Au lieu de suivre les indications écrites de Michel, je préfère qu'il me serve de guide, car il en connaît un rayon, Michel Prats, dans le Conflent ! Un rayon...euh c'est le cas de le dire puisqu'il m'emmène voir des cercles !
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Roues à gorge ou pas : vestiges |
Donc en ce matin grisâtre (ce qui facilite certaines prises de vue), nous nous retrouvons au Col del Forn, pour un saut de puce, en voiture, au Mas Maler. Charlie, son petit fils, jeune et infatigable, nous accompagne...euh...nous précède !
Mas Maler, on prend la piste sur un bref parcours et on plonge en forêt et en pleine pente; non on ne peut dire "on descend" : "on plonge" colle à la réalité!. Quelques points verts sur des troncs d'arbres et puis plus rien; enfin plus rien ? d'invraisemblables sentes, des murets et une pente incroyable. On louvoie, Charlie bondit.
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Le choix de la plongée |
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En biais d'abord |
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Sans pitié nensuite |
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Des murets partout !! |
Michel connaît et enfin se dessine une tranchée sans fond qui ouvre la pente. Une ancienne galerie à ciel ouvert : y descendre m'attire, y descendre tient du Royaume Casse Cou.
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Galerie à ciel ouvert |
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Plongée impitoyable pour les jarrets |
Je suis mon guide et soudain se devinent des ferrailles dans la pente de la même couleur. Les reliefs de la mine abandonnés comme les reliefs d'un repas. Des bâtis, des roues, un freinage en bois, des câbles et autres vestiges dont les arbres ont fait un festin de fer.
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Posée bien à plat, l'installation |
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Le frein en bois |
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On ne nous dit pas tout . Quel usage ? |
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Le minerai |
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Arbres colonisateurs |
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Charlie débroussaille aux sécateurs |
Il reste des wagonnets, des bidons, des morceaux de moteur, enfin tout un reliquaire rouillé et silencieux qui devait bien hurler et rugir par le passé.
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Relique de moteur |
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Relique de moteur |
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Vestiges de cabane |
Tout près, une galerie bien protégée et surveillée par deux caméras invite au "pas touche !!".
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Entrée interdite de galerie |
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Malheur à qui rentre ! |
On passe donc notre chemin en suivant une petite voie ferrée métrique bien lisible qui conduisait au pylône de transbordement par câbles.
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Sur la voie ferrée |
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Entre les rails |
Le fer descendait puis remontait sur la ligne de crêtes de la Balme avant que d'être renvoyé sur Estoher où j'ai vu pylônes, câbles et aire de réception. Cette route aérienne garde deux wagonnets suspendus, restés en place: la ligne fut détruite sauf ce tronçon.
Sous le couvert végétal, Michel cherche la galerie non protégée; un amas de débris la signale et c'est un minuscule terrier qui nous accueille. Pas très gros pour se glisser dans l'entrée mais la volonté sert de pelleteuse et nous voilà, bien éclairés, dans une longue galerie. La prudence est de mise : la roche s'effrite comme glace au soleil et les arêtes tranchantes feraient vite quelques scalps.
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Entrée de la galerie : photo Michel Prats |
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Charlie enfoui dans le goulet |
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Charlie et son grand père |
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L'oeil de la galerie |
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La longue galerie |
On suit la galerie sur quelques dizaines de mètres s'enfonçant sous terre et on parvient enfin au terminus, un vrai DANGER. Un trou énorme et sans fond plonge dans les entrailles de la terre, un puits immense où résonne longuement la chute du caillou qu'on lance.
Nos lampes n'éclairent pas le fond, pas davantage sur le puits de gauche, dissimulé mais béant où je m'aventure, suivie par Charlie l'intrépide. Il est encore plus profond celui ci.
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Les couleurs de la partie haute du gouffre |
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Photo Charlie, le gouffre sans fond |
Retour à l'air libre, en scrutant le tunnel et sa vie cachée : des coulées calcaires (bizarre), un immense grillon cavernicole et des petits sacs de coton suspendus, refuges de pontes.
Michel agrandit la sortie et on s'extirpe poussiéreux à souhait. Il cherchera en vain une 3 eme galerie.
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Veilleur de nuit : grillon cavernicole |
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On ne sort pas debout quand même ! |
Quant à moi j'ai réalisé que nous sommes tout proches de l'ancien minier dont j'avais entrevu l'accès avec Lydia il y a 15 jours. Le seul minier porté sur le cadastre napoléonien. A coup sûr j'irai le saluer un jour s'il ne correspond pas aux installations ici présentes.
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Côte 711, 1.5 km à partir du Mas Llech |
NB : ce fut fait quelques jours après et il correspond parfaitement à la mine où nous sommes entrés. Le chemin se perd très vite mais il suffit de suivre les débris de minerai qui encombrent le sol et on aboutit à la mine.
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Débris |
A présent, une courte descente nous mène au sentier du Col de la Gallina.
Nous traversons le Llech, via rive droite et le Mas Bordissa, au pied des sévères pentes de la rive droite, plutôt sèches, de ce côté. L'éboulis en est gourmand, semé par le Jocaveil.
Des murs, des terrasses, des "feixes", des cabanes, des mas, seront présents sur notre route. La vie agricole et pastorale d'antan s'inscrit dans le paysage fouillis d'aujourd'hui. Une source, une citerne aussi, peut être, le paysage agricole se dessine mais en levant la tête on voit des câbles.
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Mas d'en Bordissa |
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La cabane au dessus de laquelle passaient les câbles Plusieurs gisent à ses pieds de calibre différents |
Quelques marques de chasseurs indiquent un chemin, je le suis et rapidement des murets en escalier s'imposent au regard : il s'agit d'un ancien chemin en lacets serrés; les chasseurs l'ont un peu transformé mais il reste lisible et j'arrive à un éboulis sur lequel gît un wagonnet, détaché du câble et ayant dégringolé dans la pente. Tous trois nous allons poursuivre notre progression, j'entreverrai encore le chemin d'autrefois (lié à l'exploitation du fer, me semble t'il) et nous lui fausserons (hélas) compagnie, mais je sais déjà que je reviendrai.
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La marque verte des chasseurs dans le cercle jaune |
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Le départ du chemin (muret) |
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Tout en haut, au dessus du pierrier |
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Et un peu plus bas.. |
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Le pierrier |
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Lui, sévère, il veille |
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Après l'éboulis, on retrouve le chemin |
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Puis je le regarde filer mais...je reviendrai !! |
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Envers et endroit du décor : du roc |
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photo Michel Prats |
Nous allons devoir redescendre sur la rivière et dans une pente vertigineuse, sous bois puis rochers nous arriverons sur le boulevard du bord de Llech.
Il est temps de passer à table, les crocs sont aiguisés, la rivière chante, la prairie s'étale.
Un ancien canal va nous conduire au Mas Llech, en caressant au passage une ruine imposante, le Cortal Peroÿ. On visite l'imposant Mas llech et retour à la voiture après 6 petits kilomètres forts en muscles !
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Sur le canal |
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Le cortal Peroÿ (cadastre napoléonien) |
Additif :
Ma visite cinq jours plus tard en solo et sur les mêmes sites m'a bien, confortée qu'il s'agissait du Cortal Peroÿ, terminus du chemin d'alors, après le Mas Llech (il continue à présent sur le col de la Gallina).
Et cette visite m'a aussi permis de voir où aboutissaient les câbles et le minerai avant leur virage et leur descente sur Estoher.
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Côte 980 environ |
J'ai presque bouclé la boucle...si tout va bien ce sera le prochain reportage. Oui ce sentier qui grimpe bien emmuré : 250 m de dénivelé en des lieux plus que sauvages. Alors que c'est accessible par un sentier bien carrossable par ailleurs...Ce sera un moment de joie.
Tout ça pour un monument de ferraille ??
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Cadastre 1831 |
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Vallée du Llech et mine |
Prochain article : le "chemin" du Pylône
Ce fut une plongée dans le temps, un nouvel hommage aux hommes du fer. Tes récits sont de vrais cours d'histoire, avec une pointe d'aventure.
RépondreSupprimerMerci Ludo, l'aventure ce sera pour le prochain, avec un grand A. Tu verras. puisque j'en suis revenue
Supprimerexcellent reportage !!!
RépondreSupprimerMerci beaucoup !!
SupprimerÉtonnante cette amoureuse de pierres cachées !mais aussi de pylônes industrieux ! A bientôt denys
RépondreSupprimerMerci Denys, et tu verras bientôt la suite...mais pas la fin! Déjà ma curiosité s'est aiguisée
Supprimermerci pour tes photos tres commando !
RépondreSupprimerah bon, alors attends la suite car ce ne seront plus les photos, commandos, mais la photographe, commando dans la jungle verticale
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