Et le fautif, c'est le vent.
Pour mieux comprendre l' Aigoual, relisez ce billet de mon blog (clic), vous serez édifiés.
L'observatoire du Mont Aigoual (1887 1894) et les Cévennes |
Donc nous voici sur les routes, avec Mathurin, en ce chaleureux week end d'automne. Notre route parcourt l'Hérault, en suivant le fleuve primesautier, s'élance au coeur des Cévennes , une région splendide, austère à souhait, pleine d'Histoire, de Contes et de Légendes. Un riche passé cévenol que l'on peut lire à tous les virages, à condition de scruter son âme : pas toujours facile en conduisant.
Paysage Cévenol : le pays des châtaigniers |
Récoltes cévenoles du moment |
Mais je ne conterai pas davantage les Cévennes, il y aurait trop à dire et c'est là que se niche sur son perchoir notre Aigoual qu'il faut aller chercher du regard, sur les cimes.
Même photo que ci dessus au zoom |
La route de l' Aigoual : 28 km |
Serein Mathurin (oui le siège est abimé plus de 380 000 km ) |
Nous arrivons au terme de 300 km de route tout là haut sur les Hauts de Hurlevent.
Bien sûr le vent est là, le contraire eut été étonnant sinon...décevant !
Pas très fort le vent, 60 à 70 km/h : n'oublions pas que les catalans des champs élevés avec la tramontane sont de véritables anémomètres ambulants !!
Arrivée au sommet, la forêt est exploitée |
Le sommet de l'Aigoual, sorte d'altiplano |
Paysage cévenol vu d'en haut |
Quelques courageux s'égaient encore sur les prairies, emmitouflés et pressés. Je les suis, direction l'observatoire.
Les panneaux explicatifs, sur le terrain, sont intéressants mais ...je les lirai bien au chaud dans mon camion, je les prends en photo.
Un bon chocolat chaud à la cafet n'est pas du luxe et je m'informe sur les heures d'ouverture de ce pour quoi je suis -aussi- venue: l'observatoire météo . Et là , stupeur ! Il est ouvert en semaine et fermé le week end ! Je croyais qu'il n'y avait qu'au Bugarach que le monde était à l'envers.
Le Mont Aigoual était un mont très boisé et couvert de pâtures et puis au fils des décennies, il fut déboisé et dame Météo n'ayant plus de freins s'en donna à coeur joie . Rien n'y est commun. Lorsque il fut décidé d'y construire une station météo, à la fin du 19 eme il fallut 7 ans à raison de 70 jours par an pour construire ce castelet crénelé, tant la météo était mauvaise. Alors que 3 ans avaient été autorisés par le Ministère. l'entrepreneur finit ruiné, travaillant comme simple ouvrier.Tout y est à l'excès ! Ma déception aussi d'ailleurs.Ce n'est que 100 ans plus tard, en 1981 que fut décidée l'exposition permanente météo pour un public de plus en plus séduit par cette science. Intelligemment fermée pour cause de week end : mais qui vient donc là en semaine ???
Les chiffres sont obsolètes ! |
Un petit tour en haut de la tour et je file au chaud retrouver Mathu : lecture, chauffage, écriture et juste une rapide sortie pour le coucher de soleil. Le vent a forci, je peine à avancer, les 90 km/h ou plus sont là.
Au Mont Aigoual le climat est si rigoureux que la végétation a la particularité d'y être celle des + 2000 m . Les rares arbres, très vieux, sont rabougris et tourmentés.
Coucher de soleil glacial au sommet |
Le parking se vide, la nuit tombe, les étoiles s'installent pour la nuit et il me semble, avec ce vent qui mugit et me secoue, être en plein hiver, à la station de ski de Vallter , sous la tempête, assez commune là haut aussi. Certes, Vallter est à 2000 m et j'y suis au coeur de l'hiver !
Le plateau vu de mon lit |
Je m'attendrais presque à entendre les dameuses tourner toute la nuit : c'est impressionnant ! C'est juste banal, juste un vent à 90 et juste un soir d'automne. Mais au Mont Aigoual !
En tout cas il s'est vidé de tous ses habitants. Ou presque.
Pourtant, réveillée par les coups de boutoir d'un vent encore forci, à 11h du soir je quitte mon perchoir et descends au village plus bas, pardon, une saison plus bas.....
Mathurin enfoui dans les couettes regarde la nuit et écoute le vent |
Le petit matin me retrouve sur l' Aigoual pour voir se lever le jour. Et j'ai si bien dormi que ce sera un cadeau.
Comme un vaisseau fantôme |
L'Aigoual est d'un calme olympien, avivant mes regrets : juste un léger souffle, et moins deux degrés qui errent sur l'altiplano. Que j'ai été sotte de partir .
Mais le vent peut y atteindre de tels excès....
Avec un flamboiement qui se précise. Vêtue et gantée, j'attends. Un autre courageux est perché sur la tour. Sinon c'est le grand désert.
Enfin, il arrive, à petits pas, derrière la mer de nuages à l'est alors qu'une brume s'effiloche sur le plateau à l'ouest. Ici c'est comme un miracle !
Je vais d'un coin à un autre, au pas de course, pour mieux saisir cet instant magique avant de monter, une fois le spectacle terminé, sur la tour. Au loin, quelques secondes, pas même le temps d'une photo, je vois flotter le pic du Midi: sublime !
Estampe japonaise, pardon, Aigoualienne |
Une ombre longue de 109 pas soit quasi 69 m |
Là bas, Mathurin, au pied de la tour de lancement, m'attend au lit, en plein soleil.
Moi, je reste au chaud, je laisse les fous errer dans ce froid |
Plus tard, nous reprenons la route, d'autres et intéressantes aventures nous attendent, en Lozère, sur le Causse, au fil de l'eau et du temps. Un court week end, 700 km bien remplis. Plein de petits Bonheurs.
Le Bonheur est dans le pré écrivait Maurice Carême |
Ah, super, je suis la première à mettre un commentaire ! Et oui, l'Aigoual ... il se mérite, été comme hiver. Je te l'avais dit dans ton précédent billet, nous y montons souvent là-haut. En hiver, nous allons skier à Prat-Peyrot, juste à côté, et il m'est arrivé de voir des glaçons sur les moustaches à mon mari (à un moment donné il en avait, et depuis cette aventure, il les a rasées !). Nous aimons beaucoup y monter aussi en été. Nous avons fait plusieurs fois la randonnée des 4000 marches. Au départ de Valleraugue, derrière l'église, et arrivée à l'observatoire. 1200 m de dénivelé, et je te garantis que c'est hard. Une année nous sommes partis avec un grand beau soleil, et nous sommes arrivés avec un brouillard, je te dis pas ... Mais on l'aime notre Aigoual. Et tiens, si nous gagnons un jour au loto, on achètera un petit chalet près du lac du Bonheur !!! Allez, bisous.
RépondreSupprimerJustement j'ai lu qu'il existait cette randonnée des 4000 marches sur un panneau là haut et je me suis dit que ça m'intéresserait un été. 1200 m c'est mon rythme. Un peu soutenu mais j'y arrive; cet été j'ai fait 1350 m pour monter à 3014 m d'altitude. Donc...Oui je l'aime aussi votre Aigoual, c'est un lieu mythique où je reviendrai sans trop tarder. Pourquoi pas en hiver ??Le lac du Bonheur existe ? Ah je vais voir ça sur le net. Ce Bonheur est à explorer car je sais que c'est lui qui est enfoui dans l'abîme de Bramabiau que j'avais visité. Merveilleuse région... Gros bisous
SupprimerQuel régal, cette balade au mont Aigoual ! Je viens de revivre nos visites à l’observatoire à chacun de nos séjours en France. Quant aux photos… magnifiques ! Puis-je en garder quelques-unes dans mes archives ?
RépondreSupprimerMerci Pierre, cela me fait plaisir car je savais que cela parlerait à tes souvenirs. Tu peux garder ce que tu veux aucun souci. Quelle déception ce fut de trouver l'observatoire fermé, j'avais été captivée en 2007.
SupprimerBonsoir ... Mathurin et toi avez été très courageux pour oser vous aventurer au Mont Aigoual ... Mais quelles magnifiques photos !!!!
RépondreSupprimerDouce soirée, Bisous et Câlins à tes Félins
Rien ne nous arrête, l'un encourage l'autre...lol. Ce chat est super ! Bisous...une petite Lison vient d'entrer dans ma vie
SupprimerEncore un mont que je découvre grâce à toi, Amédine. Que de beaux instants tu vis avec Mathurin dans ta maison ambulante ! Que de magnifiques paysages tu vois ! Plein de petits bonheurs, oui, et plein de petits bonheurs peuvent s'appeler le Bonheur ! :-)
RépondreSupprimerGros bisous, Amédine.
Voilà tu as tout défini; pour cela il faut se contenter de peu c'est toujours le meilleur. je t'embrasse et te remercie de ton passage chez moi.
SupprimerBonjour ma chère Lison!
RépondreSupprimerQuelle ballade de beauté et calme et avec ton Mathurin!!!!!
J'adore des Cévennes mais ce mont Aigoual ...je ne connais pas.
Il est très sauvage et tes photos avec le soleil et cette lumière sont magique!
Merci pour le plaisir de voir chez toi ma chère Lison!
J'espère tu vas bien et je te souhaite une douce journée!
Je t' embrasse très très fort!
Et quel Bonheur aussi de te voir revenir. Quand tu iras dans les Cévennes ne manque pas le Mont Aigoual, c'est un sacré personnage.Tous mes encouragements pour ton installation. Comment arrives tu à faire pousser la Provence en Allemagne ? Je t'embrasse avec beaucoup d'affection
SupprimerAmédine Merci pour Les Belles Cévennes Mathurin Tu en as de La Chance Tu Le sais Heureuse pour La Petite Lison :) Calinous aux Minous Bisous à Vous Pensées pour Lison :)
RépondreSupprimerConnaissez vous les Cévennes Claudie , Parfois cela fait penser à "Du côté de chez Joseph" en Garrotxes. Avec plus de végétation quand même . Je vous embrasse
SupprimerAmédine à une époque J étais sans cesse par " monts et par vaux " Les Cévennes Je n ai fait que Les traverser :) C est vrai qu Elles rappellent Le Pays de Notre Cher Joseph :) Il faut savoir prendre Le temps de s arrêter C est une qualité :) Bisous à Vous :)
RépondreSupprimerEn Cevennes on est bien par monts et par vaux; plus jeune je n'aimais pas les Cévennes, à présent elles vont à mon état d'âme. J'aime leur vie cachée secréte et profonde, même celle qu'on ne voit pas et qu'on devine. Alors vous étiez aussi baroudeuse ? Bisous En tout cas à travers mon blog je vois que beaucoup de lieux vous parlent
SupprimerOui Amédine Ce que Vous faites Aujourd'hui Je L ai fait un peu Hier " Lol " en moins sportive cependant ;) Bisous à Vous :)
RépondreSupprimerAh..j'en rencontre jamais des "comme ça" ! yess, bienvenue au club. Bisous de nous
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