On est habitués à me voir gravir des 2500 m jusqu'à 3000 m ou presque et il est vrai que c'est mon terrain de prédilection. J'aime l'altitude, les paysages dégagés, l'effort soutenu, l'endurance, les lieux rocheux et grandioses. Je vais les chercher parfois très loin et pourtant...
Panorama de la chaîne des Albères été 2014 |
Le Pic : 1015 m |
Pourtant aux portes de chez moi (le départ est à 15 km !) se trouve un pic d'altitude modeste, tout juste 1015 m, qui ne m'avait jamais attirée sinon par la piste de montagne en 4x4.
Cependant de mon point de vue et de celui d'autres marcheurs, c'est une des plus rudes randos. Bien que faisant à peine plus de 900 m.
La première fois que j'y montai, au retour, j'étais tellement épuisée que ma jambe n'obéit pas à mon cerveau et que je m'étalai tête la première quasi à l'arrivée. Pour filer me coucher....sitôt chez moi.
Depuis j'y suis montée 4 fois et même si c'est dans la broussaille, paysage abhorré, c'est un excellent entraînement physique . Je n'en ressens à présent aucune fatigue et j'envisage d'y aller encore pour essayer de remonter le plus haut possible sitôt parvenue en bas. Afin de tester mes capacités.
Il y a deux sentiers, le premier suit une dorsale, grimpe fort et de façon régulière.
Le second suit la rivière de St Cristau et a une pente irrégulière, très soutenue à l'arrivée.
Je préfère le premier qui réserve de jolis points de vue sur la plaine et la mer, en garantissant un maximum d'ensoleillement l'hiver.
Nous partons de Montesquieu des Albères, avec Dominique à qui je veux faire découvrir la marche soutenue en montagne, le paysage et également le remarquable étagement de végétation qui conduit au fil du chemin de la végétation de garrigue méditerranéenne aux "forêts" : chênes, vestiges de la châtaigneraie décimée, et enfin la hêtraie d'altitude.
Montesquieu des Albères |
Impénétrable maquis |
La première violette |
Le parcours vaut par le paysage aérien qui se dessine à condition de prendre le temps de se retourner.
la plaine, la mer, les villages et l'occupation des terres, véritable leçon de géographie économique et puis les Corbières, le Canigou, les lointains rivages Audois, le Massif de la Clape, envers de mon décor de dimanche dernier...
Les Albères, à 70 km, vues de Gruissan : St Christophe est à l'extrémité droite de la photo |
La plaine , Montesquieu et le piémont des Albères |
Albères, la côte (Argelès) et la "Grande Bleue" |
Le Canigou; au 1er plan, Puig de la Balma 870 m |
Arrivés au sommet, bien dégagé de végétation, minéral à souhait et balayé par un fort et humide vent du sud, nous pouvons profiter du paysage.
La chapelle |
Dans la chapelle restaurée servant de refuge avec son toit herbu une bouteille d'eau attend l'imprudent voyageur car s'il est des sources en cette montagne, sources réhabilitées par une association, elles ne sont pas sur le sentier .
Pourtant ce sera dans cette étonnante ruine que nous prendrons le repas et le repos bien mérités,. Notre restaurant est abrité du vent et nous observons à loisir son architecture.
Le mystère |
Il semblerait que ce fussent les ruines d'un élément d'un château antérieur au XI eme siècle puisque des documents attestent en 1084 de l'existence du "Castellum de S Christophori". Le sol de cette coupole est une dalle de roche donc il n'y a pas eu d'effondrement. Plus intéressante est la coupole : le crépi montre des stries pouvant être un habillage de roseaux ayant servi de moule étayé par des poutres. Les roseaux étaient moins lourds à porter que des poutres.Et pouvaient aisément donner l'arrondi.
D'aucuns pensent à une tour à signaux, mais pas la moindre trace de fumée. Qui saura un jour...?
De notre perchoir on admire le paysage à 360 ° : la mer (golfes de Rosas et du Lion), le Canigou déneigé , le Pic de Bugarach et les lointains bleutés d' Espagne.
Au sud :Les lointains espagnols |
A l'est : La Tour de la Massane (tour à signaux) |
Au nord : Le Pic de Bugarach à 60 km de nous |
A l'ouest: Le Pic du Canigou à 35 km |
De notre perchoir on peut voir aussi des vestiges de la dernière guerre opposant français et espagnols ( 1er mai 1794) : les combats (post révolutionnaires) des armées sus-nommées ; les plate forme de tirs de canons, confectionnées de toutes pièces.
Plate forme de tir de canons 1794 |
Il y aurait toute une histoire à conter à ce sujet...une autre fois...
Enfin arrive le moment du retour , une descente en ligne quasi droite de 900m de dénivelé. nous prendrons le sentier "officiel", celui de la rivière, qui passe dans des sous bois, des combes, frais et humide, bercé par le murmure de l'eau mais n'offrant aucun point de vue.
Une des sources réhabilitées La "fontaine rouillée" |
Descente escarpée |
En chiffres:
Dénivelé: 900m sur 3.5 km de distance
Distance totale: 8 km
Amédine Merci pour Cette Belle Randonnée Bonjour à Dominique Caresses à Mathurin à Vos AmisChats :)
RépondreSupprimermerci Claudie. A bientôt
SupprimerBelle balade qui me laisse rêveur, j'aurais peut-être pu la faire... il y a quelques années. Et aussi ces vues sur la plaine avec ses villages. Enfin, le pic Bugarach avec ses légendes, ses OVNI et ses phénomènes insolites (dixit Jean d'Argoun ??).
RépondreSupprimerBien sûr que tu aurais pu et que tu pourrais toujours elle n'est pas mortelle randonnée. Ah oui, le Bugarach il a défrayé la chroniquer lorsque fut annoncée la fin du monde assez récemment, ce fut une grande déferlante...ridicule.
SupprimerTrès belle leçon de géographie et d'histoire.
RépondreSupprimerC'est de l'intensif comme grimpette. Le Canigou n'a qu'à bien se tenir :-)
De l'intensif par la morphologie du sentier mais très régulier dans l'ascension. Le plaisant c'est l'arrivée hors végétation, en roche et sommet.
SupprimerBonjour ... Magnifique balade ... Merci du partage !!!
RépondreSupprimerBonne semaine, Bisous, Caresses aux Félins ;)
Les félins se portent bien . Et j'ai commencé la semaine avec une autre grosse balade en neige cette fois.Bisous
SupprimerBelle balade qui fait rêver ,Merci
RépondreSupprimerAmedine
bientôt la prochaine en blog bien différente cette fois: la chance d'avoir un département aussi varié !!!
SupprimerDonc cela valait la peine d'y monter, vu le magnifique paysage qui s'offre à vous. Encore un bien joli récit, Lison. Merci. Gros bisous.
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