vendredi 11 janvier 2019

Le Pic de l' Arraing (1674 m) : Noël au sommet

Ce fut un beau cadeau de Noël que je m'octroyai ce 25 décembre 2018 : même si ce pic est d'envergure modeste, le gravir fut un enchantement, par la qualité du parcours, par la beauté du décor. On ne marche pas la tête dans les nuages mais les yeux posés sur le décor de montagnes environnantes et, parfois, on aimerait même avoir les yeux dans le dos !
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Le Pic de l' Arraing se trouve en Ariège, en Couserans , à peine un peu à l'écart du GRP Tour de Biros.
Je démarre d'Uchentein sous un temps radieux, exceptionnellement tard, il est 10 h mais ma conversation avec Marc, un des 4 habitants du village sera bénéfique. Comme partout en Ariège, la montée est rapide, puisque un de mes points de passage sera la crête qui domine le village de façon abrupte.
Archives février 2011

A la sortie du village un sentier s'enfonce dans les futaies en grimpant fort.
Autrefois il y avait des jardins, des terres cultivées. A présent, restent les murettes, les rampes d'accès aux jardins et le chemin de l'eau.
En haut ancien canal d'irrigation, en bas ancienne grange
Le tout, en ruines
 Dans le silence des sous bois dorés, je marche bien, presque du 500 m de D+ à l'heure mais je n'ai pas de mérite,  Ariège= ça grimpe "sec". Le sentier est plaisant, il court dans une belle coudraie ce qui donne de jolies lignes puisque les noisetiers se courbent vers le sol avec élégance.






Le sol est tapissé de feuilles rousses. Puis les arbres cèdent le pas à la lande. L'inconvénient des randos de basse altitude, c'est la présence des bois qui cachent le paysage. Ensuite ce sera ce paysage que j'aurai dans les yeux, tout le temps.



Uchentein, au zoom
Je sais par Marc que je vais arriver à une ancienne carrière de marbre et comme un de mes buts est la Fontaine de Jouvence, il m'indique comment la trouver car c'est difficile. Un peu de jouvence à 68 ans bien sonnés c'est bon à prendre.

J'arrive aux carrières et là c'est surprenant ! Un bâtiment en ruine, des gros blocs disséminés et cette entaille, cette morsure dans la falaise, agrémentée de couleurs étonnantes qui ne sont pas celles du marbre mais juste de l'oxydation, le marbre est rose pâle et saumoné. Je n'en parlerai guère, je veux y consacrer un article.


1190 m : la carrière de marbre
J'ai pour tout indice les renseignements de Marc, dont l'essentiel me mettra sur une fausse voie et des fragments de carte en photo sur mon écran: précieux fragments que j'épluche avec attention. Marc m'a dit : "C'est écrit" et je cherche un panneau . Rien. Je descends le chemin, comme indiqué, cherchant la présence d'eau : rien. Enfin au bout de 20 mn je trouve la fontaine! Oui c'est écrit...sur elle, et oui, je pouvais chercher l'eau..elle est à sec ! Toutefois j'arriverai à boire une demi tasse, c'est mieux que rien. Un ersatz de jouvence.

La fontaine de Jouvence 1907 et le marbre gravé
Je reprends "ma route" et je grimpe, dans un sublime décor, sur un sentier bizarrement ondulé. Les arbres ne font plus obstacle, la pente est moins soutenue car le chemin est latéral au lieu de vertical et j'arrive rapidement à un petit col d'où l'on voit la cabane et le refuge d' Arraing, lieu d'estive assurément : parc à bétail, abreuvoir, tout y est. Altitude 1331 m

Vallée de Bethmale, où l'on fabrique un excellent fromage

Mon sentier et son décor

Cabane et refuge d' Arraing : 1351 m

Mon coup de coeur

Intérieur et point de vue depuis la porte

Je fais une pause cabane, le temps d'admirer sans bouger le paysage, de répondre à un petit message laissé par un randonneur, de boire un peu et de bien chercher le sentier en ce lieu de croisement de 5 chemins différents. C'est simple, le mien est celui qui va monter raide et en zigzags.
Dans les buissons, fougères et autres végétaux ras. Mon pied souffre ...déjà ? L'animal ! Quel cadeau !


Je monte, ça me plait, c'est simple, facile, en compagnie de corbeaux ou choucas hurleurs, une vraie savane ! En 50 minutes je suis en haut, 1674 m, en rencontrant des restes de neige, 343 m de D+ pour 50 mn soit du 450 m/h presque. Bon score, la Jouvence ...peut être...

Quel décor !

La pente est soutenue, le sentier y zigzague

Au sommet : 1674 m

Il ne fait pas chaud là haut mais que c'est beau !! Je cherche un abri au pied des antennes, j'explore la région du regard, les sommets voisins (où j'irais bien) comme les pics lointains. Je me pose et je dessine.

Et j'écris ceci, in situ : " Face à moi, la magnifique chaîne de montagnes s'inscrit sur un ciel couleur de paille où le soleil est un disque diffus. Un silence immense dans lequel on pourrait deviner la chanson de l'eau à moins que ce ne fut celle du vent léger. C'est un bien joli silence que ce silence-là. Les vallées se creusent d'ombre certaines ne voient plus le soleil pendant des mois. La vie s'y maintient au ralenti, juste les besognes quotidiennes, le bétail, le bois, le feu, les réparations, tous ces travaux qu'on laisse en suspens pour les journées d'hiver. C'est beau, serein, c'est un cadeau que ce Noël.   "



En mode panorama

Les proches "voisins"

Oui je viens de là bas
Prendre juste le temps d'admirer, ici, et loin vers le 65...sans aucun nom.



Hautes Pyrénées...65

Hautes Pyrénées

Et le Valier !

Je m'arrache à tout cela....

Puis je vais redescendre : je chausse mes nouveaux pneus, ils sont de trail cette fois.

Les précédentes ? Pneus lisses en quelques km
Là ça cramponne dur

 Et là, je vais m'éclater (au sens figuré). je lance un gros caillou dans la pente (pas de crainte, il n'y a personne, ça étonne ??) et je suis sa trajectoire: il saute, court et bondit sur les buissons. Quand je le retrouve, je recommence ...Et ainsi de suite, en changeant de caillou puis en les oubliant.

Je file bon train ...ou train d'enfer ?

Elle se rapproche à grand train

50 minutes plus tard je suis en bas, (Balacet) il est 14 h 08, j'ai dévalé un chemin "en tout droit" puis un sentier balisé et j'ai avalé ainsi les 725 m de D- à fond de train, course et marche. Jusqu'à Balacet, le village voisin d' Uchentein.

Juste en dessous de la cabane ! 1330 m

Euh...j'ai cessé de courir ...mes jambes ne suivent pas
et je me suis cassé la figure 2 fois !
Arrivée à Balacet

Il ne me reste plus qu'à remonter par la route (2km et en partie nu pieds - puisque je ne supporte plus rien aux pieds -)  avant que d'aller "sabrer" le champagne en compagnie ...de Mathu d'abord (pouah..dit-il) et de Marc (pouah dit-il mais puisqu'il est belge, alors....j'en veux bien...) Ah ces hommes !


C'est Noël !!!




2 commentaires:

  1. Belle rando avec des vues splendides sur les pics enneigés des Hautes Pyrénées. Le Valier ariégeois lui me tente depuis longtemps, il est majestueux, un jour peut-être ! La carrière de marbre a l’air importante, elle mérite une visite plus approfondie que tu ne manqueras pas de faire et de conter, les pierres te parlent ça sera un beau récit. J’adore ta cabane coup de cœur, quel point de vue... Un très joli Noël, tes hôtes n’ont pas apprécié le champagne dommage, les bulles c’est festif ! Un très beau cadeau cette rando pour toi et pour nous. Bises Amédine, câlins à ta tribu.

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    1. Très joli commentaire à la mesure de ce très joli parcours, tout simple mais enchanteur. Quant au Valier...1800 m D+ et c'est ce qui m'a freinée, mais j'ai trouvé plus attrayant et "plus pire", le Mail de Bulard, 2000 m D+, plus accessible par l'Espagne toutefois. Bises

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