Le voici sous différents aspects
27 janvier 2014 |
En hiver, une station de ski occupe un grand espace à ses pieds.
Une piste va même jusqu'au cirque.
et les couloirs aux noms pittoresques attirent les alpinistes: Gigolo, Eclair, Vermicelle, etc...
1er juin 2014 |
Ici (ph de droite) on devine les pistes, dont celle qui va jusqu'au coeur du cirque.
Ce cirque est dominé par le pic du Cambre d' Ase, 2750 m, qui sera le but de ma randonnée, sans neige, ce 3 juillet.
La veille, à mon arrivée à la station, c'est bien compromis : purée de pois style fogg londonien.
Mais c'est un matin ruisselant de lumière blonde du soleil levant qui m'accueille.
Aussi je ne traîne pas au lit et me mets vite à l'ouvrage.
Le chemin oscille entre piste forestière et sentier au milieu des pins et des fleurs. Le tout bien trempé de la brume nocturne : c'est parti pour pieds mouillés.
Le lupin est la plante d'ici : c'était bien la seule touche de couleur dans la ouate du soir
Mon chemin en est bordé et ces associations de couleurs varient à l'infini...ou presque
Le chemin, comme toute la randonnée sera désert : le seul humain que je rencontrerai sera mon reflet dans les flaques !
Flaque de rhododendrons |
Puis les choses sérieuses commencent soit la montée en forêt, ce que je suis loin d'aimer. Mais il me faudra attendre la côte 2300 pour voir le jour.
Pourtant la forêt me permet quelques jolies rencontres...végétales.
Des rhododendrons qui dansent sous le soleil
Un arbre bouteille , un serpent végétal
Et même une curieuse sculpture
sur écorce : la nature est très créatrice.
Enfin, au milieu des grands arbres sombres dont certains sont abattus comme des châteaux de cartes,apparaît mon but : comme il est loin encore !
Mais c'est une grande joie de m'approcher de ce qui me fascinait tant...
C'est qu'il est impressionnant le bougre !
Et ma petite séquence admiration va aux araignées humaines qui , l'hiver, se glissent dans ces couloirs et grimpent et descendent cela comme nous, le commun, on va au supermarché du coin ! Bravo Ludo!
Pour l'heure je reste sur mon plancher qui grimpe, qui grimpe , tout très incliné depuis...et bien 700 mètres déjà.: je suis à la côte 2500 ou plus ...et c'est pas fini, je vais à 2750. Mais je grimpe bien malgré mon épuisement de ces derniers jours : rien de tel qu'un pareil décrassage !
La vue enfin ouvre vers le bas et j'entends distinctement le petit train jaune qui racle ses pieds sur le Pont Gisclard, siffle en arrivant en gare et attend son petit alter égo tout aussi jaune et lent, venu de l'ouest pour le croisement car c'est voie étroite et unique et électrifiée au sol par un 3 eme rail qui peut faire très mal !!! Aïe !
La forteresse comme je ne l'ai jamais vue (au télé puissant)
Vers les lointains du nord c'est aussi Les Péric et autres pics, Il y a même "mon" Madres qui m'accueillait il y a une dizaine de jours : je suis à sa hauteur, ici...
Par contre, vers le haut, ça se gâte ! Les sentinelles de pierres ont un air sulfureux qui ne me plait pas
du tout ! Mais pas le choix, on fera avec.
A ma droite, il est là ! A portée de main, mon rêve et si vertigineux qu'il ne me donne même pas ...
le vertige !
Mon proche avenir se profile et j'en éprouve une grande joie: si je pouvais, je courrais !
J'arrive au sommet, en crête, je veux dire et je suis à 2708m.
C'est grandiose!
Direction sud ouest : une vallée "suspendue" |
Mais là c'est pour moi.Et pas un cadeau, ce qui vient du sud!
Me sautent au visage des paquets de vent d'une rare violence, 90, 100km/h (et je connais les vitesses dans mon horloge interne...je suis élevée à la tramontane); le vent est décuplé car il prend de l'élan pour remonter de la vallée suspendue.
Ici, je dois prendre une décision; et pendant ce temps, je m'habille.
Renoncer ou poursuivre ? Le vent ne m'effraie pas, mais c'est en crêtes, avec 200m de vide de part et d'autre. Inévitablement c'est vers le nord que je m'envolerai mais même atterrir au pied de mes captivants couloirs ne me dit rien!
La pluie cingle et ma décision est prise : pas celle de la sagesse!
Je m'élance, prenant soin de bien m'étayer sur mes bâtons et surtout d'avancer sous la crête: c'est presque grand calme. Cependant pour accéder au sommet, le sentier passe côté sud et je reçois des paquets d'eau qui claquent sur moi et entrent dans mes oreilles en douleur. Mes lunettes ne servent qu'à brouiller ma vue et j'avance sans crainte car je ne risque rien, côté sud. Le vent ne peut que me plaquer sur la paroi.
Pourtant, à quelques mètres du sommet ma décision est irrévocable : c'est trop dangereux.
Les dalles de pierre sont luisantes donc glissantes et le sommet me servirait de base de parapente, sauf que mon parachute il est encore en magasin.
Vers le sommet noyé d'eau |
Dans mon sac à dos, je découvrirai tout trempé sans exception. J'avais choisi l'allègement cette fois et j'ai l'impression de peser 10 kg de plus tant je ressemble à une éponge !
Cependant croyez vous ? je me régale. Et oui, je suis ainsi faite : pas un humain, pas un animal, la tempête et moi qui ris. Puis qui cours dans la forêt. Sous le calme retrouvé et même un pâle rayon de soleil.
Coeur de forêt saignant |
tapis de myrtilles |
Et comme ce n'était pas mon heure, en choisissant de descendre tout droit par la piste rouge, je soulève le fil de fer qui la barre et...je suis abattue au sol par une décharge électrique. Super quand on est trempé!
Piste rouge devenue verte tout en restant rouge ou...Les miracles estivaux en montagne |
Ah! Quelle épopée !
En chiffres :
Dénivelé 1070 m
Montée 3h (temps de marche)
Descente 2h
Bonjour ma chère Lison
RépondreSupprimerJe me régale en te lisant ! J'adore ta façon de raconter. On se croirait à côté de toi. Quoique cette fois, j'aurais préféré être à l'abri... (sourire) Quelle belle balade, pleine d'imprévus ! Comme je t'envie d'être aussi aventureuse, audacieuse ! Tout ce que je ne suis pas... Cela te permet de sortir des sentiers battus (oh que oui ! :-)) et de voir tout plein de choses aussi belles les unes que les autres. Tes photos... bravo !... Et bravo à toi ! :-)
Quant à moi, demain, départ pour la Bretagne ! jusqu'au 14 juillet, je reviendrai avec mes petits-fils bretons, ils viendront prendre l'air auvergnat une huitaine de jours.
Je te dis donc à très bientôt, Lison, et je t'embrasse fort.
Je m'amuse autant d'écrire que de marcher. C'est une façon de revivre l'histoire en pratiquant un peu d'autodérision. Mais c'est vrai que j'aime très fort ce qui sort de l'ordinaire. Je te souhaite de belles vacances dans ta Bretagne de prédilection et ramène nous des petits coeurs. Gros bisous
SupprimerEt ne nous lâche pas au retour ! J'adore tes pensées et réflexions !!!
J'aime beaucoup les fleurs rencontrées au fil de ta balade, les lupins rappellent mon enfance, mon père en avait dans son jardin.
RépondreSupprimerLa fin est électrique, merci pour tes belles photos, bisous
Laurence
Ces lupins sont un inégalable plaisir des yeux : on en récolterait des brassées mais je n'aime pas cueillir la moindre fleur, elles sont si bien dans leur univers. Bisous, bon WE avec les minettes
SupprimerSuper ta ballade !!! Mais comme tu le dis très dangereuse. Et en plus tu prends le jus !!!! Non non ma Copine, tu ne vas pas reprendre des risques comme ça, dis ? ....
RépondreSupprimerBon je reconnais que c'est une formidable petite aventure et que tu as fais comme toujours de merveilleuses photos. Mais quand même ... Je vais t'engueuler !!! (rire)
C'est incroyable l'arbre bouteille, le serpent végétal et la sculpture.
Si l'on fait abstraction de mon genou qui part en vrille (et qui va être réparer pour de bon au mois d'octobre), je n'aurais jamais eu ton courage. J'ai un vertige pas possible !
Enfin, tout est magnifique !
Et en plus l'humour est au rendez-vous.
Merci pour tout cela et gros bisous
Chantaloup
Avec du vertige il y a des lieux en montagne impraticables, même faciles comme ici.je prends beaucoup de plaisir à découvrir la montagne que j'ai commencé à pratiquer tard. J'en avais fait un peu à la trentaine mais 30 ans plus tard, malgré ma pêche, je vois la différence ! Les genoux morflent, je n'ai pas encore ce souci. C'est plutôt le souffle...Rassure toi, je reste prudente malgré ma témérité; plus téméraire je suis, plus prudente aussi. Surtout du fait d'être seule. Bisous
SupprimerQuelle aventure ! (le coup de jus de la fin ne m'aurait pas plu quand même !). Tu m'as rappelé un souvenir de randonnée en Irlande, dans la lande. Il pleuvait, nous étions trempés comme des soupes malgré nos capes de pluie. Nous nous enfoncions dans des ornières jusqu'au genoux et nos chaussures faisaient floc-floc à chaque pas. J'imaginais mes amies à des kilomètres de là, en vacances sur des plages dorées. Et pour rien au monde je n'aurais échangé nos places ! Tes photos sont superbes. Comme tu dis, la Nature est d'une grande créativité. Et ton aventure est contée avec tant de vie qu'on s'y croirait (et je pense que tu as eu raison de faire preuve de sagesse).
RépondreSupprimerC'est vrai que ce qu'on aime on ne le changerait pour rien au monde : tes amies n'auraient pas changé leurs plages dorées pour la fange fut elle Irlandaise. Parfois je me dis que je suis folle mais ma folie a du bon puisque je remets toujours ça ! Bisous et bon WE
SupprimerBonjour Lison !
RépondreSupprimerEt bien, quelle aventure ! J'étais tellement absorbée par le récit de votre périple que j'en ai oublié de cligner des yeux et que j'en pleure ;)
De magnifiques photos (les Lupins sont vraiment beaux !), de très belles couleurs et des paysages à couper le souffle !
Dommage que vous n'ayez pu "toucher au but", mais ce n'est que partie remise je pense ?
En tout cas, merci pour ce beau récit, du coup, j'ai envie de prendre mes chaussures de rando ce week-end ;)
Je vous souhaite un très beau week-end ! des bises du Sud ;)
Et bien, Sylvie, accrochez vous car j'ai des projets encore plus fous ! Bon j'espère revenir vite là bas et faire le grand tour du cirque. Déjà je sais qu'il faut passer à plat ventre sous le moindre fil de fer! Et puis il y a les couloirs de la Sierra du Cadi qui m'attendent bien au chaud sous le soleil! Là ce sera du sport...peut être j'y arriverai pas mais au moins j'aurai tenté; ce sera après le 14. Bisous
SupprimerLIson bonjour les lupins oui des fleurs que j'adore et j'aime les regarder monter encore et encore
RépondreSupprimertu as fait une très belle balade je trouve
tes photos sont très belles
et je respire si bien chez toi
gros bisous
Des plantes exceptionnellement belles je trouve. Bisous France.C'est comme tes murs !
SupprimerCoucou chère Lison!
RépondreSupprimerPardon ....mon commentaire est dans ton billet plus ancien ....
Bon dimanche ma Belle!
Je t' embrasse fort!
Ma Géli ! Faut que j'aille te retrouver vite sur ton blog si tu le tiens toujours. Mes listes ne me disent rien à son sujet...Bisous d'un sud très orageux
SupprimerJe viens de lire ton aventure et je te trouve vraiment très courageuse.
RépondreSupprimerDommage que tu n'es pu atteindre ce sommet tant convoitée.
Une autre fois certainement, je te le souhaite.
Tes photos sont superbes et, moi qui est un peu de mal avec la montagne, elles me font rêver.
Je te remercie vraiment pour ton deuxième petit mot et pour ta gentillesse.
C'est dur, très dur et j'ai un peu de mal ce coup ci. J'ai eu une quarantaine de chats dans ma vie et des chiens, des ânes et des chevaux mais là, je ne sais pas pourquoi, est-ce le lien qui me reliait à ma mère avec Prunette ou le fait que je n'en ai pas d'autres à la maison mais, j'ai du mal en m'en remettre.
Je t'embrasse bien fort Lison.
Pleins de caresses à Tribu du Sujet.
Belle journée
Oui, Mireille, je pense à toi...et aussi à ton époux que je ne connais pas. certainement il y a l'affect lié à ta mère et puis, certains animaux ont quelque chose en plus....Il faut longtemps pour s'en remettre, comme pour une personne. je t'embrasse
SupprimerQuel courage tu as pour faire une telle randonnée ! Dure ! Merci pour ce magnifique reportage ... tes photos sont superbes ! Merci pour ce partage petite lison courageuse ... Des bisous
RépondreSupprimerQue c'est gentil...Bisous de petite Lison Courageuse
SupprimerJe suis absorbée par ton récit tellement prenant, détaillé , courageux et plein d'enthousiasme.C'est merveilleux! Les photos sont superbes . Je suis heureuse d'avoir fait ce périple avec toi, je me suis sentie en sécurité! lol
RépondreSupprimerUne autre fois tu continueras jusqu'au bout , je te le souhaite.
Le soir en rentrant , trempée et refroidie , quel est le sentiment qui l'emportait la joie ou la fatigue?
Douce soirée, bises Lison
Devine : la fatigue bien sûr !!!mais non, tu savais bien ...la JOIE, évidemment.Je DOIS aller au sommet pour vous le présenter, Non? a tous mes fidèles randonneurs qui m'accompagnent in blog.
SupprimerBisous
Bonjour chère amie,
RépondreSupprimerJ'imagine ta déception... si près du but ! Je suis certaine cependant que tu parviendras une autre fois à atteindre ton objectif. Tu es tenace... Tu m'as fait vivre une très belle aventure. Et puis, n'est-ce pas Madame Nature qui décide ?!... Elle nous montre que nous devons la respecter pour mieux l'aimer.
Tes photos accompagnées de tes très jolis mots sont fantastiques et pour certaines elles m'ont apportée un véritable bonheur. Un sentiment fort de liberté.
Que du bonheur...
Gros bisous
Les montagnes et les fleurs vont très bien ensemble. Le lupin me plait beaucoup.
RépondreSupprimerEn ce qui concerne tes questions, je n'ai pas de réponses. Je n'ai pas trop de temps pour penser au détails, alors je laisse tout au hasard pour l'instant.
Bonne soirée, Lison
Encore un très beau reportage. J'ai un drôle de sentiment vis à vis de la montagne.
RépondreSupprimerMais tout ce que tu décris et photographie me la rend plus familière. Il y a une
telle force dans ces paysages. Et moi également, j'adore les lupins. Qui montent
vers le ciel avec leurs magnifiques couleurs. Ne les appellent-on pas aussi des
" gueules de loup " ??? Alors là... je ne sais pas. Chez la fleuriste, en bas de
chez moi, il y a dans un grand vase une énorme brassée de lupins. Des dégradés
de roses. C'est formidable. Bonne semaine chère Lison. Caresses aux petits
félins. ELZA
Bonjour Lison ; je découvre votre blog : superbe et captivant !!
RépondreSupprimerJe vais faire le Cambre d'Aze avec ma fille (c'est sa montagne préférée depuis des années, comme attirée par elle...!)
Juste un petit renseignement : en regardant la montagne depuis le pla du Cambre d'Aze, le chemin qui part sur la gauche amène au sommet? Donc en montant par la gauche et en redescendant par la droite et les pistes de ski. c'est bien cela ?
Merci pour votre réponse !
Paul
Bonjour, Paul, merci de votre visite et de votre commentaire.
Supprimerje vais moi aussi retourner au cambre par bon créneau météo (sans vent). Indispensable, la carte IGN 2250 ET Bg Madame Mt Louis.
Le sentier est un peu difficile à trouver au départ.
En fait il faut passer sous le 2d téléski (marques jaunes; attention aux fils de fer ils sont électrifiés) et ensuite suivre marques jaunes et cairns en plus. carte indispensable à mon avis.
J'ajoute pour vous à mon billet ci dessus la carte de mon trajet.
J'ai préparé la variante pour faire le tour. Vous pouvez m'écrire à lison066@gmail.com et je vous l'envoie