C'était au temps d'avant, lorsque la montagne était le royaume de quelques marcheurs "excursionnistes", lorsque les sentiers étaient à peine ébauchés et que les routes se nommaient chemins muletiers.
C'était avant le temps du ski, de l'alpinisme et de la glisse. Avant le temps des randonnées.
C'était juste au début du XX ème siècle.
"En ce temps là...", il n'y avait pratiquement pas de refuges bâtis dans les montagnes. Quelques abris sous roches ou de sommaires cabanes de bergers.En 1880 naquit l'idée d'un refuge dans le Massif du Canigou, mais il fallut d'abord construire un chemin de plus de 20 km de long pour édifier , en 1899, le Refuge des Cortalets, véritable institution de nos jours.
Fin 20eme siècle |
Début 20 eme siècle |
Tuquerouye |
Refuge de la Fare |
Refuge du Goûter autrefois |
Il perdura jusqu'en 1936, relayé en 1907 par un second refuge de 7 personnes.
Actuellement, le Refuge du Goûter accueille 120 personnes à 3835 m d'altitude.Un modèle de technologie.
Que de chemin parcouru et que de refuges qui émaillent toutes nos montagnes.
De nos jours |
Donc en 1906 naquit le projet de construction du refuge d' Ulldeter, le tout 1er en Espagne.
Une association culturelle et sportive, le Centre Excursionniste de Catalogne, (1876) avait pour but des activités sportives et culturelles et arpentait les montagnes. Le besoin d'un refuge se fit sentir ici car c'était le carrefour de nombreux chemins et accès à des pics d'envergure. Le projet fut porté à son terme et en 1906 l' Etat donna un hectare de terrain.
Depuis Camprodon, situé à 30 km, aucune route n'existait.
Tous les matériaux furent portés à dos de mulet, autorisation seulement d'utiliser le bois et la pierre des montagnes.
Le projet avait un coût de 21000 pesetas (130 euros actuels) mais atteignit le double (298 euros)
A titre indicatif : un repas = 2 centimes d'euro
Une nuitée = 1 centime d'euro
Le refuge vers la fin des travaux |
L'architecte était un jeune diplômé , Jeroni Martorell ( 1877-1951) et il s'était illustré par des constructions modernistes.
Le refuge terminé |
Le 25 juillet 1909, le bâtiment était inauguré.
Le lieu choisi est magnifique et grandiose, dans un cirque de montagnes, à 100 mètres des sources du Ter, mais dans un site particulièrement inhospitalier : les vents peuvent y souffler à 200 km /h et la température atteindre les - 25 °.
Le refuge souffrit très vite des conditions extrêmes: la toiture bien que très pentue connut des infiltrations, les murs, très épais, mais dit -on, sertis de mauvais matériaux, se fendirent sous l'action du gel. Il fut certes restauré.
Version été |
Version hiver |
Cependant, ce qui eut raison de son histoire fut justement l' Histoire.
Pendant la guerre civile, les Franquistes le dynamitèrent pour empêcher les maquisards de s'y retrancher.
Alors le refuge finit sa vie en douleur.
Aujourd'hui un nouveau refuge existe, plus bas, au milieu des forêts, terminé en 1959, dans un lieu plus clément. Il est proche de la station de ski de Vallter 2000.
Refuge moderne d' Ulldeter |
En images, glanées au cours de mes randonnées:
Au milieu de nulle part, entre ciel et neige,
Juste un pan de mur,
et une plaque commémorative, expliquent au voyageur qu'il y eut ici un refuge.
Une sentinelle de pierre tourmentée qui ne parle à personne, son histoire est trop compliquée pour cela...
Elle s'inscrit entre les pics des deux Gra de Fajol (2706 m pour le grand), en dessous du pic des Bastiments (2883 m).
Qui peut encore ici se souvenir de l'immense et fier bâtiment dont il ne reste
qu'un pan de mur tendu vers le ciel ?
(Hormis mes photos, les images proviennent d' internet)
Situation géographique |
En additif, un cadeau de Françoise Junca, une montagnarde Catalane attachée à sa région: un magnifique reportage sur Youtube, en images d'archives, sur fond de belle chanson catalane , le vieux chalet Ulldeter de sa naissance à sa mort (clic)
Moltas Gracias Françoise !
Bonjour ma chère Lison!
RépondreSupprimerUn petit paradis pour faire des vacances avec des ski!!!!!
Et avec ce ciel si bleu un grand plaisir en hiver.
Bon dimanche ma Belle!
Je t' embrasse très fort!
Un paradis glacé quand même avec le vent du nord. Je t'embrasse Géli.
SupprimerBravo Amédine (et merci) pour cette belle page d'histoire si bien illustrée. Vivement que le temps se calme pour retourner dans ce beau cirque de l'oeil du Ter.
RépondreSupprimerMerci de ta visite Ludo, faudra espérer ne jamais rencontrer du vent à 200 !
SupprimerLe début de ton billet m'a fait penser au "voyage dans les Cévennes avec un âne" de Stevenson. Peut-être parce que tu évoques les chemins muletiers.
RépondreSupprimerBelle rétrospective de ces refuges qui ont bien changé depuis leur tout début. Passer d'un accueil de 7 personnes à 120, forcément... y'a du changement :-)
Bisous.
Et oui, les sentiers muletiers font partie du paysage de nos montagnes ici, qu'elles soient hautes ou non. Bisous
Supprimermerci pour la suite de l'histoire du refuge de Jeroni Martorell.
RépondreSupprimerJe trouve très belles les photos "au milieu de nulle part"
bisous
Merci Laurence. En retard de lecture j'irai saluer "tes filles" aux beaux yeux. Bisous
SupprimerDire que je vais tous les ans à Rosas, tout près de ces trésors, et que je n'y vais pas .... Cherchez l'erreur ... Mais je sais, c'est la fainéantise ni plus ni moins. Pff ...
RépondreSupprimerGros bisous
Chantaloup
Cette année 2015, je t'y amène...Bisous
SupprimerIntéressante histoire que celle de ce refuge perdu qui résiste malgré tout à tout sauf à l'histoire .
RépondreSupprimerToutes tes photos sont très belles mais, celle avec les nuages est superbe.
Gros bisous lison.
Câlins à toute la Tribu du Sujet
Bisous Mireille, et merci pour ton choix de photos; je l'aime beaucoup aussi car le ciel l'habille. Il sait y avoir de beaux ciels là bas.
SupprimerO prédio era tão bonito, lamento que tenha sobrado apenas um pedaço de parede.
RépondreSupprimerObrigada por nos apresentar a história dele, as fotos são ótimas.
beijos
Adri