C'est un tout petit voyage (1500 km) qui m'a conduite au bord de cet océan que j'aime tant, et que je n'avais pas revu depuis 15 ans. J'ai parcouru plus de 500 km pour en arriver là, mais dès que j'ai entendu sa chanson je savais que je pouvais poser mon sac. J'aurais pu m'y poser longtemps, hélas même en voyage le temps m'est compté, j'ai si peu de temps et tant d'envie de voir tellement de choses. Si j'attends encore 15 ans, j'en aurai 86 et un déambulateur !
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Labenne-Océan, premier contact |
Alors j'ai parcouru la côte de Capbreton (Landes) à Hendaye (Pyrénées Atlantiques), parcours du combattant s'il en est, entre les villes que j'ai voulu éviter, les petits villages que j'ai voulu découvrir, très souvent inaccessibles à mon fourgon, pour cause de stationnement conjugué à la hauteur (tout ou presque est à 1.80 m ou 1.90 m, et je ne passe qu'à 2 m), entre poussées de colère, de résignation et fuite ailleurs voir si c'est mieux, bref l' Atlantique s'il s'est fait désirer, il s'est fait mériter, même "zapper" car un puissant lumbago m'interdisait la marche à pied sur plus de 100 mètres. Conditions idéales...pour une découverte pédestre.
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Sentier d'accès, tout est réglementé pour protéger la fragilité des dunes |
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Bunker écolo : Capbreton |
J'ai quand même déambulé, sanglée comme un saucisson (basque évidemment ), rencontré ses vagues douces et calmes, les baignades sur la grève, tout près, de crainte de la baïne, ce puissant courant qui vous entraîne au large, d'ailleurs les plages n'étant plus surveillées la baignade n'est pas autorisée, j'ai dormi à quelques dizaines de mètres de l'eau, bercée par son chant semblable à la tramontane sur les hauteurs de mon village où j'ai ma maison, j'ai foulé nu pieds son sable glacé du petit matin, plus froid que ses eaux tièdes, j'ai...j'en ai fait des choses en si peu de temps. l'Océan et moi c'est une histoire d' Amour.
Rien n'a changé depuis mes jeunes années, en apparence :
"La mer quand même dans ses rouleaux continue
Son même thème,
Sa chanson vide et têtue" (Cabrel-Hors saison)
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Labenne-océan |
Allons assez de texte, les belles histoires se vivent et ne se racontent pas, passons aux images...Du soir au matin. Le long du mur de l' Atlantique poétisé.
Matin brumeux... "Une ville se fane dans les brouillards salés,
La colère océane est tout près,
Les brouillards la condamnent aux écrans de fumée,
Personne ne s'éloigne du quai"
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Il sait être glacé et il s'insinue partout
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Capbreton;
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Les géants couchés, ensablés, corrodés, et, en fond, un bunker moderne |
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Méditative |
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la mort prochaine du géant |
Combien de milliers d'années leur faudra t'il pour redevenir sable ?
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Dubitative |
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La Rhune flottant sur la mer |
"Ou bien peut être un jour
Les gens reviendront...
On doit être hors saison" (Cabrel)
Deux jours plus tard, du sommet de la Rhune, je ne vis pas l'image inverse, un écran de brume masquait l'horizon, cette brume océane semblable aux fumées d'automne.
D'un bond d'autoroute et d'évitement en évitements, je me retrouvai à Ciboure, attenante à St Jean de Luz, elle même attenante à Guetary..tout aussi attenante à Bidart, continuité de Biarritz, ...la liste s'allongerait, celle des stationnements impossibles vu mon gabarit aussi...ah il ne rime pas avec Guetary, lui.
Ciboure m'accueille sans barrières et m'offre un stationnement gratuit de 30 mn.
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Avec |
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Ou sans |
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Le vieux Ciboure |
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Petit verre de blanc avec pass sanitaire |
Socoa, attenant à Ciboure, tiens donc...m'offre une place de choix pour la nuit. L'océan à quelques mètres, coincée entre une esquisse de Collioure et un cimetière marin ne ressemblant à aucun, je serai bien, au calme.
M'offrant même une balade nocturne, les pieds dans l'eau autant que faire se peut.
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Mon logement |
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Vers le nord |
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Socoa |
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C'est Socoa, pas en Chine ! |
Socoa, la nuit est tombée, derniers parfums de poissons grillés. Je regagne à pied sec mon perchoir au pied des croix.
Demain je tourne le dos...ou presque. Demain c'est
la corniche Basque, aisée sur la carte, impossible in situ. Ah ce pays où tout est défendu...Arrêts et stationnement interdits, je transgresse, à peine, la police veille. Une côte de grés rongée par la mer démontée, ça donne ça entre
Hendaye et Socoa; je ferai le trajet 3 fois. Rares images dérobées, je me fusse baignée, j'eusse escaladé...
Je ne fais que passer et repasser
Hendaye:
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La mer quand même dans ses rouleaux continue Son même thème Sa chanson vide et têtue Pour quelques ombres perdues Sous des capuchons On doit être hors saison (Cabrel) |
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Côté mer |
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Côté rue ou Rhune |
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Et veille La Rhune, 905 m |
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Toujours Elle |
Je tourne le dos à l'océan, avec regrets (quand depuis 1975 n'en ai je pas eus ?), je reviendrai, mon temps devient compté. Mais l'Océan, du 28 eme parallèle au 62 eme, je l'ai caressé et salué dans ma vie d'avant. Oui mais ma nouvelle vie en est appauvrie de cet océan.
La Rhune : le mal au dos m'empêche de la gravir à pied et bien ce sera en train (prochain récit) et là, l'océan grisé, embrumé, me contemple...
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Hendaye |
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Socoa |
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Ciboure |
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Ciboure |
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Ciboure |
Ne cherchons pas plus au nord, les nuées atlantiques noient le décor
A suivre....
Belles photos de ce pays Basque que nous parcourions lors de nos 6 ans passés dans les Landes. C’est vrai que la circulation y est quasi impossible dans les villes, c’est un vrai problème surtout en été. De beaux paysages verdoyants, un océan souvent tourmenté, une côte rocheuse et découpée, de longues plages sablonneuses, que c’est beau. J’ai passé un agréable moment en te lisant. Ça m’a fait du bien, merci. Bises.
RépondreSupprimerJe suis partie hors saison, mais attendre encore un peu eut été préférable. Seulement cette semaine là, la météo était superbe et n'a pas failli. Pour les photos et les vêtements secs c'est mieux; en fourgon la "mouillaque" c'est pas le top. J'ai déjà envie de revoir l'océan. Bises
SupprimerRetourne à la montagne. Vite, même si la côte basque ne manque pas de charme mais n'a pas l'authenticité du pays ou de l'arrière pays.
RépondreSupprimerIl en est ainsi de quelques coins en France, ce qui les rend, par certains côtés, détestables.
Ils se reconnaitront, sans doute pas, leurs habitants
Je retourne à la montagne sans me faire prier mais j'ai très envie de retourner à
Supprimerl'océan;540 km, c'est loin pour peu de jours...Oups tu as une dent d'enfer contre là bas. Et bien je t'offrirai un petit coin de montagne nommé Rhune. Bises