mercredi 1 janvier 2020

Le Roc de Querquéou 1840 m depuis Lapège, Ariège

Trajet : Lapège (983 m), Pladetis (1170 m),  Col de la Bène (1224 m), Col de Lastris (1427 m), crête du Courtal Terrous, Roc de Querquéou (1840 m). Retour même chemin.

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En ce matin de Noël je quitte Lapège alors que le soleil dore les pointes des sommets pyrénéens tout en face, Bourbonne, Pique d'Endron , Aspre etc...à la magnifique prestance. Je sais que je les verrai depuis ma rando.

Depuis le Roc de Querquéou, le cadeau de Noël

L'an passé, le même jour, j'avais un décor similaire, celui du Couserans, pour une montée au Pic de l'Arraing (1764 m) (clic). Même jour, même cadre, même météo, quel plus beau cadeau de Noël peut espérer une randonneuse?
Evidemment, en Ariège tout commence et continue, en général, par une solide montée. La mise en jambes ne fait pas de cadeau à des articulations rouillées mais a le mérite d'offrir de belles vues au regard. Le sentier, ancien chemin d'exploitation, est large, bien entretenu et joliment pavé par endroits, avec des écoulements d'eau bien orchestrés et des murettes de part et d'autre qui en font un joli chemin creux, à lui seul un paysage. Il fait beau et chaud! Le grondement du Vicdessos gonflé par les pluies récentes me parvient par intervalles.



A la croisée des chemins

Chemin d'autrefois


Petites pommes acidulées

Je connais ce chemin et j'arrive aux granges de Pladetis, 1170 m, dont il ne reste que peu d'exemplaires, mais l'une d'elles est en chantier de rénovation. Le sol est très bourbeux, et requiert de la prudence! (je consacrerai un article à ces granges et à ce site).

Une des granges de Pladetis
Me voilà au col de la Bène, 1224 m, terminus de la "terra cognita" pour moi. je tourne le dos à la vallée du Vicdessos et entre dans le domaine du silence. Une petite longueur (à plat !) de piste forestière et me voici à la croisée des chemins. Quand j'ai observé la vue aérienne chez moi, j'ai envisagé le "tout droit" sur le roc, pourquoi le sentier fait-il un si grand crochet ? J'avais oublié ce que ne montre pas cette vue : le tout droit c'est un mur tout raide....Et oui, c'est l'Ariège. On verra plus tard pour le tout droit..

Col de la Bène ; au fond et au centre col de Lastris
J'entre dans ce que j'appelle alors "la plus belle hêtraie du monde". Une forêt qui m'enchante tant on y sent une pureté, un équilibre, un bien être, on croirait entrer dans une cathédrale. Silence, couleurs, élégance...tout y est . La traversée d'environ 2 km se fait en courbe de niveau , sur une ancienne piste d'exploitation; trois ruisseaux la traversent et descendent verticalement en bondissant, le sol est tapissé de chevelures de lichens détachées par la tempête récente (car tempête il y eut) que j'observe avec étonnement; par facebook, mon encyclopédie vivante, j'apprendrai qu'il s'agit de l'usnée barbue (usnea barbata) aux vertus fort intéressantes, susceptibles de traiter une pathologie des voies respiratoires qui m'invalide fort : un cadeau de Noël tombé du ciel , j'ai de la chance...mais à ce moment-là je l'ignore.

Images de la forêt enchantée

Hêtraie : Bois du Debès





Celui ci je ne l'ai pas construit !

Les bleus...au loin, St Barthélémy et Soucarrane

Hêtre  "bouteille"



Les ruisseaux bondissants




Usnée barbue
2 km plus loin je quitte la belle forêt pour le dernier tronçon vers le col de Lastris; c'est un sentier en plein ciel, au milieu des rousses fougères; le tout droit encore possible est sévèrement pentu, va pour le sentier du col (Col de Lastris 1427 m) où je fais la pause petit dej' et repas de midi compris, soit rien du tout au vu des efforts qui m'attendent.

Paysage vers le col de Lastris : tapis de fougères

Et que la fête commence !
Soit la déclivité ardue...Un bon sentier glissant, bourbeux, lustré par la glaise, plus tard tapissé de neige, que j'emprunte par intermittences, au maximum toutefois. C'est raide, et se nomme Crête du Courtal Terrous...ah, pour terreux, y a pas mieux !!

Crête du Courtal Terrous
 1.8 km, 413 m de dénivelé, un départ à fond la montée, quelques ressauts, c'est la partie sportive de la rando. Mais le panorama vaut le voyage...une crête, c'est de part et d'autre de belles vues et ces vues sont enneigées, beaux sommets...je prends même le temps de dessiner ceux du nord, plus faciles, avec le Sommet de Menties, 1698 m modestes, Col de Cremades et Roc de Trabiniet. A gauche c'est plus complexe.





Paysage depuis cette crête  vers Pic Madame 

Quel décor se dessine !



Enfin des rocs, mais pas encore ceux de Querquéou, seul l'altimètre me dira "on y est !".


Rocs de Querquéou

C'est l'été !! 25 décembre 2019

Et c'est beau, des rochers tourmentés regardant les 3000 de l'Estats, Montcalm et autres voisins, l'Endron et que sais je, qui se pressent les uns contre les autres par manque de place. Je les dévore des yeux, je les admire...Pas un  nuage, du bleu pur, un soleil franc et un vent léger glacé sans qui l'hiver ne serait pas et Noël non plus. Ah je m'attarde...un couple me rejoint et la solitude me manque déjà, alors je pars. J'aurais pu aller plus haut voir Madame (le pic, 1904 m, et peut être regarder de haut l'étang d' Artax) mais Nina et Mathu sont seuls, en bas,et je n'aime pas les laisser.

Pyrénées magiques, quelques 3000









Donc le retour s'impose : tout droit ? Sentier ? Le choix est vite fait, ça glisse trop et je me retrouve sur le dos, toutes mes vertèbres semblent jouer des castagnettes: ou j'en sors guérie ou j'en sors meurtrie...on devine....


 Non ce ne sont pas mes vertèbres mais le travail du
gypaète barbu dit "trenca l'os"

Descente : la crête du Courtal Terrous, vers l'aval (Col de Lastris)

Et vers l'amont, Roc de Querquéou

Donc chemin à l'envers, et tout en faisant un détour et la visite des granges, je rejoindrai Lapège une heure plus tôt que prévu. La forêt est toujours enchantée, les ruisseaux bondissants, moi, prudente et le soleil radieux. Pas que lui d'ailleurs, car cette rando, d'apparence modeste, mais 1000 m de dénivelé et 15 km quand même, est un bel exercice physique dans un décor de rêve. Oui ce fut un Joyeux Noël pas avare de cadeaux.


Détail des granges
 Même Nina et Mathu bien endormis à Lapège sont un cadeau..Ah mes chats....
Il ne me manque plus que -enfin ! - un vrai repas de Noël et Champagne !!









En chiffres

Dénivelé positif cumulé : environ 1000 m
Distance parcourue : 15.5 km
Temps d'absence : 6 h

8 commentaires:

  1. Encore un beau récit, une belle balade pour toi et pour ce qui te lisent ou te liront. Toujours ce sentiment de liberté intense, de communion totale avec la nature. Ce ressenti si fort, cette addiction impérieuse aux grands espaces, le plaisir de nous en faire profiter. Et bien sûr ces merveilleuses photos dignes de paraître dans les meilleurs Magazines de Voyage et excursions, voire même Géo ! I sempre en davant ! ASP

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    1. Non pas à ce point les photos, en plus mon APN est mourant, même si ça ne se voit pas; mais tu as bien saisi l'esprit de mes randos, c'est normal vu la sensibilité qui est la tienne. Ton com me touche beaucoup: bisous

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  2. Redeù ...et pour ceux et je rajoute celles qui te lisent et te liront... Redeù de redeù !

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    1. Farte de riure !! Y's comprendront rien mais pas grave, hihi

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  3. oui encore une marche incroyable...
    bonne année, bisous
    laurence, Opale Sonye

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    1. Oui Laurence, et c'est tout simplement le Bonheur, enfin le mien. J'ai laissé mes chats pendant 6 heures !! Et les ai retrouvés sereins...un Bonheur aussi. Bonne année à vous trois et beaucoup de belles notes de musique

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  4. usnea barbata j'essaierai de m'en souvenir ! magnifiques photos du " Mont Calme " qui m'a inspiré toute ma jeunesse ..Jean Pallares

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    1. Et elle est efficace, en teinture mère, cette usnea barbata, j'en fais l'expérience et en salue les bienfaits...Et je salue votre passage sur mon blog ! Merci

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