Les balades de Lison: février 2016

samedi 27 février 2016

Une certaine idée du sud...

Dans mon petit village d'extrême sud de la France, village viticole, nous sommes une bande de joyeux amis venus, pour certains, d'horizons divers, mais que l'amour du Terroir, de la Belle Ouvrage, de la Bonne Chère et du Bon Vin a réunis d'un solide ciment. Tous autour de la Vigne et du Vin qui sont devenus notre profession...et pas que de foi.

Donc nous travaillons - parfois ensemble - mais nous faisons, toujours ensemble ,ce qu'en catalan on nomme
"una repaixada" soit un repas festif.
Tout nous est prétexte, un début ou une fin d'ouvrage, un anniversaire, ou rien du tout. Lorsque la fin du monde fut annoncée, nous fîmes le repas d'avant la mort...puis le repas de survivants. C'est tout dire...
Il y a dans notre équipe, un cuisinier -caviste, des vignerons, un pâtissier -photographe, inutile de dire que c'est au top. Rien ne manque. Et surtout pas les bons vins...

Voici donc l'avant dernier repas, en images, avant hier, car il y eut le suivant, hier.

Non on n'en fait pas tous les jours. Et ça bosse , n'allez pas croire !

On travaille dans un bureau au décor de papier peint artistiquement travaillé : la vigne.

Ne peut se marier à un tel décor que le fruit de la vigne, le résultat du labeur d'une année .

Avant le repas, est arrivée la caisse de munitions : du rouge 1984.

La vue aérienne se transforma , au cours du repas, en flux descendant, caressant au passage les papilles de tanins veloutés et de saveurs exquises.

Pendant ce temps le feu des ceps de vignes ronflait allègrement, sans qui rien ne serait authentique.

Alors notre repas - Catalan - commença par des charcuteries venues de l'autre côté de la frontière, que seul le vin rouge peut accompagner dans leur longue et bienheureuse descente .

Ensuite, traditionnellement, vint la cargolade. Je ne vous parlerai pas des saveurs, je me suis toujours refusée à y goûter. Quel traumatisme enveloppa mon enfance ? Le cri de l'escargot sur le gril ? Plus certainement , la bave dégoulinante de cette cruelle mise à mort.

Acte 1

Acte 2

Acte 3

Acte 4

Bien sûr les actes se suivirent et les 10 gourmets ne vinrent pas à bout des 500 victimes du jour. Le 11eme, moi, se contenta de la séance photo. L'aïoli accompagne ces bavantes bestioles.

.Tout autant que la grillade catalane .

Aïoli et "roustes" (lard)

Les gestes s'enchaînent...avec un art consommé, acquis au fil des ans et de l'expérience pour notre Picard.

Le temps passe gaiement et savoureusement.

Les jeunes sont invités à la table même si leur collaboration à la vigne est ....heu....

"Una xula taulada de gent" ...une belle tablée de personnes...

Chaud, coulant et odorant
sur une bonne tranche de pain

Le fromage a sa place , qui est indissociable de la gastronomie locale.

Même si c'est un camembert fondu à la braise.

Croyez vous que cela finisse ainsi ? Point du tout...

Tarte au citron meringuée faite par Jean le photographe
qui n'a rien oublié de sa formation d'antan..

Typiquement catalane, la fougasse aux "grassillos"
soit au lard de cochon

Je vous fais grâce des accompagnements liquides , rassurez vous, la caisse ne se vida pas...

Il ne resta pas une miette des desserts.

Quant aux restes, le lendemain, dernier jour de taille ...

je vous laisse deviner ?

Allez donc, quelques images vous aideront... au cas où....

Pas belle la vie, quelque part dans ce petit village du bout du sud...?

mercredi 24 février 2016

Entre le ciel et l'eau...presque une île...

On avait laissé Mathurin à sa fenêtre, en pleine contemplation...sur la presqu'île entre Leucate et La Franqui, dans le département de l'Aude, juste où finissent les Pyrénées Orientales, là où se rencontrent le Catalan et l'Occitan

L'Aude - 11 -

La presqu'île de Leucate (ou de La Franqui) se trouve entre ces deux localités et ne mesure que 3 km.

En rouge, le site concerné dans l' Aude

Cette carte en donne un aperçu:

Cette presqu'île était une île au pliocène mais hormis la roche , qui s'en souvient ?

Entre Leucate...

et La Franqui...

Les deux villages à flanc de falaise.

De l'un à l'autre, il y a la route, grande et belle, qui longe les étangs à l'ouest.

Et puis il y a "le chemin des écoliers", celui qui baguenaude sur la presqu'île, entre murs de pierres sèches, amandiers , vignes et friches.
Ecrasé de soleil l'été, battu des vents en toutes saisons, iodé par la mer tout en bas, empoussiéré par la terre sèche, assourdi par le chant des cigales.

C'est là que Mathurin et moi allons flâner en ce matin de février qui ressemble au printemps.
Les murettes et les tas de pierres parlent du temps du défrichage pour créer des parcelles de vignes ou d'oliviers, la friche parle du temps de l'abandon.Quelques cabanons à l'abandon parlent de saisons révolues et des bergeries en ruine de ce qui n'est plus. Mais des terrains neufs, des vignes bien tenues, des petits mas pimpants disent aussi la vie.

La friche

Le renouveau

C'était en un mois de mai

Et la force des vents se lit sur les vieux troncs.

Je roule sur ces petites routes , sur des chemins abîmés oubliés des touristes.

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Cependant je sus aussi être touriste, jadis, avide de découvrir plages et falaises, baignade en eau turquoise, bronzage au grand soleil .

Promenades à pied ou à VTT sur les chemins de vent et de soleil au milieu des romarins, lavandes, pistachiers et figuiers : une débauche de parfums. que parcourent aussi les cavaliers.

Je sus être sportive sur la grève, entre étangs et mer, sur le cordon de sable dur et fin, à vélo et même en char à voile. Il y a 7 ans...c'est loin...