lundi 29 juillet 2024

Aude : Défilé de Pierrelys, haut en couleurs

 

D'aucuns diront que je cultive mon égo...allez savoir, ces "d'aucuns" savent mieux que moi. D'autres diront que je suis un peu cinglée et je partage  (un peu) leur point de vue, puisque Aventure sous tend une certaine Folie. Sinon il n'y a pas d' Aventure. On peut aussi trouver banale la moindre de mes Aventures et j'adhère, même si j'ai dépassé la date limite de fraîcheur pour celles-ci. Enfin certains ne diront rien, soit parce qu'il n'y a rien à dire, ou parce qu'on respecte mes délires (délices), sans porter de jugement ou émettre un point de vue. 

Et moi, les points de vue, je vous les offre par mon blog. Inédits ces points de vue car peu y ont accès. Je suis une Femme Fidèle, fidèle à ses rêves d'enfant...Même si je n'ai plus l'âge.



Là bas, en face...on découvre


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Dans ce Défilé dont j'ai refait ces temps ci mon QG après plus d'un an de pause, quand je crois que c'est fini, tout recommence. C'est Diabolique et point besoin de Murailles du Diable, Belvédère du Diable ou autres diableries, tout est diabolique. Même mon cerveau !

J'avais exploré les sentiers sur la rive gauche, sentiers de crête pour la plupart car la pente rocheuse est si tourmentée que point n'est besoin d'y chercher quoi que ce fut.

Rive gauche depuis la fenêtre



Un des ravins du secteur

Qui aurait l'idée de grimper là dedans ? Et pourtant....cet extrait de plan du cadastre napoléonien est un vrai défi; oh j'ai essayé de le retrouver celui ci, mon courage s'est évaporé après quelques mètres de glissades échevelées. Cela vaut il une crise cardiaque ? 

Introuvable chemin

Quant à la rive en face, la droite, nommée en certain lieu "Murailles du Diable", je n'imaginais pas y mettre un jour les pieds. Et pour cause, quels humains auraient eu l'idée d'y loger jusqu'à la simple idée d'un sentier ? J'y ai fait quelques incursions (seule et entre amis) dans le tunnel de chemin de fer (1381 m) et son obscur boyau d'une incommensurable richesse. Seul chemin devenu pédestre, au ras de l'eau avec une pente avoisinant les 1 pour mille.

Rive droite


Je suis allée y visiter (seule puis entre amis) les galeries d'essai de cette voie datant de la fin du 19 eme S. Dans la foulée, soyons folle, j'ai rallié seule le pied de quelques falaises d'escalade, mais tout cela est resté raisonnable, du moins dans la définition que j'ai de ce mot.

J'ai partagé le déraisonnable avec Paul et Eric sur les traces du Sentier Rose, déjà un itinéraire bien plus corsé puisque en mode découverte et recherche d'un très ancien chemin dont on ignore encore le pourquoi de son existence. Nous avons donc tâté de la pierre. Du vide, du vertige et de la glissade.

Avec Eric nous avons tâté du sous terre, un magnifique boyau, ancien parcours de cours d'eau. Toujours en cette rive.

Mais non contents de cela, nous avons grimpé dans un site impensable, conduisant au sommet de falaises d'escalade et frôlant la base d'autres falaises, déjà le petit brin de folie s'accentuait. Et nous n'avons surtout pas mis un point final à ce brin là, d'autres idées d'exploration s'offrent à notre curiosité sans bornes.

La rive droite de l' Aude et ses sites dits "du Diable"


Dans ces "randonnées" allais-je dire, plutôt "incartades à la norme", nous avons trouvé...des cordes ! 

Certes j'en avais 2 ou 3 dans le sac, mais sur place, le panel fut large en dimensions, calibre, matière et couleurs.

Euh également en état sanitaire...

Alors nous les avons expérimentées, certaines avec circonspection. A qui et à quoi servaient elles ? Aux grimpeurs, assurément, non pour l'assurage mais pour s'aider à accéder au point de grimpe comme pour en revenir, car le sol est un véritable tapis roulant.


Ancien chemin sécurisé
Usage grimpeurs ? Il semblerait














Cependant il fallut bien supposer aussi que les chasseurs pouvaient s'en servir.

Le soir, au bivouac, j'interrogeai un monsieur de 81 ans, spectateur de pétanque, qui me dit "Une nuit, il y a longtemps,  j'accompagnai mon frère jumeau au poste de chasse à l'isard. dans la nuit noire il me fit monter à la corde et, au matin, quand je vis où j'étais passé, j'ai dit plus jamais". Témoignage édifiant !

Mixité des cordes entrevues, utilisées, encore, je présume davantage par les chasseurs que par les grimpeurs. Surtout en voyant le balisage usagé de ce site.


Donc, en ce 15 juillet et en solo, j'ai envie de revoir la corde qui ne m'inspirait pas la veille. Et d'analyser le passage qu'elle suivait : un chemin ? Le "sentier rose" peut être ? Poursuivons donc notre rêve...

La corde qui ne m'inspirait pas

Voie ferrée, tunnel, fenêtres, toit, amorce du couloir et voici la corde à noeuds, noire et rêche. Je suis juste sur site pour vérifier si ces cordes balisent un sentier taillé dans le roc, ou pas. 

J'agrippe la corde d'une main, je cherche des prises de l'autre,  lâchant le roc pour un tronc d'arbre et, malgré mon manque de confiance, je me hisse : non ce n'est pas un chemin taillé dans le roc, mais une sorte de vire naturelle à laquelle la corde a emboité le pas ; site d'escalade me dis-je. Et je redescends, prudemment rassurée par ma propre corde.

Le voyage pourrait s'arrêter là.

Mais...hier Paul m'a dit "Je ne sens pas de monter par ce ravin". Logique, il est affreux.

Voilà le ravin /couloir sur la droite


Donc, je vais essayer d'y grimper . Logique, j'en meurs d'envie, mais par un autre chemin. Et là je n'ai pas le choix : un mur de terre et de pierres, heureusement nanti de buissons. Et je monte, je me griffe, mais j'en vois la fin.

La fin c'est regagner le lit du ravin, bien pentu et glissant, où gisent deux cordes : une "tigrée" en chanvre effiloché dont il ne reste que quelques brins et une verte en nylon, plus qu'effilochée. Les deux réunies en faisant la moitié d'une au niveau sécurité, je me hisse, toujours une main sur les prises rocheuses.

La verte toute effilochée


Tigrée mais en piteux état

Je me hisse car devant moi c'est une féérie colorée de cordes.




Il y a toujours cette corde noire qui suit le bas de la falaise et qui finalement est "LE" chemin pour remonter le ravin et ensuite, de la bleue, à noeuds, de la rouge, à noeuds, qui traversent, se jouent de la pente, des glissades et autres incivilités des ravins.


LE chemin de montée et de descente

La noire qui sert à la montée :
les gradins sont le sol du ravin



La noire, je lui confierai ma vie en descente
Je ne le sais pas encore à cet instant


Transversale





Et voilà, je tiens en mes mains le chemin des chasseurs.

Car il s'éloigne de la falaise, ce que ne cherchent pas les grimpeurs .

Alors je grimpe, avec ou sans cordes, les chasseurs ont fait le ménage annuel, coupé des arbustes, libéré le chemin du ciel.

Je m'amuse et j'ai peur, adrénaline et prudence, fatigue et énergie alternées, c'est grandiose. Voilà un chemin inédit : un ravin !

Le lit est rectiligne, couvert de rocs, les rives sont boisées, nanties de falaises ou de ravins selon la rive.



Le ravin vers l'amont, terrain de chasse

Vers l'amont
Vers l'aval




La pente, ici

C'est raide, je sue, j'entends diminuer les bruits de la route, je regarde les croisements avec les poids lourds sur le serpent d'asphalte, j'écoute gronder le fleuve et siffler les oiseaux.




Des rubans bruyants


J'écoute mon corps pour ne pas l'épuiser, j'écoute le rythme fou de mon cerveau qui continue à chercher des marques roses, celles dont on a tant rêvé. Et bien je trouverai une vieille marque bleue et un enchevêtrement de lettres oranges : BELVIANES. Territoire de chasse.

Moi je cherche du rose !

C'est signé : Belvianes , limite de communes de toute manière



Plus tard le chasseur me dira "Vous savez que vous prenez des risques ? Vous savez que c'est dangereux ?" Mais il ajoutera "vous pouviez monter jusqu'en haut du couloir et arriver sur les crêtes".

Il me dira aussi qu'il n'y a aucun départ de sentier balisé de rose (merci j'ai pu vérifier).

Et oui, monter sur les crêtes... Sauf que je stoppe à 409 m et que le haut est à...800 m. 400 m de cet enfer ? Avec 1/2 l d'eau et deux dattes ? 



Allons, revenons à nos cordes !

Et je sortirai les miennes pour un peu de hors parcours, explorer les chênes verts qui n'ont pas été exploités ici, ils ont bien leur tronc d'origine, examiner le relief pour faire quelques visites plus tard et retrouver, pourquoi pas ? le sentier rose...ne doutons de rien n'est ce pas ? Avec Eric de préférence. 

En rouge, le ravin, en jaune mes excursions (encordées)


C'est comme ça que je les utilise


De mon perchoir j'entrevois une corde blanche : elle est bien de grimpeurs celle ci, donnant accès à la falaise.


La corde d'accès à l'escalade


La falaise d'escalade


Reste la descente : le choix est draconien.

- Le tracé escarpé de la montée dans les buissons? Pas engageant

-Désescalader le ravin en me servant de mes cordes? Si les chasseurs n'ont pas opté pour cela c'est que ce n'est pas sûr.


Sagement inutiles

- La longue corde noire au ras de la falaise ? C'est plus excitant même si j'ai une (grosse) pointe d'angoisse.


Ben...faudra bien...


Et je me lance. D'abord c'est rigolo, je franchis la rouge, la bleue, j'attrape la noire et ça va tout seul. Elle est rêche, vieille, voire effilochée. Je descends cette vire plutôt belle, avec quelques points chauds en désescalade mais je mets la marche arrière, sans rétroviseur et ça va tout seul.

En descente


Cor (de) de chasse en traversée de ravin

La noire, plus ancienne


ça ressemble à rien mais c'est le chemin

En gradins
En désescalade





Un peu usagée



C'est une vire ? ou un ancien chemin?






Vers le terminus, c'est plus corsé, il faut descendre différemment, dos au vide, progression descendante et latérale et enfin, au final, je ferai confiance tout à fait à la corde noire, pas besoin de la doubler avec ma corde orange qui restera sagement liée à mon sac à dos .

Oups, ça se complique



Et on s'accroche, latéralement parlant



Petite joie à l'arrivée




Terminus on descend sur le toit de la voie ferrée

Ben voilà ! J'ai eu l'impression de faire un énorme parcours, il s'avère ridicule mais c'est de loin le plus escarpé.  

Et oui, voilà le lieu de l'action : pas facile, mais orné de cordes

Et, cerise sur le gâteau, Eric reviendra avec moi une prochaine fois car ces cordes là, quelle qu'en soit la couleur, ça le tente !


Dans le tunnel, comme une corde de lumière

dimanche 21 juillet 2024

Aude, Diabolique sentier rose

 Préambule : cela se passe dans le Défilé de Pierrelys, Aude, où l'Aude coule dans un joyeux désordre, entre route, rail, falaises et j'en passe, quelque part en amont de Quillan.

Nous avons découvert un sentier inconnu de la population villageoise locale, là où il eut semblé improbable qu'il en existât un.

Pourquoi Diabolique ? Parce qu'il prend la direction des Murailles du Diable, mais qu'il nous a réservé un accueil et des surprises Diaboliques.

Pourquoi le Sentier rose ? Parce que tout est parti d'un petit point rose sur un rocher et qu'il s'est avéré appartenir à un sentier que j'aurais pu nommer  Sentier des "oui...mais..." tant il interroge.

Quand je suis arrivée à Cavirac (Aude), la veille de la 2nde expédition, les falaises se sont habillées de rose et j'y ai vu un signe. J'avais raison. Enfin je m'autorise à le croire.


Murailles 

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7 h du matin, dimanche 14 juillet, un symbole ! Paul et Eric me rejoignent pour cette exploration. Dans mon sac, deux lampes, trois cordes, un piolet, et de l'eau.

De la vitalité à revendre, et une curiosité inépuisable. 

Tout avait commencé le 24 juin, donc il y a 20 jours, mon impatience a battu des records d'attente.

Lundi 24 juin, avec Eric, nous avions exploré ce sentier, partant du fameux point rose trouvé au milieu de nulle part et nous étions allés de découvertes en surprises, d'interrogations en supputations. Une constatation majeure, le sentier est balisé "à l'envers", soit en sens inverse de notre marche, donc il a été balisé venant de Cavirac, ou Belvianes ou, pourquoi pas ? depuis la voie ferrée.

Entrée tunnel côté St Martin Lys


On ne s'interdit rien, là on joue, la corde
n'est pas vraiment utile

On brave l'interdit














Une chose est certaine, ce sentier n'a pas été fait par les chasseurs, il est bien antérieur mais a été utilisé par eux. Pas à pas on fait connaissance avec lui, que je décrirai plus loin.

Ici, juste en images :


Et le sentier commence

Taillé dans le roc



En dévers dans les petits bois 

Taillés encore



Direct dans la falaise



Avec de gentils monstres qui veillent sur la vallée


Le même vu d'en bas



Parcours rocheux



Un des ravins vers l'amont

Et vers l'aval


Elles existent, mais à l'envers de notre avancée

On cherche les marques














Eric pense, hypothèse plausible, que ce chemin taillé dans le roc a pu servir aux travailleurs de la voie ferrée fin 19 eme Siècle.

Nous pensons aussi, hypothèse peu avancée, qu'il aurait été une voie de communication fort ancienne, avec Cavirac.

Moi je pense qu'une autre hypothèse peut se dessiner: il y a des pentes ardues où croissent les chênes verts, lesquels ont été exploités, c'est l'évidence même : ils n'ont pas un tronc unique mais des multiples troncs donc ils ont été coupés pour l'exploitation du bois ou pour faire du charbon de bois. 


Passage difficile en dévers
 (ah, l'absence de piolet...)



Oui, faut pas glisser



Partout des chênes verts jadis exploités



Les ravins plongent vertigineusement





Sur la rive opposée



Sur nos têtes, bien penchés



En face, rive gauche


En effet une forge se trouvait à Quillan et le fleuve Aude, alors, servait pour le transport fluvial du bois.

Quant aux troncs sciés, précipités dans ces pentes impitoyables, pourquoi pas ? 

20 jours plus tard, nous sommes trois, Paul, un chasseur du village, neveu d' Eric, s'est joint à nous. Les chasseurs de St Martin, commune où se trouve le sentier rose, n'ont pas connaissance de l'existence de ce chemin.

C'est un sentier qui part de nulle part et que nous avons découvert en cherchant autre chose: une galerie de chemin de fer abandonnée voilà plus de 125 ans. Ce sentier n'est pas accessible depuis la route, juste par un couloir de terre très escarpé. Il n'est pas non plus indiqué.

Nous voilà partis tous trois : une montée sévère en un lieu discret et original, et on emprunte l'assise du chemin. Un chemin étroit qui se joue des barres rocheuses, des falaises, des pentes innommables, tantôt taillé dans la roche, tantôt nanti de marches, tantôt en dévers sur de la terre, ou traversant des ravins, véritables couloirs à la pente invraisemblable, où tenir l'équilibre est précaire, pour moi surtout. D'où le piolet ! On va traverser des falaises, on va traverser des bois de chênes verts, et ces ravins que je cesse de compter après le 6 eme.



Le chemin retrouvé avec joie




Il débroussaille



Marches taillées
Gros plan : elles sont 5





Et toujours ce décor fabuleux




Le sentier est taillé dans le roc

Entre falaises et chênes verts




C'est un des ravins en pente brutale (que ne rend pas la photo)






Toujours présents et peints en rose



Un des ravins vraiment tourmentés et rongés



Surtout ne pas glisser (d'où le piolet)



Vertigineux ravin

Les points de vue sont splendides, quand il y en a : la route tout en bas, les falaises partout, des couloirs vertigineux en face, des murs de roche qui semblent se pencher sur nos têtes, des grottes inaccessibles, un paysage envoûtant ou effrayant, c'est selon. Montent les grondements des voitures et de l'eau houleuse de l' Aude.


Voilà un ravin vu d'en bas, qui imaginerait sa violence ?

On va chercher les marques roses, on va les perdre, on va se perdre en suppositions, on va se disperser, chacun vers son intuition : pour les hommes c'est vers le haut, pour moi c'est logiquement en descente,  et j'aurai toujours la récompense,  une marque rose ! Jusqu'à la dernière. Après quoi je ne trouverai plus rien. Malgré une grosse descente à la corde et  la fuite de ma frontale dans le vide. Rien, plus rien, dans un dernier ravin démantelé par les orages furieux. Eric et Paul m'ont rejointe mais on doit se rendre à l'évidence : rien ! Ah il nous en fait voir de toutes les couleurs.

Elles se font rares et bien dissimulées ces marques


Tout s'arrête là, dernier ravin
Le demi tour est inévitable


Et nous, nous sommes quelque part là dedans, en dessous des murs calcaires !


Pour l'heure, nous faisons demi tour, ne nous avouant pas vaincus et on va se rendre, à fond de train, jusqu'à la voie ferrée : chemin à l'envers, couloir en descente, tunnel dans la lueur falote de notre unique lampe et voici les "fenêtres", ce fameux point de départ du percement du tunnel. Il n'est pas au milieu de la voie mais les équipes sont parties d'ici en fin 19 eme, les unes vers Cavirac, les autres vers St Martin, donc en se tournant le dos. 

Carte postale ancienne (source : site Passe Montagne)


Les ouvertures dans la voie

Même lieu mais extérieur













Nous on sort par la fenêtre, on monte sur le "toit" du tunnel et on commence à grimper le couloir du ravin, limite administrative entre les deux communes. On s'arrêtera vite, pressés par l'heure, découragés par la sévérité de la pente, et l'absence de marquage rose. Une vieille corde à noeuds pend depuis la falaise, je me hisse, peu confiante, je la vois qui file sur une vire à flanc de falaise...brrr . C'est pourtant à elle que je confierai ma vie au retour d'une expédition solitaire le lendemain, de corde en corde, et les chasseurs me confirmeront que c'est bien leur outil de travail ! Mon expédition musclée fera chou blanc en matière de balisage rose mais non en matière de parcours à sensations avec des cordes de toutes couleurs; c'est une autre histoire.


ça monte dur, c'est un ravin



Le même vers l'aval, où croit un beau figuier

Peu confiante en cette corde
Et pourtant...

Le lendemain, peu amène, un chasseur me confiera que notre terminus "rose" en était bien un, le dernier poste de chasse du parcours.

En attendant, ce jour, Paul, Eric et moi, nous allons partir (hors sentier rose) à la découverte du  secteur le plus ingrat des falaises et que découvrirons nous? Des cordes...des bribes de chemin taillé dans le roc...des points de vue vertigineux...Et moi qui disais avec regret : "Dommage que sur cette rive droite de l'Aude il n'y ait aucun sentier..." Et bien il y en a au-delà de mes espérances. 

Découverte : un tronçon de sentier bien taillé en falaise


Un autre, qui sert aux grimpeurs et aux chasseurs
Rarement aux randonneurs ...lol

La montée est exceptionnelle : décor, déclivité, ressenti...waouhhh. La sueur coule dans les yeux, mouille les tee shirts, la roche compacte nous enveloppe, les buissons nous lacèrent.









Notre terminus, la suite, c'est le vide, la falaise




Joie !


Prudents 


Finalement c'est peut être Philippe Emonet, (Responsable National des Inventaires Ferroviaires de France), consulté par Eric, qui aura le dernier mot, corroborant une hypothèse que nous avions aussi évoquée : ce sentier balisé de rose aujourd'hui, pourrait être une survivance d'un ancien chemin médiéval reliant Cavirac à St Martin Lys, bien avant l'ouverture du chemin des gorges par Félix Armand, bien avant le percement du Trou du Curé. Quelle page d'Histoire si nous pouvions retrouver des bribes et confirmer cette hypothèse....aurons nous assez d'une vie pour percer le secret de ces Diaboliques Murailles ? Dont le sentier rose ne serait qu'une bribe dans un univers dantesque.

Un univers dantesque où il faudrait bien trouver la faille, le vieux sentier taillé dans le roc, quelque part là dedans...


Et s'il existait, réellement ? 




A Eric Teulière et Paul Teulière pour la féérie de cette Aventure.

Le site vu par Eric (clic)