Pourquoi d' abord Opoul ? Parce que j'en viens et que les sensations sont intactes.
Bien que tout fut dans la brume...Alors, imaginez...
2008 : environs d'Opoul / Périllos |
Cependant...l'été est enfui sous d'autres hémisphères, et si ce n'est pas l'hiver, cela lui ressemble tant que...mais oui, c'est dans 5 jours.
Donc, dans un après midi aux contours indéfinis, j'arrive aux pieds de la forteresse d'Opoul, un des derniers villages du département, sur sa frontière nord (avec l' Aude). C'st un promontoire rocheux et vaste, à 400 m d'altitude, surmonté de quelques ruines : le château.
J'y étais déjà allée, par le sentier, cette fois je choisis le "chemin des envahisseurs", soit le direct en roche, escalade brève et facile, toutefois, juste quelques mètres.
Du haut, la vue est époustouflante...par temps estival. La mer et les étangs.
Mais avant de parcourir ce vaste espace de 6 hectares, écoutons l'Histoire.
Qui ressemble beaucoup à celle d' Ultréra. Une occupation romaine est attestée par la découverte de monnaies; de toute manière le lieu est un oppidum qui a donné son nom à Opoul.
Erigé surtout à la période Wisigothique, 6 eme et 7 eme Siècles, ce château eut son temps fort de l'Histoire au XIII eme Siècle, car le Traité de Corbeil (11 mai 1258), en fixa la frontière du Royaume de France en ces lieux. L'actuel département des Pyrénées Orientales devint espagnol jusqu'en 1659, Traité des Pyrénées. Jacques 1er Roi d' Aragon fit bâtir ce château, La Salveterra (la Sauve terre) pour fortifier la frontière Nord de son Royaume . Un village, l'ancien village d' Opoul fut bâti à ses côtés sur cet oppidum et y resta près de 4 siècles, jusqu'au moment où le manque d'eau devint crucial et obligea les villageois à "descendre" fonder un nouveau village, l'actuel Opoul. Le château survécut mais aux 16 eme et 17 eme siècles il fut 2 fois assiégé et après le Traité des Pyrénées, il n'eut plus de rôle stratégique; il sombra alors vers son déclin.
Vu de l'intérieur |
Vu de l'extérieur |
Comme toujours, devant ce type de relief, on ne sait de prime abord si ce sont des ruines d'édifice ou un relief ruiniforme. C'est dans ce secteur que je devais faire ma 3 eme séance d'escalade, annulée pour mauvais temps. Alors j'ai maintenu le projet initial de visite au château. Et je ne le regrette pas.
J'aborde directement "dans " le château par mon chemin de pierre. De vastes pans de mur bâtis en pierre calcaire taillée, donnant sur le vide, des meurtrières, des voûtes et salles, des murs épais en diable, un chemin de ronde, un fossé, ce n'est pas très grand, c'est pourtant imposant. Le lieu fut doublement fortifié, puisque l'oppidum en lui même le fut aussi. Entre les deux fortifications s'étendait le village dont il ne reste rien mais que je n'ai pas pris la peine de parcourir. J'ai juste fait tout le tour du site, qui ouvre par des à pics vertigineux sur le vide et la garrigue en bas.
Tour d'angle |
Sur la vaste esplanade de roche incrustée de fossiles (comme à Tautavel assez proche),se trouvent les vestiges de deux citernes accolées qui expliquent comment le village se fournissait en eau .
Les citernes creusées dans la roche |
Sur le site on ne trouve aucun panneau explicatif, rien qui puisse expliquer quoi que ce soit au visiteur, dommage...
J'arpente longuement les lieux battus d'un vent d'Est fort humide, en prenant des précautions, en cette heure la roche est encore très glissante. Je me penche un peu sur le vide impressionnant pour regarder l'oeuvre des bâtisseurs qui ne devaient craindre ni vide ni vertige...il y a 800 ans. Et qui bâtirent avec de petits moyens du solide. Et du beau. Preuve en est...
Les falaises sont crénelées l'ouvrage a 8 siècles... |
Le moindre interstice entre les roches a été bouché au prix de quelles difficultés ! |
Ouverture de la muraille sur le grand vide |
Comment ont ils construit cela ?? |
Du village je ne vois rien mais je devine avec tous ces débris de tuiles et briques. Quelques pauvres maisons, petites, étroites, serrées les unes contre les autres. Et une vie grouillante sur ce promontoire exigu et vertigineux.
Falaises abruptes de l'oppidum |
calcaire fossilifère |
Mais que ça glisse !
Le chemin d'accès qui aboutissait à la porte de l'oppidum...sans doute Au fond le village d' Opoul |
C'est pourquoi je reviens par le chemin d'accès et sa porte démolie, avant que d'aller explorer un peu le pied de la citadelle, muraille de roche naturelle creusée de grottes.
Il me semble entendre alors que je marche dans une parfaite solitude au milieu de buissons épineux, la vie grouillante d'en haut. J'imagine...je ne sais plus en quel siècle je chemine !
Par temps triste et gris, bousculée par le vent de la pluie, ce parcours a quelque chose d'angoissant, certes, mais d'envoûtant à la fois. Sous un soleil livide et neurasthénique...
Tandis que Mathurin et Nina, patients, m'attendent dans le camion . De bons petits compagnons...
Je m'arrache difficilement à ces ruines, avant d'aller, au bout d'une longue, mince et déserte route, ajouter encore un peu de drôle d'atmosphère en arpentant le village désert et semi ruiné de Périllos. mais c'est une autre histoire qui rejoint la précédente : le château ruiné de Périllos était un poste avancé du château Saveterra dont je viens de vous conter la visite.
Peut être aurai-je le temps de vous emmener à Périllos ? Un peu plus tard.
Une des grottes des falaises |
L'oppidum face ouest et la végétation typique des lieux Un navire dans la garrigue |
Par temps triste et gris, bousculée par le vent de la pluie, ce parcours a quelque chose d'angoissant, certes, mais d'envoûtant à la fois. Sous un soleil livide et neurasthénique...
Tandis que Mathurin et Nina, patients, m'attendent dans le camion . De bons petits compagnons...
Je m'arrache difficilement à ces ruines, avant d'aller, au bout d'une longue, mince et déserte route, ajouter encore un peu de drôle d'atmosphère en arpentant le village désert et semi ruiné de Périllos. mais c'est une autre histoire qui rejoint la précédente : le château ruiné de Périllos était un poste avancé du château Saveterra dont je viens de vous conter la visite.
Château de Périllos |
Peut être aurai-je le temps de vous emmener à Périllos ? Un peu plus tard.
Je ne connais pas du tout ce site (ni d'ailleurs le nord du département) que j'irais visiter sans doute par une belle journée de janvier, lorsque je serai dans la région. Tes commentaires sur cette visite sont anxiogènes mais incitatifs. Tu as encore réussi ton coup. Bravo Amédine
RépondreSupprimer
SupprimerLe nord du département me plait beaucoup à cause de la morphologie des Corbières; de toujours, même jeune, j'aimais ces paysages dénudés. La pierre se confond souvent avec la forteresse, on le voit bien plus "au nord" avec les reliefs ruiniformes du Causse. Par contre si j'étais allée en randonnée avec un groupe de 15 personnes, tout le côté mystérieux, angoissant n'aurait pas été et mon reportage aurait été très différent. La solitude dans de nombreux lieux fausse les données. Si j'étais journaliste je serais aussi très neutre. J'aime au contraire livrer brutes mes émotions dans mes balades. Tu m'as fait prendre conscience de cet état de faits avec ton commentaire. merci pour ta visite virtuelle avant la vraie Amitiés
Amédine Périllos était Le Village que Mon Père portait dans Son Cœur du coup J ai pris La Relève Il est pour moi un peu Mon Village Bien que Je n Y vive pas :) Merci Amédine :) Calinous aux Minous Bisous à Vous Pensées pour Lison :)
RépondreSupprimerTiens donc, et bien ça me fait plaisir d'y être allée; je ne sais si vous avez facebook, j'ai publié des photos de Périllos. Bisous
SupprimerOui Amédine J irais voir :)
SupprimerCoucou ... Quel dommange que ce Château que l'on devine magnifique en son temps ne soit plus qu'une ruine :(
RépondreSupprimerEn tout cas, très belle balade ;) MERCI !!!
Douce soirée, douce semaine, bisous et câlins à tous tes Félins
Dans notre région il y en a beaucoup, d'époques différentes, notamment les châteaux dits Cathares, des sites extraordinaires ! Bisous
SupprimerJ'aime beaucoup ces marques du temps.
RépondreSupprimerJ'ai visité il y a maintenant quelques années les restes de châteaux Cathares. Ces ruines se ressemblent un peu même si ce n'est pas la même histoire.
On se demande comment tout cela a pu à l'époque être construit ... Combien de vies sont parties ...
Gros bisous
Chantaloup
Une histoire différente mais un riche passé et surtout de fabuleux décors dessinés par dame Nature. Il y a de quoi faire en balades patrimoniales , trop pour une seule vie... je t'embrasse
SupprimerToujours de belles photos et de bons commentaires MERCI AMEDINE un régal de te suivre
RépondreSupprimerA la suivante, Barthélémy, elle t'attend !
SupprimerQue c'est bien contè !
RépondreSupprimerOn veut connaitre le 1ier chapitre d'Ulltrera :-)
c'est chose faite!! A bientôt
SupprimerQuelle belle visite qui donne une fois de plus l'envie d'y aller voir de plus près! J'aime ces châteaux désolés, témoins d'un temps si rude, où d'ailleurs je ne me serai pas vu vivre, mais qui nous questionnent sur leurs capacités de bâtisseurs, leur ténacité, sur toute leur vie en fait ! Quel travail ! Merci Amédine pour cette intéressante page, bises.
RépondreSupprimerce n'est pas ce qui manque par ici, dans des décors que les grands pays du Nord pourraient nous envier par leur côté austère, grandiose et mystérieux. Bisous
Supprimer