J'avais dit, en ce jour d'août, "je reviendrai dans cinq semaines"
Cinq semaines en furent onze. 78 jours, jours de labeur, jours de joie, de peine ou d'ennui, jours de montagne, jours de mer, jours de lassitude...jours d'attente. Surtout d'attente. J'avais donné rendez vous à l' Aubrac, il ne pouvait venir à moi.
Alors j'allai à lui..
Ce soir d'octobre, je pars à la presque nuit; j'aime la route de nuit, voir mourir le jour et monter la nuit sous les phares, paysage rétréci, que l'on connaît, puis que l'on devine, la double lueur, les feux des autres, les rubans d'asphalte, des souvenirs qui remontent en "paysage connu", années d'étudiante, il y a un demi siècle, l'autoroute à créer, les courses poursuite entre étudiants, en 2cv, les premières années d'indépendance, enfin celle qu'on croit, les années où tous les rêves sont permis, et puis un peu plus tard, les études à nouveau, le petit enfant que l'on laisse, les rubans de l'autoroute à peine créée, l'arrêt brutal à Narbonne, la suite viendra plus tard, et la vraie vie qui s'est installée...j'ai 90 km pour faire ce chemin à l'envers, malgré moi. L'entrée de l' A75 me délivre de ces images. D'autres viennent, plus proches, mes aller retour au Larzac, voir naître le printemps semaine après semaine, les crapahutages dans des sentiers déserts, le coeur battant au vertige des falaises, la pluie battante d'un épisode cévenol, les corniches du Tarn ou de la Jonte, j'arrive au viaduc de Millau, j'imagine un grand voilier brillant dans la nuit, il n'est que points rouges, cessons donc les rêves: l' Aubrac est à ma porte. Ou presque...
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Tel que je le verrai au retour |
Je quitte l' A75 et d'entrée c'est la rude montée sur l' Aubrac, petite route des Salces, sinueuse, illuminée de fauve et d'or dans les phares, fougères, hêtres, me voilà arrivée au port, aux portes, buron des lacs de Bonnecombe, 314 km, 23 h 30. 1300 m d'altitude.
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Montée sur l' Aubrac |
Le lendemain, de l'Aubrac je ne vois rien qu'une brume épaisse et le halo du soleil levant. Me voilà à 1300 m d'altitude, c'est celle, moyenne, du plateau. Il ne fait pas froid, encore.
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Aube depuis ma chambre |
Mais j'espérais l' Aubrac dans tous ses états : le vent, la pluie, la brume, la bourrasque, le soleil. Je serai servie, tout cela me sera offert, je ne le sais pas encore. Et juste assez de soleil pour faire chanter les couleurs.
Qui ne sait pas ce qu'est l' Aubrac ne verra sans doute qu'un long et monotone moutonnement de collines, sans maisons ni villages sinon une ferme campée de ci de là, ne verra qu'un grand désert végétal semé de rares bosquets, des chemins de terre bordés de murs à l'infini, des tas de rocs ou clapas, un ruisseau sinuant dans du marécage, des bestiaux paissant mollement et des barbelés à foison. Il verra solitude, et peut être tristesse, ennui, monotonie, son "calvaire" sera vite fini, le monde n'est pas loin, les villes se profilent au nord. Il ne verra même pas les gouttes bleues des anciens lacs glaciaires qui se cachent au non curieux.
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Immensité |
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Quelques perles d'eau : lac de Born |
Qui aime l' Aubrac n'en verra pas l'âme, la profonde essence, la vie dans les chaumières, les labeurs des champs en toutes saisons, mais comme moi, il pourra sentir juste sa terre, épaisse et sombre, souple sous les doigts, moelleuse sous les pieds, couverte d'herbe nourricière rase parce que tondue, émaillée de la couleur de quelques fleurs rescapées des brûlures de l'été et réveillées par les pluies. J'ai quatre objectifs pour ce retour en Aubrac : le voir en automne (faute d'oser l'hiver), parcourir à pied les grands espaces, manger un bon aligot, mais surtout, faisant lien avec tout cela, retrouver les vestiges de la voie Romaine qui existe en pointillés sur la carte.
Rien à faire, les chemins m'attirent !
Et ce sera sur cette voie romaine que je m'imprégnerai de l'Aubrac autant que sur tout le reste.
(Ce sera un autre récit).
Quatre objectifs pour trois jours.
En cette saison, l' Aubrac est coloré : les champs ont reverdi, les bosquets de hêtres flamboient, les ruisseaux méandreux s'habillent de bleu ou d'argent selon le ciel, voire d'or au couchant.
Des ponts étonnamment vastes franchissent ces ruisseaux squelettiques, de quel passé parlent ils ? Les ponts offrent un regard sur ces vallées abritant des marécages, des tourbières et peuvent offrir l'exception d'une rencontre d'exception...
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Pont sur le Bès, le cours d'eau principal de l' Aubrac |
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Pont de Marchastel |
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Jean Paul et Marie Céline Pelras Pont des Nègres, Les Plesches |
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Lui, il sait l'âme profonde de son pays d' Aubrac |
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Même lieu, Les Plesches, en hiver Photo Jean Paul Pelras |
Les rochers, en boules, en pointes, en falaises, en pains de sucre, en tas, en colonnes, en écailles : des clapas, des orgues, du basalte, du granite. Le granite donne des sables sur les chemins, le basalte des billes sur les terrains. Aubrac, terre de volcans, terre de glaciers et de moraines, Aubrac terre vivante de son passé.
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Prismes de basalte |
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Cascade de Déroc |
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Chaussée de basalte, Pont des Nègres Les Plesches |
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Je m'offre même un brin d'escalade ! |
La roche domestiquée par l'homme donna des murettes, des burons, et des drailles, longs chemins de transhumance enclos entre des murs. La roche est omniprésente, on la devine sous la couverture moelleuse de la pelouse.
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Draille de transhumance (Rieutort) |
Le buron, incontournable élément du paysage, naquit dans sa forme actuelle au milieu du 19 eme siècle : 300 burons donc 300 sources. Nommé "mazuc" en occitan, il était constitué de trois pièces dont une semi enterrée, la cave et 4 hommes y travaillaient du 25 mai au 13 octobre à la fabrication des fromages. Des burons j'en ai vus, certains sont convertis en restaurants, d'autres continuent la fabrication des fromages, tel celui de Latreille où son propriétaire me laissait camper pour la nuit, il en est qui sont ruinés, certains sont flanqués d'un arbre, tous sont beaux avec leur toit de lauzes pointu, qui émerge des rondeurs amollies des collines. Les burons sont nés avec la mutation de l'élevage qui, d'ovin, est passé au bovin; je n'en raconterai pas l'Histoire. Mais il est vrai que mon regard cherche et fouille la moindre ondulation de terrain à la recherche de ces demeures isolées et élégantes quoique massives, hautes en raison de l'étage qui était indispensable à la vie humaine pendant ces presque 4 mois.
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Buron de Latreille |
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Born Haut |
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Buron de Born Haut |
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Born Bas (ancien buron ruiné; reconstruit à proximité) |
Les chemins semblent partir vers l'infini, ils montent vers le ciel, ils stoppent net à une barrière. Alors on pousse la barrière, on se glisse sous les barbelés ou on les enjambe, et on continue, à pied, on peut marcher à l'infini.
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Oui on enjambe ! |
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On se glisse ou on enjambe, ou on contourne... pour se glisser ou enjamber, ailleurs. |
Les ciels coiffent ce plateau battu des vents, fouetté par la pluie, enveloppé de brumes dansantes et sans doute, alors que je marche dans la brume et le vent, pourrais je voir sans surprise arriver des tourbillons de flocons.
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Ciel ! Franchir ces clôtures n'est pas le Paradis ! |
Les arbres pleurent la pluie de la nuit avec des larmes de feuilles, en deux jours je vois se dépouiller les bosquets qui deviennent alors dentelle argentée.
En ouvrant bien son regard, l' Aubrac est un infini changeant à chaque moment : il vit, en cette saison par les lumières et couleurs, même celles du vent. Le vent vient du sud, il a la même texture que chez moi et ils pousse les mêmes nuages pressés, sombres dans un ciel gris. Alors que le plateau somnole de la langueur automnale, que les derniers bovins attendent leur transhumance à coup de bétaillères, un peu chaque jour, savourant encore un peu l'herbe odorante, (il faut s'y coucher pour sentir un léger parfum de serpolet, et s'y coucher je n'en ai pas fait l'économie), alors que tous les touristes sont partis, c'est le ciel qui bouge, qui court, qui s'effiloche et même, par moments, enveloppe. Alors l'Aubrac se décolore, perd ses contours, et prend un visage de Madone sous ses voiles pour redevenir très vite rieur et primesautier.
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Tourbière désaffectée |
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Burons proche de la voie Agrippa |
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Depuis la voie romaine, vaches dans la brume |
Les hêtraies, en bouquets dispersés sont magnifiques : le soleil y est de rigueur pour y allumer feux et flammes attisées par le vent qui les fait chanter puissamment. Des troncs tourmentés, voire divisés, affichent leur âge : ils élancent au ciel ou vers leurs voisins des bras noueux couverts de mousses et champignons, jardin aérien. J'y marche en silence, dans des pentes impressionnantes. J'imagine que jadis l' Aubrac pouvait être couvert de forêts et qu' y ont été défrichées toutes les terres cultivables donc relativement peu pentues. A l'orée de ces forêts croissent les cèpes, mon sac s'alourdit...
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Oui, l' Aubrac se dépouilla dès le 12 eme siècle, de ses forêts pour laisser place à des cultures, puis à l'élevage, moutons, ensuite bovins. La forêt déserta les plateaux, demeura dans l' Aubrac des vallées et des rivières, cédant la place à un bocage. Depuis, dans les années 1960, des haies de conifères furent replantées, en lignes, en angles, étonnante géométrie à laquelle la photo aérienne donne du sens.
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Lumière naturelle |
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Haies coupe vent |
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L'autre Aubrac, celui des vallées et bocages |
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Lac des Picades |
Parler du vent sur l' Aubrac, le vent qui y souffle la moitié de l'année, sans entrave, vent d'ouest, c'est quasi un pléonasme, comme parler des pluies ou de la neige. Pourtant l'été y fut terriblement sec et les neiges, je ne les connaîtrai jamais malgré mon grand désir. Le vent y était, venu du sud cette fois, et il ne quitta guère le paysage de mes nuits et de mes jours. En longs sifflements nocturnes s'enroulant à mon camion, en écharpes furieuses ou en caresses rieuses, au long des chemins, en roulements, grondements, ruisseaux, cascades voire trains dans les futaies, on eut dit le vent de mon pays, mais, dépaysée, je le trouvai changé. Il avait fait beaucoup de chemin pour parvenir à moi. C'était lui qui m'aurait guidée, si la brume m'avait enveloppée.
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Le vent a soufflé.. |
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Et les larmes sont tombées |
De l'Aubrac j'ai pu goûter aux attraits diurnes et nocturnes : des nuits (avec autorisation des propriétaires), l'une, merveilleuse, dans une immensité d'hectares jamais connue, à perte de vue, au bout desquelles, par habitude, mon regard cherche la ligne bleue des montagnes. Plus tard, la voûte noire étoilée m'enveloppera, et le silence, il n'y a pas d'habitants des km à la ronde hormis un troupeau endormi; dans la nuit, un croissant de lune jaillira de l'horizon et creusera de vagues reliefs autour de ma couche. La nuit suivante, seule dans une grande ferme vide, j'écouterai tomber la pluie drue, siffler le vent mauvais et pleurer l'arbre sur mon toit, tout proche de la Via Agrippa.
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Montorzier |
Ne parlons pas de l'hospitalité et de la gentillesse. Il y a 6 habitants au Km 2, certes, mais je n'ai trouvé que sourires, chaleur humaine et saluts amicaux du haut des énormes tracteurs. Il est vrai que je suis gentille aussi !
De l' Aubrac et des trois jours que j'y passai, je pourrais raconter sans m'arrêter, autant que j'y ai marché, 20 km, entre terre et ciel, entre rocs et eau, entre chemins et bosquets, mais ce serait ennuyer ou trop déflorer. Ou trop donner envie ?
On m'y a donné rendez vous en juin quand les prairies ne sont que tapis de fleurs. Alors....
Alors cet Aubrac, il a bien un défaut quand même ...Il suffit de pousser certaines portes...
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Burons des lacs de Bonnecombe |
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Nasbinals, Maison Bastide |
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L'art du vrai aligot : étirer et couper aux ciseaux Buron des lacs de Bonnecombe |
Et l'on y prend quelques kilos !!
En chiffres : Altitude moyenne du plateau 1300 m
Distance totale parcourue dans ce voyage de 3 jours : 730 km dont 600 env d'autoroute (AR)
Distance parcourue à pied : 20 km
A Jean Paul et Marie Cé
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L'Aubrac dans le Massif Central |
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L'Aubrac |
Eh ben.... quel séjour dépaysant !! Il ne manquait, en définitive, que l'âne "Patrick" (CF : le film "Antoinette") pour t'accompagner dans ton périple ! Mais il me semble qu'il y avait quand même un "chat femelle" qui te tenait compagnie la nuit ! ;) Et puis, ces terres sauvages et austères, au premier abord, d'un Aubrac dont le seul nom évoque des histoires anciennes si bien contées par Claude Michelet entre autres et une certaine "Lison", à présent ! Et si on remonte plus loin dans le temps.... une drôle de "Bête" aussi y a sévi, du moins dans les légendes ! Merci "Lison" ! Un du fan club !
RépondreSupprimerIl en est qui sont fans de l' Aubrac et d'autres qui sont fans de celle qui sait - un peu - conter l' Aubrac. J'ai évité cette fois le Gévaudan de peur que l'on m'y reconnut, Modestine n'y passa pas avec son Stevenson favori, les pèlerins de Compostelle y promènent leur foi ou leur passion, côtoyant la mienne (de passion), Julien Gracq s'éprit de cette "mer de lune" , et je n'ai pas encore bu à satiété à cette terre qui parle au coeur de la terrienne que je suis. Alors il y aura d'autres contes d' Aubrac revus par Lison. Merci à toi de me suivre !
SupprimerJ'ai vu aussi que tu t'étais délectée de quelque bonne chère locale et roborative, de quoi bien te rassasier après dépenses de moultes calories ! On peut y passer l'hiver sans crainte, avec de tels plats, en Aubrac, pour peu que l'âtre soit bien alimenté !! :)
SupprimerPasser l'hiver dans les chaumières le ventre plein devant l'âtre certes...mais naviguer dans mon camion...brrr
SupprimerOu que tu sois, tu sais nous faire vivre et rêver, merci pour ce voyage un peu surnaturel mais tout aussi plaisant
RépondreSupprimerJ'oublie B B
RépondreSupprimerTu sais que je fais comme toi : comme les enfants on s'enthousiasme de tout non ? Il suffit juste de le conter...Bisous BB
Supprimertrès beau annonçant l'hiver peut-être ou un drôle d'automne bien sec ?
RépondreSupprimerNous étions à l'hôtel Bastide le 21 !
Tu as donné une âme à cette région austère et tu as su nous la faire apprécier. Les burons, une mini chaussée des géants, des lacs, de belles couleurs d’automne et des étendue sauvages, tout est réuni pour avoir envie de d’y aller. Tu es une vraie conteuse, bravo ! Bises Josy.
RépondreSupprimerMerci pour ce joli commentaire ! bisous
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