C'était un jour de novembre, voilà 18 jours, coincé entre deux journées d'août flamboyantes. Un jour de novembre gris, glacial, venté, choisi par Ludo très judicieusement.
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Au départ: le parcours est suave |
L'accueil du guide sur le parking fut en harmonie parfaite avec la météo, cela augurait bien.
Notre groupe fort hétéroclite avait un lien , l'amitié existante ou à venir . De 11 à 67 ans il se composait de 7 hommes et une femme , moi, dont deux seniors Michel et moi, ce qui vaut son pesant d'or pour la suite. Le guide semblait finir sa nuit et tardait à nous habiller devant un public gelé et curieux. Il s'obstina à me faire entrer dans un XS pour enfant de 12 ans , je mourais de chaud et d'épuisement à tous ces efforts lorsqu' enfin il comprit que ma vieille peau relâchée n'entrerait jamais... Il m'octroya un S limite, mais je m'en accommodai.
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Enfin prêts |
La remontée des gorges par la route fut déjà une expédition, le vent nous faisant reculer malgré le poids de notre harnachement. Je tentai la plaisanterie pour dégeler le guide, manoeuvre maladroite qui me desservirait.
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Remontée des gorges par la route |
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On part pour l'inconnu : mon APN court plus de risques que moi ! |
Enfin réveillé le guide nous conduisit au bord de l'eau, distribua quelques consignes. Mon APN pendu autour de mon cou dans sa pochette étanche le contraria non pour l'inondation possible mais parce que le "Qu'est ce qu'elle va nous emm celle là ..." flottait autour de sa tête.
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Le décor |
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Le décor, encore |
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Ian et moi |
Michel et moi passions en tête parce que cela devait mieux nous convenir pour écouter le guide mais il me lança : "Je voudrais un peu avoir les jeunes devant !" et ajouta devant mon ironique merci "Parce qu'ils sont plus dégourdis". Je le sommai alors de se taire en quoi je le noyais et on se passerait de ses services.
Je ne plaisantai plus qu'à moitié. On se le tint pour dit et on suivit , le chapelet de plaisanteries à ce sujet nous suivit fidèlement, repris en choeur par "les jeunes".
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Les jeux commencent |
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On s'amuse fort |
N'empêche, on savourait tous, petits et grands ce parcours magnifique.
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Le décor vu du haut : ph Nika |
Je fis connaissance avec les gestes patauds générés par le poids de la combi, la démarche difficile, le plongeon difficile avec le casque, le bonheur de la glisse, de la poussée dans l'eau verte, la caresse des courants chauds, les paysages sublimes, les trous d'eau et les falaises superbes, les rochers posés paisiblement, victimes d'un ancien arrachement etc...
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Toboggan |
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Un grand rocher échoué ; il est écrit que le dépasser est passible d'amende |
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Paysage |
Un paysage nouveau et je dois l'avouer, envoûtant. Je dégainais souvent l' APN , opération délicate et longue pour garder l'étanchéité parfaite, ce qui devait exaspérer le guide ! Un passage difficile et je vais pour m'accrocher à son bras, il se jette en arrière comme si je l'avais mordu !! Je me tiens sur mon quant à moi, je surveille mots et gestes, cela n'entache pas le plaisir mais cela me guinde un peu.
Heureusement les copains ne plombent pas l'ambiance ! Et m'offrent leurs bras ou épaules généreusement! Le vent et le froid s'engagent avec nous dans le boyau mais l'action nous réchauffe. Certains ont froid pas moi.
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Face à une crevasse |
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La beauté du site |
On découvre des toboggans, des trous d'eau, des "chaudrons et marmites", des cavernes, des draperies, des cascades derrière lesquelles se loger; on glisse,on saute, on nage, on marche et même on grimpe, encordés et harnachés. Les plus hardis tentent le grand plongeon, les autres dont je suis, le petit.
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Vu d'en bas |
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vu d'en haut : ph Nika |
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Passage en falaise, encordés (pas de danger toutefois) |
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Sautera ? |
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A sauté..ont sauté |
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Il saute : le style ! |
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La classe ! |
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Ph Nika, même lieu zoom |
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Moi, toujours en train d'étanchéiser (ph Nika) |
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Même lieu : et ça bruit, ça résonne |
Au premier plongeon, l' APN m'a sauté au visage avec la poussée de l'eau : choc violent sur le nez. Je compose donc en l'expédiant en mon dos pour plonger, les lunettes se rangent dans la combi je dois dire que je suis la plus "compliquée" du groupe mais je ne retarde personne. J'y veille.
Bien sûr Michel et moi sommes plus prudents. Les chapelets de qualificatifs que le guide m'octroie vont s'aggraver d'un coup. Je suis "vieille", ok, "pas dégourdie", ok, mais soudain je me reçois mal à un saut en roche et ma cheville se plie dans un grand cri de douleur que j'étouffe en murmure : je suppose l'entorse je ne peux appuyer le pied. La sentence tombe, pas la commisération ! "Elle est petite et elle n'écoute rien". Donc de trop petite taille le saut est trop haut et j'ai sauté avant ses consignes : làs, quel chapelet!
Auquel s'ajoute , dit à Nico en aparté, le : "allez aider les faibles". Lequel avec son visage angélique et riant intérieurement me dit "Je viens aider les faibles". Réception en balle de ping pong !
Je serre les dents, pose les pieds avec moultes précautions sur les fonds invisibles et continue la descente sans rien montrer. Il y aura des toboggans, encore, des cascades, des plongeons, de la nage, et la douleur. Supportable. Je ne veux pas infliger au guide le sauvetage en canyoning, j'ai survécu à cela en neige toute seule, je peux tâter de la comparaison en eau en bonne compagnie!
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Ph Nika, joli passage en étroitesse de canyon |
Les copains sont attentifs , je dégaine un peu moins l' APN d'autant que nous atteignons le point difficile, le dénivelé du gros rocher coincé qui nous avait arrêtés en sens inverse Dominique et moi. Le passage en descente est facile, j'écoute le guide avec une docilité enfantine, alors que les "enfants" s'éclatent.
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Passage du rocher coincé, avec corde |
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Derrière le rideau; sans casque, Michel |
On aborde enfin au dernier morceau du parcours, le guide enfin très pressé nous stimule comme des chevaux sur la dernière ligne droite de Longchamp sauf que c'est nous qui sommes harnachés pesamment dans l'eau. Pas une seule fois il ne s'enquiert de ma cheville il a d'autres chats à fouetter en plus des chevaux à driver. Son futur cheptel l'attend en haut et nous sommes encore en eau ?
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Le retour, facile... |
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...mais si beau ce morceau de canyon |
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Presque arrivés |
Le retour n'est pas si aisé : il reste le fameux "couloir " de rocs et de terre à escalader mais enfin le timming est respecté, son prochain groupe l'attend pendant que nous dégroupons combis, harnais casques et compagnie.
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Notre guide |
Je fausse compagnie pour me revêtir discrètement loin des regards et tous, heureux je crois, fort amusés et frigorifiés nous partons en convoi pour trouver un illusoire abri que réchaufferont muscat, taboulé, rosé, repas et amitié. Un chat et un chien nous rejoignent, tant de convivialité nous disent-ils ça se partage...Euh..et pas que...
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Eux ils savent...Ces humains si banals... |
Le retour ? Avec une cheville en vrac et la fatigue en plus...pas facile...
La suite ? Une belle entorse. Déjà que j'en ai fait une aux convenances....
Ah ces seniors !!
Bon vous l'avez compris j'ai choisi l'ironie teintée de poésie, j'aurais pu choisir la poésie seule de la descente, ou le descriptif technique mais je me suis amusée, autant partager.
Mais...
La prochaine fois....
Avec les copains de mon âge...
On prend un guide pour seniors !!
Pas vrai que c'est beau, quand même ?
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Photo Nika : du haut au zoom |
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Et grandeur nature (Ph Nika) |