La Sierra de Montserrat, près de Barcelone est indissociable de la religion, de son monastère et des nombreux ermitages qui l'habitent;
je consacrerai un billet de mon 2nd blog à cet aspect. Qui mérite le voyage.
Du sommet de la Pedraforca, nov 2013 |
Du haut de la plupart des sommets que j'ai gravis, je voyais "flotter" cette majestueuse montagne, comme une île en mer.
L'extraordinaire, c'est que cette sensation d'île ne m'a pas quittée même en train d'arpenter cette montagne absolument magique.
Cette montagne c'est la sierra de Montserrat, proche de Barcelone.
240 km me conduisent en son sein, au pied du monastère.
Le poudingue |
Un peu de géologie : il y a des millions d'années la mer occupait cette région de Catalogne et des fleuves assez torrentueux se déversaient dans cette mer, apportant des quantités de graviers roulés qui se cimentèrent entre eux avec les sédiments lorsque la mer s'assécha. On appelle, en géologie, cette formation : "le poudingue".
Il est d'une redoutable solidité.
Toute la sierra est faite de ce matériau.
Arriver au pied de cette montagne que je connaissais à peine est une sensation exaltante.J'en fais presque le tour pour m'en remplir le regard, avant d'y entrer.
Lison est du voyage .
Route autour de la sierra |
Antonio Gaudi s'inspira de cette montagne, de ses formes et même des orifices dans sa conception architecturale à Barcelone; cela se ressent indubitablement.
Château ? Ile ? Forteresse ? |
Et puis me voilà sur le parking gardé et payant au pied du monastère : altitude 700 m.
Je consacre un long moment à la visite des lieux empreints de solennité malgré la foule qui se presse en cette fin de dimanche du solstice . Un symbole.
Lison et moi nous partirons plus tard dans la montagne à la tombée de la nuit voir s'allumer les lumières de Barcelone et du monastère, en compagnie de deux chattes surgies des taillis.
Barcelone et sa banlieue |
Vu depuis la croix de St Michel |
Le lieu est paisible, je discute avec un couple catalan tandis que la fillette joue avec Lison qui va démonter son nouveau sac :
bricolage en perspective !
Nous revenons toutes deux dans la nuit quasi noire sous le couvert des arbres sombres.
C'est un fabuleux matin qui s'offre à moi : la muraille ne s'est pas effondrée sur mon lit mais le paysage est ...divin. Je flotte avec "mon île" sur une mer mouvante de nuages dorés.
Comme un tsunami, les flots roulent dans la vallée |
Je suis prête pour partir à la découverte .
Ce sera une bien étonnante randonnée.
D'abord mon imaginaire m'a dit que je grimperais très rapidement le sentier ardu qui débouche sur la crête et qu'ensuite je parcourrai un plateau tabulaire comme j'ai l'habitude dans le Causse.
Alors je traverse le monastère endormi qui flotte sur "la mer" et je grimpe un drôle de sentier. Il suit un ravin très raide qui semble résonner des violentes crues qui savent dévaler à fond de train mais ce n'est pas vraiment un sentier.
C'est un escalier maçonné.
ça m'agace un peu ces marches. Je n'ai pas tout vu !
Le monastère flottant |
Cependant, malgré mon rhume les parfums des buis m'assaillent.Et l'humidité du sol fouillé par les sangliers.
Sentier en roc |
Sentier dans les buis |
Sentier en "poudingue" |
Sentier parfois dégagé |
Je comprendrai mieux au retour : mon trajet a suivi le fond de cette vallée, sous le couvert végétal; il a suivi le ravin en s'élevant progressivement et ce n'est qu'au dernier moment qu'il s'élève brutalement , dégageant des vues fabuleuses : le dessert après le désert.
Mon chemin du matin, là au fond |
Des vues sur la plaine qui entoure la montagne, sur les autres vallées et sur ces étranges reliefs qui recèlent 5000 voies d'escalade. Des reliefs qui cachent des grottes, des avens...ah j'en ai des perspectives d'avenir/découverte ici...
Au bas de la dernière ligne droite, celle qui s'élève vers le ciel et le sommet (Sant Jeroni, 1236 m) deux catalans m'offrent des fruits secs et un moment de convivialité. Comme savent le faire les Catalans.
Enfin, j'arrive, là haut, là où la montagne a cessé un jour de surgir du sol, a cessé d'être érodée, sculptée, travaillée en dentelles , là où un belvédère m'invite à découvrir tous "mes " sommets, même le Besiberri, (mon rendez vous manqué d'août), la mer, la vraie et celle de nuages. Non je ne verrai pas l'île de Majorque noyée de brume, mais je verrai l'ombre des griffes de la montagne enserrer les collines comme les bois d'un cerf, je verrai ces reliefs coiffés de randonneurs ou d'escaladeurs.
Je saurai aussi que j'ai gravi plus de 1200 marches !
Alors faisons une pause, pendant qu'un jeune catalan me donne un vrai cours de géographie mais surtout une superbe invitation à la découverte pour de futures balades.
Voies d'escalade |
Ombres portées et la route d'hier |
Sommets lointains des Pyrénées |
Tenue estivale |
Les escaliers vers l'infini |
Chemin en corniche |
Etrange rencontre : la vierge haut perchée Au sommet de ce piton. |
Etranges alpinistes : les chèvres sauvages d'ici Prouesse d'équilibre |
Au terme de mon périple je prends le funiculaire, juste par curiosité : en ayant vu d'en bas l'énorme déclivité j'imagine que ce sera très impressionnant : alors je me mets aux premières loges, derrière la conductrice. Et bien non, plus impressionnant vu de l'extérieur. C'est quant même vertigineux !
Je retrouve ma petite vagabonde : mais qu'est ce qu'elle a à ouvrir ces yeux là ?
Ah bon ? Il y a un chat sur le parking : et alors, Lison ?
Allez, on file, Lison, on a encore 240 km de route !
T'en fais une tête !!!
En chiffres
Route: 480 km
Rando: 11 km environ
Dénivelé cumulé : 700 m environ
(A bientôt sur mon 2nd blog pour Montserrat la Catholique) (clic)
Parmi mes blogs amis, un blog de mon village natal :