Même si la montagne faisait partie du cadre de ce film...
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Ici c'est beaucoup plus simple : pas de crimes, meurtres et autre pendaison dramatique, mais juste une très belle journée...en montagne. Et en duo.
J'ai commencé le périple en solo en bivouaquant à Formiguères, un petit village du Capcir, juste très tranquille avant le coup de chauffe de la saison des neiges.
Une soirée avec pour décor l'église un peu bâchée qui a frémi toute la nuit au vent léger de la montagne. L'avantage ? De mon lit, sans effort ni lunettes je vois l'heure : c'est cool !
Au matin, Alain me rejoint, avec du pain frais dans ses "bagages".
Et nous voilà partis - en duo- sur les pistes (de ski de fond) pour rejoindre en voiture le point de départ au plus haut, 2100m d'altitude.
Derrière nous le Madres où nous étions il y a 10 jours |
Nous remontons rapidement la Serra de Mauri, une longue barre de crêtes style plateau qui, l'hiver, se transforme en Sibérie parcourue d'un blizzard plus que réfrigérant !
Le chemin, véritable piste qui conduit au refuge des Camporeils est agréable à parcourir sous ce temps estival de 11 novembre: un don du ciel..l'été de la St Martin. Il fait presque trop chaud, déjà.
Tiens, justement ils pointent leur nez, curieux de ce duo d'humains qui leur rend visite, car, pour l'heure, il n'y a pas foule. Eux, les deux Péric
On avance un peu, histoire de les laisser se dévoiler et ils éclatent dans toute leur majesté : il va falloir redescendre de 200 m avant de les "attaquer".
Version automne |
Version hiver |
Un des paradis des pêcheurs . Alain les connaît et me les présente : Etang del Mitg, Estany gros , de la Bassota, etc..Il y en a tout un chapelet, étagés, discrets.
Reflet du Pic des Camporeils 2671 m |
Derrière nous, au loin, flotte le Canigou drapé dans une légère mousseline de soie qu'il ne quittera pas de sitôt alors que pour nous c'est allègement de la tenue plus que nécessaire. Quelle chaleur !
Le Canigou et son écharpe de soie |
A présent vont commencer les choses sérieuses : la grande montée vers ces deux Seigneurs que j'ai toujours admirés. Je rame un instant dans ce paysage lacustre ; certes c'est plus logique que de ramer dans la caillasse!
Cela ne va pas durer longtemps...toujours ma nutrition mal gérée.
Un petit "arrêt carburant " et c'est reparti : je me sens pousser des ailes car on aborde à mon monde favori, celui des cailloux. Il suffit que je pose le pied sur eux pour qu'un indicible bonheur s'empare de moi. Et que je me sente plus légère. C'est bizarre....
De plus on marche face nord, donc surtout dans l'ombre, cette fraîcheur m'est salutaire.
Les schistes en lauzes tintent joyeusement en s'entrechoquant, j'aime leur chanson qui raconte la montagne, et les éboulis, et le gel qui les éclate en lamelles. La roche me parle toujours.
Face nord des Péric |
De plus cette face nord que j'avais pu contempler, en hiver, me fascinait par sa pente, sa roche, son aspect froid et austère. Je n'avais jamais imaginé que le sentier justement puisse s'y loger.
Au dernier plan, le Madres et le Canigou, avant dernier, la Serra de Maury, les Camporeils et la pente de rochers.
La pente, écrasée ci dessus reste bien réelle, sous le soleil ardent, et presque sans s'en apercevoir, on est au sommet du Petit Péric.
Panorama, vers l' est |
Au premier plan les étangs Secs |
Sommet du Petit Péric 2690 m |
On ne s'attarde pas au Petit Péric, l'objectif est le grand, là tout en haut, après le col sur lequel on doit redescendre (-82 m) et je repère déjà avec bonheur que le sentier serpente dans la roche. "Je n'y arriverai jamais" avais je dit à Alain, qui souriait d'un air entendu. Bien sûr j'y suis arrivée, certes il aurait mis un peu moins de temps mais très fair play, il a préféré m'attendre et nous voilà juste en retard d'une demi heure sur l'horaire évalué au terminus . Trois heures 25 de marche se sont écoulées et nous avons gravi 1000 mètres. "Terminus, tout le monde descend" mais pas tout de suite !
Au sommet : 2810 m |
Alain sur fond de Bouillouses : un de ses lieux de pêche favoris |
Etang de la llosa |
Chapelet de Camporeils |
Les Etangs Bleus |
La seconde neige est tombée voici quelques jours, il n'en reste que quelques petits tapis moelleux qui se prélassent au grand soleil. Et que je foule avec mes pieds nus par jeu: le yéti, pensera t'on, a singulièrement rapetissé.
Nous reprenons la route en sens inverse, enfin presque, car nous allons faire la descente de mes rêves, en direct, à partir du col dans la grande pente noirâtre.
C'est dans une échancrure de ce col que nous allons littéralement plonger : 200 m de dénivelé sur 400 m linéaires, une belle envolée. D'ailleurs je vole ! Non, je dévale.
Descente (à 35 ° ) du grand Péric sur le col |
Depuis le col, en haut, descente sur le versant nord |
La rudesse de la pente, vers l'amont de la vallée est parlante.
Ou vers l'aval. La petite rocaille cède le pas aux éboulis de plus en plus gros. C'est incroyable tout ce qui a pu se détacher de la montagne au fil du temps et ce qui va encore se détacher !
On trouve des éboulis couverts de mousses ou lichens et d'autres plus récents, encore rougeâtres et vierges de toute trace végétale. La montagne est vivante, sans cesse.
On atterrit dans le grand théâtre où pavoisent les étangs, soudain moins bleus, où coulent ruisseaux et rivières, sur l'herbe ou sous la roche, théâtre qui bruit de la vie de l'eau.
Je repère un sommet qui m'attire mais qui n'attire qu'une grimace chez Alain...j'irai donc un jour en solo.
Le Pic de Camporeils |
Etang del Mitg |
15 h 45, nos ombres s'allongent sur le plateau désertique de la Serra de Mauri, cette Sibérie hivernale où les arbres rabougris ne demandent pas à pousser davantage.
C'est presque le terminus d'une très belle randonnée qui me conforte dans une certitude : moi, la solitaire, je me surprends à partager avec joie ces moments de communion avec la montagne ce qui me paraissait impossible il n'y a pas si longtemps... Merci, mon jeune ami ! D'autres projets se dessinent à l'horizon...des montagnes, des sommets et des lacs. A bientôt....sans doute...
En chiffres
Dénivelé: 1200m
Temps effectif de marche : 7 h 25
Distance : 12 km environ
Bonjour Lison, à chacune de tes balades, je découvre les Pyrénées, des paysages dont je ne me doutais pas. Quand je pense que certains partent si loin pour ce genre de randonnées, Patagonie, Yemen, ... alors qu'ils ont cela à deux pas de chez eux. Enfin... pour moi qui vient du bord de la méditerranée, ce n'est la "mer" qui m'a incité à partir si loin ... mais plutôt la "fille"... :-)
RépondreSupprimerBonjour, Pierre j'ai souri en te lisant, "plutôt la fille" et tu ne t'es pas trompé puisque tu y es resté !! Tu sais souvent les rêves d'un ailleurs sont l'apanage de la jeunesse et "l'arrière saison" soit nos âges concrétisent leurs rêves d'antan. C'est plus poétique que de dire la chèvre de Monsieur Seguin existera toujours. Bises Pierre , dans les mers de là bas "en bas"
SupprimerMerci pour ces photos magnifiques .. j'ai toujours rêvé de voyager depuis mon enfance de découvrir des pays lointains .je les ai réalisé grâce à mon frère parti en Nouvelle Calédonie. Mais ton reportage m'a emmené dans ces Pyrénées que je connais mal où hélas je peux plus monter si haut .je les contemple du bas... mais le plateau ,Les pentes caillouteuse, les ruisseaux, les lacs ,les sommets ..je les découvre avec toi et cette neige que j'ai foulèe avec toi... j'en suis presque fatiguée de ces 12 km. .l'immensité de la montagne c'est toujours magique à bientôt sur les sentiers.
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RépondreSupprimerQuel périple !
RépondreSupprimerQu'ils sont beaux ces Pérics avec les Camporells au pied ! Cela mérite un agrandissement.
Bravo Amédine, bravo Alain.
Merci Ludo, tout est contenu dans le paysage, pour nous aucun exploit, surtout que pour la jeunesse je suis pire qu'un régulateur de vitesse ...MDR
SupprimerA bela paisagem vista lá de cima é a recompensa por todo o esforço.
RépondreSupprimerA descida parece ser perigosa por causa do cascalho, imagino que é fácil cair ali, e seria doloroso com todas aquelas pedras.
Beijos
Adri
exactamente, bela paisagem; mas a descida nao e muito peligrosa. o cair pode dar cores azuis na algumas partes do corpo somente...Beijos
SupprimerCes paysages sont vraiment magnifiques ! Merci de nous faire vivre tes aventures (et elles sont suffisamment riches, pour qu'il n'y ait pas besoin de meurtres à élucider en plus ;-) ) Bon week-end.
RépondreSupprimerAmusant ton commentaire...sais on jamais on risque un jour de rencontrer un randonneur sec...je te dis pas la peur ! Bien que la montagne l'ait alors rendu inoffensif.Bises et bon dimanche
SupprimerQuelle belle balade !
RépondreSupprimerEt en charmante compagnie, s'il vous plaît Mademoiselle !
Bisous
Chantaloup
J'ai la chance d'avoir connu ce charmant jeune homme avec Camille;peut être que si Camille était en vie je n'aurais pas l'honneur de randonner avec lui ...lol...Bises
SupprimerComme toujours belles photos et bon commentaires un peu plus tranquille de te savoir accompagnée encore Merci Amédine
RépondreSupprimeravec un grand A
Merci; je n'ai pour autant pas renoncé à mes randos solo; là je me calme un peu..bises
SupprimerUne randonnée magnifique avec des photos superbes , merci pour ce partage .
RépondreSupprimerQuand on peut partager également une passion c'est extraordinaire.
Douce soirée, bises Lison
Encore une très belle randonnée, Lison. Moi aussi, cela me rassure que tu ne partes pas toute seule (sourire). Alors il faudra que tu revoies ton alimentation ? Tu ne manges pas assez de glucides lents, ou pas assez tout simplement ? C'est vrai que c'est important pour avoir des forces, surtout lors de telles escapades ! Gros bisous, Lison.
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