Le printemps en Ariège est un vrai enchantement.
L'Ariège est un département que j'ai toujours aimé; il représente à mes yeux la France profonde, un mélange de toutes les régions sauf maritimes puisqu'il est continental.
J'ai commencé en 2006 à y faire mes premiers pas en montagne et on revient toujours à ses premières amours n'est ce pas?
Cependant ce qui m'a un peu lassée c'est la route : toujours au moins 2 h 1/2 de routes sinueuses pour y arriver, alors j'ai été infidèle....
Voici que l'envie d'y revenir devenait pressante ...et perdure puisque demain je reprends la route....
C'était dimanche dernier, 10 mai, et je voulais faire la boucle entre deux étangs. Je voulais....On ne commande pas ses désirs....
L' Hospitalet près l' Andorre, comme l'indique son nom est le dernier village ariégeois avant l' Andorre. Un tunnel le relie aux proches Pyrénées Orientales, mon département, mais régulièrement ce tunnel est fermé "pour travaux" pendant 11 mois, ce qui fait que le jour où je l'emprunte c'est presque ma dernière heure qui s'annonce !!!
L'Hospitalet est un village récent car l'ancien a toujours été détruit par des avalanches : il est construit sur un vaste couloir d'avalanches et doit sa survie aux protections style 20 ème siècle finissant.
Tout y est récent, j'y dors sans souci.
En Ariège les vallées sont étroites et en forme de V ce qui veut dire qu'on grimpe vite très fort!
Je grimpe donc et même facilement, la forme est revenue.
L'Hospitalet est nanti d'une voie ferrée ouvrant sur l' Espagne et d'une grande usine hydroélectrique qui berce de son ronron le sommeil du voyageur.
Le printemps éclate , c'est poétique à souhait. Cependant je m'attendais à trouver beaucoup plus de fleurs. Je me souviens, du temps où je venais chaque semaine, d'avoir suivi la progression du printemps qui éclatait en mille fleurs. C'est un peu tôt encore cette année.
Genêts purgatifs |
Si je déteste l'odeur du genêt purgatif -et il n'en est qu'à ses débuts ! -, la douce violette m'enchante...
Cependant, il est d'autres fleurs dont j'ignore le nom - Ah ! Camille....-qui mettent de la couleur dans le paysage. Celle ci, modèle unique, est sûrement là en éclaireur....Qui est ce ?
Chemin faisant, la neige fait son apparition, en plaques, en langues, en blocs, en pentes, bref, elle s'installe et je dois chausser les crampons et me munir du piolet,car elle est dure à cette heure et très glissante.
D'ailleurs je reviendrai de ma randonnée, assez bleue, saignante, en douleurs et couturée après 4 chutes; en prime, brûlée d'un grand coup de soleil !!! Un record pas à mon avantage ....Certes...
J'ai l'intention de faire une boucle entre les 2 étangs de Pédourrès et Siscar ( Altitude 2200m environ), reliés par un col, à 2441 m.
Flaques de neige et leur reflet : endroit et envers du décor |
C'était sans évaluer le terrain: la rivière très torrentueuse, gonflée par le dégel, est infranchissable.
J'ai beau chercher, je ne peux passer. Un pont de neige demeure mais j'ai peur qu'il s'effondre, m'entraînant au mieux dans l'eau glacée, au pire sous la glace dont je ne pourrai m'extirper. C'est désertique ici...pas âme qui vive....
Pont de neige sur le torrent |
Le lac de Pédourrés, semi gelé encore |
Alors, pour me faire plaisir, pour le "fun", je m'essaie à grimper une belle pente neigeuse, histoire de compenser ma déception. Je grimpe vers les cimes et l'équilibre est précaire, Cependant je ne dévalerai pas de haut si je glisse et j'ai mon frein à main, le piolet. Je m'amuse un peu. Beaucoup...
Le col que j'aurais du franchir : 2441 m Et son reflet dans le lac |
le pont de neige sur le torrent |
Je m'amuse sur la neige comme un chien fou, sachant qu'il me faudra des mois avant de la retrouver : alors j'en profite.
Déjà perce le printemps en la floraison de ces crocus qui émergent livides du sol et colorent leurs pétales au grand soleil.
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Changement de couleur |
Comme le safran |
Le torrent d' Arques jaillit en bondissant de sous son pont de neige, depuis l'étang de Pédourrès et file vaillamment vers l'aval joyeux de sa récente délivrance et de son retour au soleil.
Monts du Puymorens |
Paresseux et rares méandres |
Je redescends, écrasée d'une subite fatigue qui me fait chuter à plusieurs reprises mais ne m'ôte en rien le goût du printemps tout neuf. Ni celui de l'écriture auquel je sacrifie un grand moment au soleil, genou en sang.
J'arrive vers "la civilisation" tout en restant dans l'absolu désert humain mais je croise deux petits ponts faits de grandes dalles rocheuses : les concepteurs dorment depuis longtemps de leur dernier sommeil, Qui y pense encore ?
Enfin au terme de 1000 m de dénivelé et d'une belle randonnée en un lieu où j'aime toujours revenir je retrouve mon camion et , faute de Lison restée à la maison, un beau chat blanc passablement sourd qui m'attend.
Et aura droit à un petit dessert croustillant....
la balade est magnifique, toutes ces petites fleurs... et la surprise d'une belle rencontre.
RépondreSupprimerbisous
Coucou, Laurence, merci de ton com, bisous
SupprimerL'Ariège , une région que j'aime beaucoup aussi .Ton reportage est merveilleux , tes photos sont superbes .Un grand plaisir pour moi de parcourir ton billet .
RépondreSupprimerDouce journée, bises Lison
Ce département est très attachant, je vais y revenir plus souvent...donc des visites sur mon blog en perspective....Bisous
SupprimerQue flores delicadas!
RépondreSupprimerVocê encontrou um bom amigo para repartir a sobremesa, espero que Lison
não fique enciumada hehehe
beijos
Adri
Cada aldeia me oferece sempre algun gato para compartilhar un momento...que prazer para el como para mim ! Beijos
SupprimerJe ne connais pas l'Ariège, et je découvre avec plaisir cette région à travers tes photos et tes mots.
RépondreSupprimerJ'attends la suite.
Gros bisous, Lison l'intrépide ! :-)
tu ne seras pas déçue par la suite, chère Françoise, en guise d'intrépidité et de fleurs....Bisous
Supprimeroui on revient toujours a ses premiers amour
RépondreSupprimeroui on revient toujours a ses premiers amour
RépondreSupprimerCharmant(e) anonyme, qui êtes vous ???
Supprimerc'est la personne que tu as rencontre au parking de la restanque il y a 5 ans
SupprimerSi c'est Wladimir c'est au parking de la restanque il y a bientôt 6 ans et si c'est Wladimir, je suis contente d'avoir des nouvelles car je me fais beaucoup de souci et j'ai essayé d'avoir de ses nouvelles l'autre jour. Pourquoi tant de mystère ???
SupprimerEncore une fois un superbe récit, et que de fleurs. Cette vallée est nettement plus fleurie que celle d'Eyne, et avec l'avantage de ni voir personne. Ton feu d'artifice de couleurs montrent déjà un été coloré. Mention particulière à la photo de la porteille de Sisca avec le pic de Régalicio qui se reflète dans l'eau. Quel plaisir de te suivre !
RépondreSupprimerMerci pour le Régalecio dont j'ignorais le joli nom : est ce un régal, une "régalade" d'y aller ? A bientôt sur ton blog, ce sera un régal assurément...
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