25 juillet 2009, 3 mois, 1 ère rando en Ariège |
On apprend la montagne et ses habitants |
On apprend les paysages et l'eau |
Mais on a encore besoin de moments de repos |
A cette époque je ne tenais pas de blog, par contre j'écrivais dans mes carnets de route et, la nuit, pendant ses veilles, Lison y allait de son coup de patte ou de griffe pour ajouter ses narrations
dans les carnets.
Ainsi cette randonnée au Carlit vous sera t'elle contée à deux voix...
C'était le 12 septembre 2010
Bouillouses et Péric |
Lison : ce matin, J'ai des fourmis dans les pattes ! Je sais qu'on va partir en montagne; elle prépare son sac, ses affaires et elle m'a déjà mis le collier et la laisse. Où allons nous, elle ne me le dit jamais . Il fait encore sombre et un peu froid . Nous voilà parties. On marche dans une forêt, il me faut bien lever la tête pour voir le sommet de ces grands sapins. Je suis contente comme toujours, j'adore l'accompagner. Et me dégourdir les pattes...tout du bonheur!
Moi : C'est ma première randonnée dans ce massif, je pars à l'aventure vers le plus haut sommet de ma vie et j'emmène mon inséparable Lison. Elle se faufile avec aisance entre les flaques et les gros rochers. Je tiens la laisse, comme toujours en terrain boisé: imaginons que cette aventurière escalade un sapin avec sa laisse; je n'ai quand même pas de tronçonneuse dans le sac à dos!
Plus loin, nous sortons de la forêt, le temps est lumineux, radieux et les lacs étincellent au grand soleil. Très concentrés, les pêcheurs ne voient personne ils pourraient dire à tort " C'était désert, y avait pas un chat!".
Cela s'appelle le Désert du Carlit et c'est vrai que c'est désert. Mais sublime...
Lison : ça y est elle m'a lâchée. Tantôt je marche devant, tantôt derrière mais elle entend mon grelot, ça la rassure. Et puis on se parle. je sais lui dire "j'ai faim, j'ai soif, j'ai pipi, ma laisse s'est accrochée, je veux me reposer un peu ". Pour tout ça j'ai des sons que je lui ai appris comme elle m'a appris ses mots. Un jour, sur un sentier, quelqu'un lui a dit " Je suis stupéfaite ! c'est un vrai dialogue avec votre chat !!".
Et puis je regarde partout car ne croyez pas ; je ne fais pas que marcher, je chasse !!!
Et enfin c'est ma maman, elle m'a tout appris, je suis attentive. On est fières l'une de l'autre.
Moi : je suis toujours émerveillée de randonner avec Lison; elle "est mes yeux" c'est elle qui me dit "regarde ! Un écureuil !" Il me suffit de suivre son regard; elle est à ras du sol et rien ne lui échappe, pas un oiseau, pas un souriceau !
Chemin faisant le sentier s'étire et nous marchons en bavardant. J'ai toujours l'oeil aux aguets moi aussi mais pour voir si un chien ne se profile pas à l'horizon, c'est ma hantise.
Lison : tiens le paysage a changé il n'y a plus un arbre rien que de la roche et de l'eau: ça me plait bien tout ça.Une pause? ah...un peu d'ombre au pied de ce tas de cailloux , "un cairn" elle me dit.
Au pied du cairn |
Lison : ça y est on repart; il y a du monde partout, j'aime bien toutes ces couleurs dans tous ces cailloux. Je continue à marcher. J'ai mangé moi aussi, repris des forces mais je ne suis pas fatiguée.
Et je suis si contente ! Les cailloux ne me font pas mal aux pattes, j'aime bien y poser mes coussinets.
Quand je reviens à la maison je ne peux pas raconter ce que j'ai vu: comment leur dire tout ça à mes congénères. Mais je sais ce que c'est quand Elle me dit "c'est de l'eau Lison", ou bien " ce n'est rien c'est le vent" ou encore "regarde l'oiseau"...
Mais je crois bien qu'elle va m'emmener là haut, juste pour toucher le ciel bleu.
Moi : je suis admirative de mon chat ! Qu'est ce qu'elle grimpe bien cette Demoiselle avec ses pattes souples; elle ne marche pas, elle danse, elle ondule, et puis sa queue qui balance sans cesse, même à l'arrêt est à elle seule un langage. Vous avez vu briller la joie dans les yeux d'un chat ? moi oui...Et étinceler son bonheur sur son pelage ?
Lison : Qu'est ce qu'il se passe ? Elle est en train de me loger dans son sac , pourtant je ne lui ai rien demandé. Toutes les haltes nécessaires à mon repos, on les fait. Qu'est ce qui lui prend ?
Moi : Voilà la paroi rocheuse, il faut que je te porte Lison je ne peux pas te faire grimper ça. Oh mais ne râle pas ! Tu te tiens tranquille !
Suspendue dans le sac, entre roche et lacs |
Lison : En guise de confort, me voilà bien ! Je suis dans son sac sur son ventre, elle grimpe avec les mains comme un singe. Mais cette fois, je suis à moitié pendue dans le vide, avec les pattes qui pendent, la tête qui balance et même la moitié de mon corps au dehors . Je me tais, je n'ai pas peur mais je comprends surtout que je ne DOIS PAS BOUGER !
Moi : je n'avais pas le choix! Ah quel parcours ! Merveilleuse Lison qui a compris qu'elle devait rester immobile.
Les gens nous regardent incrédules, on est l'attraction du Carlit.
Justement il est là le Carlit, à portée de mains, pieds et pattes..
Mon regard scrute et trouve ce que je ne voulais surtout pas y voir : UN CHIEN ! On fait quoi ? Pas renoncer quand même.
Et nous arrivons à pied au sommet, Lison en laisse n'a pas vu le chien et réciproquement.
Lison au sommet : 2921 m |
Nom d'un chat, que c'est beau !!! je ne me lasse pas de contempler, il y a des perles bleues partout en bas et puis en haut, plein de monde .
Mais c'est merveilleux là où elle m'a emmenée !
Moi : je crois que sur ce toit du monde, j'ai amené un océan de bonheur ! Venir ici était mon rêve, y venir avec Lison, c'est un joyau....
Lison : D'abord je regarde, je n'en crois pas mes yeux ! Que c'est beau!
Et puis il y a plein d'oiseaux partout, ils ramassent toutes les miettes , c'est vrai c'est plus facile pour eux de venir ici. Personne n'y fait attention et moi, comme je sais maintenant que c'est difficile de venir ici, je ne vais pas les chasser.
Moi : la tradition de Lison c'est ça, Au sommet, elle choisit une dame et va faire la sieste contre elle , appuyée à son sac. C'est un des Mystères de Lison. Elle n'a pas voulu me livrer son secret mais je crois que je bouge trop au sommet. Et que ça la fatigue!
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Un peu plus tard à la descente....
Une petite tête attentive au premier plan |
Lison : Ah non, je descends à pied, nom d'un chat! J'ai pas envie de faire le pendule dans ton sac !
Moi : ça alors ! j'aurais du la laisser monter à pied ! Quelle aisance et agilité . Aïe ! voilà des chiens ! "Lison y a des ouah ouah!! on va faire caché"
Lison: Manquait plus que ça ! Des chiens ici ! On aura tout vu ! Allez on se cache derrière les rochers, j'ai la même couleur qu'eux, on aurait pu ne pas se cacher mais je DETESTE les ouah ouah.
Franchement à ce moment là j'étais admirative et très fière de Lison : quelle maestria chez cette petite boule de poils.
Alors enfin Lison, parvenue au bas de la paroi, m'a dit "Je suis fatiguée, porte moi". Je l'ai enfouie dans la besace de coton et elle a entamé une sieste réparatrice avant de reprendre à pied le sentier des étangs, de la forêt, toujours de son pas chaloupé de ballerine, le bonheur brillant dans ses yeux et sur son pelage.
Moi : Ah quel retour mouvementé; j'avais rencontré un couple et on rentrait ensemble quand un gros chien nous a doublés. Lison marchait en laisse près de moi et n'a pas vu le chien, moi non plus. Mais le chien est revenu sur ses pas, sans agressivité ; il disait juste "Nom d'un chien ! mais je rêve??!! Un chat là ?"avec des yeux stupéfaits. Alors j'ai pris Lison dans mes bras et cette harpie est devenue ivre de rage . Hurlements, crachements et mon bras s'habille du sang des griffures qu'elle m'inflige. Mais je ne lâche rien ! Et le chien qui veut juste lui prouver son admiration. Et qui s'attarde. Quant au maître son regard dit " débrouille toi, un chat n'a rien à faire ici, c'est pas mon problème".
Enfin tout est bien qui finit bien...On a bien gagné un bol d'eau fraîche, un solide goûter et un massage de coussinets.
Lison : j'ai bien gardé mon secret, je n'ai jamais voulu lui dire pourquoi j'ai préféré boire de l'eau savonneuse , elle n'a qu'à y goûter !
Post scriptum....
Quelques mois plus tard, mon père emmenait dans son éternité cette photo de nous deux, prise au plus près du ciel qu'il est allé rejoindre.
Cette photo pour lui parler du bonheur....
Sur terre comme aux portes du ciel.
PS : mon amie blogueuse pastelle m'a envoyé ceci sur un autre chat voyageur (clic)
Allez y ça vaut le voyage !!!
São memórias bonitas, Lison era uma boa companheira, uma preciosidade.
RépondreSupprimerAdorei as fotos!
Beijos
Adri
Sim, tenho perdido muito e penso que vou esperar la até a fim da minha vida...Beijos Adri...
SupprimerQuel merveilleux billet ... riche en émotions ... BISOUS, sans oublier une tendre pensée pour Lison
RépondreSupprimerMerci chère Miss, Lison le valait bien
SupprimerQuelle courageuse cette Lison et aventureuse. ..bons souvenirs de cette charte hors norme ...bises
RépondreSupprimerAh oui, une aventurière ; elle était hors normes c'est pourquoi je me refuse à croire qu'elle a pu mourir si vite. Bisous
SupprimerCe commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
RépondreSupprimerune merveille de chat, les photos sont très belles et émouvantes.
RépondreSupprimerbisous
Laurence
On peut faire des merveilles d'un chat, c'est tellement intelligent; on forme des chiens à tout un tas de choses, c'est plus facile qu'un chat mais un chat a des ressources insoupçonnées. Tu dois bien le voir avec "tes filles".. Bisous
SupprimerMerci Amédine Merveilleuse Lison :)
RépondreSupprimerJe commence à pouvoir regarder les photos de Lison. Et à écrire sur elle. Bisous
SupprimerQuelle histoire magnifique et merveilleuse, et comme c'est émouvant de te lire et de voir ces photos. C'est quelque chose que tu auras pour toujours dans le coeur, même si Lison ne revient pas, c'est un précieux trésor, à jamais...
RépondreSupprimerOui c'est vrai et comme des souvenirs avec elle j'en ai plein c'est une trace indélébile.
SupprimerJe cherche les mots ,je n en trouve pas on est toujours touché est d en parler ça soulage Merveille de petite Lison on connais beaucoup de chose
RépondreSupprimerd elle bises
je devrais écrire un livre sur elle, avec des photos; toutes ces petites histoires plairaient aux enfants. Bisous
SupprimerExceptionnel, étonnant, je savais que Lison participait aux balades en montagne (c’est le titre du Blog) ; mais là, je découvre un lien de compréhension et de partage de plaisir entre la personne, alpiniste chevronnée, et un chat. Je les croyais plus indépendants et plus intéressés par leur lieu d’habitation que par les personnes qui logent « chez eux ». Je n’avais rien lu de pareil, merci pour ce conte…
RépondreSupprimerLe chat est multiple, il y a chez certains un attachement plus fort au maître qu'au lieu. Lison aimait son point d'ancrage la maison mais elle a été élevée aussi dans ce camion car je la nourrissais au biberon et donc l'emmenais en week end. D'où attachement viscéral à son "maître". Comme je la laissais de plus en plus à la maison je crains que de dépit elle ne se soit cherché un autre maître. J'ai ainsi accueilli des chats pourvus de maîtres qui m'ont choisie et ont vécu chez moi (Icare en est la preuve). C'est comme un conte, Pierre, en effet.
SupprimerJe viens de tomber là dessus je pense à toi...
RépondreSupprimerhttp://www.boredpanda.com/gandalf-cat-travelling-the-world/
Génial ! j'ai visionné et rajouté le lien au fond du billet, ça vaut le voyage !!!
SupprimerDe quel lien parles tu ? Celui sur fb ?
SupprimerQuant au chat, il semble quand même moins sympa que Lison. :)
Quelle belle histoire! Je ne commente jamais mais je viens souvent te lire en espérant très fort que Lison te revienne...votre relation me touche profondèment, un livre sur vos aventures plairait aux petits mais aussi aux grands.
RépondreSupprimerDouce soirée malgré l'absence de la bien-aimée.
Je sais que cela plairait à tous. merci pour tes visites et j'espère toujours un improbable retour de la belle
SupprimerEn te lisant, je comprends combien Lison doit te manquer, il ne lui manquait que la parole à cette gentille minette.
RépondreSupprimerMerci pour ce récit qui m'a émue, Amédine. Je t'embrasse fort.
Oui c'est un manque que le temps comblera doucement. mais c'était une minette d'exception. Bisous
SupprimerQuelle aventurière cette Lison. Elle a été a bonne école avec toi. Moi aussi j'ai toujours espoir de la voir revenir. Je suis allée voir l'autre chat. Lui aussi c'est un sacré voyageur ! Bisous.
RépondreSupprimerC'est vrai que je l'ai modelée à mon image: libre, indépendante, téméraire mais...ingouvernable ...
SupprimerC'est vraiment un aventure et très rare je pense!
RépondreSupprimerEt quel souvenir pour toi avec ton père dans cet endroit très très haut!!!!!
J'aime cette dernière photo avec toi et Lison et ton père sous le soleil!!!!
Je sais qu'il te mangue beaucoup ma Belle!!!!
J'espère tu vas bien?????
La météo a dit beaucoup de la neige chez moi mais en ce moment ...rien ....seulement le soleil et pas l'hiver!
Passe une bonne journée et à très bientôt!
Je t' embrasse très fort!
C'est un joli texte écrit à 6 mains donc.
RépondreSupprimerC'est émouvant et la première fois que je suis venue le lire, j'en ai eu les larmes aux yeux.
Je la trouve rigolote la Lison que tu fais parler.....
Gros bisous Lison.
Un chat extraordinaire , un billet émouvant.
RépondreSupprimerUne pensée pour Lison
Douce soirée, bises Lison
C'est un beau geste d'amour pour Lison cet article.
RépondreSupprimerJe ne peux pas parler d'elle à l'imparfait.
C'est vrai qu'elle est exceptionnelle ! Il y a peu de chats qui acceptent ce genre de ballade.
Gros bisous
Chantaloup
C'est magnifique ! Quelle belle expérience ! Mais j'aurai bien trop peur d'emmener Eowin ... peur de la perdre ...
RépondreSupprimerOui j'ai adoré ce récit ! Merci
Pensées douces pour Lison que je n'oublie pas ...
C'est vrai cela demande de la vigilance; mais il y a beaucoup de complicité aussi...il y avait...
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