Côté ubac c'est davantage propice à l'exploitation forestière.
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La "prairie" cultivée d'autrefois |
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Sculpture |
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Viorne |
A la côte 800, une série de deux petits cols ouvre sur une nouvelle forte déclivité, longue pente d'éboulis qui a entraîné le sentier et m'entraîne aussi en une glissade que j'ai du mal à stopper. Aussi efficace qu'un névé ! Sauf que je n'ai pas de piolet frein.
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Un des deux petits cols, 800 m |
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Le sentier n'a pas survécu, moi oui, petite glissade par chance |
Alors commence "la rampe" descendante, sorte d'escalier muletier fait de quelques lacets escarpés et le sentier finit sa course dans les bois où lacets, éboulis intenses, murets pour contrer les éboulements et arbres enchevêtrés font un petit parcours du combattant.
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La "rampe" série de lacets en escalier |
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Entée en forêt |
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Mur de soutien d'éboulis...éboulé |
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La "caresse" des arbustes |
Un énorme entonnoir jouxte le sentier quelque peu rétréci par l'ouvrage, un cône d'effondrement sous lequel sommeille quel monstre englouti ?
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Cône d'effondrement |
Imperturbable mon chemin suit sa route, des vestiges de murets me confirment que je suis toujours sur le bon chemin, il n'a pas été englouti et j'aboutis exactement là où je le devinais hier : la route, le débardage pour la ligne électrique ont bien émoussé sa physionomie, mais en regardant bien, que vois je ? Pâli et délavé, le marquage du sentier.
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Dernier tronçon, les murets me disent que je suis sur la bonne voie
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La veille il me semblait que c'était l'esquisse d'un sentier, mais...tout a été bouleversé par la route et la ligne électrique |
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Mon oeil pourtant fureteur n'a rien vu ! Vestiges du balisage juste au départ |
47 lacets et me voilà sur le tapis goudronné. Quelques lacets ont péri au fil du temps, on le devine aisément sur site.
D'ailleurs, à bien réfléchir, le sentier devait continuer jusqu'à Gesse et l' Aude, la route n'existant pas alors. Et vers Bessède peut être .Nulle trace ne subsiste. Ou alors dans les terrasses qui s'étagent jusqu'au fleuve? La carte reste muette sur ce chapitre.
La route : 624 m d'altitude, 2.7 km et 1 h 03 de marche, je n'ai plus qu'à ...remonter, ce sera la partie sportive de la rando.
Et c'est reparti en sens inverse, il ne fait pas froid, le paysage n'est pas plus varié, la végétation à ces altitudes opacifie le décor, mais de toute façon je suis très occupée à regarder où je pose mes pieds. Et à chercher quelques détails pour enjoliver le parcours.
Quelques détails:
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Echantillon géologique, au centre pavé de schiste et à droite, le coeur de gypse du calcaire gris |
Les quelques ouvrages d'art dont j'aimerais connaître la date me fascinent...quelle patience pour les hommes d'autrefois, quel labeur, construire un sentier dans ces pentes verticales, c'est juste ce qui en fait l'originalité et qui génère l'émotion...
L'habitante du Clat m'a dit " Quelle peine et quel labeur pour ces hommes", elle qui connaît bien ce chemin.
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Soutien du chemin |
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Murs de soutien d'un lacet |
L'éboulis de la glissade est aussi insécure à la montée, ma peau un peu cabossée s'en souvient, je m'agrippe aux herbes et ça passe sans casse. Le seul vrai passage difficile du circuit.
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La brume rôde au dessus du sentier du curé |
Tranquillement, en lorgnant du côté des versants noyés de pluie au lointain, des quelques embruns qui me rejoignent sous le couvert et des langues de brumes qui s'obstinent sur les dentelles du sentier du curé, je rejoins la longue piste rectiligne du chemin entre les champs abandonnés, toute mouillée depuis mon passage 3 h plus tôt. Une biche paît à une centaine de mètres et se sentant observée va se cacher. Je fais de même derrière un arbre et ainsi, je pourrai observer à l'envi, ils sont deux, l'un paraît bien jeune, un joli faon solitaire ? Un ami me confirme : la biche et le faon.
La brume épaisse, froide et mouillée me rejoint alors que je regagne le cimetière, et, comme si nous nous fussions donné rendez vous, elle ne me lâchera plus.
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Fin du "voyage"... |
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Là d'où je viens... |
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Le travail ne fut pas que dans les chemins et sentier, mais aussi dans la construction et l'épierrage des champs... |
Au final, une randonnée pas difficile, ni dangereuse, sur les traces du passé, plaisante, musclée, un sentier muletier bref et efficace : j'imagine que les "gens d'en bas" (Gesse) dans la vallée et les "gens d'en haut" (Le Clat) sur le plateau devaient faire des échanges commerciaux, bons et loyaux services entre terres, main d'oeuvre et récoltes, comme cela se pratiquait autrefois au fond des campagnes. On louait ses bras, en échange de denrées, on prêtait ses terres en échange de bras, une vie autarcique efficace et besogneuse.
Le conseil : comment trouver le départ au Clat (Le Clat, 14 km d' Axat)
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Le balisage délavé |
En chiffres :
Distance : 6.31 km
Dénivelé cumulé : 504 m D +
Temps de marche: 2 h 30
La route : plus de 200 km AR (Le Clat à 106 km de chez moi)