Cette balade fait suite à celle que nous avons faite entre amis, en haut, sur son arête tourmentée.
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Fragment de la Serre |
C’est une autre vision de la Serre que je vais découvrir par
cette piste bien carrossable, d’une demi douzaine de km, qui longe le bas des
falaises ; le ruban de terre mêlée de schiste sombre est en parfaite
opposition avec les falaises calcaires qui s’élèvent tout près : une
histoire de transition brutale entre deux roches. Une très ancienne page d'Histoire géologique.
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Dans son ensemble |
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Route d'accès |
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Et la piste |
Ces collines
et pentes assez escarpées furent le territoire de la vigne qui recule
gaillardement au fil du temps, remplacée d’abord par de la friche puis par un
inextricable maquis dont on n’imaginerait même pas qu’il reçut des cultures
voici 100 ou 150 ans. Si ce n’était la présence d’un "casot" en ruine émergeant
du maquis, on jurerait que ce fut toujours maquis.
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C'était des vignes |
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Casot au pied de la montagne (zoom) |
Ce paysage de collines moutonnantes aussi douces que des
coussins, vues d’en haut, s’avère être un féroce rempart entre la muraille et
les terres cultivées.
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Qui imaginerait qu'il y avait autant de vignes? |
Dans un premier temps je vais m’essayer à grimper aux
falaises et surtout rejoindre une grotte par un sentier dessiné sur la carte.
Ce n’est pas difficile à trouver, par contre suivre le sentier sera un parcours
du combattant.
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C'est un sentier |
Un sentier, ce fouillis infâme de végétaux hérissés
d’épines, où même les arbustes sont un
rempart ? Un sentier, ce minuscule tracé en perdition, jamais emprunté et
se refermant comme un trait tracé sur de l’eau ? Je finis par le perdre
tant il ressemble à s’y méprendre à son environnement, heureusement la vue aérienne
de google maps me permet de le retrouver.
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L'enfer vert |
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L'enfer vert à traverser |
Lorsque j’émerge à demi épuisée de cet enfer vert, c’est
pour rencontrer l’enfer gris des éboulis me faisant reculer impitoyablement à
chaque pas : me cramponnant aux rochers et aux arbustes je finis par
arriver à la falaise que j’escalade difficilement, même la roche y est hostile.
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Eboulis difficiles à franchir : très croulants |
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Erosion sur calcaire |
Lissée par des eaux torrentielles depuis la nuit des temps
ou ravagée par l’érosion, la grimpe y est difficile. Je m’accroche à la façon
d’un gecko , j’inspecte les lieux, de belles arêtes se profilent, la grotte est
très loin, je redescends. Je bifurque entre buissons et pierriers , mon
acharnement, pour une fois, jette l’éponge : je reviendrai, avec du temps devant moi. Altitude 474 m.
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Le coup de coeur du jour |
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Détail |
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Détail |
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La grotte : sera t'elle accessible ? |
Deux anciennes cultures,
emplies de buissons, dissimulent une ruine dont je ne trouve même pas la
porte ! Il me faut brandir l’appareil photo par la fenêtre pour en voir
l’intérieur, et si j’ai trouvé la ruine, invisible, c’est parce que des tessons gisaient sur le
chemin. En fait, c’est à une véritable exploration, fascinante malgré sa
modestie, que je me livre ; je reste sur ma faim d’arête effilée comme une
lame et de grotte, il y a de l’avenir
ici.
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Un casot enfoui
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Et il y a même une magistrale surprise que me révéla mon ordinateur à la maison : il semblait y avoir une arche au-dessus de la gtrotte. Quelques jours plus tard, j'allai vérifier in situ et je découvris cette petite merveille!
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La grotte surmontée d'une arche |
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Oh cette arche ! une vraie anse de panier |
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Les projets sur site : en rouge, la grotte, en jaune, l'arche , en vert, l'arête |
Je retrouve ma voiture, altitude 262 m, et je continue à
suivre la piste, sur laquelle des flaques n’ont pas dégelé. Le Canigou m'accompagne, jouant à cache cache.
La piste étant de
bonne qualité, elle me laisse le loisir d’inspecter tout en conduisant. Et la montagnette faite de falaises creusées
de ravins, encombrés de végétation, est une véritable muraille infranchissable
. On y chercherait vainement un passage pour humain, ce qui la rend fascinante
à mes yeux . Comment y accéder ? Où se glisser, où tracer son chemin
pour arriver en haut…et Grands
Dieux ! pour quoi faire, puisque le maquis du haut est tout aussi
inextricable ? Une forteresse de pierre…percée de cavités sombres, autant
de grottes mystérieuses et inaccessibles. Ancien habitat ? Quel humain
aurait pu s’y aventurer ? Ancien chemin d’eau en des temps où l’homme
n’existait encore pas ? Plus vraisemblable, au vu de la roche lissée comme
marbre que j’ai du gravir.
Cette Serre que nous avons parcourue, en haut, entre amis, et pas
toujours aisément, est encore plus impressionnante vue d’en bas. N’eut
été le froid glacial, je me fusse bien posée pour contempler. Mais me voici à
nouveau au vent et il est bien aigre ! Je cherche, selon mon habitude, un
passage, une voie, un accès, comme si je devais m’y aventurer. Un jeune chasseur
me décourage vite : le sentier que je viens de repérer me conduira aux
falaises mais ensuite le demi tour s’imposera, même les chasseurs n’y vont
pas ! Qu’importe, j’irai un jour jusqu’au terrain de chasse, contempler
ces fascinantes murailles en leur laissant leur inviolable beauté.
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Côté nord, une muraille Cet ancien cortal près de la piste est inaccessible à cause de la végétation inextricable |
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Côté sud: Montpy |
Et peut être, pourquoi pas ? découvrirai-je la faille dans la muraille, prête à me conduire en haut?
m |
Pourquoi pas ? Le rêve est permis La réalité décidera |
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Style tourelles |
Dans les murailles plusieurs grottes attisent ma curiosité, mais elles sont absolument imprenables.
Je me résous à leur tourner le dos et peu à peu, je rejoins
la vie secrète des vignobles en hiver, figés dans leur nudité, alors que le
soleil d’hiver prend pour un instant une incomparable lumière dorée.
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Les vignes les plus hautes meurent peu à peu |
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Là c'est le mas qui agonise |
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Mais qu'il est beau ! |
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Dernier regard, la lumière va trépasser |
Décidément ce coin peu connu, secret et sauvage à la fois
est d’une rare beauté. Mais il produit un nectar qui, s’il se boit avec
modération, se déguste sans modération
aucune. Il a pour nom Maury.
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Romarin timidement fleuri |
Comment ne pas tomber sous le charme, tes photos nous attirent. Bises
RépondreSupprimerComment ne pas tomber sous le charme, tes photos nous attirent. Bises
RépondreSupprimerSous le charme j'y suis tombée aussi à cause de l'aspect infranchissable donc mystérieux, en fait, l'obstacle n'est pas la roche mais les arbres et buissons . Bises
Supprimerde belles photos, un beau texte, une aventure tronquée mais que de plaisir. Merci Amedine
RépondreSupprimerOui les aventures sont souvent tronquées ces temps ci car elles sont davantage en mode exploration qu'en mode randonnée , donc découverte à petits pas...mais je n'ai pas dit mon dernier mot...ce sera Champagne lorsque je réussirai...j'ai déjà 2 bouteilles en stock, car je suis sur deux fronts ! Bises
SupprimerLa crête nous a fasciné, vue d’en bas la Serre est tout aussi belle mais il faut s’appeler Amédine pour oser s’y aventurer... bravo ! De belles images de cet endroit fantastique et un texte intéressant, vont sans doute nous pousser à aller faire un tour sur cette piste au panorama impressionnant. Tu es tout terrain, rien ne t’arrête, merci pour ce récit. Les dinosaures sont moins futés.
RépondreSupprimerOh que si qu'on va y aller ensemble, juste pour saluer mes échecs ou réussites, dont dépendront les vôtres, il faut "un éclaireur" dans ce type de terrain. Et on fêtera dignement tout ce qu'on voudra, après tout, cela le vaut bien !
SupprimerEncore une belle escapade ! Merci com d'ab'. Fès apolit Lobo peut-être s'y est-il caché..Una petita dona, se pot que li donara fam...!? (Désolé pour les fautes !) Donc, bien que je souhaite que Lobo puisse atteindre la haute montagne, fais attention. I gracies a tù. ASP
RépondreSupprimerJe ris bien devant tes expressions catalanes. El Llop me trobara la carn massa dura! Oui je me tiens bien loin de ces évadés de loups !Même si je suis une viande un peu racornie, sait on jamais...
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