Je ne l'imaginais pas à ce point....Cependant je supputais que je pourrais grimper tout ou partie du Grand Couloir et que si j'étais obligée au demi tour, dans ce couloir réservé à la descente, c'était possible; j'y suis déjà descendue 2 fois je connais la pente. Ce n'est pas dangereux, ni la montée ni la descente, même si en montagne le danger est à tous les "coins de rue"...Comme ailleurs.
Objectif le Grand Couloir |
Je suis arrivée à la station de ski de St Pierre à la tombée du jour et c'était assez sympa : pas froid, un vent du sud humide, quelques pistes enneigées artificiellement (les canons ont ronflé toute la nuit) et les hauteurs saupoudrées par quelques centimètres de neige fraîche tombée le matin.
Au petit matin, après une nuit ventée, il faisait moins 1 dans ma chambre et vite prête, je me suis élancée sur les pistes à l'ouverture de la station. J'aurais pu gagner 300 m en prenant une nacelle mais j'aime cette grimpe qui permet de goûter l'air, l'atmosphère, de croiser les premiers et rares skieurs, et de voir arriver le Cambre, derrière la forêt. La piste est bleue et glacée donc c'est crampons dès le départ.
Je parcours en une heure les 300 premiers mètres jusqu'à l'arrivée du télésiège, je me restaure au soleil et je replonge dans l'ombre bleue . Replonger c'est beaucoup dire, je monte une piste très pentue, glacée au possible et pas en service.
Puis j'attaque le sentier dans les moraines, la forêt finissante et la plus parfaite solitude , ce qui me va, avec, en cadeau, le chant des oiseaux de printemps : et oui, déjà...
Chemin dans la moraine latérale |
Les Péric |
Me voilà dans l'antichambre du Cambre, j'ai mis 2 h 45 de marche pour y arriver et je n'ai franchi que 720 m.
Je fais une halte casse croûte avant d'attaquer les festivités.
Le soleil se glisse dans le Cambre désert, entre les couloirs nus et tout aussi déserts, sur les murailles désertes et silencieuses: je suis la seule habitante des lieux.
En compagnie de la Sérénité..
Un vent du sud, style foehn dévale des cimes à 2700 m et plus, tantôt tiède, tantôt moins caressant.
Je vais droit au soleil |
Couloirs et murailles vides de neige |
Le Vermicelle dénudé |
Et puis je m'engage dans le cône de déjection du grand couloir. Là aussi le paysage est changé : si je ne suis pas les traces de la veille, le terrain est très accidenté. Le piolet ne m'aide pas, le bâton non plus, finalement je les marie, un dans chaque main, au cas où je partirais en glissade. Rien n'est confortable.
En grimpant dans le grand couloir |
La déclivité réelle, mais elle n'excède pas 30° ce qui reste assez faible |
Je monte lentement, envahie par une sournoise fatigue. Ce n'est pas pire que le St Christophe, juste un peu moins confortable.
Le haut du couloir me tend ses deux bras ensoleillés, plus que 200m de dénivelé, oui mais ...encore 200m ....et je me traîne. Pourtant je voulais arriver là haut et redescendre par les rives du cirque, ne pas repasser par cette pénible moraine..
Y a du mordant au sol |
Je choisis enfin, à 2500m, la sage solution du demi tour et la descente est radicalement différente de celle en neige: surtout suivre les traces. La tentation est grande de fouler le tapis velouté et immaculé de fine poudreuse, mais sous ce duvet se cachent des cailloux qui invitent sournoisement mes pieds à se tordre. Pas question de dévaler comme en "temps hivernal" . Soyons sage et je le serai tout au long du chemin pavé de mauvaises intentions.
La descente |
Au revoir le Cambre |
Le seul humain du jour, sous la chaleur printanière |
Un peu déçue, l'humaine du jour, de n'avoir pas mené à bien son projet, mais la journée fut si belle , dans un cadre que j'aime, que mes regrets s'envolent au vent léger et fondent comme neige au soleil
Au détour de la piste bleue fort peuplée en ce début d'après midi, je peux encore embrasser du regard ce site que j'aime tant et me dire qu'il saura m'attendre et que ce n'est que partie remise....
Une belle journée bleue et blanche comme je les aime...
Et qui m'attend à l'arrivée ? Mais un bon petit repas au grand soleil , bien sûr.
Avant les 80 km de route.
En chiffres :
Altitude maxi : 2500m,
Temps de marche à l'aller (hors arrêts) 3 h 25
Temps de marche au retour : 2 h 20 soit un temps de marche total de 5 h 45
Dénivelé positif : 870 m
Distance AR : 9,6 km
Waouh ! Quelle volonté !
RépondreSupprimerMais non Ludo, ne me dis pas ça toi qui fais le Canigou depuis en bas, aller retour, plus facilement que je vais au supermarché hihi. C'était une balade de retraitée ici
SupprimerJe vois que tu pratiques la pensée positive et bravo pour ta tentative! Autrefois je suis allée à Nuria en passant par le Cambre, c'était en mai et le couloir était encore enneigé. Comme la descente a été amusante (glissade)! Merci de partager ton escapade et d'avoir éveillé mes souvenirs car maintenant je suis bien trop vieille et frileuse pour seulement avoir envie d'aller à la montagne en hiver et en plus je n'ai pas ton courage. Le bonjour de Fifi
RépondreSupprimerHé !!! merci pour la vieille !!! On a le même âge !! Et le même punch!
SupprimerTiens je lis "la vie commence à 60 ans " de Bernard Olivier et à chaque page je pense à toi, lis le et tu verras. J'en parlerai sur FB. Bonjour à toi et à D Fi
Une bonne prise d'air froid et quelle ballade !!! tu m'épates tout le temps. Merci pour tes photos si belles et de découvrir ce domaine que je ne pourrais jamais aller.
RépondreSupprimertant mieux si je peux t'y conduire par images; bisous
SupprimerOH!!! oui je me régale derrière mon écran et tu me donnes une part de tes rêves ... Bisous ...
SupprimerBelle balade Lison !!! Toujours admirative de la sportive que tu es ... Bravo et des gros bisous
RépondreSupprimerMerci Cindide, en montagne tout est beau et c'est vrai que j'ai plein d'énergie mais parfois pas assez pour aller au bout de mes rêves... Bisous
SupprimerEn regardant ton blog Nous aussi nous avons souffert pour toi la dame a la volonté de fer , mais disons que tu es raisonnable tes photos nous console nous en redemandons d autre A bientôt j espère on t embrasse
RépondreSupprimerAlors à bientôt pour la prochaine mais je vais attendre un peu, cause météo. Bisous
SupprimerBonsoir ... Quelle volonté, j'admire ... Merci de me permettre de t'accompagner là où je ne pourrai certainement jamais aller !!!
RépondreSupprimerLes paysages sont magnifiques.
Douce soirée, Bisous
Non c'est plein de joie et de surprise la montagne, ça stimule, on a toujours envie d'aller plus haut. Bisous
SupprimerMa chère Lison!
RépondreSupprimerJe t'adore ...quelle forte ballade à la montagne!
Mais je pense la nature, la calme et le paysage ici est magique!
Tu es très belle Lison!
Passe une bonne soirée!
Je t'embrasse très fort et gros bisous à tes chats!
C'est le plaisir de ma vie, la montagne, enfin un des plaisirs car j'en ai plein, ma vie est jolie. je t'embrasse très fort
SupprimerAlors il n Y a pas que La Montagne qui est Belle La Marcheuse n a rien a lui envier :)
RépondreSupprimerMerci Claudie, c'est gentil...Bisous
SupprimerComme Annie, je te suis en images car je ne pourrais jamais y aller non plus.
RépondreSupprimerJe te trouve rayonnante et heureuse malgré la petite déception.
Bisous Lison
Quand je suis en montagne je suis transcendée...Bisous
SupprimerDis moi, Lison l'intrépide, juste une question : lorsque tu pars ainsi, toute seule, quelqu'un sait-il au moins où tu es ? (sourire)
RépondreSupprimerMerci pour le récit et les si belles photos de cette belle randonnée.
Gros bisous, et bel après-midi.
Oui je laisse mon parcours à quelqu'un ...au cas où...
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