Oui dans mon sud, plus au sud que le sud, il existe un pic sans nom que d'aucuns nomment "le terril".
Parce qu'il en a la forme et qu'il a la couleur rouge du minerai de fer dont il est fait.
Je l'ai rencontré le 26 décembre 2015, en neige, et il est devenu un de mes objectifs.
26 décembre 2015 : le "terril" |
Alors en ce 24 septembre 2016, je vais aller grimper le terril. 2421m. Non loin du toit de mon département, le Pic Carlit (2921 m) en 66.
Le terril depuis l'étang des Dougnes |
Un petit matin clair m'accueille et à 7 h 30, je démarre, avant les randonneurs et après les pêcheurs.
Je marche dans la forêt, caresse au passage des chevaux affairés au p'tit dej' et, en compagnie d'un pêcheur j'arrive à un des nombreux étangs d'ici : les Dougnes, 2200m. "Mon " terril s'y profile, tête à l'envers.
Tête à l'endroit, tête à l'envers |
Je continue seule vers l' Etang Castella, boudé car la pêche cette année y est "no kill". Le dénivelé est faible depuis le départ mais le chemin assez long. Qu'importe c'est désert, beau et paisible. Attirant.
Je retrouve la même envie qu'en décembre, c'est l'essentiel. Je ferais bien un tout droit en roche mais je suis le conseil du pêcheur, je contourne dans l'ombre le terril et enfin en pleine lumière, je suis le sentier confortable en éboulis. Jusqu'au moment où je file en roche. Me voici au sommet,
2421 m : au sommet |
C'est modeste mais non boudé au vu du sentier. Un vent du sud assez fort balaie le site, il est annonciateur de temps perturbé. Ce qui ne me perturbe pas mais accélère mon départ. Je redescends le terril rouge et noir qui projette une ombre noire contre les mares boueuses et cachées.
Du sommet la vue vers le bas |
Et l'inverse, peu après |
Continuer en crêtes ? Piquer une tête vers (je n'ai pas dit dans) le lac del Reco ?
A l'instinct, je suis un sentier en dévers, pas très confortable d'autant que mes yeux ne regardent que vers ce beau lac et la belle vallée de la Grave.
La vallée de la Grave, la vue inhabituelle sur les Péric et la gorge du saut de la Llosa depuis les crêtes |
Depuis les crêtes, l'étang del Reco et la vallée de la Grave vers la Portella du Lanoux |
Vers lesquels je choisis enfin de foncer tout droit à travers éboulis, tapis végétaux et ruisselets.
Qui n'ont qu'un seul défaut, mais commun et omniprésent : ça glisse ! Chacun de ces éléments est patinoire tant il a plu hier. Qu'importe j'ai le pied sûr et pas encore douloureux.
La pente et les éboulis où court un sentier |
Le Reco 2169 m |
le sénéçon des montagnes |
Le lac est habité par 5 pêcheurs concentrés et silencieux. On cohabitera en silence. Ils pêchent, je mange et j'écris.
Je lève les yeux vers un sommet...sans nom...qui m'attire comme aimant. Ce sera pour une autre fois.
Il paraît immense et je brigue ses couloirs d'herbe entre roches, mon terrain de sport favori.
Lui et son ombre |
Un poisson curieux vient me narguer, avec son double d'ombre : il préfère le crayon à la ligne, comme je le comprends !
Nous cohabitons longtemps.
Puis je lui glisse un petit au revoir et je file vers la Grave, une belle et longue vallée où naît "le" fleuve du département, la Têt.
La Grave et le sommet sans nom qui m'attire |
Le ciel est étincelant, habité de beaux nuages voyageurs, moqueurs, qui caressent les sommets sans les toucher et créent des taches d'ombre sur les rousses prairies du sol.
C'est beau et je m'en repais tandis que les vaches paissent, ruminent, ou câlinent leurs veaux. Que c'est beau !
Marche nu pieds, les souliers à la main C'est plus original non ? |
Je musarde, m'attarde, rumine de sereines pensées, promène mes pieds nus dans l'eau, sur l'herbe et dans la vase. En goûtant au passage les eaux ferrugineuses qui sourdent partout.
Sources ferrugineuses |
Je ne marche pas, je flâne, je parle en silence ou à mi voix à mes interlocuteurs invisibles : mon père, Lison ou ...
La splendide vallée de la Grave (la Têt) |
Aucun ne me répond mais l'important c'est le lien. Que je maintiens.
Me voici en terre habitée des vivants : le pourtour des Bouillouses. Je chausse mes souliers, si l'herbe est douce et tiède, la terre est froide et inhospitalière.
Et je termine ce qui amène un sourire moqueur en moi , ma balade de "mémé" ! Un petit 500m de dénivelé...
Lac des Bouillouses 2016 |
Eté 1955, la petite fille c'est...moi, avec ses parents On naviguait alors sur le lac ! |
Mais demain je repars. Pensez donc il y a un autre terril dans le coin et celui là,
il est bien plus haut !
Vous viendrez avec moi ?
Bravo Amedine. Toujours des découvertes superbement racontées. Merci
RépondreSupprimerMerci Guy, RDV (en textes et images)au terril suivant si tu veux bien
SupprimerCoucou ... C'est magnifique !!!
RépondreSupprimerBien sûr que je te suis ... je serai là demain ;)
Douce soirée, Bisous et Câlins aux Félins
Tant mieux, ce sera très bientôt, le récit. Bisous
SupprimerOui c'est Lison qui écrit ça depuis chez son frère
SupprimerCoucou Amédine SUPER La Photo de Votre Famille avec Le Petit Frère ;) Merci pour Le Lac des Bouillouses Nous avions fait Le tour il Y a 25 ans Maman en espadrilles :) Calinous aux Minous Bisous à Vous Pensées pour Lison :)
RépondreSupprimerle petit frère est "une petite graine" encore ici ! Il a 60 ans à présent !! Comme passe la vie...merci pour votre souvenir de maman en espadrilles; je vous embrasse et les minous aussi
SupprimerEncore une envolée littéraire au dessus de nos montagnes.... merci à Lison
RépondreSupprimerPour ses textes et ses superbes illustrations photographiques...!!
🌞🌞🌞
Merci, il y en aura d'autres j'espère mais je vous emmènerai aussi à la mer, si vous voulez bien !
SupprimerEncore une envolée littéraire au dessus de nos montagnes.... merci à Lison
RépondreSupprimerPour ses textes et ses superbes illustrations photographiques...!!
🌞🌞🌞
J'adore lorsque tu nous emmènes là-haut, et que tu nous fais profiter de ce paysage qui est si beau. J'aime bien aussi les deux dernières photos, avant et maintenant.
RépondreSupprimerMerci pour la "balade", Amédine. Gros bisous.
J'aime bien trouver une image ancienne; quand elle vient de la famille c'est mieux.Mais on allait peu en montagne , alors. Bisous et à la prochaine balade!
SupprimerPaysages superbes qui apportent une grande sérénité même si la montée est pénible.
RépondreSupprimerBelle soirée, bises Lison
Merci ma belle, un plaisir de te retrouver mais je ne t'ai pas emmenée bien haut cette fois. Bisous
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