samedi 15 octobre 2016

Lisette et Lison



C'était l'été, c'était juillet et j'étais triste.
Comment peut-on être triste en été, quand on vit dans le sud, au grand soleil, avec la mer toute proche et les montagnes pour horizon ?
Comment peut-on être triste en été quand on est entouré de chats heureux et affectueux, chacun étant une montagne d'amour?
Oui on peut être triste, très triste et je l'étais. Dans un flamboyant été.

A vélo dans le Causse du Larzac mai 2010






Alors l'absence de Lison, malgré les 8 mois de sa disparition, me pesait plus que jamais. Ma petite compagne de vie, le bébé que j'avais élevé, l'enfant chat que j'avais emmené partout, me manquait. Je partais, en montagne, et son absence me pesait dans la beauté de l'été. Son absence qui réactivait des absences, de la solitude. La solitude est plus lourde à porter l'été.



Un jour dans une difficile randonnée car j'étais très fatiguée, je me mis à implorer Lison, au fil de mes pas essoufflés, Lison et aussi quelqu'un d'autre qui m'accompagne sur tous mes chemins, une présence virtuelle et efficace, je dois l'avouer, en toutes circonstances. Ce n'est pas un Humain, c'est un Saint. Je soliloquais au fil du sentier. Personne ne m'entendait.


Que demandais-je ? Simplement une réponse : Lison reviendrait elle un jour ? Car j'étais dans une attente quasi irrationnelle.



Juillet touchait à sa fin, pas ma tristesse. Je faisais la sieste quand je fus réveillée par une dame qui était au seuil de ma maison avec un panier, Et dans ce panier, une jolie petite chatte effrayée, au pelage bleu ciel, à la fois tigré et ocellé, un bijou de bébé chat! Quelle avait ramassé dans une rue et dont elle ne savait que faire. C'est ainsi que Lisette entra en ma maison.


 Immédiatement je sus que j'avais la réponse à la question posée là haut dans les montagnes : non Lison ne reviendrait pas, oui, il fallait cesser cette vaine espérance et se tourner vers l'avenir . Cette petite messagère vive comme Lison, qui lui ressemblait beaucoup dans son attitude m'apportait cette certitude.
 



Alors ma tristesse s'envola, la vie revint dans ma maison, et les rires que procure un chaton : les jeux, les courses poursuite, les cavalcades dans les escaliers, le petit corps insaisissable qui glisse entre les doigts comme l'eau vive d'un torrent. Et puis, soudain un bébé fatigué qui se blottit contre son humaine, ronronne et s'endort, roulé en boule. Tous les soirs, pelotonnée contre moi, ma main entre ses pattes bien serrées, elle me mordillait un peu, ronronnait beaucoup puis ne bougeait plus jusqu'au matin.
Semblable à Lison et si différente. Le jardin était son royaume, les autres chats l'avaient adoptée et Mathurin la couvait car je lui avais mise tout de suite entre les pattes : « Mathurin, c'est ton bébé, je te le confie, tu t'en occupes ». Et il fallait voir ce grand chat attentionné, inquiet, protecteur, grondeur parfois.
Mathurin et SA "fillette"






L'été retrouva sa couleur, ma vie sa saveur, mais j'avais décidé que Lisette serait un chat et non un transfert, un substitut, bref que je lui laisserais vivre sa vie de chat.








Car un très vif et immédiat pressentiment m'avait traversée : Lisette ne serait que de passage, sa vie serait très fugace.
J'adorais cette petite chatte dont le comportement singulier était quasi le même que celui de Lison: sauvageonne, indépendante, vive, insaisissable et pourtant si affectueuse...juste quand elle le voulait bien!






La vie aurait pu continuer ainsi, et la joie avec : la voir grandir, s'épanouir. Déjà elle avait des attitudes qui n'appartenaient qu'à Lison et que je ne lui avais pas apprises. Les mots oui je les lui apprenais. Pas les gestes : marcher en laisse, voyager...pas encore...










Alors pourquoi la vie me l'a t' elle si vite ravie?

Au premier soir d'octobre, Lisette rencontra une voiture dans la rue, elle n'eut le temps de s'apercevoir de rien. Je ne fus même pas surprise de ce tragique destin, elle n'était que de passage, je le savais bien. Le petit corps était souple et tiède dans mes mains. Je l'ai enterrée au matin.




J'ai pleuré Lisette, elle dort dans le jardin, dans un coussin de fleurs, avec tous les autres. Certaines nuits une petite flamme vacille sur sa tombe. 


Lisette est un manque, une absence pas encore comblés. Lison du plus loin de son silence s'est faite messagère mais n'a pas voulu que je l'oublie trop fort, trop vite, mais peut on oublier une telle Lison ?


Lison en "alpiniste" (Ariège)

Pensive au fil de l'eau

Avril 2012
Sur quels chemins t'en es tu allée pour l'éternité ?
Un an bientôt...





18 commentaires:

  1. Un Jour Amédine Vous Retrouverez Votre Lison Votre Lisette Vos Êtres Très Chers Ils Reposent En Paix Ils Veillent Sur Vous

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    1. Et maintenant il y a Nina qui est comme Lison petite. Nous prenons la route pour la montagne toutes les deux. Nina on la voit sur Facebook; c'est une grande ressemblance avec Lison mais elle est plus foncée; elle a 1 mois. Je vous embrasse, la suite de nos aventures bientôt

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    2. Ils font partie de ta vie pour toujours, et maintenant l'adorable petite Nina
      bisous
      Laurence Opale SOnye

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    3. Oui tout cela ce sont des signes envoyés par Lison...enfin je le dis comme ça. C'est vrai que mes chats comptent tellement....Bisous

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  2. Bonsoir ... Quel émouvant billet ... il me rend triste, si triste ...
    Bon courage ... je partage ta peine ... Lison, Lisette, tu ne les oublieras jamais ... elles sont toujours là, puisque tu penses toujours à Elles !!!
    Douce soirée, Bisous et Caresses à tous tes Félins

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  3. Je viens de lire la réponse à mon commentaire précédent ... je te souhaite beaucoup de bonheur avec cette nouvelle petite boule de poils.

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    1. J'espère qu'elle n'aura pas un de ces tragiques destins. En tout cas on partage sacrément bien toutes les deux : c'est parti pour de belles aventures. Bisous

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  4. Joie, peine, bonheur, tristesse, espoir, ombres, lumière, juste la vie...
    Je souhaite de tout coeur qu'elle va s'éclairer pour toi.

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    1. Oui, tu sais un chat-grin en chasse un autre mais il y a tant de petits bonheurs et de rires aussi avec ces petits félins ! Avec Nina comme avec Lisette, on rit bien déjà. je ferai un billet sur Nina. Bisous

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  5. OH l'arrivée de Lisette dans ton univers avait réveillé mon optimisme et je me réjouissais pour toi de cette nouvelle amie.. une voiture en a décidé autrement et je suis bien triste pour toi et pour tes amis félins. Je vois qu'une nouvelle nommée Nina vient de rejoindre la tribu.. alors quelques douces pensées pour Lisette et Lison et bienvenue à Nina qui ne manquera pas de t'apporter tout le bonheur que tu mérites.
    Je t'embrasse

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    1. C'est déjà un sacré personnage que cette NIna, faut dire que c'est une écaille de tortue et ces races là ont une personnalité hors du commun, comme les siamois pour ne citer qu'eux. de toute façon je suis une inconditionnelle des chats. Je t'embrasse et vais bientôt donner des nouvelles de cette Tribu

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  6. Ma chère Lison!
    Je suis très triste et je sais bien ta peine.
    Lison etait Lison ...un chat incroyable ...un ami pour ta vie.
    J'espère tu trouves un autre ami pour tes ballades ....pas un autre Lison ou Lisette ...un nouveau ami
    Et j'espère le soleil reviendra dans ton cœur!
    Je pense très fort à toi et je t' embrasse!!!!!!

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    1. Oui il y a NIna qui vient d'arriver mais Nina hélas est trop semblable à Lison et ce n'est pas que positif...je t'embrasse très fort

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  7. La disparition de la petite Lisette a ravivé le chagrin que tu as de l'absence de Lison, et comme je te comprends. J'espère que la dernière petite arrivée, Nina, comblera ce vide, Amédine.
    Gros bisous, ma douce.

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    1. Oui Nina est trop semblable à Lison; je dis bien "trop" car ce n'est pas que positif; Lisette m'attirait car il y avait deux caractères différents, passant aussi par le physique; là c'est copié collé et c'est pas que bon. Je me raisonne et je me drive, c'est du boulot. Je travaille aussi depuis un an avec une psychologue...car Lison était un révélateur d'autres choses... Bisous

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  8. Que d'émotion dans ce billet ; je ne voulais pas le lire car je savais que j'allais pleurer mais elles sont si belles sur ces photos et elles méritent bien que l'on pense à elles , ces "compagnonnes" de vie ! Je souhaite une longue et belle vie à Nina .

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    1. J'espère aussi mais avec des rues passantes...j'ai un jardin, cela ne les empêche pas d'aller explorer. Je vais rédiger un billet sur Nina

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  9. Trop dur, j’avais ce même pressentiment...

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