mercredi 22 mai 2013

Rencontres...

Quittons la plaine, la pluie, le froid et les jardins et prenons un peu de hauteur.

Je suis allée l'autre jour,  mais que le temps passe vite...déjà dix jours, faire une balade en montagne, en Espagne. Parce que j'habite très près de l' Espagne.
Mes projets ont été vite bouleversés : une épaisse brume collait au  paysage le rendant aussi inexpressif que peut l'être l'océan dans la brume.
Alors j'ai pris une piste de terre montant vers 2000 m pour échapper à la purée de pois




La piste était déserte en cette heure matinale et disparaissait dans la ouate...
Une éclaircie, de temps en temps, permettait tous les espoirs. Mais je n'ai vu qu'une montagne éphémère, très vite engloutie,



un troupeau d'isards agiles,

et un renard argenté qui n'a pas pris le temps de poser.

La montagne apparaissait puis disparaissait aussi vite comme pour me narguer.

J'ai préféré marcher sur une piste forestière, un peu à l'écart; ainsi j'étais sûre de ne pas me perdre dans la brume.


Il m'attirait, ce Costabonne où je suis déjà allée avec Lison (la chatte randonneuse); ce massif est empli de minerai de fer qui n'est plus exploité, pas plus que les mines de grenats que l'on peut encore voir.



La façade de schiste du refuge porte plusieurs anneaux destinés à attacher les chevaux.
Du refuge on voit aussi les deux sommets que je suis allée voir "en neige" avec mes crampons il n'y a pas longtemps.







Puis la piste s'enfonce dans la forêt. Les sommets et les crêtes enneigés m'attirent, dégagés de toute brume ...mais il n'y a aucun sentier. Tant pis.


Je marche sur un tapis de neige sale et gelée qui crisse sous mes pas et réveille mes regrets de hautes altitudes.

Il n'y a personne et je ferai pourtant de belles rencontres.
La moins belle sera celle de cinq humains peu aimables.

Je rencontre d'abord un couloir d'avalanche impressionnant qui dévale bien bas dans la vallée,ayant tout rasé sur son passage: j'imagine le bruit, le ravage et la peur.


Ensuite, la piste qui n'est plus empruntée depuis longtemps, devient un tapis vert et velouté bordé d'arbres et de grand silence.

De belles vues sur mes précédentes balades se dégagent:



La montagne mue comme un jeune animal : de grands lambeaux de terre apparaissent enfin, là où était une épaisse couche de neige et de glace et où mes crampons mordaient à belles dents.

A propos d'animal j'ai rencontré aussi de drôles d'animaux : troncs d'arbres morts aux formes tourmentées et blanchis comme de vieux ossements.













Rencontré un drôle de pin, la tête en bas qui regardait le monde à l'envers...comme pour le tourner en dérision.



Mais surtout, surtout, LA Rencontre :

Au détour d'un virage, un petit troupeau d'isards paissait tranquillement et, avec la même sérénité,  m'a regardée approcher, prendre des photos et engager la conversation sans manifester la moindre inquiétude!
Enfin ils sont partis, et à mon retour, au même endroit, on aurait dit qu'ils m'attendaient...Du pur bonheur!
Il y avait même un bébé duveteux.






Quand on a vu cela, de si près, la journée, semble t'il n'a plus rien à nous apporter.
Et pourtant j'ai encore fait une jolie rencontre : le printemps, timide et coloré, avant que la brume ne dévore le paysage entier juste à la fin de mes 10 km de marche. Pour ôter mes derniers regrets.




















La suite est une autre histoire, c'est celle de ma rencontre, plutôt réconfortante,  avec un petit restaurant espagnol, dans un minuscule village nommé Espinavell. Là où le goudron s'arrête et où part la piste vers les cieux et les cimes.



10 commentaires:

  1. Aïoli, que ca me manque ici au nord :) il faut que je me rattrape ce we... :)
    Je n'ai jamais vu un isard... ils ont l'air très curieux.

    RépondreSupprimer
  2. Les isards regardent comme s’ils étaient habitué à vue humaine.
    Ils n'ont pas peur...?
    Tu es une vraie gagnante - 2465m; c'est ainsi "close to heaven"... pour moi qui vagabonde seulement des plaines.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. En général, les isards (nommés chamois dans les Alpes) sont très farouches et s'enfuient dès qu'ils voient un humain. Je ne sais pas si je ressemble à un isard, mais avec moi, ils ne s'enfuient jamais. Je crois que j'ai un secret...

      Supprimer
  3. J'ai adoré cette balade, Lison, tu m'as fait rêvé l'espace d'un instant. Tu habites une très belle région. Je comprends que cela suffise à ton bonheur. Merci beaucoup. Gros bisous.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, c'est vrai que nous avons tout ici: la mer, la montagne, le soleil, et aussi beaucoup de vent. De beaux paysages, de belles balades et plein de choses, trop pour un seul blog !!! bisous

      Supprimer
  4. LISON je viens te dire bonsoir
    je suis chez toi demain matin
    je t'embrasse

    RépondreSupprimer
  5. Quelle balade et quelles couleurs, les Pyrénées comme je les aime...
    Pas mal, le petit remontant !
    Bises, Lison très bonne soirée !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. merci, Norma, tu connais et tu en sais les beautés...cachées parfois.
      Bonne soirée à toi et j'adore tes tableaux, je le répète

      Supprimer
  6. Bonjour Lison, vous habitez une belle région, aux couleurs de cartes postales ! merci pour ces belle photos ...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci, Guy, cela m'a permis de me remémorer ce billet que j'avais oublié. Oui mon sud est beau.

      Supprimer

Votre commentaire: