Sortir entre amis n'est pour moi pas chose ordinaire !
Mes amis ne sont pas ordinaires non plus donc je me devais de leur concocter une petite balade qui fut à la fois sportive, musclée, originale et, cerise sur le gâteau, festive. Mais pour ce dernier point je leur fis confiance absolue!
Théâtre des activités: Serre de Vingrau (66) et Grau de Padern (11)
Nature des activités de "triathlon": mini rando, varappe et natation. Voire plongeon...Et conquête d'un sommet ! Tant qu'à faire...576 m de haut, ce n'est pas l'Everest !!
Nature des festivités: celle pré-citées auxquelles allait s'ajouter un succulent pique nique..Là ce n'est pas mon fort!
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Serre de Vingrau et le village en bas |
Après un vote un peu trouble fête, je file vite à l'autre bout du département, il n' y a pas de temps à perdre. La journée est grise, peu propice à la découverte du somptueux paysage qui devait être le nôtre, mais ce jour le confinement sera de rigueur, pour le soleil, la mer, le ciel bleu. Seuls les étangs nous offriront un bout de gris..
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La Grande Muraille et le maquis difficile à traverser |
Il est un peu plus de 9 h lorsque nous démarrons au pied de la Grande Muraille (214 m) qu'est cette montagnette qu'ils découvrent. Sa face Est est tellement amollie et arrondie qu'il ne viendrait à personne l'idée de s'y balader. Et pareil pour l'autre face, tellement abrupte qu'il ne viendrait à l'idée à personne...Mais en plus quand dans cette face se cachent des (MES) chemins secrets, invisibles à l'oeil nu (tout comme chaussés de lunettes) et bien...et bien c'est ce que je leur réserve.
Peu emprunté , le sentier est devenu une vraie étrille pour nos mollets nus , mais quand ensuite il faut foncer à travers buissons pour gagner les cônes de déjection au pied des falaises, là c'est carrément souffrant.
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Dans le cône de déjection |
Bref toutefois : altitude 420 m on attaque la montée du cône de déjection qui n'a qu'une idée, nous rejeter en bas. On s'accroche, la sueur ruisselle car il fait chaud et lourd et nous voilà (440m) à l'entrée du goulet qui héberge le sentier secret. Un joli piton style Serre Mourène (cirque de Troumouse) miniature marque l'entrée, que je me hâte d'escalader jusqu'en haut cette fois (je fais des progrès) puis Alain fera de même. La vue est superbe, le sommet est monoplace, peint en jaune par les lichens. le ton est donné, les mains seront de sortie aujourd'hui.
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Les "Conquérants de l'inutile" |
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La plate forme du sommet |
Après le piton, dans une sorte de fournaise, on attaque le mur : un vrai mur de roche qui rebute tant un chemin semble improbable. Il ne faut pas être grimpeur mais il faut aimer la roche, savoir trouver des prises et ici ça ne manque pas puisque les végétaux du coin sont tous ancrés dans le rocher avec solidité.
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La montée du mur |
Le mur franchi, étroit goulet, ensuite c'est le paradis car voici le menu à la carte : éboulis fins, éboulis grossiers, roches, le cirque est riche et s'évase sur ses 160 m, on choisira résolument d'aller sur une arête, à gauche, ainsi on dominera le paysage et c'est beau! Belle grimpe, on s'amuse comme des enfants...mais on est des enfants tant qu'on garde leur âme. Et nous trois on sait faire ! Aujourd'hui je laisse Alain faire la trace, il est plus isard que moi. De plus ...j'ai "mal partout" ce qui me vaudra un ridicule roulé boulé tout en haut dans un buisson épineux dont j'aurai du mal à m'extirper mais je respecte la Nature qui offre à mes douleurs une séance d'acupuncture inédite! Christelle inquiète, me voit déjà faire du parapente en ayant oublié mon aile volante !!
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On va attaquer l'arête bientôt |
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Belle séquence de grimpe |
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Panorama vers le Canigou voilé et la vallée de Tautavel |
Arrivés sur la crête, 546 m, la mer boude, les étangs grognent, les Albères sont voilées, le Canigou confiné, on a une symphonie de gris bleus et de verts de gris à nos pieds.
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Il y a quand même du dénivelé |
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Voyageurs immobiles des cimes |
Le sommet conquis, 576 m, pylône jeté à terre par la tempête, inspecté par nos soins, on revient sur nos pas pour la descente avec visite de
l'arche perchée du Petit Dru ( nom de voie d'escalade) . Là c'est plutôt impressionnant, cette béance sur un grand vide sans fond. Je grimpe presque sur son toit, mais cela m'impressionne un peu, je préfère redescendre, qu'en aurai-je de plus ?
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Vue d'en bas |
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Vue d'en haut |
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Dans l'embrasure de l'arche ; univers minéral au possible Photo Alain |
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Presque sur le toit, pas osé aller plus loin photo Alain |
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Vue prise depuis (presque) son toit |
La descente (95 m de dénivelé négatif) est un étroit chemin d'éboulis entre les murailles, absolument invisible d'où que ce soit. Il faut vraiment connaître le site ! Tout au bout de cet entonnoir en virgule se trouve...un mur évidemment ! Et une grosse chaîne permettant la désescalade. Nos mains moites peinent un peu, je suis pataude avec ma rouille articulaire qui grince mais on s'amuse bien, c'était le clou du spectacle ce passage-là.
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Plein soleil |
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Le sentier de descente, entre les murailles |
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Descente facile sur quelques mètres |
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Dernier mur |
Au pied du mur on reprend quelques forces en observant la façade, chacun évaluant jusqu'où il serait capable de grimper...encordé ! Alain prend de l'altitude...il nous regarderait de haut (euh d'en haut).
Nous voilà en bas, visite du petit refuge pourvu d'un grand nombre de couchages.
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Au pied de l'arche le refuge |
Et retour à la voiture, séance d'acupuncture encore tant le sentier est encombré.
Résumé de la rando escalade :
Distance : 4.4 km
Niveau : II à II +
Dénivelé: 362 m
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La dernière partie du triathlon nous conduit dans
l'Aude, au bout de 15 km de route, au bord du charmant
Verdouble en un lieu assez peu fréquenté car un petit sentier de chèvres permet d' accéder au bord de l'eau mais en plus Alain découvre une échelle verticale qui nous permettra , armes et bagages (solides et liquides) compris d'aller là où personne ne va ! On est sur une sorte de presqu'île étroite et bétonnée, repas les pieds dans l'eau et vin frais "dans le coco".
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Notre site et les gros blocs d'effondrement Photo Alain |
En alternance avec baignades (eau glacée), escalade de rocs et plongeons dans du cristal liquide. Un délice auquel on a rêvé sur les falaises du matin! On est servis au delà de nos espérances. Moment de convivialité et d'amitié.
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Sans légende...lol |
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Les naïades du Verdouble: photo Alain |
Je ne devrais pas donner l'adresse mais c'est au
Grau de Padern, un site d'effondrement cataclysmique de rocs monumentaux, qui obstruent la rivière .Je n'ai su trouver l'époque mais tous les rocs et fractures sont gris donc oxydés depuis la nuit des temps et les immenses rocs dans le cours d'eau, leurs jumeaux, sont blancs, polis, lisses comme marbre. Pour que l'eau ait fait cette oeuvre bien au dessus de son lit, cela doit se compter en milliers d'années sinon davantage...
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Elegant bijou le hameçon du Verdouble, plus dangereux que les pitons de pierre, j'aurais risqué les urgences ! |
Soudain je découvre une grotte haut perchée dans la muraille d'où s'est effondré le chaos : une belle grotte. J'appelle Alain et en 5 minutes le voilà parti dans le chaos. J'irai un jour, là je n'ai pas la force. Et puis c'est un excellent grimpeur!
Il reviendra avec des photos, où dominent les jolies couleurs de l'intérieur. Un long couloir d'une dizaine de mètres.
Peut être l'une des trois grottes de Padern où furent découverts des vestiges du paléolithique?
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La zone d'effondrement et l'emplacement de la grotte |
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Dans le lit de la rivière, les gros rocs |
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Alain dans l'ouverture de la grotte |
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Dans la grotte : photo Alain (de Cromagnon) |
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Ph Alain |
Finalement l'eau venue du ciel, accompagnée de roulements de tambour donnera le signal du départ, au terme d'une journée d'amitié. rare dans ma vie de solitaire "ensauvagie", j'apprécie donc en conséquence...Merci à vous deux..
Ho combien je suis touchée par ces mots, cette journée tant elle fut agréable, qu'il était difficile de nous quitter. Trois adolescents ont fait fuir les plus jeunes, Si les anciens se mettent à faire les cacous !!! Merci merci merci
RépondreSupprimerAh je ris de te lire !! Et on va remettre ça, ça valait quand même la peine d'être conté ces beaux souvenirs bien engrangés pour la postérité. Bisous bisous
SupprimerUne belle rando dans un univers minéral magnifique, tu as l’art de trouver des sentiers inédits et pittoresques, nous avons parcouru les falaises de Vingrau plusieurs fois mais jamais ainsi, tu mets du piquant dans ce lieu que j’adore. La baignade a Padern est bien sympa aussi, tu vois, tu vas sortir de ton “ensauvagie"...lol.
RépondreSupprimerDe beaux paysages avec de belles personnes, c’est le top ! Bises.
On fera ça ensemble si vous voulez bien, mais pas avec de la chaleur, l'autre jour c'était limite supportable et comme avec du vent c'est dangereux, il faut changer de saison. Les chèvres de Sorède valent bien celles de Montesquieu (mes amis) j'ai testé tout le monde la seule qui manque à l'appel, c'est la chèvre d'or de Montesquieu que les populations ont cherché pendant des siècles. Elle serait dans un souterrain, peut être en direction de Sorède !!Bises caprines
SupprimerCC... Quelle plaisir de partager cette magnifique rando avec tes amis !
RépondreSupprimerBravo à tous pour cette belle escapade ;)
Belle journée, bisous, gros câlins à tes Félins
Merci ma Belle, tout va bien, j'use mes semelles régulièrement et mes félins m'attendent. Bisous
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