Nous avons bien mangé, nous pouvons marcher.
Alors suivez moi...
Mais avant tout, faisons les présentations:Le Costabonne est un sommet Pyrénéen à cheval entre France et Espagne, où naît le fleuve "le Tech" et où on exploitait autrefois des mines de grenats.
Les voici tels qu'ils se présentent, bruts, dans la roche.
image internet |
Avant d'arriver au pied du Costabonne, il y a une longue route de montagne, remontant la vallée du Tech nommée Vallespir.
C'est encore l'automne ici . Orné d' un temps estival.
Chemin faisant, après une heure et demie de route, me voici sur la piste de terre qui conduit à la montagne. Piste qui s'arrête soudain dans la neige et la glace.
Et me laisse le loisir de contempler, lire, écrire et dessiner.
J'avais découvert cette montagne en 2010, un jour d'automne à l'occasion de la transhumance des chevaux, moment d'exception.
J'étais partie au lever du soleil, avec Lison et nous étions arrivées au sommet , par le chemin des mines.
C'était en 2010, Lison était bonne marcheuse et toute jeune.A peine un peu plus d'un an.
A présent nous sommes ce dimanche 8 décembre 2013 et nous allons grimper, sans Lison qui attend sagement dans "son"camion.
Espinavell s'éveille dans un matin d'hiver. Une rue de 300 m de long, pentue à 30% environ, pavée, au long de laquelle s'étagent de solides maisons en schiste du pays: une rue ? Non, une rampe !
Bordée de très peu d'habitants, semble t'il.
De mon lit, je peux voir les toits d'en bas et le Costabonne peint en blanc.
Je reprends ma piste et enfin, à 9 h, je m'élance. Et vous invite pour 11 km aller retour, 900m de dénivelé, de la neige, de l'herbe et une rude montée finale: pensez donc! Le Costabona = la bonne côte!
Au départ, à 8h50 |
Même pas peur des chasseurs ! |
J'avance avec des jambes de plomb: mais que se passe t'il donc aujourd'hui?
Je n'aurai pas la réponse mais ces jambes là, il me faudra les traîner jusqu'au sommet, pendant 3 h 1/4!
Ce n'est pas mon jour!
Mais ma volonté les oblige à rester avec moi alors qu'elles n'ont qu'une envie, filer vers en bas.
Ceux - ci, joli cadeau du matin m'encouragent.
Ceux - ci, joli cadeau du matin m'encouragent.
Ce sont ces moments, et la pureté de l'air, le silence immense de la montagne, qui me poussent vers là haut.
Je quitte enfin la piste pour amorcer la montée dans la neige en suivant les traces; cette fois, ce ne sera pas le chemin des mines enseveli sous la neige et la montée est dure parce que ...ces jambes, n'est ce pas?
Je rame sur la neige, pas assez conséquente pour des raquettes; finalement je mettrai les crampons qui allégeront mes pas. J'aurais du les chausser plus tôt.
En grimpant dans le blanc désert et le silence immense, dans la chaleur aussi, je découvre un paysage chargé de beaux souvenirs de ce printemps. "Mes sommets" de coeur.
Et puis la neige, balayée par la tamontane vers les 2200m a filé dans les combes pour laisser place à l'herbe brûlée. Plus carrossable. Mais le sentier joue à cache cache avec la neige et oblige à grimper droit.
Je mets en batterie mes astuces personnelles, palliatifs à mes difficultés.Qui me font avancer, vaille que vaille.
Et croyez que ça grimpe. En fait, si mes jambes sont de plomb, je comprendrai à la descente qu'elles avaient des circonstances atténuantes!
En montagne, on mesure la pente quand on la descend!!
Derniers coups de collier avant les crêtes qui ouvrent sur un panorama sublime: le Canigou, les Esquerdes de Rotja, etc...etc...Noyées de bleu, de blanc et de majesté.
Même les jambes qui reprennent du peps!
Ah je le savoure ce sommet: j'ai croisé un seul humain, ici c'est grande solitude.
Sur le Roc Colom, à 2,5 km en ligne droite, il y a une file d'humains que je crois deviner et que le télé confirmera.
Entre nous, la combe très enneigée où naît le Tech.
Alors, vous vous sentez bien, après cette montée, dans ce silence, ces montagnes à perte de vue. Ah mais j'oubliais: il n'y a pas qu'elles, il y a aussi ...la mer! La Grande Bleue qui scintille à l' est. Et que tous ces sommets narguent de leur hauteur.
Que fais-je au sommet? Il fait 10°, je mange, je me désaltère, j'écoute le silence, je dessine, j'écris et je n'ai aucune envie de redescendre. J'ai mis 3h1/4 pour venir, j'ai 1h 1/2 pour descendre, alors, rien ne presse.
J'adore cette solitude des montagnes quand pas un humain ne se profile aux alentours .
Ce sont des moments de pur bonheur...Que je prolonge, privilégiée par ce temps estival.
Enfin je me décide. A regrets. Mais Lison m'attend...
En bas, là bas , dans ce petit cercle rouge..
Et la descente, c'est aussi une griserie, celle de la "vitesse".
C'est joli, ces jeux du vent sur la neige, revisités par les humains et les animaux dans la rubrique "saccage d'oeuvre d'art".
Et je file, comme si je volais sur la neige, bien que parfois une de mes jambes s'enfouisse dans un trou.
La neige est traître, devenue molle et alanguie sous le soleil.
Je croise un marcheur qui va, au vu de sa tenue, se muer en coureur à la
descente.
Il grimpe, allégé au maximum: il n'est pas en plomb, lui!
Ce chardon semble porter tout le fardeau du monde sur ses épaules.
Une singulière rencontre: un drôle de miroir de glace qui s'habille de bleu.
C'est fou ce que le bleu peut être à la fête alors que le grenat se cache sous la neige.
Enfin, au bout de ma balade, je retrouve mon petit félin pas mécontent de randonner à son tour.
Un peu plus loin, personne ne passe...sauf les VTT |
Je quitte enfin la piste pour amorcer la montée dans la neige en suivant les traces; cette fois, ce ne sera pas le chemin des mines enseveli sous la neige et la montée est dure parce que ...ces jambes, n'est ce pas?
Les bleus d' Espagne |
quelques uns de mes meilleurs souvenirs |
Et puis la neige, balayée par la tamontane vers les 2200m a filé dans les combes pour laisser place à l'herbe brûlée. Plus carrossable. Mais le sentier joue à cache cache avec la neige et oblige à grimper droit.
Je mets en batterie mes astuces personnelles, palliatifs à mes difficultés.Qui me font avancer, vaille que vaille.
En piste pour le ciel |
En montagne, on mesure la pente quand on la descend!!
Le sommet |
Même les jambes qui reprennent du peps!
Les croix du sommet |
Mes sommets favoris |
Et moi qui ai porté la mienne de croix ! |
Ah je le savoure ce sommet: j'ai croisé un seul humain, ici c'est grande solitude.
Sur le Roc Colom, à 2,5 km en ligne droite, il y a une file d'humains que je crois deviner et que le télé confirmera.
Entre nous, la combe très enneigée où naît le Tech.
Le Roc Colom 2507 m et les sources du Tech |
Alors, vous vous sentez bien, après cette montée, dans ce silence, ces montagnes à perte de vue. Ah mais j'oubliais: il n'y a pas qu'elles, il y a aussi ...la mer! La Grande Bleue qui scintille à l' est. Et que tous ces sommets narguent de leur hauteur.
Que fais-je au sommet? Il fait 10°, je mange, je me désaltère, j'écoute le silence, je dessine, j'écris et je n'ai aucune envie de redescendre. J'ai mis 3h1/4 pour venir, j'ai 1h 1/2 pour descendre, alors, rien ne presse.
J'adore cette solitude des montagnes quand pas un humain ne se profile aux alentours .
Ce sont des moments de pur bonheur...Que je prolonge, privilégiée par ce temps estival.
Enfin je me décide. A regrets. Mais Lison m'attend...
En bas, là bas , dans ce petit cercle rouge..
Et la descente, c'est aussi une griserie, celle de la "vitesse".
C'est joli, ces jeux du vent sur la neige, revisités par les humains et les animaux dans la rubrique "saccage d'oeuvre d'art".
Et je file, comme si je volais sur la neige, bien que parfois une de mes jambes s'enfouisse dans un trou.
La neige est traître, devenue molle et alanguie sous le soleil.
Je croise un marcheur qui va, au vu de sa tenue, se muer en coureur à la
descente.
Il grimpe, allégé au maximum: il n'est pas en plomb, lui!
Ce chardon semble porter tout le fardeau du monde sur ses épaules.
Je remplis mes yeux des couleurs nouvelles de cette heure de début d'après midi.
Une singulière rencontre: un drôle de miroir de glace qui s'habille de bleu.
C'est fou ce que le bleu peut être à la fête alors que le grenat se cache sous la neige.
Enfin, au bout de ma balade, je retrouve mon petit félin pas mécontent de randonner à son tour.
Et vous savez quoi? Il me tarde de repartir vers des sommets !
Faut être un peu maso, non?
Faut être un peu maso, non?
Si vous préférez rouler tranquillement en voiture dans un joli petit endroit du sud de la France allez faire un petit tour dans les Cévennes (clic) en ma compagnie.
Bonjour chère Lison!
RépondreSupprimerJe t' adore! Tu es superbe et sportive .....
Magiques photos de la montagne et avec cette nature et calme un régal de voir!
Tu es comme un bouquetin Lison!
Merci pour cette magique balade et bonne journée!
Je t' embrasse!
Oh ce jour là j'étais bouquetin à la descente, mammouth à la montée: ça me permet de respirer et de regarder! je t'embrasse aussi
RépondreSupprimerSuperbe récit, original et plein de bonnes idées (sources version été/hiver)
RépondreSupprimermerci, Ludo, je reconnais le montagnard averti.
SupprimerMagnifique série, mais l'endroit où tu as laissé Lison me paraît bien aussi, je crois que je vais rester près d'elle. :)
RépondreSupprimerFranchement, la veille j'y ai passé près de 3h, c'est à 1500m et on fait le plein de sensations. bises
SupprimerMême Lison était de la partie , comme elle est mignonette avec son joli manteau pour ne pas qu'elle est froid, balade très impressionnante mais magnifique quel courage , je t'embrasse .Pascale
RépondreSupprimerLison avait été stérilisée et les poils n'avaient pas encore repoussé en cet automne 2010, alors je la protégeais du froid! Bisous; j'aimerais qu'elle randonne avec moi comme avant, c'était d'une richesse!
SupprimerBelle balade, belles photos et belle histoire! J'aime les deux photos au même endroit mais en saisons différentes.
RépondreSupprimerBonne soirée
Oui, j'aime bien voir les mêmes lieux à époques différentes, c'est très parlant; bonne soirée
Supprimerc'est vraiment très beau et de voir le petit félin présent aussi c'est touchant.
RépondreSupprimerbisous
Les rares fois où Lison ne m'accompagne pas dans mes sorties de plus d'un jour, elle me manque véritablement parce qu'on parle beaucoup ensemble. Mais je respecte ses choix. C'est rare qu'elle ne soit pas partante: même les nuits glacées ne la dégoûtent pas! Bisous
SupprimerCette Lison féline a une vie merveilleuse, toutes ces randonnées dans des paysages nouveaux où il n'y a pas de risques pour elle.
RépondreSupprimerUne idée géniale que de l'emmener avec toi !
Bises aux deux Lison !
Cela ferait rire n'importe qui mais elle comprend tout: on a des mots à nous, elle a un cri pour dire non, c'est à dire qu'elle donne du sens, on chasse ensemble, elle connaît les animaux de montagne...et les bons restaus; elle connaît les bains chauds dans les rues d'Ax les Thermes et les nuits glacées des Sierras. Mais quand je lui annonce qu'on va partir avec le camion (il y a des mots clés) elle sait ce que ça veut dire et elle attend! C'est une perle. Cependant quand je pars, les autres, alors, deviennent un manque. Difficile...Je pars peu de temps, ainsi. Finis les voyages. Bisous
SupprimerLison bonjour je vais ranger mes courses boire un café et je repasse te lire bisou
RépondreSupprimerMagnifique blog !! et quelles photos !!!
RépondreSupprimerBravo.
Merci, Vincent ! Je pense que il s'agit du seul Vincent que je connais ?
SupprimerBonsoir Lison,
RépondreSupprimerJe viens de faire une merveilleuse randonnée avec toi : ton enthousiasme , ton humour, tes photos superbes. C'est un vrai plaisir de venir chez toi.
Merci pour ce partage.
Douce soirée
Merci, Erato: j'aime beaucoup faire partager mes moments de joie et ils sont nombreux; pas assez de place pour eux dans mon blog, mais j'y peux rien, j'adore la vie! Comme si je devais la perdre à chaque coin de rue !. Bon WEnd à toi
SupprimerEncore une belle et bonne marche dans un site majestueux ! J'en ai les mollets en béton hi hi hi ...
RépondreSupprimerBisous bonne soirée en attendant ta prochaine sortie .
Mamé
En principe demain : le voisin du Costabonne, le Roc Colom, juste un peu plus haut. Bisous, Mamé
SupprimerBonsoir Lison.
RépondreSupprimerTon périple et ta façon de le raconter m'ont transportée dans un monde d'une pureté immaculée. Tes photos sont superbes et parlantes. Merci à toi. J'admire Lison-féline pour son audace et sa patience à t'attendre. Belle association. Je t'embrasse et te remercie pour tes gentilles visites dans ma tanière/galerie.
J'arrive ce soir d'une extraordinaire randonnée en neige et crampons dans le même secteur; cette fois je suis partie en voiture, à la journée sans Lison chat; il a fait une journée splendide j'étais à plus de 2500m en tee shirt.J'en parlerai dans la semaine, faut varier les menus ! je suis avec beaucoup d'intérêt ton blog. je t'embrasse fort
SupprimerUne randonnée magnifique. Il n'y a que toi pour faire
RépondreSupprimerça : du reste, à part un chat ( le tien ) il n'y a personne.
Formidable !! On découvre des endroits dont personne
ne parle. Merci à toi Lison. J'adore passer chez toi
et chez Fanfanchat blanc. Je découvre quantité de
choses surprenantes. Bonne semaine . . On se
parlera encore avant les fêtes. Bises. ELZA