On peut passer en crête avec des vues plongeantes sur la vallée ou éviter par les ravins de pierres
Je n'irai pas plus loin, altitude 480 m,  je préfère revenir un matin, forces vives et températures acceptables. Je viendrai en voiture jusqu'au col et je parcourrai l'arête calmement, sans hâte (oh quel effort sera-ce) vers ce coeur de pierre qui m'attend depuis un an.

Mon prochain voyage commencera là !

A présent je refais le chemin à l'envers, il est plus de 17 h et le sommeil m'a quittée depuis longtemps.

Un aperçu du prochain voyage (fragment)



Et dans son ensemble....






2 commentaires:

  1. Un cœur difficile à prendre mais dans un décor aussi beau ça ne sera qu’une formalité pour toi ! Ces roches calcaires sont magnifiques, et tes photos les subliment. Le cœur est donc en face la serre de Maury que nous voulons explorer aussi. Merci pour ce beau reportage, bises et câlins à la tribu.

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    1. Il est en face Quéribus plutôt enfin cette petite montagne en face Quéribus, on n'y fait pas attention à cette montagnette qui s'appelle L'alvese de la Coumo del Rey, mais elle est très abrupte et découpée; je dis une formalité mais ce peut être trompeur. Si c'est valable je vous y emmènerai...si vous voulez. bises de nous tous

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