On nous dit de tout mais nous dit on tout ? Que faut il entendre, lire et comprendre?
Tout ce que je sais c'est que dans quelques heures nous serons confinés...
Après la dernière séance, je reprends la route. Le soir tombe, les lampes s'allument.
Les falaises de ma salle de sport |
Les ceps incandescents commencent leur automne que nous ne verrons pas s'achever. Le ciel pur et serein s'allume de quelques voiles roses et la lune presque ronde jaillit sur la mer, faudra t'il aller chez elle pour vivre heureux et non cachés ?
La lune m'accompagne sur ma longue route de retour. Les ors des vignes se noient déjà dans l'ombre et les senteurs de sous bois parviennent à moi par la vitre ouverte. Je veux sentir la nuit, la fraîcheur du soir qui tombe et les parfums âcres des sous bois. Cela me rappelle les soirs solitaires dans les petits villages de montagne où je me gave de sensations, je ne les aurai plus de longtemps. Il m'a manqué un printemps à tout jamais, il me manquera un automne...sinon davantage...
Ce soir a un goût amer d'incarcération, dorénavant les sorties auront le goût âcre de la répression.
Alors avant tout cela j'ai voulu une dernière fois aller caresser la roche, y accrocher des écailles de peau et en ramener la poussière grise sur mes paumes, j'ai voulu voir les buissons incandescents accrochés aux murs gris sur un fond de ciel bleu, j'ai voulu grimper au soleil et m'agripper aux minces prises calcaires, loger mes doigts dans les fentes de la roche et tirer sur mes muscles, je voulais "inventer" dans cette paroi un chemin en diagonale que je brigue depuis longtemps. Pas si simple...Une Diagonale faite de zigzags montant doucement en oblique vers les crêtes. Pari amusant que personne ne me disputera ici.
Un élément de la Diagonale |
L'aiguille vue d'en bas |
L'aiguille vue d'en haut |
Toutefois j'ai le silence, le calme, le beau temps, le flamboiement des térébinthes, quelques rapaces qui fendent le ciel, le décor que j'engrange pour les longs jours uniformes, je flâne sur les falaises de ma salle de sport comme d'autres sur les boulevards, je fais mon lèche vitrine devant la transparence de l'air et j'écoute le silence en respirant les parfums de la garrigue froissée par mes pieds.
J'empoigne des rameaux de chêne vert, de buis, de buplèvre ou de genévrier, mes pieds soulèvent des dalles au son clair presque métallique et j'immortalise les dernières images d'un bonheur déjà mélancolique...
Vers le haut |
Vers le bas |
Dans "mon jardin" |
Pistachier térébinthe |
Le vigile |
Le contour de ma salle de sport |
Si le virus me prête vie, j'en forgerai une nouvelle.
(Quelque part entre Lesquerde et St Paul de Fenouillet)
Nous avons eu la chance d'avoir une superbe journée et tu as saisi l'occasion. tu es insatiable, et avec toujours autant d'inspiration. Chaque fois c'est un bonheur de lire et admirer tes photos. Je sais que durant ces semaines, tu saurais nous faire voyager sans même sortir de chez toi. Je t'embrasse
RépondreSupprimerOui d'ailleurs j'ai encore une balade à conter celle du temps où on pouvait encore rêver, pas si loin, dimanche dernier. Et puis, la maison attend le grand ménage , heureusement qu'il y a le confinement pour ça. J'ai des projets plein la tête et plein les mains mais pas plein les jambes. Bisous virtuels et chaleureux
SupprimerC est avec plaisir que je lis tout tes billets
RépondreSupprimerUne belle description on s y croit
Le beau temps revient toujours après la tempête
Bises
Merci , si la tempête nous laisse indemne, ensuite on sait croquer les saisons à belles dents. Bises ...je ne sais qui?
Supprimer