"Las tinas " de Banyuls sur Mer (66) ou les cuves d'en Reitg

 

 

Las tinas Banyulencas (les cuves de Banyuls)

Deux des quatre cuves

Non ce ne sont pas des cuves emplies de ce merveilleux nectar à savourer  sans modération, nommé "Banyuls", mais ce sont  d’étonnants vestiges d’un passé vieux de plus d’un siècle que nous allons visiter avec Claude et Josy. Hier 31 décembre dans un soir bleu glacé, nous avons posé nos véhicules aménagés sur un bord de petite route de corniche, bien au dessus de la mer et nous avons terminé l’année maudite 2020 dans un décor sublime pour accueillir 2021. Bref un changement de millésime festif. Pour une année porteuse d’espoir.

Belvédère pour un an nouveau

Réveillon de bonne heure

Décor nocturne : Banyuls sur mer

La nuit fut secouée par un vent violent, et un matin  froid et aigre coupe nos velléités de grande randonnée. 

Allons donc voir les tinas d’en Reitg. Du Col des Gascons, 387 m,  partent  une piste et des sentiers dont le GR10 qui conduit à l’Atlantique en traversant les Pyrénées.  On se contentera de 2 km de ce GR, un joli sentier qui court au flanc de la montagne de schiste  dominée par la Madeloc et le fortin de la Batterie 500.

Tour à signaux de la Madeloc

Ce sentier  joliment pavé, soutenu par un muret, longé par les murettes d’anciennes vignes, mène rondement à une belle ruine, élégante, toute de schiste construite, avec une ouverture en arc de cercle.  

Le décor

En vue de la cave de Reig

Et, de part et d’autre d’une petite entrée,  deux pièces étrangement revêtues de carreaux de céramique rouge, murs et sols, quatre vastes cuves à vin qui devaient contenir chacune plus de 200 hectolitres de vin de grenache, le cépage d’ici. Il n’y a plus ni toit ni plafond, ni même  de quelconques vestiges, ce qui me surprend.

L'entrée

Mur de cuve

Par grand soleil
Photo C ou J Calvet

Carrelé du sol au plafond

J’essaie de comprendre, je fais le tour de la bâtisse, l’architecture laisse deviner que, adossée à la pente – et aux vignes - , donc semi enterrée, cette cave recevait les raisins par le haut, par l’arrière.

Perfection de la façade

Arrière du bâtiment : plate forme et un vestige de ciment au long du mur qui devait
assurer l'étanchéité lors du vidage des raisins

A l'arrière, de nombreux vestiges : emplacement où arrivaient les mulets bâtés portant les raisins et site de vidage dans les cuves

Le sentier d'arrivée qui continue
vers le Col de Vallauria

A l’arrière, de petits bâtiments ruinés ne m’expliquent rien, et j’apprendrai par la suite que se trouve là une source.

Logique puisque qui dit cave dit eau, pour le nettoyage ; il devait même y avoir une citerne conséquente !

La colline envahie par la végétation laisse voir encore les murettes de soutènement des vignes, une visite approfondie s’imposera prochainement.

En vue aérienne, on devine les murettes des vignes 
au dessus de la cave

Des vignes si haut et si loin du village…Il existait jadis, m’expliquera plus tard un promeneur, le « droit de rabasses » (les ceps) : le vigneron propriétaire prêtait à ses ouvriers des terres ingrates et incultes afin qu’ils puissent défricher, bâtir des vignes, car dans ce relief, des vignes se bâtissaient selon une méthode employée depuis le Moyen Age par les Templiers. Ces ouvriers avaient droit au produit des « rabasses » soit les raisins, à faire leur vin dans la cave du maître et avaient devoir de donner 1/5 eme de la production au maître. La terre lui était rendue lorsque la vigne cessait d’être cultivée.

Murettes sur la colline dominant la cave

Que devenait ce vin et comment était il transporté au village et au port 2km plus bas à vol d’oiseau ?

Un jour vieux de 26 ans, lors d’une rando avec mes élèves, je découvris un morceau de canalisation vernissée le long du sentier et un vigneron m’expliqua que c’est par ces canalisations que descendait le vin des cuves dans la montagne. Cuves que nous avions vues alors. Les mêmes je suppose.

Fragment de canalisation trouvé en 1994

Mais mon érudit du jour me conte que ces canalisations conduisaient l’eau dont regorgent les hauteurs de la montagne, véritable réservoir, vers Banyuls et un lieu nommé La Basse, où une sorte d’étang alimentait jardins et cultures. Alors…saurai-je un jour ? Eau ou vin ?

Nous continuons notre balade vers le Col de Vallauria qui ouvre sur des randonnées, des grands espaces reconquis par la végétation, des vignes, un décor sauvage et beau, cerné de montagnes qui donnent envie d'aller tout explorer.

Quel vent !!

Très minéral le décor : du schiste

Vignes

Madeloc, ancienne tour à signaux

Chemin muletier

Cette journée de 1^er janvier 2021 resta un cadeau malgré le temps médiocre. Cadeau d’amitié, cadeau de belles images, d’une belle rencontre, dont voici un petit pêle mêle en attendant d’enrichir l’histoire…

Retour sur la piste 

Une rando qui a du piquant

Bousculés par le vent

Ebouriffées par le vent glacé

Autrefois c'était des vignes et un petit casot 

Et au bord du ravin se trouvait une petite cave : on
voit encore les carreaux, au zoom
(but d'une future découverte)

Un peu plus bas dans la vallée

Je ne peux m'en empêcher!

Sur la route, avec un décor !!

Pas très large la route en corniche (Ph C Calvet)

Mais dans un de ces décors !

ND de la Salette 

Du côté des vignes

Création de vignobles de Banyuls faite par les Templiers

Du côté des festivités, 

Claude, le photographe et nous deux, Josy et moi,

 nous vous souhaitons une bonne année

            2021

 

En chiffres : 4.4 km de balade glacée

Situation sur le GR 10

Trajet en bleu GPS de Claude