Nous revoici, Nina et moi, bravant la tempête, en route vers la même destination que le week end dernier, pour compléter la visite avec le site des meulières.
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| Appelé aussi le sentier de la pierre à pain Circuit inauguré en décembre 2013 |
Les meulières : près du tout petit village de St Julien des meulières, commune de La Livinière, au pied de la Montagne Noire, s'étend un site de 9 hectares, où, depuis la nuit des temps, étaient taillées des meules pour équiper les moulins d'ici et d'ailleurs. Les premières archives en faisant état datent de l'an 1100.Bien que très bien documenté sur place, le site reste discret, ainsi la semaine passée, je ne l'ai pas vu. Il est vrai qu'il pleuvait et neigeait d'abondance.
D'autres sites mineurs sont tout proches. La vue aérienne les met en évidence.
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| La petite route qui y conduit D 182 |
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| Une meule presque intacte |
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| Le sentier qui parcourt le site sur 1 km |
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| Sous le déluge d'eau et de vent |
Ce n'est pas mieux ce jour, il pleut très fort, pluie agrémentée d'un vent violent, je me dois donc d'enfiler la tenue de combat, poncho, pantalon de pluie, souliers de montagne, bonnet....430 m d'altitude et on se croirait dans le Grand Nord!
Le site des meulières est un vaste terrain plat, recouvert de végétation arbustive typique de la garrigue calcaire. Situé (et même traversé) par une petite route départementale, entre Minerve et La Livinière, il est le plus grand site du secteur. D'autres sont disséminés dans les parages et non signalés.
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| La végétation qui recouvre en partie le site |
Un parcours de 1 km à travers la meulière est agrémenté de 10 panneaux, très documentés, détaillés et illustrés, que je prendrai le temps de photographier en détail pour...pouvoir lire à la maison, bien au chaud !!
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| Un des 10 panneaux |
Je les lis rapidement, sans quoi la visite ne serait pas parlante : on verrait des tas de gravats, des fossés et des meules entières ou en éclats disséminés sur les tas de cailloux. C'est tout.
Mais l'histoire racontée est passionnante et je ne le raconterai pas, ou sommairement, allez-y : un pur moment de grâce !
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| Un petit morceau du site et son décor environnant |
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Toutefois même si je ne déflore pas le parcours, je veux vous inviter à y entrer.
En l'an 1100, ce site existait déjà. Des écrits le mentionnent encore en 1461 et les techniques de fabrication des meules, bien détaillées, parlent de petites meules de 60 cm à 1 m de diamètre taillées directement dans la roche. La roche : du calcaire gréseux hérissé de petits grains de quartz , tranchants comme du diamant, qui n'écrasent pas le grain mais le fendent pour libérer la farine.
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| Le grain de la pierre |
La prospérité de ces meules voit le jour à compter du début du 16 eme siècle : la France voit sa population grandir énormément et il faut nourrir les habitants : alors se développe l'extraction de ces meules à grains (et à huile) exportées (difficilement) sur un périmètre de 100 km. Moyens de transport onéreux, difficiles et périlleux, sur des chemins malmenés, des ponts branlants. Plus tard, au 17 eme , le Canal du Midi sera d'un grand confort. Ces meules devenues bien plus grandes (1.60 à 1.80 m de diamètre pesant entre 1t et 3 t) sont bien plus performantes mais la technique d'extraction change ; le banc de roche descend de plus en plus bas et il faut créer de véritables fosses pour atteindre la pierre. Donc les meules, trop lourdes ne sont plus fabriquées dans la masse mais des blocs sont prélevés dans le sol, transportés sur des terrasses de terre et façonnés...en pièces détachées (2 ou 3 morceaux) puis assemblés avec un ciment. Avant d'être cerclées de fer.
Tous les petits éclats de taille étaient entassés en champs, en murettes, recouvrant tout sur leur passage. Même des maisons .
Au fur et à mesure du temps passant, il fallut creuser de plus en plus profondément, créer de véritables fosses encore visibles.
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| Une fosse et la pierre meulière en strates |
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| Les environs immédiats du site |
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| Le village de St Julien (commune de La Livinière) en ce matin d'hiver |
Pourtant ce fut le progrès qui tua les carrières. Aux 18 eme et 19 eme siècle, le goût du bon pain se développe et, pour ce faire, il faut des meules plus performantes, issues d'une autre pierre : voilà que le chemin de fer tout juste arrivé permet de faire venir de la région parisienne (La Ferté sous Jouarre) de belles meules de silex exportées dans le monde entier.
Le déclin amorcé en 1750 voit s'éteindre, en 1866, la dernière meulière, celle sur laquelle je pose mes pas en ce jour glacé et même le lendemain, sous une petite neige, car vraiment, j'aime ce site....
Toutefois jusqu'au début du 20 eme siècle, la meulière servira à autre chose : un vrai magasin de matériaux pour servir dans les travaux publics et notamment les remblais du réseau routier. Et puis, les meules abandonnées sur le terrain seront dérobées, pour servir d'ornement, dans des parcs ou ailleurs.
La région ne souffrit guère de l'abandon de cette industrie car une autre activité économique se développa rapidement et connut une grande prospérité : le vin !
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| Vignoble : La Livinière (en haut, le plateau) |
Et, comble d'ironie, sur ce plateau caillouteux, battu des vents d'hiver, un vaste défrichage est en train de voir le jour. Pourquoi donc ? Renseignements pris...un vignoble va y être planté prochainement.
Il est vrai que le cru La Livinière est renommé!
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| Le futur vignoble...(paraît-il) |
NB : le lendemain , j'eus la surprise, tout à fait par hasard, ma curiosité m'entraînant sur un chemin de terre, de découvrir une toute petite meulière avec des restes de bâtiments, des meules et un site d'extraction absolument sensationnel, la Forêt, dominant les gorges de la Cesse
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Ancien bâtiment, falaise meulière, meule et demi meule |
ADDITIF :
Sur mon 2nd blog, tout proche d'ici et en un clic : Le Moulin de Monsieur
Que de pierres ! Ce site va nous intéresser à coup sûr, nous avons hâte de le découvrir au soleil. Ton récit nous incite à y aller car tu as pris soin de ne pas tout nous dévoiler, c’est le suspens et c’est bien ainsi. Nous attendrons donc le beau mois de mai pour nous laisser guider, merci Amedine. Bises.
RépondreSupprimerJe pense qu'on va se régaler, par la convivialité au moins et puis on fera une seconde visite : embarras du choix ! Bises
SupprimerEt bien voilà une destination pour le mois de mai originale, après les carrières de ľAude et la voie romaine en Catalogne. Une occasion pour notre petit groupe de se retrouver.
RépondreSupprimerAvec grand bonheur; on étoffera cette visite par une autre et le groupe s'agrandira peut être de 1 ou 2 personnes. Bientôt faudra louer un minibus !! Bises
Supprimertu as le don de braver les éléments , hélas je n'en ai plus la force et le courage . Mais ce paysage sauvage et ce conte des meules me plaît bien . Nous aurons plaisir de nous retrouver pour découvrir ce qui manque dans ton récit et sous un beau soleil, que de moments agréable à venir . A bientôt donc sur ces sentiers déserts et quel silence , que nous égayerons de nos rires et bavardages . bises et pleins de caresses à ta tribu . en attendant je poursuis mes lectures de tes aventures dans mon fauteuil bien au chaud .
RépondreSupprimerJe pense que cela vous plaira beaucoup. Peut être agrémenterons nous la visite d'un petit apéro au vin de la Livinière cela participerait de l'hommage qu'on rendra à ce beau parcours...lol...et cela augmentera la gaité. A bientôt !
Supprimerpour le plaisir de tous ... et comme on dit " à la revoyure"
RépondreSupprimerC'est cela !
Supprimersite avec une vue imprenable sur le minervois.
RépondreSupprimerRhoo 🤩 Tu ne seras pas surprise, si je te dis que le second site me plaît d'avantage au premier, bien qu'ils soient tout aussi intéressant l'un que l'autre mais la découverte du second ajoute un certain charme au lieu. Superbe ! Bises
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