lundi 28 mars 2022

Tarn : facéties au Roc de Peyremaux 1008 m

 Mon petit week end tarnais n'était pas fait pour randonner. Et pourtant...je ne me connais encore pas bien. Au parking d' Albine où je passe la nuit, un panneau de randonnées s'offre à mes yeux. Deux me tentent, alors je dois choisir. Et pourtant....c'est ainsi que je vais d'abord vous conter la seconde , (puisque je les fis toutes les deux) et que je n'ai pas faite au départ d' Albine, faute de temps. Et oui, d' Albine il y a près de700 m de dénivelé et 14 km.



Le Roc de Peyremaux, (la roche mauvaise), je n'ai aucune idée de sa morphologie, mais il est plein de légendes. Celle qui es(t affichée à Albine me plait et m'amuse, ce n'est peut être qu'une variante facétieuse de vraie et grave légende. Va pour celle là....moqueuse!

Il paraît que les habitants de l'Aude et ceux du Tarn se disputèrent ce roc, chacun le voulait pour lui et il est en limite des deux départements. Ils tirèrent avec une corde, du chanvre pour l'Aude, de la laine pour le Tarn. Peine perdue.

Alors il me vint à l'idée d'aller essayer avec ma corde toute neuve issue d'une marque de magasin de sport mondialement connue.

Il me fallait trouver un autre accès. Et c'est du Col des Salettes que je partis, à 882 m d'altitude. 

Il y avait plus d'un tour dans mon sac, de corde, s'entend.

Tenue légère, temps estival, et de la piste, une longue et belle piste qui naviguait entre hêtres et conifères, juste sur la ligne de crêtes. Le printemps pointait bien son nez, bourgeons nouveaux nés, fleurs pétillantes  et soleil chaud. Parfums de sous bois et chants d'oiseaux. Les éoliennes grognaient sourdement en brassant du vent, et le long ruban blanc hérissé de croisements s'étirait devant moi. Je n'avais aucune carte, c'était l'aventure ! Puis je l'entrevis, au loin, le roc, fait d'un amas de rochers arrondis, il n'avait même pas fière allure, un tas de crottin ! Et c'est pour ça qu'ils se battaient ? La vraie légende parle aussi de bataille à coups de rocs qui s'empilèrent. 










Au final, au bout des 4 km de piste, un sentier me conduisit au pied du monticule, face sud et y grimper, même hors du tracé, fut un jeu d'enfant. En haut quand même on peut comprendre l'enjeu ! Le paysage à 360 ° révèle des forêts, des crêtes douces, des prairies vertes bien plus loin et 700 m en contrebas, la tour colorée du proche pic de Nore et, ma foi, sous mes pieds, l'imposante forteresse sur laquelle j'étais juchée. Car si face sud c'est une colline douce, les autres faces sont abruptes et élevées.


En grimpant


Au sommet

Ouest : Pic de Nore

Nord, du côté des vallées et d' Albine



Est, d'où je viens, Col de la Salette

Le vent venu du sud y est violent mais le vent est habitué à moi.

                                                                                       

Mimétisme de forme


Un rocher esseulé habille le sommet, percé d'un orifice, sans doute servit il aux cordes ? J'inspectai avec respect le Monument de la Discorde avant que d'y oeuvrer à mon tour. Une pierre sculptée par un forestier indique que en 1871, cet amas rocheux était déjà là : "1871 JP ANDRE Forestié". 



Et bien on va voir s'il va y rester longtemps. Après m'être amusée à grimper par la face ouest, plus haute, belles prises de granit, je passai à l'acte.


Belle grimpe ouest


Je m'amuse



La forêt au dessous de moi




La forêt en dessous de moi, vue de l'intérieur

Enroulant ma belle corde neuve autour du roc sommital, je tirai, je tirai...et Peyremaux s'ébranla. L'emmener fut un jeu d'enfant car la corde ne rompit point. 




Ne le dites à personne !

La piste étant descendante, la masse volumineuse me suivit comme un chiot, je ne forçais même pas. Les éoliennes grondèrent un peu plus fort, la fontaine des Trois Evêques m'abreuva après que je l'aie débarrassée des feuilles mortes et je compris alors pourquoi Trois Evêques : trois départements se rejoignent ici. Aude, Tarn et Hérault.




Ah mais ça change tout ! Je me prenais pour l'arbitre catalane de la discorde sommitale et l'Hérault était déjà passé par là !

Arrivée au col, toujours en tractant les milliers de tonnes granitiques je réalisai que jamais je ne pourrais les loger dans le camion. Nina me regardait avec des yeux effarés.




Dépitée j'abandonnai le Roc au col et désormais, les trois départements peuvent venir le récupérer, soit se le partager comme l'eau de la fontaine, soit tirer la corde à soi, de toute façon, depuis un col, tout descend.



En chiffres

Distance : 8.65 km (cumul du jour : 15.17 km)

Temps de marche : 2 h 03

Dénivelé : 126 m





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Votre commentaire: