mercredi 19 mai 2021

Aude : Camurac ou le choc des saisons

 Camurac se trouve en limite Aude Ariège, c'est une petite station de ski, familiale et sympathique, à 1600 m d'altitude (1600/1800), face aux Soularac et St Barthélémy, et qui a une particularité : c'est l'unique station de ski de l' Aude. Je n'étais pas partie pour Camurac, ni pour randonner, juste pour un week end de repos avec mes deux chats, après confinement, vaccin et pseudo covid, c'était pire qu'un besoin, c'était vital ! J'étais épuisée.

De Camurac le Soularac, quel décor !
Pourtant....

Pourtant je bifurquai sur Camurac, envie de revoir cette station que j'avais découverte en 2013, un beau jour d'hiver. J'y avais posé mes roues par hasard, et renoncé à aller ailleurs tant c'était beau.

Ce jour d' Ascension, le temps est beau, la nature d'un vert brillant et les fleurs font des orgies sur les pelouses des pistes de ski. J'y suis, j'y reste ! Et évidemment comme pour voir les belles montagnes il faut grimper, grimpons donc !  Oh que c'est difficile...je peine, je souffle, j'étouffe, les jambes molles, mais la volonté est là, et j'ai du temps. 


Le printemps sur les pistes

Gentianes et primevères

Orchidée et pissenlitss

Gentiane acaule

Le lilas de la montagne, un parfum rare

Jonquilles

Une marmotte sommeille sur un roc, les pistes sont désertes, le petit village encore très rustique s'éloigne et mes deux chats dorment dans le camion. 

La station de Camurac, familiale, rustique, heureuse


J'essaie de trouver le meilleur chemin pour ma fatigue et enfin me voilà au point de vue, 1770 m, l' Everest, aujourd'hui ! Ici, c'est le panorama qui coupe le reste de souffle...Cela commence avec le Tarbezou et, tous alignés, pics, arêtes cirques et sommets me font face, figés dans cette demi saison qui sied si bien à la montagne et creuse ses reliefs.


Un décor bien rangé à l'horizon
Le même en hiver



Tarbezou







Rulhe et Fourcade







Quand j'ai bien bu le décor, je pousse au point le plus élevé, une petite crête, 1810 m, face aux Soularac et St Barthélémy, magnifiques et isolés, ils n'ont pas de voisins. Il fait assez frais, un vent aigre, le ciel se couvre, je redescends par une piste rouge, 130 m de déclivité bien raide, frein moteur, un lièvre détale à mes pieds, et je rejoins mes chats sous les premières gouttes de pluie, le printemps est fini.


1810 m sur une petite crête, face au St Barthélémy et Soularac réunis


Mes coloc's : Nina et Mathurin, absolument HEUREUX


Une nuit de tempête, vent furieux, averses cinglantes, et c'est le réveil sous la neige, en hiver. La neige s'arrête 10 m au dessus de ma chambre, il pleut, il neige, en alternance, le ciel est bas, les contours évanouis, je pars, petit sac et tenue d'hiver, je remonte! C'est trop tentant.

Depuis mon lit : la neige de la nuit !!

J'y cours !



Voilà Camurac 

 Le Bugarach fait grise mine

Le Tarbezou volcanique


Alors je vais refaire le même chemin, et bien au delà, dans la neige, sous la neige. Je respire mieux, je ne vois rien, je sais les montagnes, je ne vois que ouate. Je n'ai pas froid, des chevaux paissent sous la neige, les tapis de fleurs enrobés de blanc font grise mine, certaines ont même une sale tête, la marmotte se terre, et je savoure le bruit de mes chaussures mordant la fine pellicule. 

Tranquillité assurée

Atmosphère magnifique

Elle pleure de froid 

Cherchez le pissenlit !


L'orchidée d'hier





Clair obscur, le charme du matin


Parfois un mince et fugace rayon de soleil fait étinceler un fragment de paysage. Je reste en courbes de niveau autour des 1800m, de toute façon il n'y a pas plus haut, c'est un altiplano entaillé de vallées, semé de rochers et surtout, battu du vent. Il fait froid. Cela redonne la santé.



Eclats de lumière

Le bonheur glacé

Pour moi, c'est la Toundra


Je me régale


Soudain un grand martèlement, des sonnailles endiablées et les chevaux passent au grand galop, ils s'amusent eux aussi. et filent vers l'infini ouaté.



Ils se régalent


J'aurai connu cette station sous un flamboyant jour d'hiver, sous un jour de printemps étincelant et sous un jour d'hiver posant ses flocons en plein printemps, peut être ma préférence, finalement.

Pourtant c'était beau, ce jour d'hiver vieux de 8 ans...

C'était en 2013, un flamboyant jours de mars...

La meringue du Soularac






Moi



Camurac station


Je songe à Camille que j'ai connu ici et qui s'est envolé  deux ans après vers ce grand tunnel de lumière qui l'avait rejeté une première fois. Salut Camille, tu ne fais pas partie des humains qu'on oublie...


Lison

C'était Lison, à Camurac, en 2013...Ma Lison, tu ne fais pas partie des animaux qu'on oublie...


En chiffres : sur 2 balades

Dénivelé positif: 468 m

Distance : 9.5 km



4 commentaires:

  1. Le présent ramène parfois aux bons souvenirs, et les souvenirs nous rappellent de savourer chaque instants présents. Rêver au paradis, les pieds sur terre ou sur neige c'est magique. Magnifique. Bises

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    1. Là c'était flagrant car, de la même manière qu'en 2013, mes roues se sont "tournées toutes seules" en direction de Camurac : allais je y chercher cet éblouissement de paysages que j'avais rencontrés la 1ere fois ? sans doute allais je les rechercher me suis je dit...et je les ai retrouvés, semblables sous des cieux différents. Bisous

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  2. C’est beau quelle que soit la saison, tes photos sont magnifiques, faune, flore et montagnes. Je ne connais pas du tout Camurac, ça sera à découvrir avec le van. Le souvenir de Camille t’a fait revenir en ce lieu pour le bonheur des lecteurs. Ce pèlerinage est raconté avec humour et nostalgie, ça me donne envie de découvrir ce petit coin de paradis.
    Bises.

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