mardi 15 avril 2025

Canaveilles : le Fornàs, quelques mystères résolus



 Rencontrer une montagne ou un site de cette montagne, c'est comme rencontrer une personne. Il y a le premier regard, bienveillant, indifférent ou hostile, pourquoi pas ? Le feeling aussi. On engage la conversation et des traits se dessinent, une esquisse, une ébauche, une impression. Une envie de mieux la connaître. Alors on l'écoute, on l'observe, on échange mots et regards, on la respecte, une curiosité trop vive ne lui plait pas. Il faut savoir multiplier les rencontres et, peu à peu, elle se livre. Mais elle garde une part de soi même très secrète que l'on n'atteindra jamais. Ce sera notre part de regrets, ou de rêves inachevés .

Chêne vert ayant été exploité

Il en est ainsi, parmi des centaines de sites avec lesquels j'ai sympathisé, du Fornàs de Canaveilles. Lluis Basseda, éminent toponymiste catalan, précise bien la définition de ce mot : un grand four, quelque soit ce qu'il cuisait (chaux, verre, fer etc...). Mais le site n'a pas voulu me livrer son secret. Bien que je sois convaincue qu'un grand four existât jadis pour cuire le gypse local, j'ai usé yeux et jambes dans le terrain escarpé, en vain . Alors je vais laisser au Fornàs sa part secrète. Les environs du site m'ont toutefois livré des bribes d'une ancienne exploitation qui était expédiée dans la vallée tout en bas par un système de câbles montés sur des pylônes de troncs de pin. Exploitation de gypse ou plus vraisemblablement de bois ? Le gypse aurait pu être une petite exploitation confidentielle.



Gypse


Cependant il m'a raconté bien d'autres choses, ce site, alors que je soliloque souvent sous ses futaies. Et le mystère s'éclaircit : pourquoi en ce sévère et escarpé site, domaine du chêne vert, 9 belles terrasses agricoles virent elles le jour au siècle dernier ou même avant ? 

Longues de quelques 200 m, larges de quelques mètres à peine, je les ai décrites dans un précédent article . Qui dit agriculture dit eau . Et de l'eau il n'y en a pas .

Ma 3 eme visite fut un peu plus prolifique, car je trouvai la trace d'une petite et étroite amenée d'eau bien canalisée par des pierres et dallée au fond de ce miniature cours d'eau. Lequel semblait provenir d'un petit ravin lui aussi endigué par places. Il pleuvait davantage en ces temps lointains.

La petite niche dans le dernier mur ? Une éventuelle arrivée d'eau, ou une source, à ses pieds un chêne monumental pourrait attester qu'il a bu jusqu'à plus soif.


La visite suivante, avec Michel Prats spécialiste des cabanes en pierre, amena un indice supplémentaire : sur les terrasses agricoles, on retrouva des câbles et des pièces métalliques indiquant qu'une exploitation de bois vraisemblablement passa sur le site après que les cultures eurent été abandonnées. Donc l'histoire commence à se dater frileusement et nous à chercher un peu plus furieusement.


Dans une parcelle del Fornàs

Un tout droit dans la pente très forte pour regagner le sentier nous montra quelques câbles échoués. Les chênes verts, l'arbre d'ici, ont rarement un tronc unique mais plusieurs, signe qu'ils on été coupés pour exploitation et ont ensuite repoussé en rejets multiples; l'exploitation de ce bois ne fait aucun doute. Elle se livre cette montagne!

Ancienne exploitation des chênes verts


Michel entreprit seul, quelques jours après, la visite musclée d'un autre site , le Garrigail,  anciennement dévolu aux cultures en terrasses, terriblement escarpé et que trouva t'il, entre murettes et vestiges d'habitat pastoral ? Des traces d'un canal, étroit, et pentu, venu d'on ne sait où. Alors jaillit une idée, devant son relevé de trajet : et si ce "petit truc pavé et endigué" du Fornàs provenait de ce canal bien au dessus ? Une prise d'eau, une dérivation, un canal, et me voilà partie à la dérive ...

Nous y retournons ensemble et nous allons débusquer ce canal du Garrigail (le tracé bleu foncé fléché en bleu clair de la carte ci-dessous) près d'un maset ruiné, flanqué de trois bassins et d'un cabanon. Suivre ce canal étroit et embroussaillé, oublié depuis des lustres ne sera pas une sinécure mais comme je le suppose venu du canal principal creusé entre 1877 et 1885 sous l'égide du curé de la paroisse , le Canal dit de Canaveilles (Mont Louis, Sauto, Fontpédrouse, Llar et Canaveilles, plus de 13 km), et bien nous allons user bras et jambes, suer, mais remonter ce canal. J'apprends ainsi qu'un canal n'est pas forcément en courbes de niveau mais peut dévaler une pente ! La balade sera musclée, superbe, enrichissante, l'irrigation des pentes se précisait, on rencontra des terrasses superbes,  et Sonny, un habitant du village, nous apporta quelques précisions, concernant de curieuses citernes enfouies dans le sol. Les mystères s'évaporent.

Fléché en rouge, le canal de Canaveilles
Fléché en bleu clairle canal dels Garrigails que nous avons remonté 
 (les flèches sont en sens inverse de notre trajet)


Canal dels Garrigails

Même canal















Près de la prise d'eau de celui du Fornàs

Canal de Canaveilles















Le "grand" canal de Canaveilles et en blanc le site de la prise d'eau
 desservant toutes les terrasses du Garrigail et du Fornàs


Je reprends la route et retourne là haut, seule, bien décidée cette fois à éclaircir le mystère de l'eau du Fornàs. Les habitants le définissent comme "fournaise" ce qui n'est pas faux. Quelle chaleur là bas ! Et...pas une goutte d'eau. Je retourne sur le canal supérieur (en bleu sur la carte) bien sec, et enfoui, voire effondré : il doit y avoir une prise d'eau pour irriguer le Fornàs; je ne me griffe ni ne me crève en vain et je trouve sans trop de mal, avec un petit cadeau en prime, un autre petit canal (en jaune), tous deux nés presque au même endroit. Du Canal bleu. Le débit de l'eau n'était guère important mais tous ne coulaient pas en même temps, un "reguer" distribuait l'eau aux paysans en un tour de rôle bien établi. 

Et ainsi, après l'avoir suivi scrupuleusement dans une descente infernale (parcours blanc), je parvins au Fornàs au chant de l'eau que seul mon imaginaire recréait dans ces pentes desséchées et érodées.

En blanc le canal del Fornàs, en jaune un petit canal adjacent



Départ du canal del Fornàs : droit devant
 pour la pente!
Même lieu


Et c'est dans cette pente que se lançait le canal ! Pour 166 m de trajet rectiligne.



Tantôt à la manière d'un petit ravin, tantôt endigué ou pavé, il était relativement étroit, une 30 aine de cm, et ne devait pas avoir un très fort débit.


Un joli tronçon pavé


Tronçon pavé
Passage en roches




Près de son terminus



Arrivée du canal au Fornàs : est ce une ancienne citerne ?

Mais...je n'en restai pas là !

Je voulais une dernière expédition ...le four, toujours. Et plus tard je m'aventurai en des lieux non explorés. Une belle expédition qui me fit longer au plus près les falaises, à partir de les Estallades, au ras du vide et du vertige, rencontrer des câbles, mais point de four.


Descendre au maximum

Contempler les replis des falaises

















Vraiment au bord de la falaise ; vertige. Les Estallades

(Ici se trouve une plate forme donnant sur le vide, évoquant le départ de billots de bois par voie aérienne câblée vers le bas de la falaise et la réception sur une plate forme en contrebas de la route.  Des vestiges que nous avons trouvés en allant aux mines de cuivre semblent en témoigner.)


Mes pas me ramenèrent en aval du Fornàs.

Remontant un étrange petit ravin, écrasée de chaleur et de lassitude, je découvris trois indices, un câble, un morceau de piquet et un outil très lourd. 


La "tira" ou chemin de débardage du bois


                                                                                    
Support en pin, très ancien









Alors le Fornàs voulut bien me confier un autre de ses mystères. Mais bien sûr ! comment n'y avais je pas pensé ? J'étais sur une "tira" soit un chemin de débardage, lequel devait expédier ses troncs ou ses rondins dans le vide des falaises. Je ne pris pas la même direction, mais en sens inverse je montai car j'avais un dernier mystère à résoudre. J'avais trouvé un étrange chemin rectiligne, emmuré d'un seul côté que j'avais d'abord pris pour un canal : cette fois je compris que c'était "una tira" et je la rejoignis dans la continuité de celle où j'étais. Facilité enfantine mais usante : ce chemin n'était endigué que d'un côté, le côté déversant, empêchant ainsi les rondins de filer dans la nature. Il avait effectué un léger virage que je mesurai à la boussole et je finis par arriver à une plate forme qui était son point de départ pour le grand voyage vers en bas, au bas des falaises. Comment franchissaient ils les falaises ces rondins ? En sautant ? Ainsi on était sûr d'avoir du petit bois à l'arrivée ! Ou alors en transport aérien suspendu ? C'est éprouvant ces questions à la fin.

La "tira" en plan incliné




Mur latéral














Peut être ancienne plate forme de réception  au bord de la route
de l'autre côté du fleuve ? 

(Des emplacements comme celui-ci il y en a trois (ou quatre) dont un, face aux Estellades, situé en contrebas de la route et deux sur la route, un au niveau de la tira que j'ai trouvée, et un autre au niveau de Querangles. Cela me conforte bien dans l'idée que c'était la réception par câble du bois.)

Il ne me resta plus qu'à regagner le chemin de randonnée au terme de quelques acrobaties griffantes et me laisser enfin admirer le paysage à loisir. 


Sur le sentier : en fond le Canigó


Puis d'aller explorer un autre site, un peu plus haut, nommé Caussines, tout "pelé", délavé comme par une avalanche et j'y découvris...quoi ? Des câbles ! Un autre chemin de débardage, venu de 1300 m d'altitude (ou plus encore? ) et qui, à son tour, irait se perdre dans le plan très incliné d'un ravin. 

On n'en finira donc Jamais ? Surtout de brasser des hypothèses plus que d'obtenir des certitudes....

Sur le site de Caussines, une pente calcaire complètement érodée

Jamais puisque en face, à la Carança existe un autre Fornàs et pas des plus simples d'accès.

Le Fornàs de la Carança


Ainsi Canaveilles m'a livré quelques secrets, le cuivre, le bois, l'eau, et, non négligeable, la sympathie de certains habitants.
A qui je dédie mes élucubrations sur leur territoire !

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Sur cette carte, en blanc le canal d'arrosage du Fornàs
En rouge, les trajets d'évacuation du bois (ou tiras) dont on a trouvé des tronçons




vendredi 11 avril 2025

Canaveilles (66) : les mines de cuivre de la falaise

 C'est en août 2021 que j'allai à la rencontre du Pou Santa Barbara (ou Puits Ste Barbe) logé dans une falaise entre Thuès les Bains et Thuès entre Valls. Je me cantonnai à ce puits de mine, ce n'est que quatre ans plus tard que j'appris qu'il n'était pas tout seul.

Le sentier en falaise

Automne 2024, un lecteur de mon blog, Maxime, curieux du site, s'y aventura et découvrit une série de puits reliés par un étonnant chemin taillé dans le roc, il n'en fallait pas plus pour me donner des ailes !

C'est pourtant de façon terre à terre que je m'y rends en ce 4 avril 2025, en compagnie de mon complice en lieux inédits, Nicolas.

Il ne fait pas très beau après nos 70 km de route, le temps est gris (excellent pour la photo, mais oui), et assez aigre, nous avons un sac bien garni de victuailles et des fourmis dans les jambes; en guise de fourmis, c'est un sanglier mort et indigeste qui nous accueille sur le chemin d'approche.

Ce chemin n'est autre que l' ancienne Route Royale, Perpignan Mont Louis, réduite alors, dans ce secteur, à un simple chemin muletier. Les diligences s'arrêtaient à Olette. La suite était trop escarpée dans le secteur de Canaveilles.


La Route Royale

Ancêtre de la 116 devenue D 66













La Route Royale

En rive gauche du fleuve La Têt, ce chemin longe la falaise redoutable creusée de saignées horribles, rien de plus inhospitalier que ce secteur...quand je pense que je me suis essayée à y grimper...l'horreur!


Les falaises qui nous attendent

Un ravin sec s'y jette avec violence













Nous voilà à pied d'oeuvre. 4 ans après je dois retrouver le départ, dans les arbres puis sur un éboulis. Là j'avais fait un tout droit dans la roche, en varappe, pour accéder au puits. Nico, plus pragmatique préfère suivre une sente, un cairn discret y figure, ce doit être un jalon posé par Maxime.

Notre chemin d'approche

Et très vite des murs se devinent, des murs soutenant un chemin étroit mais lisible, lacets, déclivité, on laisse à notre droite Sta Barbara et on poursuit ce chemin. Je suis enthousiaste, seule ou accompagnée, j'attendais cela depuis longtemps. En grimpant alors en varappe, je ne pouvais absolument pas voir ce chemin et ses murs. C'est le chemin des mineurs.

Le premier mur du vrai chemin 



Virage serré


Le chemin des mineurs
















Le chemin vire et volte, nous rencontrons la première galerie, je m'y introduis, quelques mètres seulement, un coude à gauche mais nulle trace de cuivre. Sur nos têtes la falaise haute et redoutable. Le terrain est instable, croulant, délité, on ne peut que suivre le chemin, il est escarpé et étroit. Toujours soutenu par des murs en pierre.


La falaise qui nous durplombe



La falaise vue depuis la rive opposée, image Michel Prats 10 IV 2025

La géologie, ici, est un mélange de calcaire, de schistes et de roches ferriques.  Le gisement fut découvert en 1823, les travaux commencèrent en 1828. Une ordonnance du 20 janvier 1830,  attribue la concession de cuivre, détaille la superficie et décrit les limites . Un peu plus tard, une autre ordonnance de 1833 va augmenter cette superficie, mais les mines seront vite abandonnées en 1840, pas suffisamment rentables. Des galeries importantes figurent au bas des falaises, à l'entrée du tunnel routier, murées. Celles de la falaise sont le sujet de notre balade.


Le document d'où est extrait "Canaveillesq"
































Justement voilà une première galerie, vaguement close dans laquelle je me faufile, quelques mètres stériles. Même pas de traces de ces jolies couleurs vertes ou bleues que crée le minerai de cuivre.

Photo Nicolas
Intérieur galerie














On poursuit le pittoresque chemin, parfois envahi par un ou autre chêne vert, il faudra même grimper dans la roche pour éviter un de ces encombrants personnages. Le chemin a une assiette souvent plate, il était de la taille d'un chemin muletier et, lorsque la possibilité de bâtir était absente, des marches étaient creusées dans la roche, on peut évaluer à une 30 aine réparties en 3 ou 4 endroits.


Habitants du site




























Quelques marches

Le sentier en falaise


Un des passages originaux : falaise et marches taillées par les mineurs

Il y a deux passages escarpés au niveau d'une falaise qui a été taillée, l'escalier s'étant effondré , il faut un peu escalader.


La vue depuis ce lieu


Perchée 

La petite galerie semi effondrée révèle de magnifiques couleurs, je les emporterais toutes dans mon sac à dos pour illuminer mes jours...repeindre la vie aux couleurs du cuivre...

Echantillon de minerai

Les ouvrages miniers sont peu espacés : en dehors du Pou Sta Barbara, excentré, ils sont 3 puits et 2 galeries. Les puits sont insondables, verticaux et assez profonds ; sont ils coudés en galeries pénétrant la falaise ? Nous ne pouvons pas savoir. Le dernier a une taille et une profondeur bien marquées et le chemin a été bâti sur le vide, le passage est aérien et peut donner le vertige.

Un des 3 puits


Une galerie effondrée



Nico n'est pas content, il craint l'effondrement
Mais je lui ai laissé les victuailles !


Entouré de piquets de fer branlants et câbles distendus, il laisse peu de place au chemin bâti sur le vide,  je n'invite pas à cette balade aérienne et présentant malgré tout un danger, ce n'est pas du tourisme !


Le dernier puits



A pic vertigineux



Au dessus du mur, le chemin

Un solide mur construit pour créer le chemin














Pas de soleil et c'est bien car cela évite les jeux d'ombre et lumières sur les photos, les rendant peu lisibles. Nous sommes constamment en balcon sur la vallée, la route, les hauteurs boisées de Thuès, les débuts de la Carança, le Pic de Neufonts,  etc..

Construit sur vide, le chemin


Parfois malmené par le temps : 2 siècles...

Le site vu par Michel Prats, quelques jours plus tard depuis la rive opposée : en observant minutieusement les photos de Michel sur mon écran, et en zoomant j'ai pu déceler des traces de mines sous le sentier, je pense qu' il s'agit du débouché des puits . Accessible s, A investiguer....


Ce que je nomme "le plateau" au-dessus des falaises
La pente du Fornàs que je me plais à "visiter" sur le terrain

Le chemin des mineurs circule dans ces falaises



Ruines d'une plate forme qui eut une certaine utilité 


Peut être pour rejoindre celle-ci en face 
(De l'autre côté de la Têt) vue au zoom

Vu depuis en face par Michel Prats, le chemin

Nous arrivons, après le dernier puits à ce qui pourrait sembler le terminus du chemin; mais je décèle une bifurcation; soit horizontalement dans la falaise, soit en grimpant la pente escarpée. Nous nous octroyons une pause énergétique . Je suppose le "chemin du bas" rejoignant la galerie d'eau que j'avais trouvée et près de laquelle un chemin se perdait dans le vide. Quant à celui qui monte, je propose de le suivre, il rejoint le "plateau". Quel plateau me demande Nico, à l'évidence rien n'est plat ici. Je nomme plateau l'immense pente que je commence à bien connaître et qui doit accuser une déclivité proche de 25 °.

La fin de notre parcours : esquissée sur  photo Michel Prats
Quelle aubaine ces photos !!

Ce dernier tronçon fait de zigzags serrés dans une pente stérile et croulante nous amène au dessus des falaises : ça y est la jonction est faite entre haut et bas, avec un peu d'énergie et de persévérance, on gagnerait les terres du Fornàs et le sentier de randonnée. La jonction avec Canaveilles existe, Canaveilles 44 habitants, sa courbe démographique montre une population élevée avec un pic de 315 hab au temps de la mine; ce qui me faisait penser qu'un chemin existait, envoyant les ouvriers sur le chantier par les hauteurs du village et non par le bas; simple logique. 


La partie terminale de notre parcours se glisse sur la gauche : photo Michel Prats

La sortie sur le plateau telle que Michel l'a perçue depuis la rive en face dans la vallée.
Sur le terrain il y a une petite différence, il aura le plaisir prochain d'aller vérifier !


La partie terminale : chemin très abimé et en courts lacets


Mais aussi quelques tronçons bien conservés


Sur "le plateau" Nico observe
la géologie de poudingue
 où est sertie une large bande noire














Nous ne poursuivons pas, je marque un repère précis sur ma carte, quelques rubans provisoires sur le terrain, nous laissons errer le regard sur les lointains grisâtres et les neiges sommitales avant que de reprendre le chemin à l'envers pour le Pou de Sta Barbara, chef d'oeuvre d'architecture. Ici ce sont deux étages de galeries, boyaux sombres où on distingue un câble pour descendre et un reste d'échelle en bois. C'est de loin le puits le plus surprenant. 

Les murs de soutien du Puits Santa Barbara


Double étage de galeries vers l'ouest 

Galerie en sens inverse



La plate forme de Sta Barbara


Notre table de restaurant



Et le décor face à nous  (route, en bas et Thuès entre Valls au loin


Il paraît qu'il y a une autre galerie au-dessus alors nous grimpons une peu la falaise, mais rien. L'estomac nous rappelle depuis les sacs à dos abandonnés et nous entamons le festin. Même pas à l'ombre du majestueux habitant du site, un vénérable chêne vert...le ciel est obstinément gris. Rose est le vin qui réchauffe, et colorés les en cas. Le pâté de sanglier s'associe à quelques images glanées sur la Route Royale et quelques traits d'humour, mais il a le bon goût de ne pas perturber nos évocations visuelles ! C'est le froid qui nous fait déguerpir et, en cette descente, nous avons le loisir de suivre le vrai chemin des mineurs jusqu'à sa base, parfaitement introuvable depuis "la Route Royale". Parfois on a beau être Royal, cela ne donne pas tous les privilèges...


Solide passage de ravin



Le vrai chemin de descente
















Et retour sur la "Voie Royale" 

Moi, simple citoyenne, le privilège m'a été donné d'arpenter ce chemin des mineurs.

Merci à Nicolas pour m'avoir accompagnée et à Maxime pour avoir débroussaillé et complété mes recherches préliminaires vieilles de 4 ans. Et à Michel pour avoir complété ma photothèque.

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ADDITIF : Cette falaise est traversée de part en part par un canal souterrain alimentant une conduite forcée pour la petite centrale électrique d' Olette. Au début du 20 eme siècle, lorsque s'édifia la ligne du Train Jaune, il fallut de nombreuses centrales électriques  pour générer l'électrification de la ligne. Ce canal d'eau sous terre dans la falaise, le jour où j'appris son existence, je fus sidérée. Et je l'appris par le biais d'une de mes trouvailles; mais j'en reparlerai...je compte "approfondir" le sujet, sans creuser les falaises.

Article connexe évoquant ma première visite à Sta Barbara et ma visite dans un accès à la galerie d'eau en falaise.

Article  ici 

Le site 


Le site où nous avons évolué (commune de Canaveilles)




Légende 

En rouge les  puits et galeries (emplacement précis)
En blanc notre trajet
Pointillés blancs : limite approximative "plateau" et falaises
?? un site qui m'intrigue et que je vais aller visiter