Photo aérienne : Ludovic Peytavi Le pic le plus élevé, partie gauche de la photo, est le Montmalus où l'on était la veille |
L'envers de la photo |
Pour dire si c'est chaotique, j'ai voulu quitter le sentier et traverser le cirque, j'ai du renoncer. Quel cirque que d'évoluer là au milieu !
Photo Ludovic Peytavi |
Pendant ce temps, des montagnes déchiquetées se dressent tout autour, des arêtes comme on en trouve dans les Hautes Pyrénées, ne faisant pas le dos rond mais plutôt dans la dentelle.
Ici c'est granit, résolument, partout, du sol au plafond en passant par les murs.
Des couloirs escarpés et étroits donnent envie de les gravir, mais que faire arrivée en haut ?? Oui, je sais que derrière ces dentelles de pierre où peuvent s'accrocher les nuages et s'effilocher les brumes se trouve de la pelouse et de la pente douce. L'Eden, en quelque sorte.
Donc me voilà, paresseuse, en route pour un lac...lequel ? Selon mon envie ou ma fatigue puisque il y en a une quinzaine. S'étageant entre 2200 et 2500 m d'altitude.
On y accède par une piste devenant skiable l'hiver, poussiéreuse et carrossable (en 4x4) le reste du temps, qui conduit au premier lac, l'étang des Pessons, beau, paisible, la promenade familiale par excellence; un service de navette tout terrain conduit les personnes qui ne marchent pas ou peu, et là, un joli restaurant bar terrasse sur l'eau permet à tout un chacun un superbe dépaysement. A l'heure où je passe, tout est fermé. Je foule l'unique sentier et au gré de son cheminement, je vais parcourir tout le fond du cirque, je n'étais pas partie pour cela.
C'est bizarre: quand on est en haut des crêtes, on scrute le fond des cirques et vallées et quand on est en bas, on a les yeux rivés sur les crêtes et cimes. On ? Enfin, moi; les autres je ne sais pas.
Relief déchiqueté, en fond Alt del Cubill |
Je n'ai plus envie de franchir la rampe qui devrait me conduire au col sur un bon 200 m de dénivelé, sentier en zigzag que je parcourrai un jour pour le Pic des Pessons. Je me baignerais bien mais il y a du monde un peu partout dans ce décor, je ne vais pas me singulariser.
Altitude 2580 m |
C'est cette envie de baignade qui induit mon envie d'aller visiter les autres lacs, hors sentier. Mais ces tas de cailloux sont quasi infranchissables, il me faudrait le restant du jour pour cela !
Alors, sagement, je navigue sur les moraines pour retrouver le parcours des humains.
Là haut sur une de ces arêtes, celle du Pic Alt del Cubill, 2833 m, il y a du monde.
Et ce monde, c'est Ludo et David, venu nous rejoindre ce matin . Eux vont jouer les isards avec baudrier, cordes, friends et autres dégaines, ils partent équipés, la route est longue pour les crêtes, de la grimpe d'une pente sévère. Pendant un moment je les suivrai du regard, funambules sur la roche, quelques photos leur montreront leur prestation vue de l'extérieur.
Au rappel de 15 m |
Ensuite je m'éloigne de cette montagne pour rester sur le plancher même pas celui des vaches, il n'y a rien dans ce chaos. Rien ? De la beauté, de la solitude, de la douceur, même aussi. Il y a ce qu'on a envie d'y trouver. L'obligation de rentrer ce soir à la maison, pour cause de vendanges, y écourte mon séjour, la route promet d'être longue. Et difficile...Ah les retours d' Andorre un dimanche...
Balade en moraine |
Difficile de marcher là dedans |
1)Plus facile de se déplacer lorsqu'on n'est qu'ombre 2)Inclusion dans une roche granitique |
Je reviens, après changement de pneus, en faisant la boucle par le sentier qui longe le Pic Alt del Cubill et son arête. Le chemin suit un chapelets de lacs dont certains sont semi envasés mais va m'offrir le plus beau cadeau du Cirque : cette vue de l' Etang Forcat, sous une lumière aussi fugace qu'exceptionnelle.
Chemin du retour : du roc au cas où on n'en aurait pas assez ! |
Etang Forcat |
Asie ? Non, Andorre |
Les arbres sont de retour |
Racines serpentines |
Il ne me reste plus qu'à rallier par la piste mon petit véhicule, prendre un peu de repos et attendre Ludo et David que je manquerai de 10 minutes à peine. Eux, contents de me retrouver voient filer le kangoo presque sous leur nez !
Etang des Pessons, la terrasse fait le plein, j'ai les poches vides |
Ma terrasse à moi , et le rosé glacé en prime |
Le retour sera au delà de mes espérances : quel cirque !
Quel piétinement sur ces 150 km de route en 3 heures 1/4 !
La surprise sera la brûlure : plus je descends et plus ma peau brûle . Je ramènerai en plus des belles images de gouttes d'eau bleue ou verte, une peau couleur pain brûlé, les affres du soleil de ce nouvel automne tout juste arrivé.Le blog de Ludo : l'arête du Alt de Cubill (clic)