Oui le passé et non le Passet, même si à vol d'oiseau, seulement 5.4 km les séparent en volant par dessus trois des quatre crêtes. Peu de chose pour les faucons crécerelles qu'a vus Ludo et le vol de perdrix que j'ai débusqué en montant au Tossal Mercader.
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L'insubmersible monstre des Bésines |
Par le passé j'étais souvent allée dans ce secteur ariégeois qu'on atteint par l'Hospitalet près l' Andorre, village ariégeois fort sympathique, départ de belles randonnées.
Comme précédemment écrit, je n'ai qu'une petite forme, je vais balader mes tremblements en espérant les noyer dans le lac de barrage des Bésines, 1970 m d'altitude, où nage un insubmersible surprenant.
Départ de L'Hospitalet et non plus de la portion de route désaffectée, jolie montée en forêt, un sentier qui fut aménagé pour des parcelles peut être, ou pour protéger le village ravagé au fil des siècles par des avalanches meurtrières.
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Anciens pare avalanche au dessus du village Sentier en sous bois Passage de ruisseaux sur le sentier |
L'Hospitalet est un véritable musée du pare avalanches! Le secteur Puymorens le complète bien. Et le nouveau millésime est en train d'y voir le jour. En bois, métal et câbles. En ce week end du 15 août je vais m'adonner à cette découverte, ou à cette curiosité.
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Incomplète collection |
Donc je quitte le village à 7 h30, 1469 m d'altitude, direction...en haut. Là bas, tout grimpe, rive droite ou gauche de quoi que ce soit, c'est l' Ariège, pas de cadeau pour les jambes mais quel cadeau pour le regard!
Le passage en forêt dont j'ai parlé est une jolie étape, je traverse la route désaffectée éternellement neuve et j'entame la montée aux Bésines qui coïncide avec le GR 107 (une autre curiosité que j'ai satisfaite).
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Ancienne route de l' Hospitalet |
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Le sentier court dans cette pente; en fond le Carroux (2025 m)et le village |
C'est une jolie montée en forêt, cascades, lacets, végétation luxuriante, le 107 prend le large à 1.6 km (1578 m), je reste sur le 107 C, quelques trouées permettent de jolies vues sur la vallée et les pentes d'en face, des framboisiers me forcent à la halte gourmande, un peu de causette avec deux marcheurs, un sous bois sec dans de belles forêts et j'atteins en tremblant un peu (ni de froid ni de peur) la côte 1791 où se devine le sentier conduisant à l' Esquifolaygue, au Tos Bessateil, voire au Tossal Mercader. Il me tente ...mais je ne suis pas capable aujourd'hui de faire 1000 m de dénivelé.
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La neige les a modelés quand ils étaient petits Leur tronc s'en souvient |
C'est sur des regrets que je pars sur les Bésines, et avec plaisir sur mon passé : un sentier assez rectiligne dans une immense pente de rhododendrons, un véritable édredon, vu d'en haut. J'observe, et surtout les monts qui m'entourent, à 2300 m. Dans mon dos, Pic des Maures, Cap d'Acaugnes et autres Clote Flouride surplombent la vallée de 1000 m. A ma gauche, les Campanas ont le même son de cloche, 2300 m et je réalise d'un coup qu'à présent je ne regarde plus avec les yeux mais avec les jambes. Moment de grande solitude.
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Un fragment de la phénoménale pente |
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Un tapis impraticable |
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De l'autre côté, Maures, Acaugnes etc... |
Je repars vaillamment, et je poursuis ma route jusqu'au barrage, elle sera belle. Le plus dur est derrière, 320 m de dénivelé en forêt, sur 3.5 km (une broutille toutefois, mais une broutille concentrée sur une brève distance) et 200 m de plus en 3.5 km aussi, en forêt essentiellement. La Jasse de Bessateil, 1818 m (4.33 km) est une blonde savane d'herbes hautes, fermée par un portillon, et sentant très fort le bétail pourtant absent. Le regard se promène sur des crêtes déchiquetées encombrées d'arbres, le Tos de Bessateil et l' Esquifolaygue, pas attirant si ce n'est l'originalité de son nom. C'est de la Jasse que l'on aura les meilleurs points de vue, car le paysage y est ouvert. A l'écart du sentier je cherche une éventuelle cabane que je finis par trouver, petite et ruinée.
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Jasse de Bessateil et restes de cabane pastorale |
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Vestige de cabane |
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Du côté du Tos de Bessateil et de l'Esquifolaygue |
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Du côté des Campanas |
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La jasse ébouriffée, les animaux l'ont désertée |
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"Que d'éboulis !", si l'on ne peut dire "que d'eau !" |
J'attends avec impatience ce que j'ai envie de revoir, hormis le lac de barrage : les vestiges de la construction de ce barrage commencée voici 66 ans, en 1957. Un étang naturel existait déjà, il a été surélevé par un mur déversoir afin d'alimenter une centrale par conduite forcée.
Dès 1924 m, les premières constructions apparaissent, très ruinées ainsi que la voie ferrée ayant servi aux travaux. Un long chemin absolument plat, régulier, sur lequel avancent les marcheurs fut sans doute la voie ferrée et, après son démontage, il accueillit la conduite forcée enterrée. Au vu de l'agencement du site et de la galerie que je vais chercher à l'écart du chemin c'est la plus vraisemblable hypothèse. L'entrée de la galerie est en bordure d'un vaste pierrier qui servit de carrière au chantier, en témoigne cette roue que je n'ai pas eu le courage d'atteindre. Une vaste plate forme abrite des fondations la voie ferrée, le chantier de travail des rochers, dans ce grand silence de ruines, tout parle. Quant au tender ou à la locomotive, il gît dans le ravin. Dommage qu'un panneau ne raconte pas l'histoire.
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1ere rencontre : 1924 m, 5.25 km |
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2 ) au dessus du sentier un emplacement vaste et un bâtiment noyé dans la verdure |
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3) la voie ferrée |
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Vestiges au pied du déversoir |
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4) Chemin du rail et de la conduite d'eau |
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Même chose mais en site d'éboulis |
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A droite du muret, il faut avoir la curiosité d'aller |
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Et on trouve LE site majeur : galerie, anciens ateliers, rails et carrière |
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La galerie et la conduite d'eau |
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Derrière la grille d'entrée |
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Dans le cercle la roue permettant l'évacuation des blocs vers le rail et les wagons |
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De face |
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Depuis la roue, en haut jusqu'aux rails |
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En route vers le barrage tout proche |
Le lac a un assez bas niveau et le déversoir est vide. Le ruisseau des Bésines, un peu plus haut, serpente dans une grande prairie qui ouvre vers la Porteille des Bésines, l'étang caché de Soula Couloumer, le Pic de l' Estagnas (2615 m).
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Vers l'aval de l'étang |
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Quelques belles canines |
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La vallée et un ancien chemin de bétail (draille) |
Le Pic d' Auriol (2695 m) a un accès plus difficile, hors sentier et le Pic de Courtal Subra (2599 m) s'atteint je ne sais comment. J'en suis bien loin aujourd'hui avec ma mollesse; je contemple longuement le troupeau de belles vaches claires à qui une vachère distribue je ne sais quoi mais elles apprécient, alors que je grignote péniblement. Je n'irai pas jusqu'au proche refuge, aucun intérêt pour moi, mais je reviendrai un jour pour les étangs Moulsut et les Pics de Bésineilles où j'avais tracé mon chemin autrefois, du temps de mes débuts de découvertes ariégeoises.
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La Jasse, la cabane pastorale et la Porteille des Bésines au centre (col) |
Je ne suis pas passéiste mais revoir des lieux qu'on a aimés fait toujours plaisir. Toutefois, me disais-je en descendant, c'est quand on revient des années après sur un site que l'on s'aperçoit du déclin. Déclin du site, parfois, déclin de soi même hélas aussi. Est il judicieux de s'offrir un tel pensum ? A croire que oui, puisque j'ai envie de revoir tous les lieux de mes débuts avant de déposer le point final.
Mais ne nous attardons pas sur ces désirs liés au manque d'énergie : ainsi, la veille, en parcourant le 107, un immense couloir a attiré mon attention : 400 m de hauteur, parcouru par un surprenant sentier en zigzags que je n'avais jamais remarqué. Le monter ? Plutôt le descendre...oui je regarde avec les jambes . Plus tard, au village, l'hôtelier que je connais me dira "mais c'est impossible, vous seriez prise dans les filets pare avalanches !". Et oui, les hommes qui posèrent ces filets se firent hélitreuiller au sommet (Le Carroux) et descendirent en traçant leur chemin pour poser des filets. Oh à mon avis on peut le descendre, ne fut ce que pour la maintenance. Quant à y monter, point d'hélico pour moi, juste un bon sentier que je connais. Peut être un jour dirai-je à nouveau "Soyons fou et osons !" . Il sera toujours possible de remonter ce que j'aurai descendu. Juste par curiosité...
Et puis, vivre sans un brin de folie n'est pas vivre, pour moi.
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Le Carroux et son couloir d'avalanches |
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La fabuleux sentier : des dizaines de lacets |
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Quelques uns des filets sur le parcours |
En chiffresDistance : 17.93 km
Dénivelé positif cumulé : 610 m
Temps de marche : 5 h 42
Total distance parcourue sur le w end : 43 km
Le trajet : aller retour par le même chemin et une incursion aller retour sur le
GR 107 pour compléter le parcours de la veille depuis le Puymorens. Intéressant car ancienne voie pavée.