Quelques longues semaines d'interruption, cause météo, cause santé mélangées et je suis repartie aujourd'hui, avec des amis.
Un peu d'appréhension bien que la balade fût facile : facile (800m de dénivelé avec un parcours très régulier),
mais pas la grande forme.
Direction les Etangs de Nohèdes, dans les Pyrénées Orientales.
70 km de chez moi, une route étroite, puis une piste de terre sur quelques kilomètres et c'est le sentier, enfin .
Le départ est à 1200m d'altitude et un joli sentier régulier et ombragé court dans les noisetiers, les hêtres puis les sapins odorants. Je retrouve, plus que le plaisir de la marche, celui des senteurs.
ça y est, la montagne m'a re-gagnée au bout de quelques pas !
Et on marche, on respire, on décontracte...
Altitude 1645 : l'"estany del clot" soit l'étang du trou, point de départ d'une conduite forcée qui amène l'eau à une petite centrale électrique près du village de Nohèdes.
On l'effleure, on ne le touche pas.
Vers l'amont |
Vers l'aval |
L'étang du haut se déverse dans celui du bas en bouillonnant :
je n'y ai jamais vu autant d'eau !
Voici l'étang del Clot: on a pris de l'altitude et selon le regard, c'est un haricot bleu ou...un point d'interrogation...
On est à 1900m dans un passage pierreux au milieu des genêts de montagne au parfum entêtant et âcre : il faut aimer...
avec modération.
Mais ici, on rencontre aussi les premiers névés, chose étonnante, c'est comme un air de mois de mai dans les couleurs, les odeurs et le vent trop froid.
Une eau extraordinairement limpide coule entre les parois du névé.
Et dans le "parfum" un peu écoeurant des genêts s'invite le décor qui entoure notre destination.
Celui du Gorg Estelat, 2022 m d'altitude.
Des eaux transparentes et glacées qui s'écoulent du lac...
et filent vers le lac du dessous (du Clot) en bouillonnant de leur vigueur retrouvée après l'enfouissement des mois d'hiver...
On ne traverse plus à pied sec mais c'est égal...rive gauche ou droite, c'est du beau .
Et du bon, ce qui nous attend : vous savez...après l'effort...
Ensuite ? On se penchera sur le printemps tardif et les étonnantes rencontres qui jalonnent le parcours, pendant le retour.
Le défunt |
L'inconnue |
La froidure |
Et le printemps. Qui s'est invité sinon à notre table, à notre balade.
Toute histoire ayant une fin, c'est le retour banal d'une randonnée : les genoux qui font mal, des images plein les yeux, des souvenirs engrangés déjà alors que tout n'est pas achevé.
C'est le café qui réveille et la route, un peu plus silencieuse qu'au matin.