mardi 30 avril 2013

dimanche 28 avril 2013

Les pinceaux et les couleurs de la mer

Quand la mer prend sa toile, ses pinceaux, sa palette et ses couleurs, elle sait se muer en peintre abstrait.















































































(Ces photos sont faites sans trucages ni effets spéciaux: ce sont simplement les reflets des chalutiers sur la surface de l'eau)


Année 1995, 22 janvier
Photos argentiques 
Port de Rosas, Catalogne (Espagne)

vendredi 26 avril 2013

En crampons à 2706m

C'était le 12 avril de cette année 2013 et j'ai eu envie de grimper au Gra de Fajol, 2706 m, sommet des Pyrénées Catalanes qui m'avait attirée  un jour de belle randonnée et de grand vent. Voir ici.


Les Gra de Fajol sont deux: le grand et le petit.
200m de dénivelé les séparent  et le Grand semble donner la main au Petit; surtout vu d'en haut...mais on verra cela tout à l'heure.
D'en bas, ils sont plutôt élégants .

J'ai la chance de pouvoir dormir sur place, dans mon bivouac à moteur.
La veille au soir, ce n'était pas gagné. Comme la fois précédente, c'était tempête, cette fois du Sud, avec une pluie fine et cinglante, un vrai soir d'automne au bord de l' Atlantique! Ici! A 2000m !

Mais en ce matin froid, le calme est revenu et un lever de soleil rose bonheur éclaire tous les sommets.
Alors, en piste!


 Elégamment chaussée, avec du mordant, veux-je dire, je démarre pour une longue grimpe en solitaire; c'est vendredi, la station est fermée et la solitude garantie.


Ils ont l'air tout petits, vus d'ici; l'autre jour, c'était à droite, ce jour, ce sera à gauche: pas de jaloux!


La piste est fin prête pour le week end.


On dirait que je foule une mer de glace, dans un étincelant paysage que nul bruit ne vient troubler: il n'y a PERSONNE.

Quel bonheur: la montagne toute pour moi !


Les choses sérieuses ont déjà commencé: le grand col glacé franchi, voilà une pente raide que j'attaque en dévers, un peu stressée, il est vrai. Je suis attentive à mes pas, surtout ne pas glisser car plus je m'élève, plus le tobbogan est haut.


Les crêtes sont bouleversées, des plaques encore gelées, heureusement, rêvent de dévaler quelques centaines de mètres : non merci, ce sera sans moi!


Enfin, j'y suis et j'y reste un moment, il ne fait pas si chaud que cela en a l'air, 5 ° au soleil, mais la montée donne chaud; je contemple, je dessine et je me restaure.
Le grand Gra de Fajol donne la main au petit. Ce bras tendu entre eux, c'est une corniche étroite, tourmentée, rocheuse, nommée le Pas de l'Isard. Il y a quelques randonneurs qui semblent flotter entre deux mondes. Les autres grimpent au Bastiments, plus tentant avec ses 2883 m.
Moi, je suis seule et c'est le bonheur.
Griserie de l'altitude, de la beauté environnante, de la rudesse de la grimpe.


Mais, au fait, il faut redescendre. Je saurai faire?
De toute façon, pas le choix!
Et je m'envole, sur mes dents d'acier, je dévale 200m d'à pic comme si j'avais des ailes: Quel bonheur!


Enfin, revenue sur le plancher non des vaches (pas encore) mais des skieurs, je le contemple...
N'est ce pas qu'il est beau?


jeudi 25 avril 2013

3ème balade en vignes

Aujourd'hui, nous allons visiter un travail particulier: le soufrage de la vigne.
La vigne, comme tout végétal, est sujette à des maladies: champignons ou insectes.
Le soufrage a pour but la prévention d'une maladie due à un champignon: l'oïdium.
Il faut l'empêcher de s'installer ou de proliférer.
Pour comprendre, voici deux photos.


      Un rameau (pampre) sain                                               Un pampre contaminé

Le premier remède, lorsque les rameaux sont encore courts consiste à soufrer la vigne, c'est à dire lui administrer du soufre en poudre; on recommencera l'opération à la machine avant la fin juin.
Entre temps, des sulfatages avec des produits chimiques (si on n'est pas en agriculture biologique) seront indispensables; leur fréquence dépend de la météo, il en ira de même pour l'autre maladie importante, le mildiou, un champignon lui aussi.
Si on ne traitait pas? Le champignon, après le feuillage, s'attaquerait au fruit et rendrait la récolte impropre et le vin de très mauvaise qualité; il faut donc être attentif, observer ses parcelles de vigne et suivre aussi l'avis des techniciens.

L'opération de soufrage répond à des critères bien précis: ne pas "louper" le moment, travailler sans le moindre vent, car le soufre est si fin qu'il s'enfuit au moindre souffle d'air; alors on fait ce travail à la pointe du jour ou le soir, à la nuit.

De bon matin, donc, on arrive à la vigne à traiter (tous les cépages ne se traitent pas manuellement car leur sensibilité diffère) et c'est un grand bonheur, même si c'est fatigant: il y a de superbes levers de soleil sur la mer et le coucou s'éveille en chantant.



Le matériel est simple:


        un sac de soufre
                                                              et une soufrette, sorte de "casserole" percée

                                                             


Et maintenant au travail!



Voici le résultat.
                                            
                               
             Avant                                                                                          Après

                                                                                       Nous aussi, à la fin, on ressemble à ça !


Pendant que je fais cette randonnée matinale, autour de moi, la campagne est un enchantement: le coucou m'accompagne, aidé par d'autres oiseaux.
Et puis le soleil illumine la vigne, à petits pas, par petites touches d'artiste. 










Enfin, lorsqu'il a pris un peu d'altitude, il allume le vert tout neuf des jeunes pampres, mais c'est l'heure où se lève le vent léger.
Alors, il faut rentrer, même si on n'a pas fini .





Ce même jour, j'irai travailler la nuit, après 21 heures; le vent est tombé. La nuit s'installe peu à peu, dans les derniers chants d'oiseaux; les grillons, enfouis dans de petits trous accompagnent mes pas de leur chant assourdissant et strident; puis à 21 h 30, c'est le grand silence de la nuit qui s'installe; pendant une heure encore je marcherai, sous la pleine lune argentée qui habille la campagne autrement, je sentirai arriver les premières fraîcheurs  (car c'est un vrai soir d'été que ce 24 avril) et enfin les premiers parfums de la nuit: parfum de la terre et des végétaux.
Instant magique qui transforme un travail en bonheur.
Il en faut si peu, parfois, pour être heureux...


mercredi 24 avril 2013

Mes premiers trésors

J'ai cinq jardins mais le dernier est mon jardin secret.
Alors, les quatre autres, tous différents, avec leur âme, leur personnalité, leur originalité, je les présenterai ici.

L'un des 4 m'a offert ce jour ses premiers trésors.


Il faut quand même que j'avoue une ineptie: j'adore cultiver des légumes, depuis mon adolescence (fort lointaine à ce jour) mais....je n'en mange quasi pas un seul.
Un psy aurait du boulot à déchiffrer tout ça !

Alors, comme j'ai la passion des jardins, j'en ai quatre.
Le premier est un petit jardin d'agrément, attenant à ma maison, un  "jardin de curé" plein de fleurs et de verdure.
Le 2ème est mon potager, à 15 km de chez moi, avec ses légumes et ses fleurs, et un petit ruisseau, un cabanon, en pleine campagne.
Le 3ème est le jardin de mon père: il y a des fruits, des fleurs, des légumes et un puits d'eau fraîche. Je le travaille pour ma mère et en hommage à mon père.
Le 4ème est un minuscule jardin auprès duquel mon père dort pour l'éternité.

Quant au 5ème, c'est mon jardin secret: mes balades, mes livres , mes cahiers où j'écris, je dessine et je colorise mes dessins.


Et puis il y a mes vignes où je vous mène en balade.

Ces fèves, premier cadeau de mon jardin, je ne les mangerai pas, mais Nika, dans son blog, en présentera une succulente recette, à n'en pas douter!

mardi 23 avril 2013

Sur les bords de la rivière grise...


Sur les bords de la rivière grise et glacée (Le Rebenty - Aude), gonflée par la fonte des neiges, le printemps pointe le bout de son nez. Nous sommes en moyenne montagne, et c'est juste un temps de retard. Six vaillants petits degrés flottent au fil de l'eau.
Pour la petite histoire, le Rebenty est un affluent du  fleuve Aude. Longue de 33 km, cette rivière, grossie de 22 cours d'eau, naît à 1600m, au pied du Col du Pradel et se jette dans l' Aude après avoir traversé 6 communes. Et des gorges!


Je vais à la rencontre du Rebenty, par une sinueuse petite route, et de rencontres en rencontres, en cette route parfaitement déserte, sur fond d'eaux vives et bondissantes,


 voilà plein de petits  soleils multicolores qui éclatent au regard.

Il y a même des "fougères arborescentes " revisitées par les Audois!




Et puis plein des petits bonheurs colorés...



Aucun humain ne vient troubler ces lieux.

On dit d'un humain qu'il est gris quand il a bu un peu trop d'alcool...
Je dis de cette rivière qu'elle est grise car elle a trop d'eau...Paradoxe?!!















On y trouve des petits ponts oubliés (modernité oblige)








Des murettes moussues en multicolor





Et même des murets désaffectés, au charme indéniable


Avec, toujours, fond musical,  ce cours bondissant, grisé et pressé.


Qui ne se laisse point oublier.

Pas plus que ce printemps obstiné:





Ah! Mais j'allais oublier !!! Il y avait aussi un muscadet rêveur !
Dans toute sa blondeur...


Et puis, un des six villages: Niort de Sault où le Rebenty bondissant est quelque peu emprisonné.


Un peu à l'étroit, dirait-on.

Nargué par ces monstres de laiton:


qui crachent l'eau et non le feu.




















On ne peut pas oublier qu'on est en pays froid.

Le bois contemple l'eau et se garde bien de partir à son fil...
Des fois qu'on aurait encore besoin de lui!
En montagne, l'hiver n'est jamais fini.


Pour moi, hélas, parce que l'hiver n'est pas fini et que le Col du Pradel est encore fermé, je suis obligée de changer de route et de fausser compagnie au Rebenty.


Je file vers l' Ariège voisine, vers de nouvelles aventures: les cimes en raquettes, où je vais vous emmener.
Alors, à bientôt !