mercredi 4 novembre 2015

Juste avant l'hiver : le Madres 2469 m

Le Pic du Madres, 2469 m est situé  en limite des départements des Pyrénées Orientales et de l' Aude mais c'est à l' Aude que revient l'honneur d'avoir ce sommet pour point culminant. Il a le privilège d'être vu depuis de très nombreux sommets même si son aspect évoque davantage une ronde colline chauve. En tout cas c'est une de mes balades favorites puisque voilà déjà trois fois que je le gravis. Les voies d'accès sont multiples et toutes belles : on n'a que l'embarras du choix. Il a tout pour plaire bien qu'il soit considéré comme souvent très froid car balayé par un vent glacé. la porte de la tramontane est toujours grande ouverte. Nous verrons plus tard ....
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En ce dernier jour d'octobre j'arrive à Sansa, village au terminus de la vallée, alors que le soleil dore le pic de la Pelade (2370 m) , bien nommé, couvert de pelouse rase et rôtie.

Sansa ancienne église (13 eme ) et Pic de la Pelade
Une piste de 3km conduit au bivouac, le Pla de l'Orri, 1645 m , où je vais retrouver Alain, mon compagnon de route et son bivouac à moteur. Une fois n'est pas coutume, je vais partager une soirée de convivialité et j'en suis très heureuse. Seule je n'aurais pas dormi ici, près de la grande bergerie semi ruinée au toit enherbé comme en Scandinavie. A cette saison la nuit tombe vite et les soirées dans l'isolement sont lugubres.



Départ dans le givre



Un petit matin froid (zéro degré) et pimpant nous entraîne sur les sentiers : on va marcher dans l'ombre, le long de la vallée nommée Coume de Ponteils.  Un long parcours en forêt dans le silence figé et glacé du petit matin ; le soleil porte un prénom ce matin : Désiré.




Enfin, au sortir de la forêt, alors qu'il y a déjà 2 heures qu'on marche, le soleil nous accueille avec sa chaleur. Même ténue, nous l'apprécions! On l'attendait pour se poser sur la pelouse. Le temps de se restaurer un peu; le froid incite à se sustanter.


Nous avons quitté la forêt, la Coume de Ponteils, le sentier nous a conduits sur les crêtes, le meilleur du "voyage". En effet c'est de là qu'on a les plus beaux points de vue sur les étangs de Nohèdes.
Je fais connaissance avec mon compagnon de route, nous bavardons allègrement , cela rend la balade fort sympathique et me change fort de mes habitudes. Aujourd'hui je ne vais pas parler toute seule , écrire dans ma tête et voyager autant en moi qu'au dehors. Je suis toute à ce moment de partage

Les montagnes du Capcir, en fond 


Etangs de Nohèdes : Estelat et Bleu


Le Gorg Nègre




 D'autres que nous prennent le petit dej', mais nous ne sommes pas invités.
Certes on ne leur disputerait pas le repas !!




Toutefois notre présence ne les dérange guère.











Sur ces crêtes, à 2300 m d'altitude, un vent froid et âpre nous assaille; ce n'est pas l'habituelle tramontane mais un vent du sud gorgé d'humidité qui présage la fin prochaine de l'automne .
Une pluie et c'est la neige assurée
 D'ailleurs quelques traces de la précédente perdurent à l'ombre.



Nous voici sur un grand désert jaune, celui qui va tout doucement nous conduire au sommet, sur une lande rase où souffle le vent ; aujourd'hui je resterai habillée hiver. Ma tentative tenue d'été sera vite oubliée !



Version été ce paysage  est très riant , coloré à souhait, un vrai tapis haut en couleurs.

21 Juin 2014

Même le balisage joue au mimétisme avec les fleurs
21 juin 2014
Le Roc Nègre se profile : je l'aime bien car il y a un passage en roche et en aplomb des falaises, où l'on pose un peu les mains, mon terrain de prédilection. Un peu de verglas traîne sur le sentier, dans l'ombre, rien de bien dangereux.

Les pentes du Roc Nègre
Sentier verglacé dans le Roc Nègre

Vallée de la Castellane, côté nord du Madres
La lande sur les sommets
Version été



Nous voici au dernier étage , juste avant le sommet: on musarde un peu sur la lande battue des vents pour aller contempler la vallée de la Castellane, autre voie d'accès.Très belle cette voie. 
Il y a foule sur les chemins, des troupeaux d'isards bien paisibles, que nul humain ne dérange.



Vu d'ici, le paysage aérien est remarquable : les nuages arrivent comme des navires sur une mer déchaînée, occultant la vraie mer, que l'on pourrait apercevoir tout au bout de l'est.

Mais ces nuées échevelées par leur course folle sont bien plus séduisantes.




Au fond le Canigou (2784 m)

Juin 2014

Au sommet le petit orri en pierres, immuable avec sa trace de peinture bleue repose en cette saison sur un tapis jaune; des randonneurs s'abritent tant bien que mal pour échapper au vent furieux qui s'enroule et se déchaîne sur le plateau.

Pour nous ce sera au grand soleil derrière les rochers mais on sera vite changés en statues surgelées et on ne traînera guère.



Impassibles les vautours planent avec majesté de leur vol lent et gracieux : un régal !


Un autre régal : contempler le paysage à nos pieds : le Capcir et le lac de Matemale, depuis notre restaurant en plein ciel. C'est toujours un moment précieux...
Au fond le Capcir et le lac de Matemale
 Nous reprenons le chemin : cette fois nous allons parcourir toutes ces crêtes dénudées avant que de poursuivre en forêt toujours sur les crêtes : tout notre trajet est là devant, on peut l'observer à loisir.

Au fond, massif du Carlit, les Péric et autres 

Nous avançons saisis par un froid dont nous évaluons le ressenti à moins 10° avec un paysage de montagnes à couper le souffle : les crêtes ariégeoises et les lointains massifs Pyrénéens .



La progression est rapide, tant par la facilité que par le besoin de se réchauffer; Alain est fort emmitouflé; moi, j'ai emporté trop léger, je suis congelée.

Le terrain de randonnée
 J'ai quand même le plaisir de rencontrer celui que j'attendais depuis longtemps (des années) , l' Etang de l' Ours : le voici à mes pieds , une cuvette empierrée qui n'a d'étang que le nom. Mais enfin je l'ai vu !
L'étang de l'ours 2252 m.
 Les nuages continuent leur chevauchée fantastique au gré du vent mauvais ; ce vent du sud c'est comme une succession de lames d'eau qui nous doucheraient sans pitié.


Tandis que nous arpentons un plateau pierreux et nu,je ne perds pas des yeux le paysage : ainsi , vue du ciel, cette ancienne coulée de glace (j'imagine), serpentant entre les moraines et abritant en son creux le village d' Espousouille . Magnifique leçon de géographie.


Le Capcir et les pistes de Formiguères (66)

Enfin on entre  dans la forêt et, d'un coup, on change de saison; la chaleur revient, le calme après le vent, au détriment du point de vue; on marche longuement entre les arbres, dans un enchevêtrement de troncs morts, on a perdu le sentier mais qu'importe, il suffit juste de plonger tout au fond, dans une descente brutale et éphémère. En 500m linéaires on perd 200m d'altitude, cela réchauffe !
Une autre plongée par la piste et nous regagnons nos véhicules plongés dans l'ombre froide de cette fin de belle journée


Tout en bas, nos véhicules au Pla de l'Orri



Mais si le temps fut froid, ce fut une belle journée chaleureuse de convivialité ; la solitaire que je suis est toute prête à réitérer !

Quelques instants plus tard, le clocher de Sansa se profile au bout de la piste; la longue route du retour nous attend...Sur la promesse de recommencer !



En chiffres :                                                                                               A Alain....merci pour
                                                                                                                  cette belle journée....
Dénivelé 900m 
Temps de marche 7 h
Distance 16 km


23 commentaires:

  1. de bien beaux paysages, merci pour le partage de ta journée,
    bisous

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    1. Oui c'était un beau sujet avant la neige. Elle n'est pas encore épaisse. Bisous

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  2. Chère Lison, j'ai encore fait une belle balade grâce à toi. Je dois t'avouer que depuis quelques années mes promenades se limitent à l'écoute de musique. Donc à peine terminée la lecture, je l'ai reprise avec mes écouteurs sur la tête et mon pianiste favori... un beau voyage. Et puis de bien belles photos, j'ai été attiré par celle "Au fond le Capcir et le lac de Matemale" ; la partie inférieure, c'est le bord d'une île au sol marron et boisé, la partie supérieure se trouve sous une onde claire et bleutée ; serait-ce le déluge ? Magnifique.

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    1. Et qui était ce pianiste et ce morceau ? je vais aller revisiter ma photo, la voir telle que tu l'as vue et tu avais raison, le déluge fut le lendemain

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    2. Je ne veux surtout pas t'imposer ma musique (cela a été pour moi une longue démarche) et il faut aimer le piano. Je te mets un extrait du concert par You Tube sur ton profil Facebook.

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  3. Merci Lison pour cette promenade surprenante...et insolite ..je découvre cet univers des Pyrénées inconnu. .j'ai adoré l'étang d'ours. ..il doit avoir de l'eau quand il pleut mais j'ai eu froid avec toi tant ta description à été très vrai ...

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  5. Merci pour la promenade .en cette terre inconnue et désertique. De beaux paysages j'ai adoré l'étang de l'ours .il doit y avoir de l'eau quand il pleut .. et j'ai eu froid tant la description a été vrai.. et les lacs noirs de montagne au loin ... c'est mieux d'être accompagnée. 7 h de marchés chapeau . Magique lieu..dans les Alpes la neige est déjà tombée. ..merci encore c'est beau .

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    1. Annie j'ai supprimé les doubles mais c'est pas grave tu sais il paraît que c'est difficile de mettre des comm.L'étang de l'ours même vide est étonnant il m'a vraiment surprise. Bisous merci de ton voyage dans mes pages

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  7. Oui merci ça part trop vite ...super le reportage ..bises aussi.

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  9. Superbe reportage, comme toujours.
    La photo sur le retour en crête, avec le Roc Blanc en premier plan, est superbe.
    Comme je suis déçu pour cet étang de l'ours. Et dire qu'il est souvent sous la neige début juillet. L'été a dû être chaud pour l’assécher.

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    1. Ah c'est le Roc Blanc ? Je savais qu'il était quelque part mais je n'ai pas su l'identifier; de là haut j'ai vu Carlit, Pérics, Cometa et puis des supposés dont je ne suis pas sûre; pourtant le Roc Blanc je l'ai visité un jour. Il ne m'a pas saluée ? oh le vilain...oui l' Ours m'a déçue mais je retournerai le voir en eau.

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  10. Cc ... Magnifique reportage ... les paysages sont époustouflants !!!
    Douce soirée, bisous

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    1. Merci pour votre visite; à cette saison ça manque quand même de couleur à mon goût...mais cela reste une belle "promenade". Bisous

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  11. Comme d'habitude... magnifique reportage. Merci Amédine de
    nous le faire partager. Je t'embrasse. ELZA

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    1. Merci Elza, je t'embrasse...J'irai faire un tour "chez toi"...

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  13. Comme d'habitude je suis admirative et te remercie pour cette balade partagée que pour une fois tu as effectuée en compagnie. Des photos éloquentes et un récit passionnant. Merci. Bisous

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    1. Merci Fanfan : ce n'est pas trop lassant de me suivre sur ces sentiers ? Bisous

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  14. Voilà encore une très belle randonnée, Lison. Tes photos sont magnifiques. Mais la prochaine fois, habille toi un peu plus chaudement... (sourire)
    Gros bisous, et une bonne fin de soirée.

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    1. Oh l'hiver va bien m'y obliger à prendre les vêtements ! J'ai horreur d'être encombrée mais aussi horreur d'être congelée. Alors....Bisous

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