C'était il y a ...longtemps ? La dernière sortie, à la veille du 15 août; on vous raconte.
Pas triste !
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En voiture les Voyageurs ! |
Mathurin : Elle avait un lumbago qui faisait juste suite à son entorse donc tout le monde lui disait "Repose toi". Vous la connaissez : se reposer c'est rouler. Et nous voilà partis, elle, bancale, avec sa canne et le camion, nous on avait nos cages au cas où...
Nina : Où quoi ? Qu'elle doive nous abandonner en route à un refuge ?
Mathu: Une éventualité ma chère....pendant que le SAMU l'embarquerait .
Nous :On n'a pas fait 1 km qu'elle nous fait déjà le coup de la panne. Nous, ça avait commencé par un concerto en Chat Majeur, l'Allegro ça nous allait En réponse son camion s'étouffe, s'étrangle et cale. Même pas le temps d'arriver à la station.
Heureusement elle se connait et a un bidon. Allez c'est reparti, sympa ce camion qui ne se désamorce même pas pour lui faciliter la vie. Et la nôtre aussi.
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St Marcel d' Aude |
Mathu : "Un saut de puce" et on est au canal du Midi
Nina : " Les puces parle pour toi ! "
Mathu : Pfff ces filles...Elle nous dit "on est au Somail"
Moi : Le Somail c'est un ancien grand port de commerce du canal du Midi, il est aujourd'hui uniquement touristique, juste des bateaux de plaisance; il y a encore les vieux bâtiments du 17 eme siècle et surtout tous les platanes immenses sont morts; c'est triste, sec, pelé, sinistre et empoussiéré au possible. Pas le bon choix j'ai fait de ce désert blanc empesé de soleil. C'était si beau, avant...
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Le Somail, Canal du Midi, près de Narbonne |
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Le Somail du temps des beaux platanes |
Nous : blanc mais bruyant, ça parle plein de trucs qu'on connait pas (Espagnol et Anglais NDLR)
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Postures félines |
Nina : Mais regarde-la ! Pour ouvrir sa bouteille de vin elle a cassé deux tire bouchons, abimé un couteau et elle y va à la pince multiple . Elle finit au tournevis avec un roc pour enfoncer le bouchon...C'est fou ça !
Moi : Panne de camion, panne de bouteille quelle sera la 3 eme ? Un repas sans vin ...mais ça m'énerrrrve !! Et en plus, plein de liège le vin, j'en ai jeté !
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Des vélos partout |
Allez on est repartis. Direction le Tarn. L'été est surchauffé , empoussiéré, jaune et sec dans le midi, je veux de l'eau, du bleu, du vert, du frais. Et ça commence là ! Ah je respire d'un coup.
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En Hérault |
Moi : Eh les chats on arrive au Somail !
Nous : au Sau... quoi ??
Moi : oui encore un Somail: cette fois c'est une région en altitude, 900 m, au nord de l'Hérault, très boisée, chênes , hêtres et châtaigniers, fraîche, touristique, reposante. Il y a un beau lac que je ne connais pas, on y va à pied: je vous laisse à l'ombre de ce Somail là.
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Forêt du Somail : Hérault |
Je roule un moment en forêt avec deux chats curieux et confiants, contents même. Je découvre une ancienne grange semi ruinée que je visite de fond en comble, elle a du être belle autrefois, du temps où la forêt était exploitée. Puis je file au lac, je marche bien, sans douleur dans un paysage granitique couvert de mauve bruyère. Un peu d'acrobatie pour voir le Saut de Vesoles : c'est la rivière qui se jette en cascades et en gorges sur 700 m de haut, je ne verrai pas grand chose sans crapahuter, dommage, une autre fois j'en ferai le but d'une rando.
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Extérieur |
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Intérieur |
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Lac deVesoles |
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Saut de Vesoles |
Les deux confiants m'attendent, on n'ira plus très loin j'ai choisi ma destination Tarnaise:
le Barrage du Laouzas. Construit par EDF entre 1961 et 1965, ce barrage a noyé deux vallées occupées par une vie agricole et des fermes. Rien n'a été englouti, sauf les routes, tout a été rasé avant la mise en eau: fermes, cultures, arbres. Quelle tristesse ce devait être pour les habitants, sous ce paysage bleu, vert riant et paradisiaque où je pose mon camion, mes chats et mon lumbago.
Villelongue est un des villages du pourtour et le promontoire de l'église nous ferait un joli hôtel belvédère . Mais ce soir c'est messe et procession orchestrés par un "curé pas commode". Alors nous partons juste en face
à la base de loisirs.
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Le lac de barrage vu de Villelongue |
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Depuis la rive en face, Villelongue |
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Notre camp de base, en bord de lac |
Nina : "Parle pour toi "loisirs" ! LA !!!
Mathu : Et LA !!!
Moi : Sots que vous êtes ,c'est CA, qui vous fait miauler LA ???
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Mathu et ce qui le terrifie |
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Nina et ce qui la terrifie |
Nous : c'est notre voyage notre sortie alors quand même pour lui faire plaisir on en profite. C'est calme, beau, il y a trop d'eau mais chacun en fait ce qu'il veut. Mais faut pas nous forcer à voir CA !
Moi : "Encore !"
Mathu : moi je regarde ça d'en haut et même bien caché, ça me rassure
Nina : je veux bien aller voir de plus près . T'as loupé un truc de fou ! Plein d'oiseaux sur l'eau qui poussent de ces cris ! ça me fascine ...
La soirée est douce au bord du lac : apéro pour les camping caristes, repos pour les bateaux, quelques pêcheurs qui s'attardent, des rires, des conversations, une barque qui glisse, l'air tiède qui fait frissonner les arbres, oui c'est le repos. Un petit repas entre chats, écriture, musique ..."Repose toi " on m'a répété.
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Ecriture... |
La nuit tombe, éclairée par la lune . Lac immobile, pas un bruit, juste les ronrons
Un petit matin plus tard réveil en douceur. La vie de retraités...
La matinée passe sans bouger. Lecture, balade au bord du lac. Du repos on m'a dit...
Sauf que au bout d'un moment : y en a marre du repos !!!
Moi : allez, on bouge : un petit restau ?
Le temps passe...Ah plus facile de trouver de l'eau et des canards qu'un restau et bien ce sera festin camion et traiteur.
Nous : on est contents parce qu'ici au moins on va pouvoir se balader. C'est ta sortie ou la nôtre ??
Sur un bord de route surchauffé on installe le pique nique. Ces messieurs dames délassent leurs pattes, mâchouillent de l'herbe (je sais ce qui m'attend) et découvrent l'impensable dans la forêt : la montagne qui rame .
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ça s'machouille |
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L'Aveyron qui rame |
Moi : on est en Aveyron , non les montagnes ne font pas de l'aviron c'est juste le vent qui souffle dans les éoliennes.
Nous : ???
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Aveyron par là |
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Aveyron par ci... |
Nous : Et elle nous offre une de ces siestes à l'ombre près d'une rivière où elle est partie se baigner. ON EST BIEN.
On aurait pu rester bien mais au réveil elle nous refait le coup de la panne . Et grave çuilà ! Cette fois c'est elle qui est en panne, dos bloqué . Alors là, grosse panique. Elle peut plus se lever, sortir du lit, conduire, marcher. On est verts de peur !
Elle se traîne à son volant et nous reloge au lac qu'on pensait avoir bien quitté . Elle nous rassure (tu parles !):" il n'y a pas de réseau donc si je ne peux plus bouger il y a du monde et je pourrai crier au secours!".
Et la nuit passe...Là ça va mal...
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Sur fond de lac |
Moi : quelle galère !Pas bouger, pas marcher, pas me lever du lit, crier de douleur et ceci à 200 km de la maison ?
Nous : Quelle galère, quelle nuit, quel matin ! Pourvu que nos cages ne servent à rien...
Moi, ironique : Même le dragueur du lac qui hier me promettait une vie charmante s'enfuit (à petits pas de "vieux") en me voyant infirme ... A quoi j'ai échappé se dit il ! A qui j'ai échappé me dis-je !
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Brumes matinales : je reviendrai en automne |
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Dubitative |
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Au chaud sous la couette |
Enfin bourrée de calmants et cortisonnée à fond je reprends la route.
Nous : Pourquoi faire simple ? Elle ne peut pas marcher et s'en va encore "voir Nages" nous dit elle .
Nina : Voir Nages alors qu'elle ne peut pas marcher elle va nager?
Mathu: Non c'est un très beau village que Nages
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Façon icônes, fresques de 2005 |
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Images de Nages |
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Eglise de Nages |
Me traînant avec ma canne et quelques gémissements étouffés je redécouvre ce Nages que j'avais oublié : un des très beaux villages d'ici. Dans la foulée, au point où j'en suis, je réserve une place au restau . On n'est plus à une heure près...
Et là se produit l'impensable !!!
Sur la place de l'église, soudain Nina saute du camion et s'en va. Je ne peux presque pas marcher, la panique me submerge : comment faire ? La Demoiselle s'éloigne d'un pas tranquille...Panique à bord !
Mathu : Mais Nina où tu vas ?
Nina moqueuse :je vais nager !
Incapable de bouger sans crier de douleur, j'appelle à mon secours trois employés municipaux et là commence la plus étonnante chasse au sanglier qui soit : ce serait comique si je n'étais si invalide. Posément et efficacement, ils rabattent Nina vers le camion sauf que, la porte étant ouverte, Mathu pointe un nez curieux suivi d'un corps aventureux. Vite je referme la porte et oubliant mon dos je plaque Nina au sol comme en terrain de rugby, dans un hurlement de douleur qui me maintient collée au sol. Un des sauveteurs, sapeur pompier de son état, rapatrie prestement Nina dans le camion et me relève en douceur. Quelle épopée !
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Au restau chez mon homonyme (on porte le même nom) |
La suite est simple. Imaginez une épave en larmes se traînant au restau en rasant les murs, ravalant ses larmes en même temps qu'avalant un repas qui passe presque inaperçu, sous les yeux bienveillants des trois sauveteurs prêts à me porter jusqu'à mon volant. C'est rassurant...
Puis les 200 km de route sans bouger, juste sanglée sur mon siège, 2 h 1/2 sans encombre, veillée de près par deux chats inquiets mais confiants...ils ont échappé au pire...
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Route du Tarn |
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La Salvetat sur Agout |
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Repos sur petites routes |
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Derniers km : "Ouf ! on respire, on a échappé au pire! " |
Je ne savais pas, alors, que, pour moi, le pire serait à venir....